Rémuzat

Une belle histoire. Commencée par une recherche d’un itinéraire de randonnée sur internet, puis un contact entre un groupe de randonneurs de la Loire et l’association des Marcheurs Nus du Val de Roanne, elle s’est concrétisée par une rando commune entre un groupe de randonneurs textiles et un de randonneurs naturistes. Tout naturellement.
Tout le monde se retrouve à 9h du matin dans le centre du village de Rémuzat, dans la Drôme. On se salue, on fera plus ample connaissance en marchant. Un quart d’heure plus tard, on quitte le village par une route puis une piste de terre. Selon les rythmes de marche les deux groupes se mélangent. L’itinéraire emprunte ensuite un sentier qui grimpe dans la foret. Il fait déjà chaud. Les naturistes retrouvent rapidement leur tenue préférée.
Le chemin traverse une zone humide où l’eau ruisselle sur le chemin rendant le terrain glissant. Première difficulté. On retrouve une piste large jusqu’à un petit col, puis un autre sentier monte vers la ligne de falaise en serpentant entre forêt et pierrier pour déboucher au pied de la barre rocheuse. C’est la deuxième difficulté. Des câbles facilitent l’ascension, mais il faut mettre les mains et ne pas trop craindre le vertige. Quelques uns préféreront faire demi-tour et revenir par des voies plus tranquilles.
Du sommet des Aiguilles, la vue s’étend au loin sur le Mont Ventoux d’un coté sur les sommets du Dévoluy de l’autre. Arrêt pour un casse croûte bien mérité arrosé de deux bouteilles de vin, apportées à dos de naturistes!
Ensuite la balade reprend en longeant la ligne de crête de la Montagne des Gravières. Rencontre avec deux vététistes à qui on déconseille la descente par le passage des câbles, puis avec deux groupes de randonneurs. Le retour s’effectue en descendant par un chemin caillouteux jusqu’à retrouver une piste qui ramène, en contournant complètement et si longuement le massif, vers la vallée et le village. A proximité de celui ci, en rejoignant d’autres promeneurs, il faudra bien pour certains se résigner à se rhabiller. La journée se terminant naturellement à la terrasse du café.
Une belle histoire de plaisir partagé de la marche et de respect du choix de vie de l’autre.


It‘s a great story. It began with a search for a hiking route on the internet, then a contact between a group of hikers from the Loire Valley and the association of the Naked Walkers of the Val de Roanne, it resulted in a common hike between a group of textile hikers and one of naturist hikers. Quite naturally.
Everyone meets at 9am in the centre of the village of Rémuzat, in the Drôme. We greet each other, we will get to know each other while walking. A quarter of an hour later, we leave the village by a road and then a dirt track. According to the rhythm of the walk, the two groups mix. The route then takes a path that climbs up through the forest. It is already hot. The naturists quickly find their favourite outfit.
The path crosses a wetland where water runs over the path making the ground slippery. First difficulty. We find a wide track up to a small pass, then another path climbs towards the cliff line winding between forest and scree to reach the foot of the rocky bar. This is the second difficulty. Cables make the ascent easier, but you have to put your hands in and not be too afraid of heights. Some will prefer to turn back and return by more quiet routes.
From the top of Les Aiguilles, the view extends far away on the Mont Ventoux on one side and the summits of the Dévoluy on the other. Stop for a well-deserved snack with two bottles of wine, brought on the backs of naturists!

Then the walk starts again along the crest line of the Montagne des Gravières. Meeting with two mountain bikers who are advised not to descend through the cables, then with two groups of hikers. The return is made by going down a stony path until you find a track that takes you back to the valley and the village, going completely around the massif for such a long time. Near this one, by joining other walkers, it will be necessary for some to resign themselves to get dressed. The day ends naturally at the terrace of the café.
A beautiful story of the shared pleasure of walking and respect for the other’s choice of life
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La Servelle de Brette

Avec Bernard et Francis, nous partons du petit village d’Aucelon.

Passée la dernière ferme, le troupeau de vaches, le chemin monte entre les buis. Dès que nous sommes hors de vue des maisons, nous nous déshabillons. Il fait un temps splendide. Soleil, ciel bleu, pas de vent. Nous atteignons les premières plaques de neige. Nous suivons une piste forestière. Lorsqu’on commence à enfoncer, on chausse les raquettes. C’est une première pour Francis !

On passe devant une première bergerie. La piste continue, laisse sur le coté un captage, puis redescend légèrement pour sortir de la forêt sur le plateau de Champ Reynier. Une deuxième bergerie. Le sommet de Servelle de Brette est juste devant nous, complètement dégagé de la végétation. Il paraît tout proche, mais il se mérite. Il faut monter pas à pas dans les combes pentues qui l’entourent. Faire sa trace dans la neige lourde. Bernard tente une variante et croisera presque deux skieurs qui descendent. Enfin le sommet et une vue à 360° sur le Vercors, les 3 Becs, le Dévoluy et même le Mont Ventoux au loin.

Trois randonneurs approchent par l’autre versant. Je redescend et retrouve mes compagnons arrêtés pour le repas. La descente dans la pente est nettement plus facile et plus rapide. Concours de course dans la neige profonde. Puis on retrouve le cheminement de montée. On ne se rhabille qu’à proximité du village. Sept heures de randonnée et six heures quarante cinq de nudité.

En rencontrant l’éleveur du troupeau de vaches, irlandaises et sans cornes, Bernard explique qu’on choisit les coins tranquilles car on fait de la randonnée naturiste. « C’est sûr qu’ici vous êtes tranquilles », dit comme si cette activité était tout à fait naturelle.


With Bernard and Francis, we leave from the small village of Aucelon.
Past the last farm, the herd of cows, the path goes up between the box trees. As soon as we are out of sight of the houses, we undress. The weather is splendid. Sun, blue sky, no wind. We reach the first patches of snow. We follow a forest track. When we start to get deeper, we put on our snowshoes. It’s a first for Francis!
We pass a first sheepfold. The trail continues, leaves a water catchment on the side, then goes down slightly to leave the forest on the Champ Reynier plateau. A second sheepfold. The top of Servelle de Brette is just in front of us, completely clear of vegetation. It seems very close, but it is worth it. We have to climb step by step in the steep combes surrounding it. Making our mark in the heavy snow. Bernard tries a variant and almost crosses two skiers going down. Finally the summit and a 360° view of the Vercors, the 3 Becs, the Dévoluy and even the Mont Ventoux in the distance.
Three hikers approach from the other side. I go back down and find my companions stopped for lunch. The descent down the slope is much easier and faster. Running contest in deep snow. Then we find the uphill path again. We get dressed only near the village. Seven hours of hiking and six hours forty five of nudity.
When meeting the breeder of the herd of cows, Irish and hornless, Bernard explains that we choose the quiet areas because we do naturist hiking. « It is sure that here you are quiet », he says as if this activity was completely natural.

Saint Benoit en Diois

Nous ne sommes que deux, Bernard et moi, pour cette sortie des Marcheurs Nus du Val de Roanne en semaine.
Départ du petit village de Saint Benoît en Diois, encore à l’ombre matinale. En face les vignes sont déjà au soleil, mais bien en vue. Une sente à l’orée du bois. Quelques mètres et nous voilà en tenue.
Le parcours suit le flanc de la colline, passant au dessus de la ruine de Daraire, point de repère remarquable. On domine le cours de la Roanne et la route sur le versant opposé. Végétation de chênes tourmentés et de massifs de buis, quelques zones de pins. Mais en hiver, cette couverture végétale est bien légère et nous profitons largement du soleil, sauf dans un vallon à l’ombre où un léger brouillard est encore accroché. Nous arrivons au bout de la colline, le chemin descend bien à l’ombre vers le hameau de Roanne. Demi tour pour rester sur le versant ensoleillé. Et là, difficile de se dire que l’on est en plein hiver!
Nous prenons alors un sentier qui monte vers la crête. De la haut, on domine la vallée de la Drôme, avec le Vercors en fond et le hameau d’Aurel au premier plan. Après un casse croûte, on reprends l’exploration. Bientôt le sentier semble disparaître dans les fourrés. On continue quand même, « Tout dré dans le pentu ! » comme diraient les haut savoyards ! Je sors même le sécateur du sac. Mais finalement on retrouve des brides de sentes (passages de chasseurs?) et on atteint le sommet.
Autant poursuivre. Finalement on rejoint le sentier bien balisé au Pas de la Pousterle. Il ne nous reste plus qu’à redescendre et retrouver les vignes de Saint Benoît après cette boucle d’une dizaine de kilomètres.


We are only two, Bernard and I, for this outing of the Naked Walkers of the Val de Roanne during the week.
Departure from the small village of Saint Benoît en Diois, still in the morning shade. Opposite the vineyards are already in the sun, but in full view. A small path at the edge of the wood. A few meters and here we are in tenue.
The route follows the hillside, passing over the ruins of Daraire, a remarkable landmark. We dominate the river Roanne and the road on the opposite side. Vegetation of tormented oaks and massifs of boxwood, some areas of pine. But in winter, this vegetation cover is quite light and we enjoy the sunshine to a large extent, except in a shady valley where a light fog is still hanging over. We arrive at the end of the hill, the path goes down in the shade towards the hamlet of Roanne. Half turn to stay on the sunny side. And there, it’s hard to tell that it’s the middle of winter!
We then take a path that goes up towards the ridge. From the top, we dominate the Drôme valley, with the Vercors in the background and the hamlet of Aurel in the foreground. After a snack, we start exploring again. Soon the path seems to disappear in the thickets. We go on anyway,  » All steep and steep!  » as the high Savoyards would say! I even take the pruning shears out of the bag. But finally, we find some traces of paths (hunters’ passages?) and we reach the summit.
Might as well continue. Finally we reach the well-marked path at Pas de la Pousterle. We just have to go back down and find the vineyards of Saint Benoît after this loop of about ten kilometers.

Glandasse

Ces derniers temps, je suis souvent venu dans cette région du Diois, au sud du Vercors. De la Pale ou de Solaure, j’avais en face de moi cet immense plateau entouré de falaises qu’est le Glandasse. Il fallait bien que je me décide à y aller faire un tour. Chose faites ce dernier vendredi d’août.
Parti vers 9 heures de Châtillon en Diois, j’emprunte le GR 91. Au bout d’une dizaine de minutes, éloigné du village, je me déshabille. Un peu plus haut, j’entends arriver un vététiste; je met simplement mon tee shirt devant moi et m’écarte de l’étroit chemin pour le laisser passer, ce dont il me remercie. Je n’aurai plus d’autre rencontre jusqu’aux derniers lacets avant d’atteindre le gros cairn qui marque l’arrivée sur le plateau. J’ai mis tout juste deux heures pour y arriver. Là, je rattrape un couple de randonneurs. J’enfile un short pour les dépasser. Je bifurque tout de suite à gauche en suivant la ligne de crête, en quittant le GR, pour rejoindre le sommet de Pié Ferré, le point culminant. Recherche d’une geocache puis pique nique.
Les lointains sont très brumeux, quelques gros nuages blancs se développent au dessus des reliefs, mais le temps reste très ensoleillé, avec un petit vent qui rafraîchit juste ce qu’il faut. J’entends les sonnailles d’un troupeau, des aboiements et des cris de berger, mais plus bas sur le plateau et au loin.
Plutôt que de redescendre si tôt, je préfère me balader, explorer le coin. Je passe devant l’abri de la cabane de Châtillon, continue en direction du bout de cette prairie bien verte. J’évite un randonneur aperçu de loin en obliquant légèrement. J’arrive au bord du plateau, dominant directement le village de Châtillon, d’où je suis parti, mille deux cent mètres plus bas. Bain de soleil sur une dalle de rocher. Quelques planeurs spiralent juste au dessus de moi dans la pompe d’un cumulus. Quelques rapaces aussi.
En suivant la ligne des falaises, je reviens lentement vers le cairn et le chemin du retour. Je ne me rhabille qu’en arrivant en vue des maisons du village, après huit heures et demi de randonnue.


Lately, I have often been in this region of the Diois, south of the Vercors. From La Pale or Solaure, I had in front of me this immense plateau surrounded by cliffs that is Glandasse. I had to make up my mind to go there for a walk. Thing done this last Friday of August.
I left Châtillon en Diois at about 9 o’clock, I took the GR 91. After about ten minutes, far from the village, I undress. A little further up, I hear a mountain biker arrive; I simply put my T-shirt in front of me and move away from the narrow path to let him pass, for which he thanks me. I won’t have another encounter until the last laces before reaching the big cairn that marks the arrival on the plateau. It took me just two hours to get there. There, I catch up with a couple of hikers. I put on shorts to pass them. I immediately turn left following the ridge line, leaving the GR, to reach the summit of Pié Ferré, the highest point. I look for a geocache then have a picnic.
The distance is very foggy, a few big white clouds develop above the relief, but the weather remains very sunny, with a small wind that refreshes just the right amount. I can hear the bells of a herd, barking and shepherd’s cries, but further down on the plateau and in the distance.
Rather than going down so early, I prefer to walk around, explore the area. I pass in front of the hut of Châtillon, continue towards the end of this very green meadow. I avoid a hiker seen from afar by slightly obliquely. I arrive at the edge of the plateau, directly overlooking the village of Châtillon, from where I started, one thousand two hundred meters below. Sunbathing on a slab of rock. A few gliders spiral just above me in the pump of a cumulus cloud. A few raptors too.
Following the line of the cliffs, I slowly return to the cairn and the way back. I don’t get dressed until I reach the village houses, after eight and a half hours of naked hiking.

Solaure

Les Marcheurs Nus du Val de Roanne ont programmé une randonnue au départ du col du Royet pour ce jeudi 15 août. Jour férié, il risque d’y avoir un peu de monde alentour, mais tant pis.
J’arrive la veille au soir, à la tombée de le nuit et pose le fourgon juste au col. Nuit tranquille sous le ciel étoilé. Tôt le matin, je fais une première balade. Il y a une geocache dans le coin. Elle est sur la crête qui domine le col. Vite atteinte, un peu moins vite dénichée, mais c’est finalement chose faite. Retour au col pour un petit déjeuner dans le fourgon.
J’attends Bernard et Francis. Une voiture, non ce n’est pas eux ; une seconde, les voilà. On décide de retourner sur la crête de Serre Chauvière que j’ai visité précédemment. Ils veulent découvrir le geocaching et je vais leur faire une démonstration sur cette cache. Puis on continue le long de la crête, à la limite extrême du vide. Dominant la vallée de la Drôme, des villages de Pont de Quart à Chatillon et Luc en Diois. Le Vercors d’un coté, le Dévoluy au fond de l’autre. Un groupe nous suit de loin, puis oblique. Arrivé au point culminant, sur le sommet d’un pilier de la falaise, on admire le paysage, quand un couple de randonneurs débouche à nos côtés. « Excusez nous, on ne vous à pas entendu arriver – Ça ne fait rien » S’ensuit une discussion sur le paysage et la faune, notamment les vautours qui sont présents dans la région.
Retour au col pour le pique nique. Le parking s’est bien rempli et d’autres véhicules continuent à arriver. Shorts et paréo de rigueurs sur une centaine de mètres, puis on retrouve la tenue. Au programme de l’après midi : la découverte de deux grottes au pieds des falaises. La première est vite atteinte, déjà repérée dans la matinée. A la lueur des lampes, on s’enfonce dans l’obscurité et la fraîcheur. La grotte est sèche mais le sol parfois bien glissant. Magie des sculptures de pierres, des différentes couleurs de la roche, qui se dévoilent dans le rayon lumineux des torches. On ressort au chaud soleil de l’après midi. Contraste. On a décidé de chercher la seconde grotte par le bas, en prenant depuis un virage de la piste. Vague trace sur une ancienne route forestière envahie par les hautes herbes, puis on grimpe en direction de la barrière rocheuse au dessus de nous. En arrivant à son pied, on trouve un groupe familial en balade. On s’est vaguement couvert. Finalement on débouche sur le plateau et on retrouve le groupe. Un des hommes nous indique le chemin pour atteindre notre objectif, par un petit passage à descendre dans les rochers. A l’entrée de la grotte, fermée toute l’année sauf de mi juin à fin septembre, un panneau explique qu’elle est occupée par une espèce protégée de chauve-souris. Cette cavité est nettement plus profonde mais moins concrétionnée que la première. La galerie fait des coudes. Un passage de marches lisses et humides mène à une grande salle. Nus, dans l’obscurité, à la seule lueur des torches (électriques), on ne peut que penser aux hommes préhistoriques qui nous ont précédés à cet endroit, des milliers d’années auparavant. Mais le temps passe. Au bout d’un moment nous faisons demi tour. Le retour vers la piste se fait un peu au jugé, car nous avons perdu la vague sente de la montée.


Les Marcheurs Nus du Val de Roanne have scheduled a naked hike from the Col du Royet for this Thursday, August 15. Holiday, there might be a little bit of people around, but it doesn’t matter.
I arrive the evening before, at nightfall and put the van just at the pass. Quiet night under the starry sky. Early in the morning, I take my first walk. There’s a geocache around here. It’s on the ridge overlooking the pass. Quickly reached, a little slower to find it, but it’s finally done. Back to the pass for breakfast in the van.
I’m waiting for Bernard and Francis. A car, no it’s not them; a second one, there they are. We decide to return to the Serre Chauvière ridge that I visited earlier. They want to discover geocaching and I’m going to give them a demonstration on this cache. Then we continue along the ridge, at the extreme limit of the void. Overlooking the Drôme valley, from the villages of Pont de Quart à Chatillon and Luc en Diois. The Vercors on one side, the Dévoluy at the back on the other. A group follows us from afar, then obliquely. Arrived at the highest point, on the top of a pillar of the cliff, we admire the landscape, when a couple of hikers emerge at our sides. « Excuse us, we didn’t hear you coming – That’s okay. » A discussion about the landscape and the wildlife follows, including the vultures that are present in the area.
Return to the pass for the picnic. The car park has filled up nicely and more vehicles continue to arrive. Shorts and pareo de rigueurs for about a hundred meters, then we find the attire again. On the program for the afternoon: the discovery of two caves at the foot of the cliffs. The first one is quickly reached, already spotted in the morning. By the light of the lamps, we sink into darkness and freshness. The cave is dry but the ground is sometimes slippery. The magic of the stone sculptures, the different colours of the rock, which are revealed in the light of the torches. We come out in the warm afternoon sun. Contrast. We decided to look for the second cave from below, taking a turn in the track. Vague trace on an old forest road overgrown with tall grass, then we climb towards the rocky barrier above us. Arriving at its foot, we find a family group on a walk. We have covered ourselves vaguely. Finally we reach the plateau and meet the group again. One of the men shows us the way to reach our objective, by a small passage to go down in the rocks. At the entrance of the cave, closed all year round except from mid-June to the end of September, a sign explains that it is occupied by a protected species of bat. This cavity is much deeper but less concreted than the first one. The gallery makes elbows. A passage of smooth and wet steps leads to a large room. Naked, in the darkness, by the only glow of (electric) torches, one can only think of the prehistoric men who preceded us here thousands of years ago. But time passes. After a while we turn back. The return to the track is a bit judgmental, because we have lost the vague trail of the ascent.

Ruisseau de la Coutance

Depuis des mois, en fait presque un an, je suis adhérent des Marcheurs Nus du Val de Roanne. Une association de marcheurs naturistes, reconnue et affiliée à la Fédération Française de Randonnée Pédestre, sise dans la Drôme. Mais les circonstances ont fait que je n’avais encore jamais pu participer à leurs sorties. Voilà qui est chose réparée.
Je me suis retrouvé en compagnie de Bernard, le créateur et président de l’association, pour une balade prévue sur les balcons de la Roanne. La voiture est garée à l’ombre à coté du pont de Pennes le Sec. Le départ du chemin, caché par la végétation, est à moins d’un mètre. Un premier raidillon sur un sol de terre un peu glissant, puis deux ou trois lacet, et le sentier s’étire à flanc de colline, ombragé, presque à l’horizontale, dominant les méandres de la rivière Roanne et de la route. Arrivé au bout du parcours prévu, il est encore bien trop tôt pour faire demi tour.
Bernard me propose de remonter le ruisseau de Coutance. Il faut momentanément remettre un short pour le rejoindre en suivant une route sur quelques centaines de mètres à proximité du petit village de Gleizolles. Le sentier coupe et recoupe le lit du ruisseau et le remonte tantôt à gauche, tantôt à droite. Dès le premier passage, il faut se décider : Bernard quitte ses chaussures et continue pieds nus, y compris dans les cailloux et les passages rocheux, je garde les chaussures même dans l’eau. Des vasques d’eau fraîche incitent à l’arrêt. Baignades, trempettes qui rafraîchissent. On s’arrête pour manger au delà d’une petite cascade, à l’ombre. Quatre personnes passent. « On dira que vous êtes des Faunes ! », puis une famille de Hollandais s’installe juste en contrebas, habillés !
Demi tour. Dans la chaleur de l’après midi, on fait le chemin en sens inverse jusqu’à la voiture. Heureusement que ce parcours est particulièrement bien ombragé !


For months, in fact almost a year, I have been a member of the Naked Walkers of the Val de Roanne. An association of naturist walkers, recognized and affiliated to the French Federation of Hiking, located in the Drôme. But the circumstances made that I had never been able to participate in their outings before. That’s fixed.
I found myself in the company of Bernard, the creator and president of the association, for a walk planned on the balconies of the Roanne. The car is parked in the shade next to the Pennes le Sec bridge. The start of the path, hidden by vegetation, is less than a meter away. A first raid on a slightly slippery ground, then two or three bends, and the path stretches on the hillside, shaded, almost horizontal, overlooking the meanders of the Roanne river and the road. At the end of the planned route, it is still far too early to turn back.
Bernard suggests me to go up the stream of Coutance. It is necessary momentarily to put back a short to join him by following a road on a few hundred meters near the small village of Gleizolles. The path cuts and crosses the bed of the brook and goes up it sometimes on the left, sometimes on the right. From the first passage, it is necessary to make up your mind : Bernard leaves his shoes and continues barefoot, even in the pebbles and rocky passages, I keep my shoes on even in the water. Basins of fresh water incite to stop. Baths, dips that refresh. We stop to eat beyond a small waterfall, in the shade. Four people pass by. « We’ll say you’re Fauns! « , then a family of Dutchmen settles down just below, dressed!
Turn around. In the heat of the afternoon, we make our way back to the car. Fortunately this route is particularly well shaded!

Croix de Justin

De passage pour deux ou trois jours à Die dans la Drôme en cette fin décembre, j’ai eu une après midi de libre. Je suis parti me balader sans vraiment d’objectif bien défini, les mains dans les poches, sans sac.
Passé un pont sur la rivière, le balisage d’un GR me fait signe. C’est un petit sentier encaissé, boueux. Je le suis en restant habillé, car il s’élève juste au dessus de la ville, et je ne connais pas le coin ni sa fréquentation; il y a des traces de pas récentes, d’autres de vtt. Le parcours monte en forêt, se découvre parfois en balcons sur la vallée. Finalement, il débouche sur une piste forestière praticable en voiture puis recoupe un dernier virage pour déboucher sur un plateau. Pas de véhicule garé. La croix de Justin est à une centaine de mètres sur une plate-forme parfaitement aménagée avec banc et table d’orientation, un lieu touristique. Mais personne là non plus.
La tentation est trop grande. Je me déshabille. Un petit vent sèche la transpiration de la montée. Je reste là un moment à découvrir le paysage: la ville de Die à mes pieds, les falaises du Vercors juste en face. Puis je remets mes chaussures, roule mes vêtements en boule sous mes bras et entame la descente en restant nu. Ce ne fut pas une grande randonnue, mais trente cinq bonnes minutes de nudité pour fêter dignement la fin de l’année.

Je suis remonté à la Croix de Justin un dimanche de janvier. Le paysage étant sous la neige, j’ai chaussé les raquettes à mi hauteur. Des traces fraîches sur le chemin m’ont incité à rester habillé et j’ai débouché du sentier sur la piste forestière devant un groupe de skieurs qui m’ont rejoint sur la plate-forme de la croix. Comme ils semblaient s’installer là pour un moment, je me suis éloigné vers le plateau. La piste était vierge de trace. Au premier embranchement, j’ai pris un étroit sentier montant dans la foret.
Dès que hors de vue de la Croix, je me suis déshabillé, gardant juste un gilet polaire au début, puis le quittant ensuite. Quel plaisir de tracer son chemin dans l’épaisse neige poudreuse, de se faufiler entre les arbres aux branches chargées en évitant de les secouer pour ne pas se retrouver couvert de neige.
J’ai rejoint le Serre des Pins, puis suivi une crête légèrement descendante. Là, le givre recouvrait jusqu’aux bouts des aiguilles des pins et des feuilles des massifs de buis. Le soleil voilé jusqu’à présent a fait une courte et franche apparition, au moment où cette crête se faisant plus étroite, il m’a fallu couper droit dans la pente pour rejoindre le col du Lion. De là, la piste me ramenais en direction de Justin. Mais au bout d’un moment, le froid est arrivé et je me suis résolu à me rhabiller pour finir ma balade.


Passing for two or three days in Die in the Drôme at the end of December, I had a free afternoon. I went for a walk without really having a well defined objective, with my hands in my pockets, without a bag.
Passed a bridge over the river, the markings of a GR beckons me. It’s a small muddy path. I follow it while remaining dressed, because it rises just above the city, and I don’t know the area nor its frequentation; there are recent footprints, others of mountain bike. The itinerary goes up in the forest, and is sometimes discovered on balconies over the valley. Finally, it leads to a forest track that can be used by car and then crosses a last bend to reach a plateau. No parked vehicle. Justin’s cross is about a hundred metres away on a perfectly equipped platform with a bench and an orientation table, a tourist spot. But nobody there either.
The temptation is too great. I’m getting undressed. A light wind dries the sweat from the climb. I stay there a moment to discover the landscape: the city of Die at my feet, the cliffs of the Vercors just opposite. Then I put my shoes back on, roll my clothes in a ball under my arms and start the descent while remaining naked. It was not a great hike, but a good thirty five minutes of nudity to celebrate the end of the year with dignity.
I climbed up to Justin’s Cross one Sunday in January. The landscape being under the snow, I put the snowshoes on at half height. Fresh tracks on the path encouraged me to stay dressed and I came out of the trail on the forest track in front of a group of skiers who joined me on the platform of the cross. As they seemed to settle there for a while, I moved away to the plateau. The trail was untracked. At the first junction, I took a narrow path going up into the forest.
As soon as I was out of sight of the Cross, I undressed, keeping just a fleece vest at first, then leaving it. What a pleasure it was to make my way through the thick powdery snow, sneaking between the trees with loaded branches and not shaking them so as not to get covered in snow.
I reached the Serre des Pins, then followed a slightly descending ridge. There, frost covered the tips of the pine needles and the leaves of the boxwood clumps. The sun, which had been veiled until now, made a short and frank appearance, just as this ridge was getting narrower, I had to cut straight down the slope to reach the Lion’s Pass. From there, the trail took me back towards Justin. But after a while, the cold arrived and I decided to get dressed to finish my walk.