Montagne de Boutarinard

Retour à Jonchères trois semaines après notre dernière balade des Marcheurs nus du Val de Roanne. Cette fois on est cinq et ce n’est plus une boucle mais un cheminement le long des crêtes de la montagne de Boutarinard puis de celle d’Aucelon qui va nous mener jusqu’à un hameau de Montlaur en Diois, où on a laissé une voiture pour le retour.

On reprend le même chemin, droit et raide qui nous mène au col de Volvent. Un soleil un peu voilé nous a vite réchauffé et mis en tenue. Au col on part cette fois sur notre droite, grimpant encore un peu entre massifs de buis et herbes hautes jaunies. On contourne le premier sommet. On est juste en face de la Servelle et au loin des Trois Becs, deux sommets emblématiques de la région, tous deux déjà parcourus en randonnues. On arrive sur la crête, dominant la longue ligne rocheuse, et plus bas les villages de Jonchères et Poyols. On s’approche du bord, parfois prudemment tant certains blocs de rochers semblent instables et prêts à s’écrouler. Les gigantesques cicatrices de plusieurs effondrements témoignent des mouvements de la montagne au cours des temps géologiques. On se sent tout petit face à ce paysage de chaos. Entre arrêts pour admirer le panorama et stops photos, on n’avance finalement pas si vite et le temps passe. En plus le ciel a tendance à se voiler. Il nous faut accélérer un peu, puis chercher un coin abrité du vent pour le pique nique. Cet arrêt nous refroidit quelque peu et on repart avec les vestes polaires. Mais finalement on se réchauffera en marchant. Il reste encore une bonne distance à parcourir et le relief n’est pas aussi plat que le suggère la carte. C’est une succession de montées et descentes où il faut parfois se frayer un chemin entre les massifs de buis. Mais on arrive au pas de la Pousterle qui nous permet de franchir la barrière de falaise. Il ne nous reste plus qu’à descendre d’abord par un petit sentier puis une large piste jusqu’au hameau près duquel nous attends la voiture. 16Km et 900m de dénivelé en 6heures et quart, c’était une belle balade !


Back to Juneères three weeks after our last walk with the Val de Roanne Naked Walkers. This time there are five of us, and it’s no longer a loop, but a walk along the ridges of Boutarinard and Aucelon mountains to a hamlet in Montlaur en Diois, where we’ve left a car for the return journey.
We take the same straight, steep path back to the Col de Volvent. A slightly hazy sun quickly warmed us up and got us dressed appropriately. At the pass, we turn right this time, climbing a little more between clumps of boxwood and tall yellowing grass. We rounded the first summit. We’re right in front of La Servelle and in the distance of Les Trois Becs, two emblematic peaks of the region, both of which we’ve already hiked naked. We arrive on the ridge, overlooking the long line of rock, and below the villages of Jonchères and Poyols. We approach the edge, sometimes cautiously as some boulders seem unstable and ready to topple over. The gigantic scars of several collapses are testimony to the mountain’s movements over geological time. You feel very small in the face of this chaotic landscape. Between stops to admire the panorama and photo stops, we’re not moving so fast after all, and time is running out. What’s more, the sky tends to cloud over. We have to speed up a little, then look for a spot sheltered from the wind for our picnic. This stop cools us down a little and we set off again with our fleece jackets. But in the end, we’ll warm up by walking. There’s still a long way to go, and the terrain is not as flat as the map suggests. It’s a succession of ascents and descents where you sometimes have to pick your way through clumps of boxwood. But we reach the Pousterle pass, which allows us to cross the cliff barrier. All that’s left is to descend first along a narrow path, then a wide track to the hamlet where the car is waiting. 16Km and 900m of ascent in 6 hours and 15 minutes, it was a great hike!

Praloubeau

Dernier jour de janvier, on se retrouve à quatre de l’association des Marcheurs Nus du Val de Roanne sur le petit parking en face de la mairie de Jonchère. En arrivant le thermomètre marquait 1°C, mais le soleil est là. La boucle prévue peut se faire indifféremment dans les deux sens. On décide d’attaquer par le côté le plus raide, histoire de bien se réchauffer. Et c’est vrai que l’on a vite chaud tant le chemin s’élève droit le long d’un champ en face du village. Les premières couches tombent et à l’orée de la forêt on est tous nus. On arrive au col de Volvent en 1h10 pour les 500 m de dénivelé. Il reste encore à grimper jusqu’au sommet de Praloubeau, où un vent frais, presque froid, nous cueille mais ne nous empêche pas d’admirer le paysage sur 360°. Au delà de Jonchère, au fond, les aiguilles du Dévoluy, sur le côté, la vallée de la Drôme, derrière nous, les Trois Becs, puis là bas au sud, dans la brume, le forme caractéristique du Ventoux. On longe la crête, pratiquement à l’abri du vent. Longue ligne de falaise sur notre gauche, de pente herbeuse sur la droite. Quelques bouquets d’arbres et de buis. On se pose pour le pique nique derrière un massif de buis. On est si bien là qu’une sieste de trois quart d’heure s’ensuit. Mais il faut penser à repartir ! La ligne du relief s’abaisse progressivement puis on bifurque sur un sentier qui plonge raide vers le col de la Motte où l’on trouve une large piste qui va nous ramener à Jonchère. Sur le bas côté des flaques d’eau sont encore gelées. Pourtant on ne sent absolument pas de froid, tant la peau nue capte et engrange le moindre rayon de soleil. Rhabillage au moment de rejoindre la route et le village après 5h30 de balade.


On the last day of January, the four of us of the Naked Walkers of the Roanne Valley association meet in the small parking lot opposite Jonchère town hall. On arrival, the thermometer registered 1°C, but the sun was out. The planned loop can be done in either direction. We decide to tackle the steepest side, just to warm up. And it’s true that we soon get hot, as the path rises straight up along a field opposite the village. The first layers fall off, and by the edge of the forest we’re all naked. We reach the pass of Volvent in 1h10 for the 500 m ascent. We still have to climb to the summit of Praloubeau, where a fresh, almost cold wind picks us up but doesn’t stop us from admiring the 360° landscape. Beyond Jonchère, in the background, the snow-covered needles of Dévoluy, to the side, the Drôme valley, behind us, the Trois Becs, then over there to the south, in the mist, the characteristic shape of Ventoux. We skirt the ridge, virtually sheltered from the wind. A long line of cliffs on our left, grassy slopes on the right. A few clumps of trees and boxwood. We settle down for a picnic behind a clump of boxwood. We’re so comfortable here that we take a three-quarter-hour nap. But it’s time to start again! The topography gradually lowers, then we fork onto a path that plunges steeply down to the pass of Motte, where we find a wide track that will take us back to Jonchère. Puddles of water are still frozen on the roadside. And yet we don’t feel the cold at all, our bare skin soaking up the slightest ray of sunlight. We get dressed before heading back to the road and the village after a 5h30 walk.

Pinea

On a une tradition avec ma compagne depuis une douzaine d’années : monter à la Pinea entre décembre et janvier, histoire de voir si on en est encore capable, si on n’est pas encore trop vieux ! C’est une balade d’environ 700 m de dénivelé. On l’a fait parfois sans neige, le plus souvent en raquettes. Une fois ou deux on n’a pas pu atteindre le sommet, trop dangereux avec les conditions de neige. Bref, c’était au programme ce samedi de mi janvier. La Pinea est une balade classique et fréquentée depuis la station du col de Porte, mais nous préférons partir d’un hameau de Sarcenas. Cela augmente quelque peu le dénivelé et la difficulté, mais ce parcours est bien plus tranquille et sauvage, du moins jusqu’à la jonction avec la partie venant du col. Pas d’autre voiture sur le petit parking au bout de la route. Dans la neige, quelques traces mais qui semblent dater de la veille ou des jours précédents. Le premier raidillon échauffe vite. Sur un replat je quitte le bas et ne garde que mon blouson. Ma compagne ne dit rien. On continue à monter d’abord sur des pistes forestières, puis sur un petit sentier qui grimpe en lacets dans la forêt. « On va arriver au carrefour, il faut te rhabiller ». Effectivement entre les arbres j’aperçois du passage un peu plus haut. Je remets mon pantalon qui s’ouvre tout le long sur les jambes et permet d’être enfiler sans quitter les raquettes et je referme mon blouson. Là le cheminement est bien tracé et bien damé, on croise du monde. La partie finale est un peu plus technique. Il vaut mieux enlever les raquettes entre neige molle et blocs de rochers. Au sommet, deux groupes. Le premier redescend vite. Les autres s’installent pour pique niquer. Nous aussi. Une mer de nuages recouvre toutes les vallées. Au dessus le ciel est resplendissant de soleil. La vue s’étend loin, jusqu’au mont Blanc dans le fond qui apparaît derrière les sommets de la Chartreuse. J’espère seulement qu’ils ne vont pas rester trop longtemps pour avoir le sommet pour nous seuls et pouvoir faire une vue panoramique à 360°. Voilà c’est dans la boite ! On peut attaquer la descente. Dans la partie bien pentue, on croise une trentaine de scouts, bien jeunes, mal équipés, portant des luges, certains assez épuisés…mais polis ! On rejoint la forêt et rapidement on quitte le cheminement pour prendre un autre passage discret que l’on connaît et qui nous ramènera par un autre versant. Aussitôt je suis de nouveau nu. Même si le parcours est à l’ombre le mouvement me protège du froid. Je me rhabille en arrivant à proximité du hameau. 5H20 de balade dont deux bonnes heures de nudité, appréciables en cette saison !


My partner and I have had a tradition for a dozen years: we climb the Pinea between December and January, just to see if we can still do it, if we’re not too old! It’s a 700 m ascent. We’ve done it sometimes without snow, most of the time on snowshoes. Once or twice we couldn’t reach the summit, as the snow conditions were too dangerous. In short, it was on the agenda for this Saturday in mid-January. The Pinea is a classic and popular walk from the Col de Porte resort, but we prefer to start from a hamlet in Sarcenas. This increases the gradient and difficulty somewhat, but it’s a much quieter and wilder route, at least up to the junction with the section coming from the col. No other cars at the small parking lot at the end of the road. There are a few tracks in the snow, but they seem to date from the previous day or two. The first steep section quickly warms up. On a flat spot I take off my socks and keep only my jacket on. My wife says nothing. We continue to climb, first on forest tracks, then on a small path that twists and turns through the forest. « We’re coming up to the crossroads, you need to get dressed ». Indeed, between the trees, I can see a passage a little higher up. I put on my pants, which open all the way down my legs so that I can put them on without leaving my snowshoes, and zip up my jacket. The path is well marked and well groomed, and there are plenty of people around. The final section is a little more technical. It’s best to take off your snowshoes between soft snow and boulders. At the summit, two groups. The first descends quickly. The others settle down for a picnic. And so do we. A sea of clouds covers all the valleys. Above, the sky is resplendent with sunshine. The view stretches as far as Mont Blanc in the background, appearing behind the peaks of the Chartreuse. I just hope they don’t stay too long so we can have the summit to ourselves and enjoy a 360° panoramic view. That’s it! We can now attack the descent. On the steep part of the descent, we come across about 30 scouts, quite young, ill-equipped, carrying sledges, some of them quite exhausted…but polite! We rejoin the forest and quickly leave the path to take another discreet passage that we know and which will take us back down another slope. Immediately I’m naked again. Even though the route is in the shade, the movement protects me from the cold. I put my clothes back on when we get close to the hamlet. 5 hours 20 minutes of walking, including a good two hours of nudity, which is much appreciated at this time of year!

Saint Benoit – Rimon

Presque deux mois sans sortie de l’association des Marcheurs Nus du Val de Roanne. C’est que la météo n’a guère été favorable entre pluie et froid. Mais pour cette fin de semaine de mi décembre un créneau optimiste semble se préciser. Alors une invitation est lancée pour le vendredi 15, on verra bien ce qu’il en sera !…Le jours dit on se retrouve à huit au rendez vous, c’est dire si chacun-e était impatient-e de se retrouver en compagnie sur les chemins pour oublier un peu cette entrée dans l’hiver. Le thermomètre ne marque que 7° sur le parking du petit village de Saint Benoît en Diois (26 habitants). Mais en face les vignobles qui s’étagent sur la pente sont inondés de soleil. Passé le creux du ruisseau encore dans l’ombre, on attaque la montée entre les vignes, et vite les premiers se déshabillent. Au sommet le large chemin agricole laisse la place à un étroit sentier qui grimpe ou tire à flanc dans la forêt pour franchir une série de combes. Petit à petit tout le monde se dénude, au moins partiellement. Le paysage s’ouvre sur des champs lorsqu’on arrive à proximité du village de Rimon. On rejoint une route, si peu fréquentée en cette saison que l’on se permet de la suivre sur plusieurs centaines de mètres sans se couvrir jusqu’à prendre dans un virage une piste qui part à l’horizontal sous la ligne de crête. Arrêt pique nique de part et d’autre du chemin assis sur des rochers ou dans l’herbe. Clairette pour fêter ce qui sera la dernière sortie de l’année de l’association. On longe le pied de barres rocheuses colorées, le sentier commence ensuite à plonger dans la forêt en direction de pas de la Pousterle puis de façon plus raide vers les vignes que l’on a quitté dans la matinée. La boucle ainsi fermée, il ne reste plus qu‘à descendre tranquillement en profitant encore du soleil alors que le village lui est déjà passé dans l’ombre. On se rhabillera bien à contrecœur juste avant de passer nous même dans l’ombre.


Almost two months without an outing for the Val de Roanne Naked Walkers Association. That’s because the weather hasn’t been favorable, with rain and cold. But for this mid-December weekend, an optimistic window of opportunity seems to be opening up. So an invitation was issued for Friday the 15th, and we’ll just have to see what happens!… On the day in question, eight of us turned up for the meeting, and everyone was eager to get out on the trails and forget the onset of winter for a while. The thermometer only registers 7°C in the parking lot of the small village of Saint Benoît en Diois (population 26). But across the hillside, the vineyards are bathed in sunshine. Past the hollow of the stream, still in shadow, we start the climb through the vines, and soon the first ones are stripping off. At the summit, the wide farm track gives way to a narrow path that climbs or shoots steeply through the forest to cross a series of combes. Gradually, everyone is stripped, at least partially. The landscape opens out onto fields as we approach the village of Rimon. We join a road, so little used at this time of year that we take the liberty of following it for several hundred meters without covering ourselves until, at a bend, we take a track that runs horizontally under the ridge line. Picnic stops on either side of the path, sitting on rocks or grass. Clairette to celebrate what will be the association’s last outing of the year. Skirting the foot of colorful rocky bars, the path then begins to plunge into the forest towards the pas de la Pousterle, then steeper towards the vineyards we left in the morning. With the loop now closed, all that remains is a leisurely descent, still enjoying the sunshine, while the village has already passed into the shade. We’ll reluctantly get dressed just before passing into the shade ourselves.

Corde

En ce mois de février, il n’y a pratiquement pas de neige en Chartreuse, c’est donc à une balade à pieds que nous invite Bruno. Nous sommes quatre. Le petit parking du Pont des Allemands est déjà bien rempli, mais pas d’inquiétude, c’est aussi le départ d’un chemin qui mène au monastère de la Grande Chartreuse. Nous nous partons en sens opposé. Nous doublons seulement trois personnes chargées de matériel de prise de vue, mais nous sommes encore habillés à ce moment là. Au bout d’une vingtaine de minutes, réchauffés et au soleil nous pouvons quitter les vêtements. Un petit sentier en forêt, la traversée d’une piste, puis un second chemin, nous arrivons au habert des Rochers. Arrêt devant la bâtiment. Un vieux cadran solaire en orne le mur. On repart pour atteindre notre point culminant au dessus du habert de Corde, que l’on évite. Arrêt pique nique et courte sieste dans la prairie juste devant une chapelle en rondins de bois édifiée il y a une vingtaine d’années par les scouts. A l’intérieur, je trouve même une geocache bien mal dissimulée. Retour par un chemin défoncée par le débardage et la fonte des dernières plaques de neige. On enfonce les chaussures dans la boue. Puis on retrouve un cheminement plus pratique, avec la barrière rocheuse du Grand Som en panorama juste en face de nous.


In this month of February, there is almost no snow in Chartreuse, so Bruno invites us to go for a walk. We are four. The small parking lot of the Pont des Allemands is already quite full, but don’t worry, it’s also the start of a path that leads to the Grande Chartreuse monastery. We leave in the opposite direction. We only pass three people loaded with camera equipment, but we are still dressed at this time. After about twenty minutes, warmed up and in the sun, we can remove our clothes. A small path in the forest, the crossing of a track, then a second path, we arrive at the habert des Rochers. Stop in front of the building. An old sundial decorates the wall. One sets out again to reach our culminating point over the habert of Rope, that one avoids. Stop picnic and short nap in the meadow just in front of a chapel in logs of wood built there is about twenty years by the scouts. Inside, I even find a geocache badly hidden. Return by a path damaged by the logging and the melting of the last patches of snow. One pushes the shoes in the mud. Then we find a more practical way, with the rocky barrier of the Big Som in panorama just in front of us.

Les hameaux de Creyers

Nous sommes cinq pour cette sortie de l’association des Marcheurs Nus du Val de Roanne. On est mi février et pourtant le soleil brille dans un ciel bleu, on se croirait presque déjà au printemps. Au bout d’un quart d’heure de marche, on est réchauffé, on peut se déshabiller. Le sentier monte régulièrement entre barres rocheuses et massifs de buis. On rattrape deux personnes, déjà âgées. « J’espère que l’on ne vous choque pas ! On est une association de randonneurs naturistes. – Ah oui, on a vu ça dans le journal ! » On arrive au hameau du Serre, en ruine. Il ne reste que des fragments de murs envahis par la végétation. Un puits, grillagé pour éviter un accident. Un peu plus loin, je sais qu’il existe l’entrée d’un aqueduc souterrain, creusé pour amener l’eau vers le village. Je l’ai déjà exploré, il y a quelques années. L’entrée est protégée par une plaque de tôle et quelques morceaux de bois. On la dégage pour une rapide visite puis on referme soigneusement. On retrouve le couple rencontré en chemin. On prend le temps de discuter. Un de leur grand-père a été le dernier habitant d’un hameau voisin. Ils nous expliquent que chaque maison avait alors une réserve d’eau à la place de la cave. Que les différents hameaux ont été désertés dans les années 1920. Rencontre intéressante ! On continue en montant vers la crête de Courtinasse, quelque peu en mode sangliers, car il n’y a pas vraiment de chemin. Sur la crête on domine la vallée du village de Menée et le cirque d’Archiane, les sommets du Glandasse et des Rochers de Combau. Il existe une grotte dans le coin. Pascal nous assure qu’elle est traversante sous les rochers de l’arête et que l’on peut ressortir sur l’autre versant. Vérification faites. Le passage n’est pas bien long, mais il faut quelque peu ramper sur les cailloux pour passer une étroiture. Pique nique au soleil au milieu des massifs de buis. On descend jusqu’à une large piste que l’on va suivre jusqu’au deuxième hameau en ruine, celui de l’Église. Puis c’est par un petit sentier qui serpente dans la forêt que l’on rejoint notre point de départ. Rhabillage forcé à une dizaine de mètres de la route.


We are five for this outing of the association of the Naked Walkers of Roanne Valley. We are in the middle of February and yet the sun shines in a blue sky, we would almost believe to be already in spring. At the end of a quarter of an hour of walk, we are warmed up, we can undress. The path goes up regularly between rocky bars and massifs of boxwood. We catch up with two persons, already old. « I hope that we do not shock you! We are an association of naturist hikers. – Ah yes, we saw that in the newspaper! » We arrive at the hamlet of Serre, in ruin. It remains only fragments of walls invaded by the vegetation. A well, fenced to avoid an accident. A little further on, I know that there is the entrance of an underground aqueduct, dug to bring water to the village. I have already explored it, a few years ago. The entrance is protected by a plate of sheet metal and some pieces of wood. We clear it for a quick visit then we close it carefully. We find the couple met on the way. We take time to discuss. One of their grandfather was the last inhabitant of a nearby hamlet. They explain us that every house had then a reserve of water in the place of the cellar. That the different hamlets were deserted in the 1920s. Interesting encounter! We continue by going up towards the crest of Courtinasse, somewhat in wild boar mode, because there is not really a way. On the crest we dominate the valley of the village of Menée and the circus of Archiane, the summits of Glandasse and the Rocks of Combau. There is a cave in the area. Pascal assures us that it goes through the rocks of the ridge and that we can go out on the other side. We check it out. The passage is not very long, but we have to crawl a bit on the rocks to pass a narrow gap. Picnic in the sun in the middle of the massifs of boxwood. We go down to a wide track that we are going to follow until the second ruined hamlet, that of the Church. Then it is by a small path which winds in the forest that we join our starting point. Forced re-clothing in about ten meters of the road.

Praorzel

J’avais lancé l’idée d’une sortie raquettes ce dernier dimanche de janvier à l’association des Marcheurs Nus du Val de Roanne. Seul Christian a été partant. Rendez vous donc au col de Menée à 10 heures. Sur le parking, dans le brouillard et le vent, le thermomètre affiche -7°. On verra bien ! Quelques mètres et on chausse les raquettes. Ça monte tout de suite raide avant de trouver un plateau. Encore une petite montée et l’on émerge de la couche nuageuse. Au dessus c’est grand soleil dans un ciel parfaitement bleu. Quelques minutes plus tard, on a déjà trop chaud. Je me déshabille, ne gardant qu’un gilet polaire sans manche. Christian attends encore un peu. Mais vite nous serons tous les deux nus. On rejoint le col de la Lausette par des pentes en dévers parfois un peu glissantes. La neige par endroit soufflée est alternativement dure et gelée ou poudreuse sous une croûte. On tire droit à travers la forêt, en se faufilant entre les sapins tout givrés et couvert de neige, en évitant tant que possible de se faire arroser de flocons glacés. Une bonne descente suivie d’une remontée jusqu’à un premier ressaut qui en dévoile un deuxième puis un troisième. Mais on arrive enfin au sommet de Praorzel. Vue panoramique à 360° sur le mont Aiguille et le Veymont, d’un côté, le Barral, le Jocou et les sommets du Devoluy de l’autre, et entre, le plateau du Trièves et le massif des Écrins au loin. Séance photo. Pour le retour on restera plus bas, sous la forêt pour rejoindre le col de la Lausette…qui commence à disparaître dans la brume. Dans le nuage, sans plus aucun repère visuel, il faut se diriger au jugé, en essayant de se souvenir des formes du relief. Finalement on trouve une trace de raquettes qui semble se diriger dans la bonne direction. On la suit, bien qu’elle passe bien plus bas que notre itinéraire de l’aller. La température dans le brouillard a bien chuté. Il faut se résoudre à se rhabiller avant de vraiment prendre froid pour la dernière partie du trajet et rejoindre le parking.


I had proposed the idea of a snowshoe outing on the last Sunday of January to the association of Barefoot Walkers of the Val de Roanne. Only Christian was willing to go. So we met at the Menée pass at 10 am. On the parking, in the fog and the wind, the thermometer shows -7°. We will see well! Some meters and we put on snowshoes. That goes up immediately steeply before finding a plateau. Still a small climb and we emerge from the cloudy layer. Above it is big sun in a perfectly blue sky. A few minutes later, we are already too hot. I undress, keeping only a polar gilet without sleeve. Christian waits a little more. But quickly we will be both naked. We join the col de la Lausette by slopes sometimes a little slippery. The snow by place blown is alternately hard and frozen or powdery under a crust. We walk straight through the forest, weaving our way between the frosted and snow-covered fir trees, avoiding as much as possible to be sprayed with icy flakes. A good descent followed by an ascent to a first ledge that reveals a second and a third one. But we finally arrive at the top of Praorzel. Panoramic view at 360° on the mount Aiguille and the Veymont, on one side, the Barral, the Jocou and the summits of Devoluy on the other, and between, the plateau of Trièves and the massif of Ecrins in the distance. Photo session. For the return we will remain lower, under the forest to join the pass of Lausette…which begins to disappear in the mist. In the cloud, without any visual landmark, we have to go by guess, trying to remember the shapes of the relief. Finally we find a track of snowshoes which seems to go in the right direction. We follow it, although it passes much lower than our route of the going. The temperature in the fog fell well. It is necessary to resolve to get dressed before really taking cold for the last part of the journey and to join the parking lot.

Drac

Jean Paul, nouveau dans le groupe des randonneurs naturistes rhônalpins, mais vieille connaissance dans une vie antérieure, a proposé une sortie d ‘après midi entre le village de Monteynard et le lac de Notre Dame de Commiers en passant par l’ancienne voie du petit train de la Mure. Une voie que j’avais déjà parcourue sur un tronçon, mais il y a déjà plus de dix ans. Comme le temps passe !

Nous nous retrouvons à six avec Bruno, Patricia, Alain & Brigitte. La météo ensoleillée attendue n’est pas vraiment au rendez vous : le temps est couvert et le vent froid. On se met en route bien habillé. Dans la descente, à l’abri du vent, c’est plus agréable. On arrive à la voie, ou plutôt ce qu’il en reste : les rails et les câbles ont été enlevés, les traverses entassées sur les côtés. Ne reste plus qu’un cheminement pierreux de ballast. Pour l’instant on ne fait que traverser la voie pour continuer à descendre. Mais au moins pour quatre d’entre nous dans une tenue plus adaptée. Le chemin est bien tracé mais assez abrupt qui mène à une petite plage de gravier au bout du lac de Notre Dame de Commiers en aval du barrage de Monteynard hors de vue derrière des méandres du Drac. Pas de baignade par ce temps frais. Demi tour et remontée jusqu’à la voie. Là on s’équipe de lampes frontales. Il y a trois tunnels à traverser. Dans l’obscurité, les pas sur les cailloux résonnent. Les faisceaux des lampes éclairent quelques restes de signalisations. Entre les tunnels, des points de vue panoramiques sur les gorges du Drac. Puis on attaque la montée par un étroit sentier couvert de feuilles mortes qui serpente dans une forêt bien pentue. Il ne faudrait pas glisser ! On continue l’ascension sur le dôme herbeux et bien venté de la colline du Château avant de redescendre un peu au jugé vers notre parking.


Jean Paul, new in the group of naturist hikers in the Rhône-Alpes region, but an old acquaintance in a previous life, proposed an afternoon outing between the village of Monteynard and the lake of Notre Dame de Commiers, passing by the old track of the little train of La Mure. A track that I had already walked on a section, but already more than ten years ago. How time flies!

We are six with Bruno, Patricia, Alain & Brigitte. The expected sunny weather is not really there: the weather is overcast and the wind cold. We set out well dressed. In the descent, sheltered from the wind, it is more pleasant. We arrive at the track, or rather what it remains of it: the rails and the cables were removed, the sleepers piled up on the sides. Only a stony path of ballast remains. For the time being, we are only crossing the track to continue our descent. But at least for four of us in a more suitable outfit. The path is well traced but rather steep which leads to a small gravel beach at the end of the lake of Notre Dame de Commiers downstream of the dam of Monteynard out of sight behind the meanders of the Drac. No swimming in this cool weather. Half turn and ascent to the track. There we equip ourselves with headlamps. There are three tunnels to cross. In the darkness, the steps on the stones resound. The beams of the lamps illuminate some remains of signs. Between the tunnels, panoramic views of the Drac gorges. Then one attacks the rise by a narrow path covered with dead leaves which curves in a quite sloping forest. It should not slip! We continue the ascent on the grassy and well windy dome of the hill of the Castle before going down again a little to the judgement towards our parking lot.

Epicéa à Vararey

J’ai délaissé mon coin préféré de Chartreuse depuis trop longtemps déjà, il est temps d’y retourner en cette fin de février. A la sortie du hameau de Pomarey, la route est coupée durant l’hiver…et bien coupée cette année puisqu’un éboulement de terre la recouvre. C’est donc un bon kilomètre d’échauffement sur le goudron de la route à peine recouvert de quelques fines plaques de neige, les raquettes sur le sac à dos, avant d’atteindre le départ du chemin. A mi pente du premier raidillon je commence à transpirer; vite me déshabiller ! Je chausse les raquettes en atteignant la piste des Marcellières. Un peu plus loin, j’entends des voix. Du coin de l’œil j’aperçois deux personnes dans une pente au dessus de moi. Que font elles là, il n’y a pas chemin ? Elles m’ont forcement vu passer tranquillement sur la piste en contrebas d’elles. Tant pis ! Dans la forêt les traces de raquettes et de ski datent des jours précédents. Je m’en éloigne parfois pour tracer dans la neige vierge. En deux heures et demi j’atteins la prairie de Vararey. Encore une vingtaine de minutes d’effort pour rejoindre le grand épicéa auprès duquel j’ai l’habitude de m’arrêter pour pique niquer. Surprise : Il a encore perdu une grosse branche. La blessure semble fraîche. La branche cassé gît en contrebas, encore couverte de son feuillage. Je me souviens qu’en 2009, ce vieil et imposant arbre était intact, puis en 2011, il avait déjà perdu une grosse branche qui, au cours des années, a blanchit sous l’action du vent, de la pluie et de la neige, et me servait de siège lors de mes visites. Je me pose au soleil. Il fait si bon, sans vent. Je n’ai même plus envie de continuer à monter jusqu’au col d’Hurtière. Je profite juste du moment. Puis en commençant la descente, j’aperçois au loin une silhouette assise sur la neige. Vérification aux jumelles. J’enfile juste mon short rapide pour passer à proximité de l’homme et échanger quelques mots. « Je fais le plein de vitamine D, c’est bon pour le covid. » – « Vous avez bien raison, il fait chaud ! »


I have been away from my favorite corner of Chartreuse for too long now, it is time to go back at this end of February. At the exit of the hamlet of Pomarey, the road is cut during the winter…and well cut this year since a landslide covers it. So it’s a good kilometer of warming up on the asphalt road barely covered by a few thin patches of snow, snowshoes on the backpack, before reaching the start of the path. Halfway up the first steep slope I start to sweat; quickly undress! I put on the snowshoes when I reach the Marcellières trail. A little further on, I hear voices. From the corner of my eye I see two people on a slope above me. What are they doing there, there is no path? They must have seen me passing quietly on the track below them. Too bad! In the forest, the snowshoe and ski tracks are from the previous days. I sometimes move away from them to trace in the virgin snow. In two and a half hours I reach the meadow of Vararey. Another twenty minutes of effort to reach the big spruce tree where I usually stop to have a picnic. Surprise: It has lost another big branch. The wound seems fresh. The broken branch lies below, still covered with its foliage. I remember that in 2009, this old and imposing tree was intact, then in 2011, it had already lost a large branch that, over the years, has whitened under the action of wind, rain and snow, and served as a seat during my visits. I sit in the sun. It is so nice, without wind. I don’t even want to continue to climb to the Hurtière pass. I just enjoy the moment. Then, as I start the descent, I see in the distance a silhouette sitting on the snow. Checking with binoculars. I just put on my quick shorts to pass by the man and exchange a few words. « I’m filling up on vitamin D, it’s good for the covid. » – « You’re damn right it’s hot! »

Girieux

Pour des raisons familiales je n’ai pas pu profiter de la période ensoleillée de cette deuxième moitié de janvier. Mais comme la météo annonce la poursuite de ce temps là encore quelques jours, je pars ce lundi matin en solitaire. Je me gare à Pomarey et prends la route du col de la Charmette coupée à la circulation pour la période hivernale à la sortie du hameau. Devant moi, à quelque distance, un autre promeneur. Le vallon est entièrement à l’ombre et bien froid. Le sol est gelé, parfois glissant. Je suis en en pantalon, polaire et blouson, bien ganté. Au bout d’une heure sur cette route, j’atteins le chemin envisagé. Tout en quittant mon pantalon je chausse les raquettes. Sur l’itinéraire la neige sera plus profonde et je ne pense pas y rencontrer de monde. Il y a des traces de pas et de raquettes, mais ce sont celles du week-end. Au bout de quelques minutes je peux même tout quitter, entre la chaleur de l’effort et les rayons du soleil qui percent entre les arbres, je suis bien. Les passages à l’ombre sont rafraîchissants mais bien supportables, même si la neige crisse de gel. Je monte jusqu’à passer près d’une vieille cabane puis descend vers la prairie de Girieux, illuminée de soleil. La deuxième cabane me semble en bien mauvais état, ouverte aux vents. Je cherche une geocache que je ne trouve pas, peut être est elle ensevelie sous la neige. Puis je me pose au pied d’un sapin sur une plaque d’herbe pour un casse croûte. Je suis tellement si bien ici que je n’ai nulle envie d’en repartir. Je traîne un bon moment au soleil, à gambader dans la neige. Mais les jours sont encore courts en cette saison. Je reprends mon sac pour suivre la piste forestière puis couper droit dans les bois par un petit chemin pentu. Je débouche près du hameau de Planfay. J’enfile un tee shirt et mon short rapide pour approcher des maisons. A l’entrée du hameau un chemin descend en direction de Pomarey. Cela fait mon affaire. Je quitte les vêtements pour chercher et trouver une autre geocache. Puis me rhabille pour finir la descente et retrouver les maisons de Pomarey et mon parking. Trois heures de nudité en toute liberté !


For family reasons I could not take advantage of the sunny period of this second half of January. But as the weather forecast announces the continuation of this weather for a few more days, I go this Monday morning alone. I park in Pomarey and take the road to the Charmette pass, which is cut off from traffic for the winter period at the exit of the hamlet. In front of me, at some distance, another walker. The valley is entirely in the shade and very cold. The ground is frozen, sometimes slippery. I am wearing pants, fleece and jacket, well gloved. After one hour on this road, I reach the envisaged path. While leaving my pants I put on the snowshoes. On the itinerary the snow will be deeper and I don’t think I’ll meet anyone. There are footprints and snowshoes tracks, but they are those of the weekend. After a few minutes I can even leave everything, between the heat of the effort and the rays of the sun which pierce between the trees, I am well. The passages in the shade are refreshing but quite bearable, even if the snow crunches with frost. I climb until I reach an old hut and then descend to the sunlit Girieux meadow. The second hut seems to me in very bad condition, open to the winds. I look for a geocache that I don’t find, maybe it is buried under the snow. Then I sit down at the foot of a fir tree on a patch of grass for a snack. I feel so good here that I don’t want to leave. I hang out in the sun for a while, playing in the snow. But the days are still short in this season. I take back my backpack to follow the forest track and then cut straight into the woods by a small sloping path. I end up near the hamlet of Planfay. I put on a tee shirt and my quick shorts to approach the houses. At the entrance of the hamlet a path goes down towards Pomarey. That’s good enough for me. I leave the clothes to look for and find another geocache. Then I get dressed to finish the descent and reach the houses of Pomarey and my parking. Three hours of nudity in total freedom!