Grand Delmas

Deux sorties au printemps et à l’automne 2021 m’avaient laissé insatisfait, temps médiocre voire carrément froid. Il me tardait de retourner dans de bonnes conditions sur ce Grand Delmas, point culminant de la montagne de Couspeau. J’ai donc lancé une invitation aux Marcheurs Nus du Val de Roanne pour un samedi d’avril. Tout en croisant les doigts pour que les prévisions météo n’évoluent pas au cours des jours précédents. C’est toujours compliqué de prévoir une sortie plusieurs jours en avance ; quand je pars seul, je me décide souvent au dernier moment en levant la tête et observant les conditions du jour, mais l’agenda associatif a ses impératifs.

Nous nous retrouvons à sept sur un petit parking au col de Gourdon. Un kilomètre sur la route avant de bifurquer sur le chemin qui monte tout de suite raide. Et nous trouve tout de suite nus. Nous le resterons jusqu’au retour au parking. Le sentier se faufile dans la forêt entre lacets et portions toutes droites ravinées dans la pente. Le sol caillouteux roule un peu sous les pieds. Mais en se retournant on a tout au long en face de nous les falaises des Trois Becs comme décors. On sort enfin du bois pour trouver les buttes arrondies de prairie alpine jusqu’au sommet du Grand Delmas. Il y a du monde tout en haut. Comme ils ont dû nous voir approcher inutile de se rhabiller. Ce sont un traileur qui attaque sa descente en courant devant nous et trois vététiste qui finissent leur pique nique. Ils ont porté leurs vélos par le cheminement que nous avons pris. Bravo à eux. Ils continueront par la crête rocheuse que l’on empruntera nous aussi. On les observe s’éloigner et atteindre au loin la prairie plus roulante. Au moment de se remettre en route, on s’écarte pour laisser passer un couple de randonneurs « Merci de nous laisser passer. On vient de Rochefourchat » Voilà qui leur fait une bonne balade. La ligne de crête peut sembler impressionnante mais le chemin se glisse sans difficulté entre les rochers et débouche dans l’herbe. Des massifs de jonquilles d’un jaune éclatant se nichent dans les ondulations du terrain. On croise encore trois jeunes femmes en rando, puis deux jeunes qui courent à perdre haleine en montée. Ils nous rattraperons plus tard dans le descente, à trois cette fois, en riant : « Le barbecue nous attends en bas ! » La piste en lacets caillouteuse nous semble un peu longue et monotone surtout sous ce soleil d’après midi. On croise justement un couple qui attaque la montée. On les plaint avec leurs vêtements. On coupe un virage par un petit sentier abandonné sur lequel la végétation a repris ses droits. On arrive à la route que l’on traverse sans même se rhabiller, la circulation est rare. Une dernière bonne remontée par un chemin qui nous ramènera directement au parking. Mais là, sous le soleil, j’ai un petit coup d’hypoglycémie. Une demi barre énergétique et un peu d’eau me remettent en état, mais j’espère ne pas avoir trop inquiété mes compagnons. On traîne encore nus sur le parking, au bord de la route, retardant au maximum le moment pénible où il faut se rhabiller et se quitter.


Two previous outings in the spring and autumn of 2021 had left me dissatisfied with mediocre, if not downright cold, weather. I couldn’t wait to get back to Grand Delmas, the highest point of the Couspeau mountain, in good conditions. So I launched an invitation to the Val de Roanne Naked Walkers for a Saturday in April. All the while keeping my fingers crossed that the weather forecast wouldn’t change over the next few days. It’s always complicated to plan an outing several days in advance; when I go off on my own, I often decide at the last minute by looking up and observing the day’s conditions, but the associative agenda has its imperatives.
Seven of us meet at a small parking lot on the Col de Gourdon. A kilometer on the road before turning off onto the path which climbs steeply. And we’re immediately naked. We remain naked until we return to the parking lot. The path winds its way through the forest, between switchbacks and straight sections gullied by the slope. The stony ground rolls a little underfoot. But as you turn around, the cliffs of Les Trois Becs are right in front of you. We finally leave the woods to find the rounded buttes of alpine meadow up to the summit of Grand Delmas. The top is crowded. As they must have seen us approaching, there’s no need to get dressed.

A traileur starts his descent running ahead of us and three mountain bikers finish their picnic. They carried their bikes along the path we took. Well done to them. They’ll continue along the rocky ridge that we’ll be taking too. We watch them move away and reach the more rollable meadow in the distance. As we set off again, we step aside to let a couple of hikers pass: « Thank you for letting us pass. We’re coming from Rochefourchat ». What a good walk for them. The ridge line may look impressive, but the path slips easily between the rocks and emerges into the grass. Masses of bright yellow daffodils nestle in the undulating terrain. We pass three more young women out hiking, then two youngsters running breathlessly uphill. They catch up with us later on the descent, three of them this time, laughing: « The barbecue is waiting for us down below! » The stony, winding track seems a little long and monotonous, especially in the afternoon sun. We pass a couple starting to climb. We feel sorry for them with their clothes on. At a bend in the road, we cut across a small abandoned path where the vegetation has reclaimed its rights. We reach the road, which we cross without even getting dressed, as traffic is scarce. One last good climb up a path that takes us straight back to the parking lot. But then, under the sun, I have a touch of hypoglycemia. Half an energy bar and some water put me back on track, but I hope I didn’t worry my companions too much. We’re still hanging out naked on the roadside parking lot, delaying as long as possible the painful moment when we have to get dressed and leave each other.




Val d’Aran

Quand Yannick a proposé une semaine de raquettes nu ou de randonnue dans le val d’Aran, je n’ai pas hésité, ne connaissant que de nom ou de lectures ce coin des Pyrénées espagnoles. Une occasion idéale de découverte. On est basé dans le village d’Arties. Un gîte juste assez grand pour un groupe de dix personnes, avec une disposition compliquée sur quatre niveaux, mais dont le salon équipée d’une grande cheminée nous accueillera tous les soirs pour les apéros devant un grand feu de bois. Arties est situé à quelques kilomètres seulement de la grande station de ski de Baqueira -Beret, station royale. Entre hôtels de luxe, résidences de tourisme et ensembles de résidences secondaires, la physionomie de ce bout de vallée est d’une homogénéité impressionnante : bâtiments de pierres grises, toits noirs, balcons de bois sombre. Les normes architecturales sont strictes et respectées. Seules trois maisons peintes de couleurs vives surprennent au milieu du village.

Dimanche. La route pour les Bains de Trélod est coupée à 3,5km en avant. Il faut se résigner à monter à pied. Mais un petit sentier zigzagant dans la forêt nous évite la portion de route. On a laissé les raquettes dans les voitures. Ici il n’y a pas la moindre trace de neige. Le ciel est bleu. On a vite chaud et on se retrouve nus. On se fait doubler par quelques randonneurs plus rapides, puis tout un groupe. Mais on est en Espagne, l’acceptation de la nudité est tout autre qu’en France. On reçoit des saluts « ola », des sourires. Quelle tranquillité d’esprit de pouvoir ainsi randonner nus sans crainte. On arrive aux Bains de Trelod en même temps qu’un groupe textile. Ils s’arrêtent au bâtiment, on continue par un sentier qui longe le ruisseau. A partir de là on marche dans une neige peu épaisse. On passe devant une belle cascade puis on rejoint une piste. Là, une douzaine de motoneiges sont garées. Il n’y a plus assez de neige pour cette activité touristique mécanique. Quelques kilomètres de piste un peu monotone. On arrive au pied de la dernière montée par un cheminement bien enneigé. Il arrive parfois que l’on enfonce dans les trous de neige jusqu’aux genoux. Mais l’effort en vaut la peine lorsque l’on débouche derrière le barrage au lac de Colomèrs, encore recouvert de glace, resplendissant dans son écrin de montagnes! On resterait bien volontiers là au soleil durant des heures, mais le temps passe, il faut entamer la descente. En longeant le ruisseau Patrick et Bruno ne résistent pas à la tentation d’un rapide bain d’eau glacée ! Le retour ensuite par la route est long et on arrive presque à la tombée de la nuit avec 20 kilomètres dans les pattes pour cette « mise en jambe ».

Lundi, on part avec les raquettes du parking de la station de Beret, au milieu de la foule des skieurs. Il fait gris et froid et la journée se passera habillée. On s’éloigne du domaine skiable par des vallons sauvages jusqu’à atteindre le premier lac de Baciver. Paysage en noir et blanc avec une touche d’un bleu pâle d’une eau qui commence à fondre. Une partie du groupe entreprend le retour. A six on continue de monter vers les lacs supérieurs. Selon les rythmes de chacun on se retrouve vite séparés deux par deux. En arrivant au dessus du lac, invisible sous la neige, on constate que les nuages descendent. On se regroupe pour ne pas risquer de se faire surprendre par la brume. Au cours du casse croûte à l’abri sous les sapins, quelques flocons de neige.

Mardi, pluie.

Mercredi, on repart d’un deuxième parking de Beret. De là une piste bien balisée et manifestement très fréquentée mène au sanctuaire et au refuge de Montgarri, haut lieu chargé d’histoire. Retour par une deuxième piste sur l’autre versant du vallon. Il fait chaud à l’abri de la forêt, je me déshabille tout en gardant mon blouson entre-ouvert. Mais en arrivant sur le plateau de Beret le vent glacial m’incite vite à me rhabiller.

Jeudi. On arrive sur le parking d’un télésiège au-delà du Port (col) de la Bonaiga. Mais l’ambiance du lieu ne nous plaît guère. Ciel couvert, pentes raides encore enneigées, froid. Demi tour. On se dirige vers Es Bordes, au-delà de Vielha. Par une petite route on rejoint le parking sous la chapelle dera Mair de Diu dera Artiga de Lin. Quelques centaines de mètres sur la route, puis chemin en sous bois. Nus. On arrive au bord du torrent qui jaillit. On monte jusqu’à un parking plein de voitures. Juste en dessous le sentier est aménagé avec belvédère en face de la cascade, le but des promeneurs en familles. Si notre nudité surprend, pas une trace de protestation. On plaisante avec un groupe qui veut faire traverser la passerelle à un chien. Sur le chemin qui continue ce sont aussi des « ola » et des sourires. Jean Paul qui s’est cogné le genou fait demi tour avec Dominique. On arrive dans un cirque de sommets, hauts, enneigés et resplendissants. C’est le massif de la Maladeta qui entoure le pic de l’Aneto, point culminant des Pyrénées à 3404m. Pique nique, mais on se rhabille car à presque 1500 m d’altitude et ainsi entourés de pointes à 3000 m, l’ambiance est plutôt fraîche. Un petit tour au refuge et à la cascade de Pomèro et on reprend le chemin en sens inverse.

Vendredi. Temps gris et humide. Petite balade autour d’Arties.

J’avais déjà remarqué en 2019 lors de la course de Sopela au pays basque ou lors d’un passage près de Roses sur la côte méditerranéenne cette tolérance envers la nudité, preuve d’un respect pour la liberté d’autrui, d’une civilité que l’on rêverait de retrouver ici en France.


When Yannick suggested a week of snowshoeing or hiking in the Val d’Aran, I didn’t hesitate, knowing this corner of the Spanish Pyrenees only by name or from what I’d read. An ideal opportunity for discovery. We’re based in the village of Arties. A gîte just big enough for a group of ten, with a complicated layout on four levels, but whose living room with its large fireplace welcomes us every evening for aperitifs in front of a roaring log fire. Arties is just a few kilometers from the royal ski resort of Baqueira-Beret. With its mix of luxury hotels, tourist residences and second homes, the appearance of this part of the valley is impressively homogeneous: gray stone buildings, black roofs, dark wood balconies. Architectural standards are strict and respected. Only three brightly painted houses stand out in the middle of the village.
On Sunday, the road to the Trélod baths is cut off 3.5km ahead. We had to resign ourselves to walking up. But a small path zigzagging through the forest saves us that stretch of road. We left our snowshoes in the cars. There’s not a trace of snow here. The sky is blue. We quickly become hot and naked. We’re overtaken by a few faster hikers, then a whole group. But this is Spain, and the acceptance of nudity is quite different from France. We’re greeted with « ola » salutes, « ola » smiles and « ola!

What peace of mind to be able to hike naked without fear. We arrive at the Trelod baths at the same time as a textile group. They stop at the building, and we continue along a path that runs alongside the stream. From here, we walk in shallow snow. We pass a beautiful waterfall and join a track. Here, a dozen skidoos are parked. There’s not enough snow left for this mechanical tourist activity. A few kilometers of somewhat monotonous trail. We reach the foot of the last climb via a snow-covered path. Occasionally, we sink knee-deep into the snow holes. But the effort is well worth it when we arrive behind the dam at Lac de Colomèrs, still covered in ice, resplendent in its mountain setting! We’d love to stay there in the sun for hours, but time runs out and we have to start our descent. Following the stream, Patrick and Bruno can’t resist the temptation of a quick dip in the icy water! The return journey by road is a long one, and we arrive almost at nightfall with 20 kilometers in the bag for this « warm-up ».
On Monday, we set off with our snowshoes from the Beret resort parking lot, in the middle of the crowd of skiers.
It’s a cold, gray day, and we’ll be spending it with our clothes on. We head away from the ski area through wild valleys until we reach the first Baciver lake. A black-and-white landscape with a touch of pale blue as the water begins to melt. Part of the group heads back. Six of us continue to climb towards the upper lakes. Depending on our individual rhythms, we soon find ourselves separated into pairs. Arriving above the lake, invisible under the snow, we notice that the clouds are descending. We regroup to avoid being caught in the mist. During a snack in the shelter of the fir trees, a few snowflakes fall.
Tuesday, rain.
Wednesday, we set off again from a second Beret parking lot. From here, a well-marked and obviously well-frequented trail leads to the sanctuary and refuge of Montgarri, a place charged with history. Return via a second track on the other side of the valley. It’s a warm day in the shelter of the forest, and I undress with my jacket partly open. But as I reach the Beret plateau, the icy wind quickly prompts me to put my clothes back on.


Thursday. We arrive at a chairlift parking lot beyond the Port (col) de la Bonaiga. But we don’t like the atmosphere here. Overcast, steep slopes still covered in snow, cold. Half turn. We head for Es Bordes, beyond Vielha. A narrow road brings us to the parking lot below the chapel of dera Mair de Diu dera Artiga de Lin. A few hundred meters on the road, then a path in the undergrowth. Naked. We come to the edge of the gushing torrent. We climb up to a parking lot full of cars. Just below, the path is laid out with a belvedere facing the waterfall, the goal of family walkers. If our nudity comes as a surprise, there’s not a trace of protest. We joke with a group who want to take a dog across the footbridge. On the path that continues, there are also « ola’s » and smiles. Jean Paul bumps his knee and turns back with Dominique. We arrive in a circus of peaks, high, snow-capped and resplendent. This is the Maladeta massif, which surrounds the Aneto peak, the highest point in the Pyrenees at 3404m. We have a picnic, but we have to get dressed, because at an altitude of almost 1,500 m and surrounded by peaks at 3,000 m, the atmosphere is rather chilly. A quick trip to the refuge and the Pomèro waterfall, and we’re back on the road in the opposite direction.
Friday. Grey, damp weather. Short walk around Arties.

I had already noticed in 2019 during the Sopela race in the Biscay country or during a passage near Roses on the Mediterranean coast this tolerance towards nudity, proof of a respect for the freedom of others, of a civility that one would dream of finding here in France.

Montagne de Boutarinard

Retour à Jonchères trois semaines après notre dernière balade des Marcheurs nus du Val de Roanne. Cette fois on est cinq et ce n’est plus une boucle mais un cheminement le long des crêtes de la montagne de Boutarinard puis de celle d’Aucelon qui va nous mener jusqu’à un hameau de Montlaur en Diois, où on a laissé une voiture pour le retour.

On reprend le même chemin, droit et raide qui nous mène au col de Volvent. Un soleil un peu voilé nous a vite réchauffé et mis en tenue. Au col on part cette fois sur notre droite, grimpant encore un peu entre massifs de buis et herbes hautes jaunies. On contourne le premier sommet. On est juste en face de la Servelle et au loin des Trois Becs, deux sommets emblématiques de la région, tous deux déjà parcourus en randonnues. On arrive sur la crête, dominant la longue ligne rocheuse, et plus bas les villages de Jonchères et Poyols. On s’approche du bord, parfois prudemment tant certains blocs de rochers semblent instables et prêts à s’écrouler. Les gigantesques cicatrices de plusieurs effondrements témoignent des mouvements de la montagne au cours des temps géologiques. On se sent tout petit face à ce paysage de chaos. Entre arrêts pour admirer le panorama et stops photos, on n’avance finalement pas si vite et le temps passe. En plus le ciel a tendance à se voiler. Il nous faut accélérer un peu, puis chercher un coin abrité du vent pour le pique nique. Cet arrêt nous refroidit quelque peu et on repart avec les vestes polaires. Mais finalement on se réchauffera en marchant. Il reste encore une bonne distance à parcourir et le relief n’est pas aussi plat que le suggère la carte. C’est une succession de montées et descentes où il faut parfois se frayer un chemin entre les massifs de buis. Mais on arrive au pas de la Pousterle qui nous permet de franchir la barrière de falaise. Il ne nous reste plus qu’à descendre d’abord par un petit sentier puis une large piste jusqu’au hameau près duquel nous attends la voiture. 16Km et 900m de dénivelé en 6heures et quart, c’était une belle balade !


Back to Juneères three weeks after our last walk with the Val de Roanne Naked Walkers. This time there are five of us, and it’s no longer a loop, but a walk along the ridges of Boutarinard and Aucelon mountains to a hamlet in Montlaur en Diois, where we’ve left a car for the return journey.
We take the same straight, steep path back to the Col de Volvent. A slightly hazy sun quickly warmed us up and got us dressed appropriately. At the pass, we turn right this time, climbing a little more between clumps of boxwood and tall yellowing grass. We rounded the first summit. We’re right in front of La Servelle and in the distance of Les Trois Becs, two emblematic peaks of the region, both of which we’ve already hiked naked. We arrive on the ridge, overlooking the long line of rock, and below the villages of Jonchères and Poyols. We approach the edge, sometimes cautiously as some boulders seem unstable and ready to topple over. The gigantic scars of several collapses are testimony to the mountain’s movements over geological time. You feel very small in the face of this chaotic landscape. Between stops to admire the panorama and photo stops, we’re not moving so fast after all, and time is running out. What’s more, the sky tends to cloud over. We have to speed up a little, then look for a spot sheltered from the wind for our picnic. This stop cools us down a little and we set off again with our fleece jackets. But in the end, we’ll warm up by walking. There’s still a long way to go, and the terrain is not as flat as the map suggests. It’s a succession of ascents and descents where you sometimes have to pick your way through clumps of boxwood. But we reach the Pousterle pass, which allows us to cross the cliff barrier. All that’s left is to descend first along a narrow path, then a wide track to the hamlet where the car is waiting. 16Km and 900m of ascent in 6 hours and 15 minutes, it was a great hike!

Praloubeau

Dernier jour de janvier, on se retrouve à quatre de l’association des Marcheurs Nus du Val de Roanne sur le petit parking en face de la mairie de Jonchère. En arrivant le thermomètre marquait 1°C, mais le soleil est là. La boucle prévue peut se faire indifféremment dans les deux sens. On décide d’attaquer par le côté le plus raide, histoire de bien se réchauffer. Et c’est vrai que l’on a vite chaud tant le chemin s’élève droit le long d’un champ en face du village. Les premières couches tombent et à l’orée de la forêt on est tous nus. On arrive au col de Volvent en 1h10 pour les 500 m de dénivelé. Il reste encore à grimper jusqu’au sommet de Praloubeau, où un vent frais, presque froid, nous cueille mais ne nous empêche pas d’admirer le paysage sur 360°. Au delà de Jonchère, au fond, les aiguilles du Dévoluy, sur le côté, la vallée de la Drôme, derrière nous, les Trois Becs, puis là bas au sud, dans la brume, le forme caractéristique du Ventoux. On longe la crête, pratiquement à l’abri du vent. Longue ligne de falaise sur notre gauche, de pente herbeuse sur la droite. Quelques bouquets d’arbres et de buis. On se pose pour le pique nique derrière un massif de buis. On est si bien là qu’une sieste de trois quart d’heure s’ensuit. Mais il faut penser à repartir ! La ligne du relief s’abaisse progressivement puis on bifurque sur un sentier qui plonge raide vers le col de la Motte où l’on trouve une large piste qui va nous ramener à Jonchère. Sur le bas côté des flaques d’eau sont encore gelées. Pourtant on ne sent absolument pas de froid, tant la peau nue capte et engrange le moindre rayon de soleil. Rhabillage au moment de rejoindre la route et le village après 5h30 de balade.


On the last day of January, the four of us of the Naked Walkers of the Roanne Valley association meet in the small parking lot opposite Jonchère town hall. On arrival, the thermometer registered 1°C, but the sun was out. The planned loop can be done in either direction. We decide to tackle the steepest side, just to warm up. And it’s true that we soon get hot, as the path rises straight up along a field opposite the village. The first layers fall off, and by the edge of the forest we’re all naked. We reach the pass of Volvent in 1h10 for the 500 m ascent. We still have to climb to the summit of Praloubeau, where a fresh, almost cold wind picks us up but doesn’t stop us from admiring the 360° landscape. Beyond Jonchère, in the background, the snow-covered needles of Dévoluy, to the side, the Drôme valley, behind us, the Trois Becs, then over there to the south, in the mist, the characteristic shape of Ventoux. We skirt the ridge, virtually sheltered from the wind. A long line of cliffs on our left, grassy slopes on the right. A few clumps of trees and boxwood. We settle down for a picnic behind a clump of boxwood. We’re so comfortable here that we take a three-quarter-hour nap. But it’s time to start again! The topography gradually lowers, then we fork onto a path that plunges steeply down to the pass of Motte, where we find a wide track that will take us back to Jonchère. Puddles of water are still frozen on the roadside. And yet we don’t feel the cold at all, our bare skin soaking up the slightest ray of sunlight. We get dressed before heading back to the road and the village after a 5h30 walk.

Pinea

On a une tradition avec ma compagne depuis une douzaine d’années : monter à la Pinea entre décembre et janvier, histoire de voir si on en est encore capable, si on n’est pas encore trop vieux ! C’est une balade d’environ 700 m de dénivelé. On l’a fait parfois sans neige, le plus souvent en raquettes. Une fois ou deux on n’a pas pu atteindre le sommet, trop dangereux avec les conditions de neige. Bref, c’était au programme ce samedi de mi janvier. La Pinea est une balade classique et fréquentée depuis la station du col de Porte, mais nous préférons partir d’un hameau de Sarcenas. Cela augmente quelque peu le dénivelé et la difficulté, mais ce parcours est bien plus tranquille et sauvage, du moins jusqu’à la jonction avec la partie venant du col. Pas d’autre voiture sur le petit parking au bout de la route. Dans la neige, quelques traces mais qui semblent dater de la veille ou des jours précédents. Le premier raidillon échauffe vite. Sur un replat je quitte le bas et ne garde que mon blouson. Ma compagne ne dit rien. On continue à monter d’abord sur des pistes forestières, puis sur un petit sentier qui grimpe en lacets dans la forêt. « On va arriver au carrefour, il faut te rhabiller ». Effectivement entre les arbres j’aperçois du passage un peu plus haut. Je remets mon pantalon qui s’ouvre tout le long sur les jambes et permet d’être enfiler sans quitter les raquettes et je referme mon blouson. Là le cheminement est bien tracé et bien damé, on croise du monde. La partie finale est un peu plus technique. Il vaut mieux enlever les raquettes entre neige molle et blocs de rochers. Au sommet, deux groupes. Le premier redescend vite. Les autres s’installent pour pique niquer. Nous aussi. Une mer de nuages recouvre toutes les vallées. Au dessus le ciel est resplendissant de soleil. La vue s’étend loin, jusqu’au mont Blanc dans le fond qui apparaît derrière les sommets de la Chartreuse. J’espère seulement qu’ils ne vont pas rester trop longtemps pour avoir le sommet pour nous seuls et pouvoir faire une vue panoramique à 360°. Voilà c’est dans la boite ! On peut attaquer la descente. Dans la partie bien pentue, on croise une trentaine de scouts, bien jeunes, mal équipés, portant des luges, certains assez épuisés…mais polis ! On rejoint la forêt et rapidement on quitte le cheminement pour prendre un autre passage discret que l’on connaît et qui nous ramènera par un autre versant. Aussitôt je suis de nouveau nu. Même si le parcours est à l’ombre le mouvement me protège du froid. Je me rhabille en arrivant à proximité du hameau. 5H20 de balade dont deux bonnes heures de nudité, appréciables en cette saison !


My partner and I have had a tradition for a dozen years: we climb the Pinea between December and January, just to see if we can still do it, if we’re not too old! It’s a 700 m ascent. We’ve done it sometimes without snow, most of the time on snowshoes. Once or twice we couldn’t reach the summit, as the snow conditions were too dangerous. In short, it was on the agenda for this Saturday in mid-January. The Pinea is a classic and popular walk from the Col de Porte resort, but we prefer to start from a hamlet in Sarcenas. This increases the gradient and difficulty somewhat, but it’s a much quieter and wilder route, at least up to the junction with the section coming from the col. No other cars at the small parking lot at the end of the road. There are a few tracks in the snow, but they seem to date from the previous day or two. The first steep section quickly warms up. On a flat spot I take off my socks and keep only my jacket on. My wife says nothing. We continue to climb, first on forest tracks, then on a small path that twists and turns through the forest. « We’re coming up to the crossroads, you need to get dressed ». Indeed, between the trees, I can see a passage a little higher up. I put on my pants, which open all the way down my legs so that I can put them on without leaving my snowshoes, and zip up my jacket. The path is well marked and well groomed, and there are plenty of people around. The final section is a little more technical. It’s best to take off your snowshoes between soft snow and boulders. At the summit, two groups. The first descends quickly. The others settle down for a picnic. And so do we. A sea of clouds covers all the valleys. Above, the sky is resplendent with sunshine. The view stretches as far as Mont Blanc in the background, appearing behind the peaks of the Chartreuse. I just hope they don’t stay too long so we can have the summit to ourselves and enjoy a 360° panoramic view. That’s it! We can now attack the descent. On the steep part of the descent, we come across about 30 scouts, quite young, ill-equipped, carrying sledges, some of them quite exhausted…but polite! We rejoin the forest and quickly leave the path to take another discreet passage that we know and which will take us back down another slope. Immediately I’m naked again. Even though the route is in the shade, the movement protects me from the cold. I put my clothes back on when we get close to the hamlet. 5 hours 20 minutes of walking, including a good two hours of nudity, which is much appreciated at this time of year!

Saint Benoit – Rimon

Presque deux mois sans sortie de l’association des Marcheurs Nus du Val de Roanne. C’est que la météo n’a guère été favorable entre pluie et froid. Mais pour cette fin de semaine de mi décembre un créneau optimiste semble se préciser. Alors une invitation est lancée pour le vendredi 15, on verra bien ce qu’il en sera !…Le jours dit on se retrouve à huit au rendez vous, c’est dire si chacun-e était impatient-e de se retrouver en compagnie sur les chemins pour oublier un peu cette entrée dans l’hiver. Le thermomètre ne marque que 7° sur le parking du petit village de Saint Benoît en Diois (26 habitants). Mais en face les vignobles qui s’étagent sur la pente sont inondés de soleil. Passé le creux du ruisseau encore dans l’ombre, on attaque la montée entre les vignes, et vite les premiers se déshabillent. Au sommet le large chemin agricole laisse la place à un étroit sentier qui grimpe ou tire à flanc dans la forêt pour franchir une série de combes. Petit à petit tout le monde se dénude, au moins partiellement. Le paysage s’ouvre sur des champs lorsqu’on arrive à proximité du village de Rimon. On rejoint une route, si peu fréquentée en cette saison que l’on se permet de la suivre sur plusieurs centaines de mètres sans se couvrir jusqu’à prendre dans un virage une piste qui part à l’horizontal sous la ligne de crête. Arrêt pique nique de part et d’autre du chemin assis sur des rochers ou dans l’herbe. Clairette pour fêter ce qui sera la dernière sortie de l’année de l’association. On longe le pied de barres rocheuses colorées, le sentier commence ensuite à plonger dans la forêt en direction de pas de la Pousterle puis de façon plus raide vers les vignes que l’on a quitté dans la matinée. La boucle ainsi fermée, il ne reste plus qu‘à descendre tranquillement en profitant encore du soleil alors que le village lui est déjà passé dans l’ombre. On se rhabillera bien à contrecœur juste avant de passer nous même dans l’ombre.


Almost two months without an outing for the Val de Roanne Naked Walkers Association. That’s because the weather hasn’t been favorable, with rain and cold. But for this mid-December weekend, an optimistic window of opportunity seems to be opening up. So an invitation was issued for Friday the 15th, and we’ll just have to see what happens!… On the day in question, eight of us turned up for the meeting, and everyone was eager to get out on the trails and forget the onset of winter for a while. The thermometer only registers 7°C in the parking lot of the small village of Saint Benoît en Diois (population 26). But across the hillside, the vineyards are bathed in sunshine. Past the hollow of the stream, still in shadow, we start the climb through the vines, and soon the first ones are stripping off. At the summit, the wide farm track gives way to a narrow path that climbs or shoots steeply through the forest to cross a series of combes. Gradually, everyone is stripped, at least partially. The landscape opens out onto fields as we approach the village of Rimon. We join a road, so little used at this time of year that we take the liberty of following it for several hundred meters without covering ourselves until, at a bend, we take a track that runs horizontally under the ridge line. Picnic stops on either side of the path, sitting on rocks or grass. Clairette to celebrate what will be the association’s last outing of the year. Skirting the foot of colorful rocky bars, the path then begins to plunge into the forest towards the pas de la Pousterle, then steeper towards the vineyards we left in the morning. With the loop now closed, all that remains is a leisurely descent, still enjoying the sunshine, while the village has already passed into the shade. We’ll reluctantly get dressed just before passing into the shade ourselves.

Mielandre

Sillon est une manifestation multiculturelle qui mêle, deux semaines durant, expositions de plasticiens et artisans d’arts et conférences ou rencontres autour de l’écologie et les développements doux dans un petit territoire de la Drôme dans les environs des villages de Bourdeaux et de Saou. Et au programme est inscrit une randonnue avec l’association des Marcheurs Nus du Val de Roanne ! Pour rester proche de ce territoire nous avons choisi comme but la montagne de Mielandre. Ce sera pour nous aussi une découverte.

A l’heure dite nous nous retrouvons à six de l’association (Loïc, Francis, Christian, Robert, Corinne et moi) au col d’Espréaux au terminus de la petite route qui ne va pas plus loin. Arrive juste après nous Emmanuel et Geneviève, un couple de naturistes mais qui n’ont encore jamais fait de randonnue, attirés là par le programme de Sillon. La météo n’est pas parfaite, le ciel est en partie couvert et il fait encore frais : on est mi octobre. On se met vite en marche, encore habillés. On longe des champs puis on rentre dans la forêt. A un poteau directionnel il faut choisir : Mielandre par le col plat ou Mielandre direct. D’après la carte ce trajet direct risque d’être plus raide, mais aussi plus pénible en descente. A faire donc à la montée. Et c’est vrai que la montée est rude car après la pluie d’hier le sol est particulièrement glissant. Un pas en avant et on glisse d’autant en arrière, quitte à se retrouver par terre. On peut s’agripper aux arbres, aux racines ou à une main charitable ou même franchir des passages à quatre pattes. Mais on s’élève vite et en sortant finalement de la forêt on domine les vallées alentour mouchetées d’ombre et de lumière.

On entre maintenant dans un alpage couvert d’une végétation d’herbes jaunies très hautes. On arrive au sommet en même temps qu’un brouillard de nuages. La température baisse immédiatement. La moitié du groupe se couvre en hâte. On ne s’éternise pas au point culminant, à 1451m d’altitude. On suit une crête descendante. Le brouillard se dissipe. Traversée à flanc dans l’alpage, la végétation nous montant à mi corps. Arrêt pique nique sous des hêtres, à l’abri du vent. On descend tout droit sur une croupe herbeuse, toujours de cette couleur jaune fanée jusqu’à retrouver la forêt. Retour tranquille vers le col d’Espréaux après presque six heures de balade.

On aura sans doute fait deux nouveaux adeptes, qui nous ont promis de revenir, mais au printemps lorsqu’il fera plus chaud, et on a étendue notre zone de pratique vers le sud par rapport au Diois.


Sillon is a multicultural event which, for two weeks, combines exhibitions by visual artists and craftsmen with conferences and meetings on ecology and sustainable development in a small area of the Drôme, near the villages of Bourdeaux and Saou. The program also includes a naked hike with the Val de Roanne Naked Walkers Association! To stay close to the area, we’ve chosen the Mielandre mountain as our goal. It’ll be a discovery for us too.
At the appointed hour, six of us from the association (Loïc, Francis, Christian, Robert, Corinne and I) meet at the Col d’Espréaux, at the end of the small road that goes no further. Just after us arrive Emmanuel and Geneviève, a naturist couple who have never hiked naked before, attracted by Sillon’s program. The weather is not perfect, partly overcast and still cool: it’s mid-October. We set off quickly, still dressed. We skirt fields and then enter the forest. At a signpost you have to choose: Mielandre via the flat pass or Mielandre direct. According to the map, this direct route is likely to be steeper, but also more difficult on the way down. So do it on the way up. And it’s true that the climb is tough, because after yesterday’s rain the ground is particularly slippery. One step forward and you slide backwards just as much, even if it means ending up on the ground. You can hold on to trees, roots or a helping hand, or even crawl over some passages. But you soon climb upwards, and as you finally emerge from the forest, you dominate the surrounding valleys speckled with light and shadow.
You now enter an alpine pasture covered with tall, yellowing grasses. We reach the summit at the same time as a fog of clouds. The temperature drops immediately. Half the group hastily cover up. We don’t stay long at the highest point, at 1451m. We follow a descending ridge. The fog clears. We cross the mountain pasture on the flanks, the vegetation rising halfway up our bodies. Picnic stop under beech trees, sheltered from the wind. Straight down onto a grassy ridge, still the same faded yellow color, until we return to the forest. A leisurely return to the Col d’Espréaux after almost six hours.

We’ve undoubtedly made two new adepts, who have promised to return, but in spring when it’s warmer, and we’ve extended our practice area southwards in relation to the Diois.


Col de Charnier

Fin septembre et pourtant un temps estival. Nous sommes trois, avec Robert et Christian, pour une rando d’entretien du balisage du GR93 entre le col de Charnier et le col de la Croix, à la limite de la Drôme et des Hautes Alpes. L’association des Marcheurs Nus du Val de Roanne a repris cette année la responsabilité du suivi de cette section de l’itinéraire. C’est notre premier coup d’œil sur ce terrain. Un terrain qu’il faut déjà atteindre par une montée bien raide de sept cent mètres de dénivelé pour arriver au petit lac du Lauzon puis continuer dans un pierrier encore deux cent cinquante mètres jusqu’au col de Charnier. On fera le balisage à la descente. L’ascension a été rude mais quelle récompense. Le panorama s’étend du Vercors au Dévoluy avec les falaises découpées de la Tête de Lauzon tout près qui domine l’énorme pierrier que l’on vient de franchir. Une luminosité qui illumine même les lointains. Un replat de pelouse alpine qu’il fait bon arpenter les pieds nus. C’est vraiment le paradis.

On a été suivi durant la montée par trois personnes qui se sont posées un peu plus loin. Deux autres randonneurs sont arrivés lors de notre pique nique. Après une heure d’arrêt on attaque la descente. Le balisage existant est plutôt bien en place. On rajoute deux ou trois signes et surtout Robert refait à neuf des traces de peintures qui commençaient à s’écailler, usées par les intempéries. On aperçoit un grand groupe qui monte en face de nous. On se couvre sommairement. Le premier arrive, lourdement chargé et chaudement couvert, transpirant sous l’effort. « Bonjour on est des randonneurs naturistes !- Mais vous n’êtes pas nus ! – On s’est couvert par respect – Pas de problème pour nous » On retrouve donc notre tenue. Ils sont une dizaine d’hommes et de femmes, ils arrivent les uns après les autres, fatigué e s mais souriant de nous voir là. Ce sont des marseillais partis pour trois ou quatre jours d’itinérance. « On en voit des comme vous dans les calanques ! » « Vous nous faites envie ! » Quelques minutes d’échanges qui leur permettent aussi de souffler dans leur montée. Un sympathique groupe !

On poursuit notre descente, s’arrêtant de temps à autre pour baliser. A ce rythme on est rejoint par le couple de randonneurs qui passe en échangeant un salut, puis par les trois personnes du matin qui sont plus souriantes en nous voyant maintenant faire ce travail bénéfique à tous. On arrive au col de la Croix. Le GR continue en remontant vers la montagne de France et la Pointe Feuillette, mais cette section là ce sera pour une autre fois. Pour aujourd’hui il ne nous reste plus qu’à descendre par un chemin caillouteux jusqu’à rejoindre le parking.


Late September, but still summery weather. Three of us, along with Robert and Christian, are on a hike to maintain the markings on the GR93 between the Col de Charnier and the Col de la Croix, on the border between the Drôme and Hautes Alpes regions. The Association des Marcheurs Nus du Val de Roanne took over responsibility for this section of the trail this year. This is our first look at the terrain. You’ll have to climb steeply for seven hundred meters to reach the small Lac du Lauzon, then continue through scree for a further two hundred and fifty meters to the Col de Charnier. We’ll mark the way down. It’s been a tough climb, but what a reward. The panorama stretches from the Vercors to the Dévoluy, with the jagged cliffs of the nearby Tête de Lauzon dominating the huge scree we’ve just crossed. A luminosity that illuminates even the far distance. A flat area of alpine grass that’s great to walk on barefoot. It really is paradise.

We were followed on the way up by three people who landed a little further on. Two other hikers arrived during our picnic. After stopping for an hour, we set off downhill. The existing signs are pretty well in place. We add a couple of new signs and, above all, Robert refurbishes some paint marks that were beginning to flake off, worn away by the weather. We spot a large group climbing in front of us. We cover ourselves roughly. The first one arrives, heavily laden and warmly covered, sweating from the effort. « Hello, we’re naturist hikers! – But you’re not naked! – We covered ourselves out of respect – No problem for us ». So we find our clothes. They arrive one after the other, tired but smiling to see us there. They’re people from Marseilles who’ve left for three or four days of roaming. « We see people like you in the calanques! « You make us envious! » We chat for a few minutes, giving them a chance to catch their breath on the way up. What a friendly group!

We continue our descent, stopping from time to time to mark the way. At this pace, we’re joined by a couple of hikers who pass by, exchanging a greeting, and then by the three people from the morning, who smile more as they see us now doing this work that benefits us all. We reach the Col de la Croix. The GR continues up towards Montagne de France and Pointe Feuillette, but that’s a section for another time. For today, all we have to do is descend a stony path to the parking lot.

Chapelle des Sadous

On est trois, Bernard, Robert et moi, pour une randonnue découverte par des chemins qui nous sont encore inconnus au départ du petit village de la Chaudière. L’idée en est venu en consultant des sites internet et les cartes de la région. Bernard a remarqué la présence d’une chapelle en pleine nature, loin de routes d’accès. Ce peut être l’objectif de la sortie !

Le village, quelques maisons, est vite traversé et on se retrouve sur un petit sentier. On s’éloigne à peine et on se déshabille, Bernard gardant encore quelques temps sa chemise.

Dans notre dos s’élèvent les falaises impressionnantes des Trois Becs, notamment son sommet le plus au sud du Veyou. Le chemin suit en descendant légèrement le vallon du ruisseau de la Courance (ou Coulance) dont on entend le murmure de l’eau. Tout au long de la sortie Bernard et Robert herborisent en échangeant leurs connaissances de la flore locale. A une bifurcation il faut prendre à droite. (Bon, on l’a raté mais on s’en est aperçu à temps pour faire demi-tour!). A partir de là c’est une montée bien raide qui nous attends. Le sentier est parfois encombré de ronces qu’il faut élaguer…et aussi de mûres. A l’approche du col de la Beaume on prend à droite un chemin mi descendant mi à flanc qui nous fait changer d’orientation. On a maintenant le sommet de la Servelle de Brette devant nous. On arrive en vue de la chapelle. Dans les environs retentissent des aboiements furieux de chiens de chasse. On ne voudrait pas être pris pour des bêtes à poils ! Devant la chapelle un couple de randonneurs est installé, mais manifestement ils craignent plus les chasseurs que les naturistes ! Une fois qu’ils sont partis, on s’installe pour le pique nique et la visite de l’intérieur du bâtiment, petite chapelle en bon état car restaurée dans les année 80 semble t’il. Après le repas on monte en direction du col de Faraud puis on rejoint la piste forestière, où l’on croise un autre randonneur. Trois véhicules de l’ONF sont garés, l’un deux nous dépassera un peu plus tard. Au col de la Beaume Bernard décide de rentrer par cette piste pour ménager ses genoux. Avec Robert on tente de trouver un sentier qui a dû exister dans le temps puisque marqué sur la carte qui nous permettrait un retour en balcon sur une crête mais la nature a repris sa place et effacé toute trace de cheminement. On se résout donc à finir aussi par la piste qui nous ramène à la Chaudière.

Une belle balade par un temps agréable avec une atmosphère lumineuse qui souligne les panoramas lointains. A inscrire dans le catalogue des sorties des Marcheurs Nus du Val de Roanne !


We’re three – Bernard, Robert and I – on a discovery hike along paths that are still unknown to us, starting from the small village of La Chaudière. The idea for the hike came to us after consulting websites and maps of the region. Bernard noticed a chapel in the middle of nowhere, far from any access roads. This could be the objective of the outing!

The village, with a few houses, is quickly crossed and we find ourselves on a small path. We hardly move away and strip off, Bernard keeping his shirt on for a while longer.

At our backs rise the impressive cliffs of Les Trois Becs, notably its southernmost peak, Le Veyou. The path gently descends into the valley of the Courance (or Coulance) stream, whose murmuring water can be heard. Throughout the outing, Bernard and Robert exchange herbal knowledge of the local flora. At a fork in the road, turn right (well, we missed it, but noticed in time to make a U-turn!). From here, a steep climb awaits us. The path is sometimes cluttered with brambles that need pruning…and blackberries too. As we approach the Col de la Beaume, we take a right-hand path, half downhill, half sideways, which changes our direction. We now have the summit of Servelle de Brette in front of us. We come within sight of the chapel. Furious barking of hunting dogs can be heard nearby. We wouldn’t want to be mistaken for furry beasts! In front of the chapel there’s a couple of hikers, but they’re obviously more afraid of hunters than naturists! Once they’ve gone, we settle in for a picnic and a tour of the interior of the building, a small chapel in good condition since it seems to have been restored in the 80s. After lunch, we head up towards the Col de Faraud, then join the forest track, where we come across another hiker. Three ONF vehicles are parked, one of which overtakes us a little later. At the Col de la Beaume, Bernard decides to return along this track to spare his knees. Robert and I try to find a path that must have existed in the past, since it’s marked on the map, which would allow us to return to a balcony on a ridge, but nature has taken its place and erased all traces of the route. So we decided to finish on the track that takes us back to La Chaudière.

A lovely walk in pleasant weather, with a luminous atmosphere highlighting the distant panoramas. A must for the Val de Roanne Barewalkers’ outings catalog!

Pas de l’Eyrard

Mardi, en fin de matinée JP m’appelle et me propose une balade au pas de l’Eyrard sur la bordure du Vercors, à quelques kilomètres seulement. Va pour ce Pas que je ne connais pas !

Treize heures quinze, on se gare au bout d’une petite route. Il y a déjà une voiture, zut ! qui ne tarde pas à partir, ouf ! On peut démarrer en toute tranquillité.

Le chemin est vite encombré de branches et d’orties. « On monte tout droit et on le retrouvera plus haut ! » Bon, on attaque dans la forêt en mode sanglier. Un peu trop à gauche en vérifiant sur le gps. Il faut descendre un ravin, traverser le ruisseau à sec et continuer jusqu’à tomber sur le chemin…qui grimpe aussi bien raide. Un dernier tronçon un peu au jugé et on arrive au pied de la cascade qui ne laisse couler en cette saison qu’un mince filet d’eau. Il faut maintenant trouver le passage dans la falaise. Depuis le bas de la paroi le cheminement paraît bien vertical. Heureusement un câble court le long de cette faille oblique. Mais quand même, sujets au vertige, s’abstenir ! JP passe en premier, je le suis du regard avant de m’engager à mon tour. Des marches ont été creusées dans la roche. Le câble à l’air en bon état et bien accroché. Finalement ça passe sans problème. On sort sur un ouvrage bétonné d’une prise d’eau, c’est surprenant.

Un agréable chemin en sous bois permet de suivre une large vire entre deux niveaux de falaises, puis on rejoint une piste forestière que l’on quitte immédiatement pour un petit sentier qui plonge dans la forêt et nous ramène à une voie en terre que l’on suit jusqu’au parking. Deux heures et demi seulement de balade mais une belle dépense d’énergie.


Late Tuesday morning, JP calls me and suggests a hike to the Pas de l’Eyrard on the edge of the Vercors, just a few kilometers away. Go for this Pas that I don’t know!
1.15pm, we park at the end of a small road. There’s already a car there – darn! – which soon leaves, phew! We can set off in complete peace of mind.
The path soon becomes cluttered with branches and nettles. « We’ll go straight up and find him higher up! Well, we attack the forest in wild boar mode. A little too far left on the GPS. We have to descend a ravine, cross the dry stream and keep going until we come to the path…which is also a steep climb. The last section is a bit of a guess, and we arrive at the foot of the waterfall, which at this time of year lets out only a thin trickle of water. Now it’s time to find the passage through the cliff. From the bottom of the wall, the path looks quite vertical. Fortunately, a cable runs along this oblique fault. But even so, if you’re afraid of heights, don’t! JP goes first, and I follow him with my eyes before taking my turn. Steps have been dug into the rock. The cable seems to be in good condition and well attached. In the end, it goes through without a hitch. We come out on a concrete water intake, which is surprising.

A pleasant path in the undergrowth follows a wide ledge between two levels of cliffs, then joins a forest track which we leave immediately for a small path which plunges into the forest and brings us back to a dirt track which we follow back to the parking lot. It’s only a two-and-a-half-hour walk, but it’s a good energy burn.