Descentes de l’Ardèche

Bruno de Marseille avait lancé l’idée d’une descente naturiste de l’Ardèche en kayak. Le samedi 7 mai, nous nous sommes retrouvée à onze à Vallon Pont d’Arc, venus de toute la France (de Lorraine, Vosges, Bretagne, Cévennes, de Grenoble, Alès, Montpellier et bien sûr de Marseille et d’Ardèche), réunis par des messages sur les forums et des mails. L’occasion de faire connaissance autrement que sur la toile!
La mise à l’eau des embarcations s’est faites juste en amont du fameux Pont d’Arc, ce pont de roche jeté au dessus de la rivière. Craignant la fraîcheur matinale et l’eau froide, on s’était équipé de combinaisons néoprène, mais après une dizaine de minutes, on s’est vite retrouvés nus, ne gardant que chaussures et gilets de sauvetages.
La petite flottille de sept kayaks monoplace et deux canoës biplace s’étalait parfois sur un bonne distance, au différents rythmes des rameurs, mêlées à d’autres groupes de canoéistes, se regroupant pour quelques arrêts sur les plages de galets ou les dalles de rochers chauffées par le soleil. Le cours de la rivière est parsemés de petits rapides, sources d’animation et parfois de mésaventures quelque peu humides lorsque un bateau se renverse. Les falaises verticales ou creusées de trous et de tours, les pentes boisées, forment des barrières des deux côtés de la rivière qui serpente en de multiples courbes. En ce début de saison, la rivière a un débit satisfaisant, bien que cette année la sécheresse se fasse déjà sentir et d’autre part, la fréquentation est encore raisonnable, permettant par moments de se retrouver isolé, avec le sentiment d’avoir le paysage pour soi.
Sans se presser particulièrement et en profitant largement des arrêts, les 26 kms du parcours ont été effectué en quelques huit heures.


Bruno of Marseille had launched the idea of a naturist descent of the Ardèche in a kayak. On Saturday, May 7th, eleven of us met in Vallon Pont d’Arc, coming from all over France (from Lorraine, Vosges, Brittany, Cévennes, Grenoble, Alès, Montpellier and of course from Marseille and Ardèche), brought together by messages on the forums and emails. The opportunity to get to know each other in a different way than on the web!
The boats were launched just upstream of the famous Pont d’Arc, the rock bridge over the river. Fearing the early morning coolness and cold water, we were equipped with neoprene suits, but after about ten minutes, we quickly found ourselves naked, keeping only shoes and life jackets.
The small flotilla of seven single-seater kayaks and two two-seater canoes sometimes spread out over a good distance, at the different rhythms of the rowers, mixed with other groups of canoeists, gathering for a few stops on the pebble beaches or the slabs of rock heated by the sun. The course of the river is dotted with small rapids, sources of animation and sometimes somewhat wet mishaps when a boat overturns. Vertical cliffs or cliffs dug with holes and towers, wooded slopes, form barriers on both sides of the river which meanders in multiple curves. At the beginning of the season, the river has a satisfactory flow, although this year the drought is already being felt and on the other hand, the flow is still reasonable, allowing at times to find oneself isolated, with the feeling of having the landscape for oneself.
Without any particular hurry and making the most of the stops, the 26 km of the route were completed in about eight hours.


La deuxième édition de la descente naturiste des gorges de l’Ardèche en canoë kayak a eut lieu lors du week end de la Pentecôte. Cette année, sous un soleil qui avait défié les prévisions météo, nous étions 19 participants, venus des Bouches du Rhône, mais aussi du Var, de l’Hérault, de l’Isère, de la Drôme et même des Vosges.
Le parcours des 28 kilomètres a été effectué en intégralité en nudité, si l’on ne tient pas compte des gilets de sauvetage obligatoires pour cette activité (qui ont d’ailleurs servis à deux ou trois occasions mouillées). Les fortes pluies des derniers temps avaient augmenté le niveau de l’eau de la rivière, rendant paradoxalement la navigation plus aisée, en submergeant nombre de rochers tout au long du cours. Il restait néanmoins quelques rapides pour le plaisir! Et côté fréquentation, la cohabitation avec plusieurs centaines (au moins) d’équipages textiles n’a pas posé de problème. Les canoës naturistes ont même assuré le transport d’une rive à l’autre de deux randonneurs à pieds textiles. Quelques arrêts sur les plages de galets ou les dalles de rochers permettaient de se regrouper et de se reposer.
Une de ces poses a eut lieu à la plage des templier, haut lieu historique du naturisme dans ces gorges, avec la visite du camping des Templiers et la rencontre du propriétaire des lieux qui nous a annoncé la réouverture à partir de début juin, après une année de bataille administrative pour obtenir l’agrément préfectorale.
A part quelques courbatures et coups de soleil, la journée a enthousiasmé tout le monde et s’est terminé au camping de la Sablière.


The second edition of the naturist descent of the Ardèche gorges in canoe kayak took place during the Pentecost weekend. This year, under a sun that defied the weather forecast, we were 19 participants, from the Bouches du Rhône, but also from the Var, Hérault, Isère, Drôme and even the Vosges.
The 28 km course was done entirely in nudity, if we do not take into account the life jackets required for this activity (which were used on two or three wet occasions). The heavy rains of recent times had raised the water level of the river, paradoxically making navigation easier, submerging many rocks along the course. Nevertheless, there were still a few rapids remaining for fun! And in terms of attendance, the cohabitation with several hundred (at least) textile crews did not pose a problem. The naturist canoes even provided transport from one bank to the other for two textile walkers. A few stops on the pebble beaches or rock slabs provided an opportunity to regroup and rest.
One of these poses took place at the Templiers’ beach, high historical place of naturism in these gorges, with the visit of the campsite of the Templiers and the meeting of the owner of the places who announced us the reopening from the beginning of June, after a year of administrative battle to obtain the prefectoral approval.
Apart from a few aches and sunburns, the day was a great excitement for everyone and ended at the Sablière campsite.


Pour la troisième année consécutive, Bruno Saurez de Marseille a organisé la descente naturiste des gorges de l’Ardèche en canoë-kayak. Avec cette fois une innovation de taille : une descente en deux jours avec arrêt et nuit au camping des Templiers. Et ni la météo capricieuse de ce mois de mai ni la crue de la rivière la semaine précédente n’ont découragé la quinzaine de participants venus du sud mais aussi de Bretagne ou de la région parisienne. Jacques et Sylvie, la présidente de l’Apnel, ainsi qu’une moitié du conseil d’administration sont du voyage. L’occasion pour moi de les rencontrer autrement que par internet interposé !
Rendez vous le samedi matin à la sortie de Vallon Pont d’Arc. Le temps de tous se retrouver, de s’équiper et de prendre les consignes, vers 10 heures c’est la mise à l’eau. Fraîche, l’eau ! Les combinaisons néoprène se révèlent bien utile. Au moins au début. Ensuite, une fois échauffés, certains les quitteront, d’autres les garderont. Tout le monde n’est pas égal par rapport à la température !
Le niveau de l’eau est très haut. Les rochers sont submergés et conséquence les rapides plutôt plus facile à passer. Ce qui n’empêche pas quelques retournements et bains bien involontaires, avec récupérations délicates, acrobatiques et physiques. C’est une alternance de moments ensoleillés et couverts avec même une averse. Les conditions climatiques ont sans doute effrayé nombre de touristes et il y a relativement peu de monde sur l’eau autour de nous. On a surtout remarqué un groupe d’italiens et un grosse troupe de jeunes collégiens américains bien encadrés.
Entre treize et quatorze heures, on arrive à la plage des Templiers, sauf Christian et Chantal qui ont continué sans voir la plage. Ils reviendront en tirant leurs canoë à contre courant à la force des bras. Un exploit !
Une fois installés, restaurés et reposés, une petite balade dans les environs nous mène à l’entrée d’une grotte cachée à l’écart du sentier de randonnée qui parcourt les gorges. Nous décidons d’y revenir le lendemain équipés de lampes.
Chose dite, chose faite, le dimanche matin, nous entreprenons l’exploration de la grotte. Derrière le porche d’entrée, une galerie débute, un lac souterrain la barre. Hésitation. Finalement Jacques se décide à entrer dans l’eau. Il avance et disparaît derrière les rochers. A cinq ou six, nous le suivons, de l’eau jusqu’aux aisselles, pour atteindre une autre salle d’où part un puits. Une corde de spéléo y est installé, mais là ça demanderait quand même un peu de matériel. On admire les draperies de stalactites, la cheminée qui troue le plafond de roche. Puis demi tour vers l’air libre et le soleil. Retour au camping en dominant la rivière et les canoës qui commencent à arriver.
En début d’après-midi, on embarque pour la partie finale du parcours. Encore quelques rapides pour le fun sous le soleil. Un dernier arrêt sur des dalles de rochers au dessus de la rivière. Notre nudité ne semble pas gêner les randonneurs qui passent d’un coté, les canoéistes de l’autre. « Vous avez bien raison d’emmagasiner de la vitamine D par cette saison » dit un marcheur en passant.


For the third consecutive year, Bruno Saurez from Marseille organized the naturist descent of the Ardèche gorges by canoe and kayak. This time with a major innovation: a descent in two days with a stop and night at the campsite of the Templiers. And neither the capricious weather in May nor the flooding of the river the week before discouraged the fifteen or so participants from the south but also from Brittany or the Paris region. Jacques and Sylvie, the president of the Apnel, as well as half of the board of directors were on the trip. The opportunity for me to meet them other than through the internet!
Meeting on Saturday morning at the exit of Vallon Pont d’Arc. The time to get together, to get equipped and to take the instructions, around 10 o’clock it’s time to launch the boat. Fresh water ! The neoprene suits prove to be very useful. At least at first. Then, once warmed up, some will leave them, others will keep them. Not everyone is equal when it comes to temperature!
The water level is very high. The rocks are submerged and as a result the rapids are rather easier to pass. This does not prevent some involuntary turns and baths, with delicate, acrobatic and physical recoveries. It is an alternation of sunny and overcast moments with even a shower. The climatic conditions have undoubtedly frightened many tourists and there are relatively few people on the water around us. We especially noticed a group of Italians and a large troop of young American schoolboys well supervised.

Between one and two pm, we arrived at the Templier beach, except for Christian and Chantal who continued without seeing the beach. They will come back by pulling their canoe against the current with the strength of their arms. A great feat!
Once settled, restored and rested, a short walk in the surroundings leads us to the entrance of a hidden cave away from the hiking trail that runs through the gorges. We decide to return there the next day equipped with lamps.
On Sunday morning we start exploring the cave. Behind the entrance porch, a gallery begins, an underground lake bars it. Hesitation. Finally Jacques decides to enter the water. He advances and disappears behind the rocks. At five or six, we follow him, from the water to the armpits, to reach another room from where a well starts. A caving rope is installed there, but that would still require a bit of equipment. We admire the draperies of stalactites, the chimney that pierces the rock ceiling. Then half turn towards the open air and the sun. Return to the campsite overlooking the river and the canoes that are beginning to arrive.
At the beginning of the afternoon, we embark for the final part of the route. Some more rapids for fun under the sun. A last stop on slabs of rock above the river. Our nudity doesn’t seem to bother the hikers passing by on one side, the canoeists on the other. « You’re right to store vitamin D this season, » said one hiker in passing.


Pour la quatrième année consécutive, Bruno Saurez et l’Association Naturiste Phocéenne ont organisé une descente naturiste des gorges de l’Ardèche en canoë kayak. La nouveauté de l’année, étant la saison, mi septembre plutôt que le mois de mai habituel.
Si la majorité du groupe vient évidement de la région marseillaise, certains viennent aussi de Beaucaire, Montpellier, Lyon, Grenoble et même de l’Oise. C’est devenu un rendez vous incontournable et attendu.
Dès la mise à l’eau, à la sortie de Vallon Pont d’Arc, tout le monde se retrouve en tenue. C’est que le soleil est déjà chaud et que l’eau est de façon surprenante très douce. Premiers rapides, passage sous la voûte rocheuse du Pont d’Arc. Les bateaux se suivent, se séparent, se mêlent aux autres embarcations. Aux arrêts sur des plages de galets, les corps nus attirent forcement les regards, quelques rares réflexions, des sourires aussi. Mais de toute façon, tout le monde est dans la même galère. Il faut ramer pour arriver au bout des gorges, et cela quelque soit sa tenue. Cela dit, le voyage n’a rien d’un calvaire, même si le faible niveau de l’eau et un vent parfois contraire obligent à un effort soutenu pour avancer. C’est un plaisir de naviguer dans ce paysage exceptionnel, sur cette rivière encastrée entre les falaises. Les sons se répercutent sur les barrières rocheuses, le soleil fait miroiter l’eau à contre-jour, l’ombre d’une rive boisée parfois est bienvenue. Pas de monotonie dans ce parcours, sauf peut être la toute dernière partie à la sortie des gorges. Sinon les changements de décor à chaque courbe de la rivière, les passages de rapides qui nécessitent toute l’attention, rythment l’avancée au fil des heures (huit) et des kilomètres (trente).


For the fourth consecutive year, Bruno Saurez and the Association Naturiste Phocéenne organized a naturist descent of the Ardèche gorges by canoe kayak. The novelty of the year, being the season, mid-September rather than the usual month of May.
If the majority of the group obviously comes from the Marseille region, some also come from Beaucaire, Montpellier, Lyon, Grenoble and even the Oise. It has become an unmissable and awaited rendezvous.
As soon as the boat is launched, at the exit of Vallon Pont d’Arc, everyone is dressed up. The sun is already warm and the water is surprisingly soft. First rapids, passage under the rocky vault of Pont d’Arc. The boats follow each other, separate, mix with the other boats. At the stops on pebble beaches, naked bodies forcefully attract the eyes, some rare reflections, smiles too. But in any case, everyone is in the same boat. You have to row to reach the end of the gorge, whatever you are wearing. Having said that, the journey is not an agony, even if the low water level and a sometimes headwind force a sustained effort to move forward. It is a pleasure to navigate in this exceptional landscape, on this river embedded between the cliffs. The sounds echo on the rocky barriers, the sun makes the water shimmer against the light, the shade of a wooded bank is sometimes welcome. No monotony in this route, except perhaps the very last part at the exit of the gorges. Otherwise the changes of scenery at each bend in the river, the rapids that require all the attention, punctuate the progress over the hours (eight) and kilometers (thirty).

Les rochers de Chalves

J’espère être assez tranquille pour une balade nue en ce samedi de début septembre, comptant que tout le monde sera à la recherche des fournitures scolaires dans les supermarchés.
De Mont Saint Martin, il me faut une douzaine de minutes sur le goudron d’une petite route pour atteindre le début du chemin, qui commence tout de suite à grimper dans la forêt. Je quitte short et tee shirt. Je les remettrai au même endroit six heures plus tard, à l’exception de cinq rapides rhabillage approximatifs du short pour croiser des randonneurs, aperçus ou entendus à l’avance, aussi bien à la montée qu’à la descente. Même si certains ont bien pu se rendre compte que je marchais nu, c’est un échange de salut en se croisant.
Arrivé au sommet des rochers de Chalves, je sais qu’il y a mon objectif, une geocache, sur la gauche. Mais le coin est déjà occupé. Je longe donc les crêtes sur ma droite pour trouver un coin pour pique-niquer. Mais en fait, il y a une autre geocache sur ce sommet…de mon coté ! Je la trouve facilement, cachée sous une souche d’arbre mort qui, avec un peu d’imagination, m’apparaît comme un animal fantastique. Des nuées cachent le soleil et montent par moments en filaments par dessus les falaises. Je suis sûr qu’avec cette météo, les randonneurs installés au sommet auront attaqué la descente. Voilà, le soleil est revenu et j’ai tout loisir pour trouver ma deuxième geocache. Ensuite, je fais traîner pour profiter de l’espace, longer la ligne de crête qui domine la petite cabane des Bannettes. Mais il faut bien finalement se résoudre à redescendre !


I hope to be quiet enough for a naked walk on this Saturday in early September, expecting everyone to be looking for school supplies in the supermarkets.
From Mont Saint Martin, it takes me about twelve minutes on the tar of a small road to reach the beginning of the path, which immediately starts to climb up in the forest. I leave shorts and tee shirt. I’ll put them back in the same place six hours later, except for five approximate rapids putting the shorts back on to meet hikers, seen or heard in advance, both uphill and downhill. Even though some may have realized that I was walking naked, it was an exchange of greetings as I passed each other.
Arrived at the top of the rocks of Chalves, I know that there is my objective, a geocache, on the left. But the area is already occupied. So I walk along the ridges on my right to find a place to picnic. But in fact, there is another geocache on this peak…on my side! I find it easily, hidden under a dead tree stump which, with a bit of imagination, looks like a fantastic animal to me. Clouds are hiding the sun and at times rise in filaments over the cliffs. I am sure that with this weather, the hikers at the top will have attacked the descent. Well, the sun is back and I have plenty of time to find my second geocache. Then, I hang around to take advantage of the space, along the ridge line that dominates the small hut of Bannettes. But I finally have to decide to go back down!

Ruisseau du Betton

Dernier jour d’août, dernier week-end de la période estivale. Les Marcheurs Nus du Val de Roanne ont prévu une balade au départ de Saint Benoit en Diois. Le rendez-vous est fixé le dimanche vers 10 heures et demi.
Arrivé dans l’obscurité la veille au soir, j’ai posé le fourgon au bord de la route, quelques kilomètres avant le village. Au petit matin, je débute la journée par un petit déjeuner, nu mais invisible des rares voitures passant à trois mètres de moi sur l’asphalte. Puis, ayant encore du temps, je descend pour un moment au soleil sur les galets de la rivière Roanne. Seul à cette heure là.
Je retrouve Bernard et Francis à l’entrée de Saint Benoit, où nous laissons les véhicules. Une centaine de mètres sur la route départementale, puis nous empruntons une petite route qui se transformera un peu plus loin en piste. Passé les dernières maisons, nous nous déshabillons. Mes deux compagnons sont venus récemment exploré cet itinéraire le long du ruisseau du Betton et connaissent déjà le haut du canyon. Nous tentons une approche par le bas en remontant le cours d’eau, mais vite nous sommes bloqués dans notre progression par de petites cascades difficiles à escalader. Demi tour. Nous rejoignons le sentier qui grimpe fort, bien tracé et entretenu, car emprunté par les canyonistes. En face de nous, sur l’autre versant du vallon, des yeux percés dans des aiguilles rocheuses semblent nous surveiller, mais restent de pierre devant notre tenue. Nous passons au sommet d’une belle cascade. Le ruisseau semble un plus haut se perdre dans le fouillis végétal.
Dans une clairière, nous nous arrêtons pour pique-niquer dans l’herbe. Soudain des voix proches, mais personnes en vue. Ce sont sans aucun doute des pratiquants qui entame la descente du canyon. Nous, au contraire, on voudrait sortir par le haut. Le gps nous indique que l’on est pas si loin d’une piste forestière. Reste à la rejoindre. En suivant de vagues traces d’animaux on part droit dans la pente. Il faut se frayer un chemin. Bernard avec le gros sécateur à manche, Francis à la scie, moi avec juste un petit sécateur. Il faut couper des branches mortes, des branches d’épines, des branches qui barrent le sentier. Il faut deviner la trace qui disparaît, la retrouver un peu plus haut . Il faut continuer à monter, à s’orienter…pour enfin déboucher sur la piste. Qu’il va nous suffire de suivre tranquillement pour redescendre vers la vallée et rejoindre Saint Benoit.


Last day of August, last weekend of the summer period. The Naked Walkers of the Val de Roanne have planned a walk starting from Saint Benoit en Diois. The appointment is fixed on Sunday around 10.30 am.
Arrived in the dark the evening before, I put the van on the side of the road, a few kilometers before the village. In the early morning, I start the day with a breakfast, naked but invisible from the few cars passing three meters away from me on the road. Then, still having time, I go down for a moment in the sun on the pebbles of the Roanne river. Alone at that hour.
I meet Bernard and Francis at the entrance of Saint Benoit, where we park the vehicles. About a hundred meters on the departmental road, then we take a small road that turns into a track a little further on. Past the last houses, we undress. My two companions have recently come to explore this route along the Betton stream and already know the top of the canyon. We attempt a bottom approach up the stream, but soon we are blocked in our progress by small waterfalls that are difficult to climb. Half turn. We reach the path that climbs hard, well marked and maintained, as it is used by canyonists. In front of us, on the other side of the valley, eyes pierced in rocky needles seem to be watching us, but remain of stone in front of our outfit. We pass to the top of a beautiful waterfall. The brook seems a higher one getting lost in the plant clutter.
In a clearing, we stop to picnic in the grass. Suddenly voices close by, but no one in sight. They are undoubtedly practitioners who begin the descent of the canyon. We, on the other hand, would like to go out by the top. The gps tells us that we are not so far from a forest track. It remains to join it. By following vague animal tracks, we go straight up the slope. We have to make our way. Bernard with the big pruning shears with a handle, Francis with the saw, me with just a small pruning shear. We have to cut dead branches, thorn branches, branches that block the path. We have to guess the trace that disappears, find it a little higher up. We have to keep going up, to find our way… to finally reach the track. That we will just have to follow quietly to go down towards the valley and join Saint Benoit.

Vacances oléronnaises

Vacances bien méritées. Cette année, ce sera calme et tranquillité en famille sur l’île d’Oléron.

Mais tout n’est pas perdu, puisque la plage la plus proche de la maison, à un kilomètre de piste cyclable, est la plage naturiste de la Giraudière. C’est mon coin de prédilection tous les après-midi. Au débouché de la piste, la fréquentation y est concentrée et totalement textile, mais en s’éloignant quelque peu, l’endroit devient vraiment agréable. Naturistes et non naturistes se côtoient et se croisent tout naturellement. Puis peu à peu, en fin de journée, la plage se vide. Arrive le moment où l’on a pratiquement cette bande de sable et d’eau pour soi tout seul. C’est des instants magiques où je profite de l’espace pour sauter, courir à la lisière des vagues, les pieds éclaboussants l’eau brillante dans la lumière du soleil, qui se retire ou monte au rythme des marées.

En dehors des trois plages autorisées de l’île, le naturisme est interdit dans les dunes et la forêt. Pourtant, c’est si tentant. La forêt qui s’étend entre les villages et la côte est sillonnée de chemins de traverse, de pistes cavalières, de sentiers étroits qui mènent aux plages. Très tôt le matin, au lever du jour, la zone est totalement déserte. Le sol y est sablonneux, très doux. C’est l’endroit rêvé pour courir. Courir nu ! Jusqu’à plus d’une heure d’affilé, en ne rencontrant à chaque fois qu’un…chevreuil ou un lapin.


Well-deserved holiday. This year, it will be calm and peaceful with the family on the island of Oléron.
But everything is not lost, since the beach closest to the house, a kilometer of bike path, is the naturist beach of the Giraudière. It’s my favorite spot every afternoon. At the end of the track, the attendance is concentrated and totally clothes, but moving away somewhat, the place becomes really nice. Naturists and non-naturists come together and naturally intersect. Then, little by little, at the end of the day, the beach empties. We arrive at the moment when we practically have this strip of sand and water for ourselves. It’s magic moments where I take advantage of the space to jump, run at the edge of the waves, splashing feet shining water in the sunlight, which withdraws or climbs to the rhythm of the tides.
Outside the three authorized beaches of the island, naturism is prohibited in the dunes and the forest. Yet it is so tempting. The forest that stretches between the villages and the coast is furrowed by cross-roads, riding tracks, narrow paths leading to the beaches. Very early in the morning, at dawn, the area is completely deserted. The soil is sandy, very soft. It’s the perfect place to run. Run naked! Until more than an hour in a row, meeting every time a … deer or a rabbit.

Ruisseau de Charens

Séance débroussaillage lors d’une sortie avec lesMarcheurs Nus du Val de Roanne. Bernard et Francis avaient ouvert cet itinéraire qui suit le lit d’un ruisseau et entrepris de le dégager sur une première partie quelques semaines auparavant. On s’est retrouvé à trois, avec Bernard et José, pour continuer le travail.
D’abord traverser le cours de la Drôme pour atteindre le vallon de ce ruisseau. Sur leurs traces, on progresse sans difficulté. On suit le lit du torrent, rencontrant une première puis seconde cascade. C’est dommage, le ciel est couvert. Sans soleil, l’eau fraîche est moins tentante !
On arrive au terme du premier débroussaillage. Ensuite il faut frayer son chemin dans l’enchevêtrement de branches et de ronces. Bernard a amené son gros sécateur à long manche qui permet de couper de grosses branches, j’ai juste mon petit sécateur de jardin. On avance mètre par mètre, élaguant, coupant, cisaillant, rejetant les branches coupées sur les cotés. Toujours les pieds dans l’eau. Quant on bute sur le mur d’une cascade infranchissable, on se fraye un chemin dans la pente sur le coté. C’est vraiment de l’exploration. Sauf qu’une route passe au dessus de nous et que de temps à autre on entend passer une voiture à quelques dizaines de mètres. Étrange impression d’être dans un monde parallèle.
De cascade en cascade, de vasque en vasque, on avance, mais le ruisseau se rétrécit. Finalement on fait demi tour. La descente permet d’observer la nature autour du torrent : une source d’eau ferrugineuse qui se mélange à courant du ruisseau, les champignons sur les arbres, les grenouilles.
Après cinq heures et demi de balade, on se retrouve à la voiture, finalement un peu fatigués !


Brushing session during an outing with the Nude Walkers of the Val de Roanne. Bernard and Francis had opened this route which follows the bed of a stream and set out to clear it on a first part a few weeks before. We ended up with three, with Bernard and José, to continue the work.
First cross the course of the Drôme to reach the valley of this stream. In their footsteps, one progresses without difficulty. We follow the bed of the torrent, encountering a first and second waterfall. It’s a shame, the sky is covered. Without sun, fresh water is less tempting!
We finish the first clearing. Then we must plow our way through the tangle of branches and brambles. Bernard brought his big pruning shears with long handle that allows to cut large branches, I just my garden pruning shears. We advance meter by meter, pruning, cutting, shearing, rejecting the branches cut on the sides. Always the feet in the water. When one stumbles on the wall of an impassable waterfall, one makes a path in the slope on the side. It’s really exploration. Except that a road passes over us and that from time to time one hears pass a car to a few tens of meters. Strange feeling of being in a parallel world.
From cascade to cascade, from basin to basin, one advances, but the stream narrows. Finally we go back. The descent allows to observe the nature around the torrent: a source of ferruginous water that mixes with current of the stream, the mushrooms on the trees, the frogs.
After five and a half hours of walking, we find ourselves in the car, finally a little tired!


Voilà trois ans que je n’étais pas retourné avec l’association des Marcheurs Nus du Val de Roanne au ruisseau de Charens. Nous avions bien débroussaillé une partie du lit de ce petit cours d’eau. Mais le temps a passé, la végétation a poussé, les orages ont charrié des bois morts, le travail est à refaire. Mission accomplie avec Bernard et Pascal. Nous sommes même allés au delà des parcours précédents, défrichant jusqu’à une zone infranchissable de troncs entremêlés couchés en travers du torrent. En contournant cette zone, nous avons finalement atteint un jardin potager cultivé en bordure du ruisseau puis un chemin qui nous a ramené à la route. Il ne nous restait plus qu’à redescendre tranquillement en moins d’une demi heure par cette route bien peu fréquentée.


For three years I had not returned with the association of the Naked Walkers of the Val de Roanne to Charens brook. We had cleared some of the bed of this little stream. But time has passed, vegetation has grown, storms have carried dead woods, work is to be redone. Mission accomplished with Bernard and Pascal. We have even gone beyond past routes, clearing up an impassable area of intermingled trunks lying across the torrent. Bypassing this area, we finally reached a vegetable garden cultivated along the creek and then a path that brought us back to the road. There was nothing left for us but to descend quietly in less than half an hour by this very uncommon road.

Pré de l’Arc

Dans une région aussi urbanisée que les alentours de l’agglomération grenobloise où donc pouvoir faire une sortie de VTT nu en toute tranquillité ? Les fonds de vallées sont construits, habités; les pentes des massifs proches sont raides, les hauts plateaux du Vercors, situés en réserve naturelle, sont interdits à la pratique. Il faut vraiment bien chercher pour trouver quelques parcours accessibles.
Je me suis souvenu d’un chemin permettant de rallier le habert d’Aiguebelle dans Belledonne. Il devrait peut-être faire l’affaire.
Samedi, 5 heures du matin. Je me gare au bout de la route. Il fait encore bien sombre, mais le jour ne devrait pas tarder. Les nuages semblent accrocher la chaîne de montagne. Il fait un peu frais, mais comme j’attaque directement par de la montée, je vais vite transpirer. C’est une large piste de terre qui monte régulièrement. A un endroit un pont, parfaitement goudronné, permet de passer un torrent puis la piste reprend. J’arrive au centre de vacances du Pré de l’Arc. A cette période, il est encore fermé. Je peux le traverser sans souci. Au delà, la piste se transforme, pierres et cailloux sur les cotés, touffes d’herbes au centre. Quelques portions humides. Le chemin continue à monter puis se met plus ou moins à l’horizontal et change d’orientation. J’atteins une petite cascade. C’est là que je fais demi-tour. La descente est nettement plus agréable que la montée. Je ressens l’air frais dû à la vitesse sur tout le corps. Sur la piste, en dessous du centre de vacances, je croise un 4×4 qui monte lentement. Tant pis ! J’arrive à mon fourgon. Un deuxième 4×4 passe, puis j’entends une voiture se garer à proximité. Il est temps de repartir, le coin va se remplir de randonneurs.


In a region as urbanized as the surroundings of the agglomeration of Grenoble where to be able to make an outing of montain bike naked in peace? The valley bottoms are built, inhabited; the slopes of the nearby massifs are steep, the high plateaux of the Vercors, located in nature reserve, are forbidden to practice. You really have to look for some accessible routes.
I remembered a way to go to the habert d’Aiguebelle, a sheepfold, in Belledonne. Maybe he should do the trick.
Saturday, 5 o’clock in the morning. I park at the end of the road. It is still very dark, but the day should not be long. The clouds seem to hang the mountain range. It is a little cool, but as I attack directly by a climb, I will sweat quickly. It is a large dirt track that rises regularly. In one place a bridge, perfectly tarred, allows to pass a torrent then the track resumes. I arrive at the holiday camp of Pré de l’Arc. At this time of the year, it is still closed. I can cross it without worry. Beyond, the track is transformed, stones and pebbles on the sides, tufts of grass in the center. Some moist portions. The path continues to climb and then gets more or less horizontal and changes direction. I reach a small waterfall. That’s where I turn around. The descent is much more pleasant than the climb. I feel the fresh air due to the speed all over the body. On the track, below the holiday camp, I cross a 4 × 4 that climbs slowly. Never mind ! I get to my van. A second 4 × 4 passes, then I hear a car park nearby. It is time to leave, the area will fill with hikers.

VTT à la Charmette

Il y a quelques semaines, j’ai ressorti mon VTT, oublié dans le garage depuis presque deux ans. Deux sorties sur routes et chemins m’ont redonné l’envie de me remettre au vélo. Par ailleurs, chaque fois que je passais à pieds ou en raquettes sur la route forestière des Marcellières pour me rendre vers Vararey ou le col d’Hurtière, je me disais que ce serait un bon endroit si un jour je voulais m’essayer au vélo-nu. Peu fréquenté, surtout en semaine, roulante et facile d’accès par le col de la Charmette. Alors pourquoi ne pas tenter l’aventure en cette fin de mai.
Je charge le vélo dans le fourgon en vue de monter directement au col de la Charmette. Mais, surprise, à la sortie de Pomarey, la route est fermée. Annonce de travaux en cours. Je gare donc le fourgon et enfourche le vélo. Je sais qu’il y a environ quatre kilomètres ou cinq de montée régulière, mais cette partie là n’était pas au programme. Au bout de deux kilomètres, j’arrive sur le chantier. Accrochés sur des cordes dans la paroi deux hommes font tomber de gros blocs de pierre qui s’entassent sur la route, en attente d’être déblayés. Je demande au chef de chantier si je peux me faufiler. Sympa, il fait signe aux ouvriers d’arrêter le temps que je puisse passer. De l’autre coté, il ne devrait plus y avoir personne. Je passe le premier virage et quitte short et tee shirt. Dans l’optique de pouvoir rouler sans tenue cycliste rembourrée, j’ai acheté le matin même un couvre-selle en gel. C’est confortable pour rouler nu. La montée sur cette route me rappelle que je l’ai déjà faites en randonnue quelques années auparavant, un peu dans les mêmes conditions.
Arrivé au col, je m’engage sur la route forestière des Marcellières. Piste large et roulante, quelques montées et descentes courtes et faciles. Juste le plaisir avec la vitesse de l’air sur le corps et les sensations des secousses le long des bras et des jambes. Je me sens vraiment bien. Plutôt que de faire l’aller-retour prévu, je décide de descendre directement vers la vallée par un chemin que je connais parfaitement à pieds. Mais là, c’est du vrai VTT, sur un sol très irrégulier, couvert de feuilles mortes, de bouts de bois et de pierres. La pente est parfois raide. Des troncs d’arbres barrent le passage. Une fois engagé, je me dis que c’est un peu présomptueux pour moi qui n’ai plus vraiment pratiqué depuis longtemps. Mais il est trop tard pour faire demi-tour. Je continue, les doigts serrés sur les freins, la roue avant se faufile entre les obstacles, la roue arrière dérape. Je retrouve des sensations oubliés, le plaisir du pilotage. Je suis sûr qu’habillé ce ne serait pas aussi intense!


A few weeks ago, I took out my mountain bike, forgotten in the garage for almost two years. Two outings on roads and paths made me want to get back on my bike. On the other hand, every time I would walk or snowshoe along the Marcellières forest road to get to Vararey or the Hurtière pass, I would tell myself that it would be a good place if one day I wanted to try bareback biking. Not very popular, especially during the week, rolling and easy to access via the Col de la Charmette. So why not try it at the end of May.
I load the bike into the van in order to go straight up to the Col de la Charmette. But, surprise, at the exit of Pomarey, the road is closed. Announcement of work in progress. So I park the van and get on the bike. I know that there are about four or five kilometers of regular ascent, but this part was not on the program. After two kilometres, I arrive at the construction site. Hanging on ropes in the wall, two men drop large boulders that pile up on the road, waiting to be cleared. I ask the foreman if I can sneak in. Nice, he signals the workers to stop while I can get through. On the other side, there shouldn’t be anyone left. I make the first turn and leave shorts and shirt. In order to be able to ride without padded cycling gear, I bought a gel saddle cover that very morning. It’s comfortable to ride naked. The climb on this road reminds me that I’ve already hiked it naked a few years before, in the same conditions.
Arrived at the pass, I take the forest road of Marcellières. Wide and rolling track, some short and easy ascents and descents. Just the pleasure with the air speed on the body and the sensations of the jolts along the arms and legs. I feel really good. Rather than doing the planned round trip, I decide to go directly down to the valley by a path that I know perfectly well on foot. But this is real mountain biking, on a very uneven ground, covered with dead leaves, bits of wood and stones. The slope is sometimes steep. Tree trunks are blocking the way. Once engaged, I tell myself that it’s a bit presumptuous for me who hasn’t really practiced for a long time. But it’s too late to turn back. I continue, fingers on the brakes, the front wheel slips between the obstacles, the rear wheel skids. I rediscover forgotten sensations, the pleasure of riding. I’m sure that with my clothes on, it wouldn’t be as intense!

Soubreroche

Bernard avait récemment fait une balade qui lui a tellement plu, qu’il l’a remise au programme des Marcheurs Nus du Val de Roanne ce samedi de mi mai. Avec nous, il y a aussi Pierre du Vaucluse.
Rendez vous au vieux pont de Vachères dans les gorges du Gats . La route passe à coté, mais le trafic est espacé. Je peux donc partir nu depuis le pont. Le sentier grimpe tout de suite assez raide en forêt. Dans un lacet, une petite terrasse en belvédère permet de se rendre compte de la hauteur déjà prise et de jeter un regard sur la route en contrebas. Puis la pente se fait moins soutenue. Le cheminement longe le cours d’un torrent que l’on devine tout en bas au fond du canyon et des falaises rocheuses. L’objectif de Bernard est de poser une geocache. Il faut donc trouver l’endroit adéquat.
Au cours d’une halte, dans la trouée des arbres, sur l’autre versant du vallon, on devine une petite plate-forme herbeuse, au dessus d’un mur de pierres sèches. Vestige d’un temps où l’endroit était cultivé ? C’est en dehors de notre itinéraire, mais on décide de partir à sa recherche. Il faut quitter le chemin, deviner un semblant de reste de trace sur le sol caché sous les feuilles mortes, descendre dans le vallon, puis remonter en cherchant son orientation. Et finalement l’atteindre. De près, elle paraît même plus petite que prévue. Une terrasse de quelques mètres de prairie d’herbe haute, au dessus de la forêt, au dessous d’un bloc rocheux. L’endroit idéal pour pique niquer, l’endroit idéal pour poser la cache.
Pour revenir, depuis le fond du vallon, on distingue un cheminement qui doit nous permettre de rejoindre notre parcours. En fait, tout au bout, à la jonction avec le chemin, il est bouché par des branchages en travers. Qu’à cela ne tienne, Bernard sort sécateur et scie de son sac, et en quelques minutes le passage est désobstrué.
La seconde partie de la balade se déroule presqu’à plat, en suivant la courbe de niveau, jusqu’à arriver au dessus des maisons de Soubreroche. Là, il nous faut enfiler un short pour traverser le hameau et croiser un groupe de randonneurs. Short vite quitté au premier virage de l’ancienne route, désaffectée, que l’on suit sur deux lacets avant de reprendre un sentier dans la forêt. Il coupe quelques ravins boueux et passe à proximité d’un ensemble de blocs rocheux de grès, isolés au milieux des bois. Rochers aux formes douces, sculptés d’arches, de fissures, de trouées dans les parois. Un superbe terrain de jeu pour une séance photo improvisée. Le sol de sable, d’humus et de feuilles mortes invite à quitter les chaussures, à ressentir la douceur de la terre, le grain du rocher sous la plante des pieds nus. Et encore, n’en explorons nous qu’une partie.
Puis c’est le retour et la descente vers le pont de Vachères, que l’on traverse nus.


Bernard had recently done a walk that he liked so much that he put it back on the program of the Marcheurs Nus du Val de Roanne this Saturday in mid-May. With us, there is also Pierre from Vaucluse.
Meeting at the old bridge of Vachères in the Gorges du Gats. The road passes by, but the traffic is not so busy. So I can leave naked from the bridge. The path immediately climbs quite steeply in the forest. In a lace, a small terrace with a viewpoint allows to realize the height already taken and to have a look on the road below. Then the slope becomes less steep. The path follows the course of a torrent that can be guessed at the bottom of the canyon and the rocky cliffs. Bernard’s objective is to put down a geocache. We must therefore find the right place.
During a rest stop, in the gap between the trees, on the other side of the valley, one guesses a small grassy platform, above a dry stone wall. Remnant of a time when the place was cultivated? It’s off our route, but we decide to look for it. We have to leave the path, guess a semblance of a trace on the ground hidden under the dead leaves, go down into the valley, then go back up looking for its orientation. And finally reach it. Up close, it looks even smaller than expected. A terrace of a few meters of tall grass prairie, above the forest, under a boulder. The ideal place to picnic, the ideal place to put the cache.
To come back, from the bottom of the valley, we can see a path that should allow us to reach our route. In fact, at the very end, at the junction with the path, it is blocked by branches across. Bernard takes out his pruning shears and saws out of his bag, and in a few minutes the passage is unobstructed.
The second part of the walk is almost flat, following the contour line, until we reach the top of the houses of Soubreroche. There, we have to put on shorts to cross the hamlet and meet a group of hikers. We leave the shorts quickly at the first bend in the old, abandoned road, which we follow on two bends before taking a path in the forest. It cuts some muddy ravines and passes close to a set of sandstone boulders, isolated in the middle of the woods. Rocks with soft shapes, carved with arches, cracks, holes in the walls. A superb playground for an improvised photo session. The ground of sand, humus and dead leaves invites you to leave your shoes, to feel the softness of the earth, the grain of the rock under the soles of your bare feet. And again, we explore only a part of it.
Then it is the return and the descent towards the bridge of Vachères, which we cross naked.

La Toussière

Deux jour après la balade au pas des Bachassons dans le Vercors, c’est reparti, même équipe, même motivation.
Cette fois un peu plus au sud, légèrement au delà du col de la Croix Haute. Objectif : la Toussière depuis le hameau du Caire.
Malgré les prévisions pessimistes de la météo, le soleil brille. Au bout de quelques minutes de marche, tout le monde est en tenue. La large piste passe entre des murs de rochers puis atteint un plateau. De là part le sentier qui va nous mener tout d’abord au col du Roc Bernon. Il commence très doux à travers prairies couvertes de fleurs jaunes et bosquets d’arbres aux feuillages vert tendre, puis se redresse pour finir par un bon raidillon dans une forêt de hêtres. Au cours de cette montée, on a croisé, en s’apercevant au dernier moment, deux jeunes femmes qui descendaient. Cela les a fait bien rire !
Sur le Roc Bernon, au sommet des rochers, la silhouette d’un chamois. De ce col, la Toussière, bien en vue, semble à portée, mais c’est sans compter un détour par une large combe qui nous mène vers les crêtes qui dominent le versant Diois. Puis en suivant l’arête, nous arrivons au pied du ressaut final de la Toussière. De loin, il paraît très raide, mais finalement se passe assez aisément, même pour Dominique sujet au vertige. Arrêt casse croûte rapide, car le vent s’est levé, froid. D’ailleurs le ciel s’est progressivement voilé puis carrément couvert. Dommage, car la vue est panoramique à 360° sur le Vercors, le Dévoluy, et dans les lointains trop grisâtres, la montagne de Lure, le mont Ventoux.
Vite, il faut repartir. Descente tout droit en suivant la crête rocheuse, puis la croupe herbeuse jusqu’à atteindre le torrent de l’Étroit et à retrouver une piste qui passant par les ruines, en reconstruction, de la commanderie des templiers, nous ramène au point de départ.


Two days after the Bachassons’ walk in the Vercors, it’s off again, same team, same motivation.
This time a little further south, slightly beyond the Col de la Croix Haute. Objective: the Toussière from the hamlet of Cairo.
Despite the pessimistic weather forecast, the sun is shining. After a few minutes’ walk, everyone is in their suits. The wide track passes between walls of rocks and then reaches a plateau. From there, the path leads us first of all to the pass of Roc Bernon. It starts very gently through meadows covered with yellow flowers and groves of trees with tender green foliage, then straightens up to finish with a good steep slope in a beech forest. During this ascent, we encountered, at the last moment, two young women coming down. It made them laugh!
On the Roc Bernon, at the top of the rocks, the silhouette of a chamois. From this pass, the Toussière, in full view, seems within reach, but it is without counting a detour through a wide combe that leads us towards the ridges that dominate the Diois slope. Then following the ridge, we arrive at the foot of the final step of the Toussière. From a distance, it seems very steep, but in the end it is quite easy, even for Dominique who is prone to vertigo. Quick stop for a quick snack, as the wind has risen, cold. Moreover the sky became progressively veiled and then overcast. Too bad, because the view is panoramic at 360° on the Vercors, the Dévoluy, and in the far too grayish, the mountain of Lure, the Mount Ventoux.
Quickly, we must go back. Straight down following the rocky ridge, then the grassy ridge until you reach the torrent of l’Étroit and find a track that goes through the ruins, under reconstruction, of the Templar commandery, brings you back to the starting point.

Plaine de la Queyrie

En ce jour férié du 8 mai, je suis libre pour accompagner Dominique, Patricia et Philippe pour une sortie sur le Vercors.
On se gare au dessus de Saint Michel les Portes, à l’entrée de la réserve naturelle des hauts plateaux. C’est le parking du parc d’accrobranche, de là partent aussi les itinéraires vers la face nord du Mont Aiguille et vers le pas des Bachassons, notre destination. Il y a déjà trois voitures. On reste en short les dix premières minutes, jusqu’à l’entrée du parc aventure, pour s’apercevoir qu’il est encore fermé à cette heure là. Aussitôt les shorts tombent et un randonneur apparaît. Tant pis.
Le sentier rentre dans la forêt, traverse les lits de deux torrents, puis s’élève en lacets. Les arbres sont du vert tendre des jeunes feuilles. A cette altitude, le printemps ne fait que commencer. Puis le chemin sort du couvert végétal, pour l’environnement minéral du pierrier et des falaises qui le dominent. Celles de l’Aiguille du Petit Veymont au premier plan, celles du Grand Veymont, derrière.On a vu à l’avance quelqu’un descendre vers nous et on a eut le temps d’enfiler un short. Il nous confirme qu’il reste de la neige plus haut, mais qu’elle n’est pas trop épaisse. On y arrive rapidement. D’abord de larges plaques de névés, puis le fond du vallon est entièrement enneigé. La pente se fait plus raide. Le soleil réfléchit sur la neige chauffe bien. Près du sommet, on s’arrête quelques minutes pour se reposer. Deux randonneurs nous dépassent, répondant brièvement à notre salut. On arrive enfin au pas des Bachassons, à 1613 mètres. Une nouvelle silhouette apparaît. Casquette blanche, l’air bien peu habillé. C’est Bruno qui nous rejoint. Il a mis la moitié de notre temps pour boucler l’ascension.
La plaine de la Queyrie est à nos pieds. La prairie est parsemée de larges taches de blanc dans les creux. On y descends tranquillement, croisant encore un randonneur isolé. On passe près de l’arbre taillé, point remarquable de ces lieux. Tout alentours, des marmottes s’éloignent en courant à notre approche. Nous voilà enfin aux carrières romaines. Les restes des blocs de roches découpés de la montagne, une colonne cassée, les plans de coupes lisses. Toutes les traces de cette activité de l’époque gallo romaine sont encore bien visibles. Les lourdes pierres étaient ensuite descendues dans la vallée de Die pour la construction des bâtiments. Un véritable travail de romains ! Arrêt pique nique, geocaching et sieste dans cet environnement à la fois bucolique et historique.
Puis le retour. La remontée vers le Pas et la descente. Un dernier arrêt dans le lit asséché d’un torrent, à portée de voix des enfants accrochés dans les branches, à portée de regard du Mont Aiguille qui domine le paysage.


On this 8 May holiday, I am available to join Dominique, Patricia and Philippe for an outing to the Vercors.
We park above Saint Michel les Portes, at the entrance of the natural reserve of the high plateaux. This is the car park of the treetop adventure park, from there also start the routes to the north face of Mont Aiguille and to the pas des Bachassons, our destination. There are already three cars. We stay in shorts for the first ten minutes, until we reach the entrance of the adventure park, only to find that it is still closed at this time. As soon as the shorts fall down and a hiker appears. It doesn’t matter.
The path goes into the forest, crosses the banks of two torrents, and then winds its way up. The trees are the soft green of the young leaves. At this altitude, spring is just beginning. Then the path comes out of the vegetation cover, for the mineral environment of the scree and the cliffs that dominate it. The cliffs of the Aiguille du Petit Veymont in the foreground, and those of the Grand Veymont in the background. We saw in advance that someone was coming down towards us and we had time to put on shorts. He confirms that there is still snow higher up, but that it is not too thick. We get there quickly. First large patches of snow, then the bottom of the valley is completely snow-covered. The slope gets steeper. The sun reflects off the snow and heats up well. Near the summit, we stop for a few minutes to rest. Two hikers pass us, responding briefly to our greeting. We finally arrive at the Pas des Bachassons, at 1613 meters. A new silhouette appears. White cap, looking very little dressed. Bruno joins us. It took him half of our time to complete the ascent.
The Queyrie plain is at our feet. The meadow is dotted with large patches of white in the hollows. We go down there quietly, passing another isolated hiker. We pass near the pruned tree, a remarkable point of these places. All around, marmots run away as we approach. Here we are finally at the Roman quarries. The remains of boulders cut out of the mountain, a broken column, smooth cutting plans. All traces of this activity from the Gallo-Roman period are still clearly visible. The heavy stones were then brought down into the Die valley for the construction of the buildings. A real Roman work! Stop for a picnic, geocaching and a nap in this bucolic and historical environment.
Then the return trip. The ascent to the Pas and the descent. A last stop in the dry riverbed of a torrent, within earshot of the children’s voices hanging in the branches, within sight of the Mont Aiguille which dominates the landscape.