Stagnolu

Tout au sud de la Corse, à quelques kilomètres de Bonifacio, la plage de Stagnolu est une belle petite anse de sable blanc entourée de langues de rochers. C’est une plage familiale d’un coté, naturiste sauvage de l’autre.
Un matin, vers 6 heures, je pars de cette plage en direction du cap Feno. Un petit chemin suit la côte. C’est plutôt un sentier de chèvres – j’en croiserai un troupeau – même si des cairns marquent par endroit la direction. Le chemin ne s’aventure pas dans le maquis, mais reste au plus près de la mer, longeant la découpe des criques et des anses, se faufilant entre les blocs de rochers aux formes sculptées par le vent. Je n’avance pas vite, cherchant le cheminement, admirant le lever du soleil, les changements des couleurs de la lumière sur les rochers et sur l’eau, escaladant quelques blocs par ci par là, me baignant dans l’eau transparente de quelques criques. Bref, je prends mon temps et profite près de quatre heures durant d’être vraiment seul dans ce décor de bout du monde entre mer, ciel et rochers.
Quelques jours plus tard, je refais, en deux heures seulement, ce même chemin. Cette fois c’est pour aller récupérer une bouée d’un navire panaméen échouée au fond d’une anse au milieu du bois flotté. Je l’avais remarquée et photographiée au cours de ma précédente balade, mais n’avais pas jugé utile de m’en charger. Ma fille et les enfants de mes amis m’ont finalement convaincu d’aller la rechercher. Elle ajoutera une touche maritime à mon environnement quotidien alpin!


In the south of Corsica, a few kilometers from Bonifacio, the beach of Stagnolu is a beautiful little cove of white sand surrounded by tongues of rocks. It is a family beach on one side, wild naturist on the other.
One morning, about six o’clock, I leave this beach in the direction of Cape Feno. A small path follows the coast. It is rather a path of goats – I will cross a flock – even if some cairns mark the direction in some places. The path does not venture into the maquis, but remains as close as possible to the sea, skirting the creeks and coves, creeping between the blocks of rocks carved by the wind. I do not go fast, looking for the path, admiring the sunrise changing the colors of the light on the rocks and on the water, climbing a few blocks here and there, bathing in the transparent water of a few creeks. In short, I take my time and enjoy almost four hours while being really alone in this scenery of end of the world between sea, sky and rocks.
A few days later, in two hours, I made this same way again. This time it is to go to retrieve a buoy of a Panamanian ship stranded at the bottom of a cove in the middle of the driftwood. I had noticed and photographed it during my previous walk, but had not thought it useful to take care of it. My daughter and the children of my friends finally convinced me to look for it. It will add a maritime touch to my everyday alpine environment!

Monte Rotondo

Étape dans la vallée de la Restonica, dans les environs de Corte. Tôt le matin, nous
partons, ma compagne et moi, pour une randonnée vers le mont Rotondo. La piste dans la foret de pins se transforme en un sentier qui grimpe toujours en sous bois jusqu’à la bergerie de Timozzo. La suite va se passer sous un soleil chaleureux. Un groupe nous précède, un autre nous suit, ce n’est pas vraiment le moment de se dénuder. Le chemin serpente entre maquis et pierrier jusqu’au lac d’Oriente. Un rapide bain dans l’eau froide pour enlever la transpiration. Les deux groupes se reposent auprès du lac, nous continuons.
Le sommet du Mont Rotondo est juste devant. Il suffit de trouver son chemin dans un dédale de blocs rocheux en suivant un alignement de cairns qui balisent le cheminement. A mi pente, je m’estime suffisamment éloigné du lac pour me déshabiller. Ma compagne désapprouve mais me laisse faire. C’est ça l’amour! On traverse un névé. De la neige en plein été en Corse! Avant d’attaquer un couloir raide et pierreux qui débouche sur un col. Un gros rocher à escalader permet de basculer sur l’autre versant, au dessus du superbe lac de Bellebone, pour rejoindre le sommet à 2622 m; le second sommet de Corse.
Un des groupes a quitté le lac et entrepris aussi l’ascension. Je me rhabille pour les croiser et pour la descente directe jusqu’à la vallée. Ce fut une petite randonnue, mais une belle randonnée.

Stopover in the Restonica valley, near Corte. Early in the morning, we
…let’s go, my girlfriend and I, for a hike to Mount Rotondo. The trail in the pine forest turns into a path that always climbs up through the undergrowth to Timozzo’s sheepfold. The rest of the trip will take place under a warm sun. One group precedes us, another follows us, it’s not really the time to get naked. The path meanders between scrub and scree up to Lake Oriente. A quick bath in cold water to wipe away the perspiration. The two groups rest by the lake, we continue.
The summit of Mount Rotondo is just ahead. We just have to find our way through a maze of boulders following an alignment of cairns that mark the path. Halfway up the slope, I consider myself far enough from the lake to undress. My girlfriend disapproves but lets me do it. That’s what love is all about! We’re crossing a neve. Snow in the middle of summer in Corsica! Before attacking a steep and stony corridor that leads to a pass. A big rock to climb allows you to switch to the other side, above the superb Lake Bellebone, to reach the summit at 2622 m; the second summit of Corsica.
One of the groups left the lake and also started the ascent. I get dressed to cross them and for the direct descent to the valley. It was a short hike, but a nice one.

Grand Colon

En ce jour de semaine de juin, il y a déjà plusieurs voitures sur le parking au dessus de la Ferrière lorsque j’y arrive. Je n’espère donc guère pouvoir faire une randonnue…au moins une randonnée !
Après quelques dizaines de minutes de marche sur la piste forestière sans rencontrer âme qui vive, j’arrive au départ du sentier. Allez, je tente quand même le coup. Je me déshabille et attaque la montée. Sous bois, prairie d’alpage, pente de pierres et de rochers. Petit à petit, le temps passe et je prends de l’altitude. J’aperçois deux silhouettes qui me précèdent sur le sentier, mais bien loin. Finalement, ce n’est qu’en arrivant au sommet du Grand Colon que je trouve du monde. J’ai eu le temps d’enfiler un short dans la dernière longueur. Un parapentiste décolle sous mon nez, un couple de randonneurs entreprend la descente vers le lac Merlat, un autre groupe repart par le chemin que je viens d’emprunter, et la dernière personne recharge son sac à dos au bout de quelques minutes et s’éloigne.
Je suis de nouveau seul et nu. A mon tour, je m’engage sur le chemin du lac. Un chemin raide de pierres instables qui roulent dans la pente, qui disparaît parfois sous les névés ; mais je n’ai qu’à suivre les traces de mes prédécesseurs. Le lac est encastré entre rochers et pentes de neige. Les sommets alentours se mirent dans une eau sombre. Je profite de cette eau froide pour me rafraîchir le visage. Je contourne le lac et continue vers la Pra. En arrivant en vue du refuge, je renfile mon short, le temps de jeter un coup d’œil sur le nouveau bâtiment qui vient d’y être construit, puis de le contourner. Du col de la Pra, j’ai le lac du Crozet sous les pieds. Le chemin serpente dans les cailloux à flanc de pierriers. J’arrive à proximité du lac sans encombre pour une halte dans l’herbe rase. Le lac est d’un bleu profond, dans lequel se reflètent les nuages. La digue tire un trait géométrique entre l’eau et le ciel. A l’extrémité du lac, des blocs de glace se disloquent comme une banquise au dégel. L’eau ne doit pas être chaude. Pas de baignade aujourd’hui ! Mais c’est un vrai plaisir de contempler ces lacs de montagne.
En début d’après midi, les alentours du lac se peuplent de quelques groupes de randonneurs. C’est la fin de la randonnue. Le long du chemin qui descend au parking, je croiserai une vingtaine de personnes. J’ai eu une chance inespérée de pouvoir profiter de quatre heures de nudité sur les six heures trente de la balade dans ces coins si fréquentés.


On this weekday in June, there are already several cars on the parking lot above La Ferrière when I get there. So I hardly hope to be able to go for a naked hike…at least a hike!
After a few tens of minutes of walking on the forest track without meeting a living soul, I arrive at the start of the trail. Come on, I’ll give it a try anyway. I undress and attack the climb. Under woods, alpine meadow, slope of stones and rocks. Gradually, time passes and I gain altitude. I see two silhouettes that are ahead of me on the path, but far away. Finally, it is only when I reach the summit of the Grand Colon that I find people. I had time to put on my shorts in the last section. A paraglider takes off right under my nose, a couple of hikers begin the descent towards Lake Merlat, another group leaves by the path I’ve just taken, and the last person reloads his backpack after a few minutes and walks away.
I am alone and naked again. It is my turn to take the path to the lake. A steep path of unstable stones rolling down the slope, which sometimes disappears under the snow; but I just have to follow in the footsteps of my predecessors. The lake is embedded between rocks and snow slopes. The surrounding peaks are set in dark water. I take advantage of this cold water to refresh my face. I walk around the lake and continue towards the Pra. Arriving in sight of the refuge, I put on my shorts, the time to have a look at the new building which has just been built there, then to go around it. From the Col de la Pra, I have the Lac du Crozet under my feet. The path meanders through the pebbles on the side of the scree slopes. I arrive near the lake safely for a stop in the short grass. The lake is deep blue, in which the clouds are reflected. The dike draws a geometric line between the water and the sky. At the end of the lake, blocks of ice break up like an ice pack when it thaws. The water must not be warm. No swimming today! But it’s a real pleasure to contemplate these mountain lakes.
In the early afternoon, the area around the lake becomes populated by a few groups of hikers. This is the end of the naked hike. Along the path that goes down to the car park, I will meet about twenty people. I had an unhoped-for chance to enjoy four hours of nudity during the six and a half hours of the walk in these busy areas
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Traversée de la Chartreuse

Les hauts plateaux de la Chartreuse s’étendent au sommet de cette grandiose citadelle naturelle entourée de falaises qui s’étire entre Grenoble et Chambéry, entre les sommets de la Dent de Crolles et du Granier. A l’étage intermédiaire, quelques villages et routes ceinturent le massif. Mais tout en haut, pas d’habitations permanentes, seuls quelques haberts et cabanes abritent les bergers durant l’été, ni chemins carrossables, ni même pylônes ou antennes. C’est un espace protégé, Réserve Naturelle du Parc Régional de Chartreuse, que l’on atteint par quelques passages qui franchissent le mur des falaises. Les plateaux sont une succession de prairies pentues et de forêts, séparées par des cassures rocheuses et des zones de lapiaz, ces dalles de roche calcaires creusées de failles et de trous. Un endroit rêvé pour les randonneurs.
En semaine en cette fin de mois d’août, il me semblait que ce pouvait être un cadre idéal pour une randonnue.
Parti du Sappey, près de Grenoble, avant sept heures du matin, j’avais déjà trois heures de marche pour atteindre le col du Coq au pied de la Dent de Crolles. Je m’étais déshabillé dés qu’éloigné du village et le corps mis en train. Mais pour monter à la Dent, j’ai dû me rhabiller. Ce sommet emblématique de la région grenobloise est constamment fréquenté. Bien m’en a pris: En chemin j’ai rencontré deux gardes du parc en compagnie d’une gendarme. D’ailleurs, un vent frais et puissant incitait plutôt à se couvrir. Mais dès qu’on s’éloigne du sommet vers les plateaux, on retrouve vite la tranquillité.
Le GR, chemin de grande randonnée, traverse tout le massif. Mais un autre sentier, moins utilisé car un passage dans une cheminée rocheuse le rend plus délicat, longe les crêtes et domine les à-pics des falaises. Tellement plus spectaculaire. Les heures de marche s’écoulent ainsi, nu, avec parfois un gilet polaire pour protéger de la fraîcheur dans les versants à l’ombre. Et un gros sac à dos! Lors des rares rencontres, j’ai pu anticiper et me couvrir d’un short.
Ce jour là, ce sera 6 heures de randonnue pour une marche de 9 heures 30. Bivouac à mi-chemin, à l’Aulp du Seuil. Si le camping et les feux sont interdits dans la réserve, le bivouac est toléré, à condition de ne pas rester plus d’une nuit. Nuit d’ailleurs secouée par des averses de pluie entrecoupées de coups de vent violents.
Au petit matin, un ciel bleu et de gros rouleaux de nuages débordant des falaises se partagent le paysage; avec des bancs de brouillards, résidus de l’humidité nocturne. Un vrai décor de montagne sauvage!
Comme, en dehors des bergers, j’étais le seul à bivouaquer dans le coin, je me suis senti à l’aise pour repartir tout de suite nu. Et le rester jusqu’au bout du plateau. Je ne me rhabillerai que pour approcher de deux bergeries et pour entreprendre la descente vers la vallée. Soit 5 heures nu sur les 6 heures de balade.
C’est d’abord la traversée d’une forêt encore noyée dans la brume, les passages dans les champs de fougères ou d’épilobes aussi hautes que moi et chargées de rosée qui m’aspergent, pour arriver dans les prairies des alpages, au milieu des troupeaux de vaches.
J’étais si parfaitement à mon aise dans cet environnement, que j’en oubliais le reste du monde. Jusqu’à un détour du chemin où j’ai rencontré un autre promeneur matinal. Je n’ai pas eu le temps de me couvrir, cette fois. Je l’ai donc salué poliment. Il m’a répondu d’un bonjour, puis s’est détourné pour me laisser passer et chacun a continué de son coté. En deux jours de marche, en grande partie nu, j’ai rencontré plus de vaches que d’humains. Et elles ne semblaient pas spécialement gênées de voir un naturiste sur leurs alpages!


The high plateaus of the Chartreuse extend at the top of this grandiose natural citadel surrounded by cliffs that stretches between Grenoble and Chambéry, between the summits of the Dent de Crolles and the Granier. On the intermediate level, a few villages and roads surround the massif. But at the very top, no permanent dwellings, only a few huts and shepherd’s huts that shelter the shepherds during the summer, no drivable paths, not even pylons or antennas. It is a protected area, Nature Reserve of the Chartreuse Regional Park, which is reached by a few passages that cross the cliff wall. The plateaus are a succession of sloping meadows and forests, separated by rocky breaks and areas of lapiaz, these limestone slabs of rock carved with faults and holes. An ideal place for hikers.
During the week at the end of August, it seemed to me that it could be an ideal setting for a naked hike.
Leaving from Sappey, near Grenoble, before seven in the morning, I had already walked for three hours to reach the Col du Coq at the foot of the Dent de Crolles. I had undressed as soon as I got away from the village and the body set in train. But to get to the Dent, I had to get dressed again. This emblematic summit of the Grenoble region is constantly frequented. On the way I met two park rangers and a gendarme. Moreover, a fresh and powerful wind was rather inciting to cover up. But as soon as you move away from the summit towards the plateaus, you quickly find peace and quiet.
The GR, a long-distance hiking trail, crosses the whole massif. But another path, less used because a passage in a rocky chimney makes it more delicate, runs along the ridges and dominates the cliff tops. So much more spectacular. The hours of walking pass naked, sometimes wearing a polar vest to protect from the coolness on the shady slopes. And a big backpack! During the rare encounters, I was able to anticipate and cover myself with shorts.
That day, it will be 6 hours of hiking for a 9 hours 30 walk. Bivouac halfway, at the Aulp du Seuil. If camping and fires are forbidden in the reserve, bivouac is tolerated, as long as you do not stay more than one night. Night shaken by rain showers interspersed with violent gales.
In the early morning, a blue sky and big rolls of clouds overflowing from the cliffs share the landscape; with fog banks, residue of the night humidity. A real wild mountain scenery!
As, apart from the shepherds, I was the only one to bivouac in the area, I felt at ease to leave immediately naked. And to stay that way until the end of the plateau. I would only get dressed again to approach two sheepfolds and to start the descent towards the valley. That’s 5 hours naked out of the 6 hours of the walk.
It is first the crossing of a forest still drowned in the mist, the passages in the fields of ferns or epilobes as high as me and loaded with dew which sprinkle me, to arrive in the meadows of the mountain pastures, in the middle of the herds of cows.
I was so perfectly at ease in this environment that I forgot about the rest of the world. Until a detour along the path where I met another morning walker. I didn’t have time to cover myself this time. So I greeted him politely. He said hello back, then turned away to let me pass, and everyone continued on their own. In two days of walking, mostly naked, I met more cows than humans. And they didn’t seem especially embarrassed to see a naturist on their mountain pastures!

Charmant Som

A la fin d’une longue journée de travail, je suis monté en voiture jusqu’à l’alpage du Charmant Som en Chartreuse, un endroit bien connu des grenoblois qui trouvent là une ambiance presque montagnarde si facilement accessible. A mon arrivée, la nuit tombait mais le parking était encore bien plein, sans aucun doute les clients du petit restaurant qui jouxte la ferme. Je me suis éloigné de quelques dizaines de mètres, ai traversé le troupeau de vaches et me suis retrouvé seul dans l’obscurité au départ du chemin qui mène vers le sommet.
L’air était doux. Je me suis déshabillé. J’avais pris un petit sac à dos avec une lampe, une gourde et un coupe-vent, j’y ai mis mes vêtements. Et en marche pour le sommet. Une vingtaine de minutes sur un chemin de terre puis de dalles de rochers bien lisses. Là haut, à l’abri d’un petit vent qui soufflait, j’avais le spectacle des lumières de villages alentours, et au loin la lueur de la ville de Grenoble.
Et un sentiment de tranquillité bienvenue après le stress du travail. Au retour, le parking était vide.


At the end of a long working day, I drove up to the Charming Som mountain pasture in Chartreuse, a place well known to the people of Grenoble who find there an almost mountain atmosphere so easily accessible. When I arrived, night was falling but the parking lot was still full, no doubt the customers of the small restaurant next to the farm. I walked a few dozen meters away, crossed the herd of cows and found myself alone in the dark at the start of the path leading to the summit.
The air was sweet. I undressed. I had taken a small backpack with a lamp, a water bottle and a windbreaker and put my clothes in it. And on my way to the top. About twenty minutes on a dirt track and then on a smooth slab of rock. Up there, sheltered from a light wind, I had the spectacle of the lights of the surrounding villages, and in the distance the glow of the city of Grenoble.
And a welcome sense of tranquillity after the stress of work. On the way back, the parking lot was empty.

Le Conest

Un matin, je quitte la ville sans même savoir où je vais aller. Tout en roulant, la crête de la montagne du Conest m’attire, c’est un coin que je ne connais pas. Je roule jusqu’à quelques kilomètres de la Motte, me gare sur le bas-côté et pars au hasard. Je n’ai même pas pris de carte. Je reste habillé au début, il y a deux hameaux à traverser, et bien m’en a pris, car je dois franchir une zone d’épineux et de ronces.
Sorti du bois, je me déshabille et grimpe droit dans la pente, bien raide. Je suis à la verticale du village de Vaux. J’atteins un sommet tout rond à 1710 m d’altitude, balayé par un vent frais. D’un coté le Vercors, de l’autre les crêtes du Tabor que j’ai parcouru en randonnue au printemps précédent. En contrebas une mare desséchée et quelques buttes qui dominent la vallée du Drac, avec l’agglomération grenobloise juste devant. Je traîne un peu dans le coin puis reviens par un chemin dans la foret.
Je me rhabille un peu avant la vallée. A part deux randonneurs tout au loin, je n’ai vu personne sinon quelques vaches.
C’était une petite balade de 4 heures, dont 2 heures et demi nu. J’ai même le temps de passer au bureau en rentrant.


One morning, I leave the city without even knowing where I am going. While driving, the ridge of the mountain of the Conest attracts me, it is an area that I don’t know. I drive a few miles from La Motte, park on the side and go at random. I did not even take a map. I remain dressed at first, there are two hamlets to cross, and it was well, because I have to cross an area of ​​thorny and brambles.
Out of the woods, I undress and climb straight up the steep slope. I am vertically in the village of Vaulx. I reach a summit all round at 1710 m altitude, swept by a cool breeze. On one side the Vercors, on the other the crests of the Tabor that I traveled naked hiking in the previous spring. Below a deserted pond and a few hills that dominate the valley of the Drac, with the agglomeration of Grenoble just in front. I walk a little in the area and then come back by a path in the forest.
I dressed up a little before the valley. Apart from two hikers far away, I saw no one but a few cows.
It was a short stroll of 4 hours, of which 2 hours and a half naked. I even had time to go to the office on my way home.

Praouat

J’avais lu le descriptif d’une rando sur la crête de Praouat, en Oisans, qui m’avait donné envie d’aller découvrir ce coin.
Dès le début, je rate l’embranchement du chemin qui monte vers la crête après le pont Ferrand. Je reste donc sur le chemin traditionnel du lac des Quirlies en compagnie de quelques autres randonneurs. De toute façon, il fait encore trop froid pour se dévêtir. Avant d’attaquer le verrou du lac, au niveau de la Pierre de l’Oiseau, je décide de prendre le petit sentier qui part vers le col de la Valette. Je me retrouve vite seul, le temps se réchauffe, je peux enfin me déshabiller.
Pour éviter un troupeau de mouton et surtout son chien patou…je pique droit dans la pente en direction de la Crête des Sauvages. Superbe paysage, personne en vue. Je rejoins la crête de l’Echine de Praouat. Longue ballade avec la Meije, le Dôme de la Lauze, et le sommet de Sarenne en face de moi. La crête se resserre, la descente sur le pont du Ferrand au milieu des ardoisières est un peu aventureuse, à déconseiller après la pluie, ou aux personnes peu entraînées…
En traînant sur les crêtes ensoleillées, cela m’a fait plus se six heures de rando, dont quatre nu.


I had read the description of a hike on the Praouat ridge, in Oisans, which made me want to go and discover this area.
From the beginning, I missed the junction of the path that goes up to the ridge after the Ferrand bridge. So I stay on the traditional path of the Quirlies Lake in the company of a few other hikers. Anyway, it is still too cold to undress. Before attacking the lock of the lake, at the Pierre de l’Oiseau, I decide to take the small path that goes towards the Valette pass. I quickly find myself alone, the weather warms up, I can finally undress.
To avoid a herd of sheep and especially its patou dog…I dive straight down the slope towards the Crête des Sauvages. Superb landscape, nobody in sight. I reach the crest of the Echine de Praouat. Long walk with the Meije, the Dôme de la Lauze, and the Sarenne summit in front of me. The ridge is getting narrower, the descent on the Ferrand bridge in the middle of the slate quarries is a bit adventurous, not recommended after the rain, or for people with little training…
Hanging out on the sunny ridges made me more than six hours of hiking, four of them naked.

Sahara

C’était au cours d’un voyage de deux mois dans le Sahara avec des amis avec comme objectif de voler en aile delta dans ces paysages de rêve.

Nous avions volé dans les dunes du Grand Erg, puis dans le Tassili et nous étions en route pour le Hoggar. Pour voler nous choisissions les coins les plus isolés pour ne pas se faire remarquer, car le vol n’était guère apprécié des autorités, à l’époque et nous nous installions pour camper à l’écart des pistes.

Entre Tassili et Hoggar se dresse le massif isolé du Telertheba. Nous avions planté notre campement au pied des pentes. Un jour je suis parti faire une reconnaissance à pied. J’avais l’habitude de vivre souvent nu au milieu du groupe, et c’est ainsi que je suis parti. J’ai d’abord visité une guelta, une de ces vasque d’eau que l’on trouve parfois en plein désert, celle là était à l’ombre, protégée par la roche. Puis j’ai grimpé au milieu des blocs de rochers. Arrivé en haut, je dominais d’un côté le cirque montagneux et de l’autre l’espace tout plat du reg qui s’étirait vers l’horizon. Soudain, un de mes compagnon est arrivé. Lui aussi s’était déshabillé. J’avais fait un émule. Nous sommes rester quelques minutes à admirer le paysage, puis je lui ai indiqué le chemin de la guelta et je suis redescendu vers le campement.


It was during a two-month trip in the Sahara with friends with the goal of flying in hangglider wing in these dream landscapes.

We flew in the dunes of the Great Erg, then in the Tassili and we were on our way to the Hoggar. To fly we chose the most isolated corners to avoid being noticed, as the flight was not appreciated by the authorities at that time and we set up to camp away from the tracks.

Between Tassili and Hoggar stands the isolated massif of Telertheba. We had set up our camp at the foot of the slopes. One day I went for a reconnaissance on foot. I used to live often naked in the middle of the group, and that’s how I left. I first visited a guelta, one of those water basins that one sometimes finds in the middle of the desert, that there was in the shade, protected by the rock. Then I climbed among the blocks of rocks. On reaching the top, I dominated on one side the mountainous circus and on the other the flat space of the reg which stretched towards the horizon. Suddenly one of my companions arrived. He too had undressed. I had made an emulator. We stayed a few minutes to admire the landscape, then I pointed out to him the way to the guelta and I went down to the camp.

Cévennes

J’accompagnais dans les Cévennes des amis qui allaient faire du canyoning, sport encore tout nouveau à l’époque et pratiqué essentiellement par des spéléos, qui appliquaient au grand air leurs techniques d’évolution dans les rivières et cascades souterraines. Je ne me souviens plus du tout de l’endroit exact où nous étions, peut-être dans les environs du Mont Aigoual, mais je me rappelle que je devais les rejoindre dans le lit d’une rivière, en aval du canyon où ils allaient évoluer ce jour là. L’endroit n’étant accessible qu’à pied, j’avais comme indication de suivre un béal, un de ces canaux d’irrigation si typiques des Cévennes. Et le plus simple dans ce cas là n’était-il pas de marcher les pieds dans l’eau…Seul dans la forêt, en dehors d’un chemin, pourquoi ne pas quitter également mon short et mon tee shirt. Ce fut là ma première randonnue. Mais le mot n’existait pas encore!


In te Cevennes I was going along with some friends who were going to do canyoning, a sport that was still very new at the time and practiced mainly by spelunkers, who applied their techniques of evolution in subterranean rivers and cascades to the outdoors. I can not remember the exact location where we were, perhaps in the vicinity of Mount Aigoual, but I remember that I had to join them in the bank of a river, downstream of the canyon where they were going evolve that day. The place being accessible only by foot, I had as an indication to follow a beal, one of those channels of irrigation so typical of the Cevennes. And the easiest thing was to walk in the water … Alone in the forest, outside a path, why not also leave my shorts and my shirt. This was my first naked hike. But the word « randonnue » did not exist yet!