Le Néron se dresse juste en face de chez moi. Pourtant, à part y avoir accompagné l’année dernière quelques amis de passage dans la région, mais habillé , je n’y étais pas retourné en randonnue trop longtemps.
En cette fin octobre, il fait un temps splendide. Une dizaine de minutes de voiture et je suis au départ du chemin. Deux vélos sont attachés à un poteau. Signe qu’il peut y avoir du monde devant moi. Dans la partie à l’ombre en forêt, je garde short et tee shirt. J’atteins le bas de la falaise. Deux grimpeurs sont accrochés à la paroi. Je passe à proximité en les saluant. Bon, ensuite il ne devrait plus y avoir personne. Je me déshabille et attaque la montée. Après le camp romain, les dalles de lapiaz mènent vers le belvédère de Lucky Luke. (L’histoire est racontée ici). C’est étrange, la statue à légèrement changée de place depuis ma dernière visite. Mais elle domine toujours la ville.
Quelques dizaines de mètres plus loin, une sorte de boite à lettres est accroché à un arbre. C’est une boite à plans avec à l’intérieur des photocopies des tracés des chemins du Néron. Belle initiative, qui malheureusement ne fait pas l’unanimité puisque deux boites ont déjà été détruites par des vandales. Je pense savoir qui est à l’origine de cette initiative originale. Je prend en photo ces plans qui me permettront je l’espère de découvrir de nouveaux itinéraires dans le futur. Un peu à l’écart du chemin, sur une plate-forme en balcon sur la ville, un banc de bois. Je suppose que c’est ce même passionné du Néron qui s’est chargé de monter cet objet jusqu’à là. C’est l’endroit rêvé pour une halte pique nique et sieste au soleil . Il ne me reste plus ensuite qu’à redescendre en empruntant cette fois le chemin qui passe par la passerelle d’Hippolyte Müller.
The Nero stands right in front of my house. However, apart from having accompanied a few friends in the area last year, but dressed, I hadn’t been hiking there for too long.
At the end of October, it’s a beautiful weather. About ten minutes by car and I’m at the start of the way. Two bicycles are attached to a pole. Sign that there may be people in front of me. In the shady forest shade, I keep shorts and T-shirt. I’m reaching the bottom of the cliff. Two climbers are hanging on the wall. I pass by and greet them. Well, then there shouldn’t be anyone left. I take my clothes off and attack the climb. After the Roman camp, the lapiaz slabs lead to Lucky Luke’s lookout. It’s strange, the statue has moved slightly since my last visit. But it still dominates the city.
A few tens of meters further on, a sort of mailbox is hanging from a tree. It’s a map box with inside the photocopies of the tracks of the Nero paths. This is a fine initiative, which unfortunately does not meet with unanimous approval since two boxes have already been destroyed by vandals. I think I know who is behind this original initiative. I take pictures of these plans that will allow me to discover new itineraries in the future. A little off the road, on a balcony platform overlooking the city, a wooden bench. I suppose it was this same Nero enthusiast who took charge of mounting this object up to that point. It is the perfect place for a picnic and sunbathing break. Then I just have to go down again, this time along the path that passes through Hippolyte Müller’s footbridge.
Le Néron se dresse juste en face de mes fenêtres, comme une barrière sur l’horizon. Ses falaises dominent Grenoble et sa banlieue. Pourtant c’est une montagne peu fréquentée car rude et difficile d’accès. Maudite aussi. L’incendie de 2003 est encore dans les esprits. Déclenché par un éclair lors d’un orage, il a duré trois semaines, hors d’atteinte des pompiers, résistant aux avions et hélicoptères bombardiers d’eau. Ensuite ce fut une interdiction municipale d’accès en raison des sols fragilisés par le feu, une surveillance bardée de capteurs puis un gros éboulement au dessus d’un hameau; la cicatrice est encore bien visible sur son flanc. Pourtant c’est un superbe belvédère sur la ville et plus précisément sur sa presqu’île, zone d’activité économique et scientifique en constante évolution. C’est pourquoi j’aime bien monter sur sa première croupe, son premier étage, pour prendre des photographies panoramiques de ce paysage urbain.
J’aime monter voir le Lucky Luke, de retour sur le Néron. C’est tout un roman, ce Lucky Luke. Imaginé, fabriqué et installé tout là haut par quelques amis montagnards humoristes dans les années 80, jeté à bas par la suite par des intégristes de la montagne, sauvé, récupéré, entreposé durant des années dans la vallée…Cette statue équestre est enfin revenu fin 2013 reprendre sa place sur sa bosse. La visite s’impose.
En 2007, quelques années seulement après l’incendie, j’avais décidé de retourner aux batteries mais en empruntant un petit chemin marqué sur la carte. Je me étais vite retrouvé sur un itinéraire abandonné. La nature y avait repris ses droits avec une végétation récente qui avait recouvert le tracé du chemin. Surtout beaucoup de ronces acérées. Mais le plus impressionnant avait été de traverser une forêt fantôme aux troncs nus blanchis tournés vers le ciel, arbres morts mais toujours debout, vestiges de l’incendie. Il m’avait fallu trois quart d’heure d’efforts pour atteindre le fort, le corps griffé et ruisselant de sueur.
Nero stands right in front of my windows, like a barrier on the horizon. Its cliffs overlook Grenoble and its suburbs. Yet it is a mountain that is not very popular because it is rough and difficult to access. Damned too. The fire of 2003 is still in the minds. Triggered by lightning during a thunderstorm, it lasted three weeks, out of the reach of firefighters, resisting the planes and helicopters bombing water. Then it was a municipal ban on access because of the soil weakened by the fire, a surveillance system with sensors and then a large landslide over a hamlet; the scar is still clearly visible on its side. Yet it is a superb viewpoint over the town and more precisely over its presqu’île, an area of economic and scientific activity in constant evolution. That’s why I like to climb on its first croup, its first floor, to take panoramic photographs of this urban landscape.
I like to go up to see the Lucky Luke, back on the Néron. It’s quite a story, this Lucky Luke. Imagined, made and installed up there by a few humorous mountain friends in the 80s, thrown down afterwards by mountain fundamentalists, saved, recovered, stored for years in the valley… This equestrian statue finally came back at the end of 2013 to take its place on its bump. A visit is a must.
In 2007, only a few years after the fire, I decided to return to the batteries but by taking a small path marked on the map. I soon found myself on an abandoned route. Nature had regained its rights there with recent vegetation that had covered the path. Especially a lot of sharp brambles. But the most impressive thing had been to cross a ghostly forest with bare white trunks facing the sky, dead but still standing trees, remnants of the fire. It had taken me three quarters of an hour of effort to reach the fort, my body scratched and dripping with sweat.