Dernier jour d’août, dernier week-end de la période estivale. Les Marcheurs Nus du Val de Roanne ont prévu une balade au départ de Saint Benoit en Diois. Le rendez-vous est fixé le dimanche vers 10 heures et demi.
Arrivé dans l’obscurité la veille au soir, j’ai posé le fourgon au bord de la route, quelques kilomètres avant le village. Au petit matin, je débute la journée par un petit déjeuner, nu mais invisible des rares voitures passant à trois mètres de moi sur l’asphalte. Puis, ayant encore du temps, je descend pour un moment au soleil sur les galets de la rivière Roanne. Seul à cette heure là.
Je retrouve Bernard et Francis à l’entrée de Saint Benoit, où nous laissons les véhicules. Une centaine de mètres sur la route départementale, puis nous empruntons une petite route qui se transformera un peu plus loin en piste. Passé les dernières maisons, nous nous déshabillons. Mes deux compagnons sont venus récemment exploré cet itinéraire le long du ruisseau du Betton et connaissent déjà le haut du canyon. Nous tentons une approche par le bas en remontant le cours d’eau, mais vite nous sommes bloqués dans notre progression par de petites cascades difficiles à escalader. Demi tour. Nous rejoignons le sentier qui grimpe fort, bien tracé et entretenu, car emprunté par les canyonistes. En face de nous, sur l’autre versant du vallon, des yeux percés dans des aiguilles rocheuses semblent nous surveiller, mais restent de pierre devant notre tenue. Nous passons au sommet d’une belle cascade. Le ruisseau semble un plus haut se perdre dans le fouillis végétal.
Dans une clairière, nous nous arrêtons pour pique-niquer dans l’herbe. Soudain des voix proches, mais personnes en vue. Ce sont sans aucun doute des pratiquants qui entame la descente du canyon. Nous, au contraire, on voudrait sortir par le haut. Le gps nous indique que l’on est pas si loin d’une piste forestière. Reste à la rejoindre. En suivant de vagues traces d’animaux on part droit dans la pente. Il faut se frayer un chemin. Bernard avec le gros sécateur à manche, Francis à la scie, moi avec juste un petit sécateur. Il faut couper des branches mortes, des branches d’épines, des branches qui barrent le sentier. Il faut deviner la trace qui disparaît, la retrouver un peu plus haut . Il faut continuer à monter, à s’orienter…pour enfin déboucher sur la piste. Qu’il va nous suffire de suivre tranquillement pour redescendre vers la vallée et rejoindre Saint Benoit.
Last day of August, last weekend of the summer period. The Naked Walkers of the Val de Roanne have planned a walk starting from Saint Benoit en Diois. The appointment is fixed on Sunday around 10.30 am.
Arrived in the dark the evening before, I put the van on the side of the road, a few kilometers before the village. In the early morning, I start the day with a breakfast, naked but invisible from the few cars passing three meters away from me on the road. Then, still having time, I go down for a moment in the sun on the pebbles of the Roanne river. Alone at that hour.
I meet Bernard and Francis at the entrance of Saint Benoit, where we park the vehicles. About a hundred meters on the departmental road, then we take a small road that turns into a track a little further on. Past the last houses, we undress. My two companions have recently come to explore this route along the Betton stream and already know the top of the canyon. We attempt a bottom approach up the stream, but soon we are blocked in our progress by small waterfalls that are difficult to climb. Half turn. We reach the path that climbs hard, well marked and maintained, as it is used by canyonists. In front of us, on the other side of the valley, eyes pierced in rocky needles seem to be watching us, but remain of stone in front of our outfit. We pass to the top of a beautiful waterfall. The brook seems a higher one getting lost in the plant clutter.
In a clearing, we stop to picnic in the grass. Suddenly voices close by, but no one in sight. They are undoubtedly practitioners who begin the descent of the canyon. We, on the other hand, would like to go out by the top. The gps tells us that we are not so far from a forest track. It remains to join it. By following vague animal tracks, we go straight up the slope. We have to make our way. Bernard with the big pruning shears with a handle, Francis with the saw, me with just a small pruning shear. We have to cut dead branches, thorn branches, branches that block the path. We have to guess the trace that disappears, find it a little higher up. We have to keep going up, to find our way… to finally reach the track. That we will just have to follow quietly to go down towards the valley and join Saint Benoit.