Tabor

Début juillet. Vendredi, 10 heures du matin. Je gare la voiture au départ du chemin près du col de Malissol. 150 mètres pour m’éloigner de la route et je me déshabille. Je resterai nu jusqu’au retour à ce même endroit, près de six heures plus tard.
On est début juillet, donc déjà en période de vacances scolaires. Je craignais qu’il y ait du monde en randonnée. En fait je ne verrai personne de la journée. La montagne pour moi tout seul.
C’est un itinéraire de crête. Une ligne directe qui suit la limite des versants orientés vers le plateau de La Mure et des lacs de Laffrey à gauche en montant et vers la vallée de Lavaldens et les montagnes du Valbonnais sur la droite. Un parcours de 1200 mètres de dénivelé qui débute par un étroit sentier dans la forêt pour rejoindre un alpage d’herbe haute puis s’élève par deux bons raidillons jusqu’à la crête rocheuse qui s’étend du Piquet de Nantes au point culminant du Tabor à 2389 m d’altitude.
L’alpage est parsemé de couleurs et il reste même quelques touffes de rhododendrons en fleurs en haut. Le sommet, bien accroché par les nuages le matin, se dégage à mesure que le temps passe. Finalement j’arrive sur un sommet ensoleillé alors qu’au loin la barrière du Vercors ou l’Obiou restent enveloppés de nuages. J’ai décidément toutes les chances.
Le Tabor est aussi accessible depuis la station presque abandonnée de Saint Honoré 1500.


Early July. Friday, 10 a.m. I park the car at the start of the trail near the Malissol Pass. 150 meters to get away from the road and I undress. I’ll stay naked until I return to the same place almost six hours later.
It’s the beginning of July, so it’s already the school holiday period. I was afraid that there would be people hiking. In fact, I won’t see anyone all day. The mountain all to myself.
It’s a ridge route. A direct line that follows the limit of the slopes facing the plateau of La Mure and the lakes of Laffrey on the left while going up and towards the valley of Lavaldens and the mountains of Valbonnais on the right. A 1200-metre gradient which starts with a narrow path in the forest to reach a high grass mountain pasture and then rises by two good raidillons to the rocky ridge which stretches from the Piquet de Nantes to the highest point of Tabor at 2389 m altitude.
The mountain pasture is dotted with colours and there are even a few tufts of rhododendrons in bloom at the top. The summit, which is well hung by the clouds in the morning, clears up as time goes by. Finally I arrive on a sunny summit while in the distance the barrier of the Vercors or the Obiou remain shrouded in clouds. I definitely have every chance.
Tabor is also accessible from the almost abandoned resort of Saint Honoré 1500.

Larche

J’avais promis à des amis d’aller les récupérer en voiture au terme de leur semaine de randonnée itinérante sur le GR5. Rendez vous fixé à 15 heures dans le village de Larche dans la haute vallée de l’Ubaye. De l’Ubaye, je ne connais guère que Barcelonnette, et encore si peu. C’est donc l’occasion de découvrir la région. Une recherche sur Internet me permet de situer Larche et de repérer un itinéraire de rando possible.
J’arrive bien en avance pour avoir quelques heures de libre pour me balader. A 9 heures du matin, il fait frais, le ciel est semi couvert, mais après toute la pluie que j’ai eu le long de la route, c’est plutôt pas mal. Je marche d’abord chaudement habillé, histoire de m’éloigner du village et de m’échauffer. Au bout d’une petite vingtaine de minutes, je me déshabille pour attaquer la première montée raide. Au premier carrefour, j’hésite entre deux itinéraires, mais sur l’un d’entre eux, j’aperçois au loin quelques silhouettes. Je choisis donc l’autre: celui du col de Sauteron.
Le chemin commence par suivre un torrent, grimpe un verrou pour déboucher au dessus d’un long et doux vallon herbeux, puis se dirige vers un massif de tours pointées vers le ciel, aux roches pointues et torturées. Tout au long de la balade, des dizaines de marmottes se sauvent devant moi, attendant que je sois à quelques mètres seulement pour siffler et se glisser dans leurs trous. Une dernière grimpette jusqu’au col. Et voici la frontière italienne. Un panneau marque le col en français, quelques mètres plus haut, un autre marque le col en italien, et entre les deux la borne frontière en pierre datée de 1823 et marquée de la fleur de lys d’un coté et de la croix de l’autre. J’ai un pied de chaque coté de la frontière et j’ai presque l’impression de faire partie de l’Histoire!


I had promised friends to pick them up by car at the end of their week of trekking on the GR5. Meeting point is at 3pm in the village of Larche in the upper Ubaye valley. From the Ubaye, I only know Barcelonnette, and still so little. So this is an opportunity to discover the region. An Internet search allows me to locate Larche and to find a possible hiking route.
I arrive well in advance to have a few hours of free time to walk around. At 9 o’clock in the morning, it’s cool, the sky is half cloudy, but after all the rain I had along the road, it’s not bad. I walk first warmly dressed, just to get away from the village and warm up. After about twenty minutes, I undress to attack the first steep climb. At the first crossroads, I hesitate between two routes, but on one of them, I see some silhouettes in the distance. So I choose the other one: the Col de Sauteron.
The path starts by following a torrent, climbs a cliff to open above a long and soft grassy valley, then goes towards a massif of towers pointing skywards, with sharp and tortured rocks. All along the walk, dozens of marmots run away in front of me, waiting for me to be just a few meters away to whistle and slip into their holes. One last climb up to the pass. And here is the Italian border. A sign marks the pass in French, a few meters higher, another one marks the pass in Italian, and in between the two the stone border marker dated 1823 and marked with the fleur-de-lys on one side and the cross on the other. I have one foot on each side of the border and I almost feel like I’m part of History!

Pic Saint Michel

Le Pic Saint Michel, un dimanche matin en randonnue? Impossible, il y a toujours plein de monde la haut, pensais je jusqu’à aujourd’hui.
Ce matin quand je suis arrivé au parking, il n’y avait que trois voitures. Bon d’accord, les conditions n’étaient pas parfaites: des nuages arrivant à l’horizon, un air frais et un peu de vent. Des conditions pour être tranquille, donc!
Un quart d’heure de montée rapide jusqu’à l’auberge des Allières, ça réveille et ça réchauffe. Dès l’auberge passée et à l’abri des arbres, je quitte short et tee shirt, tout en gardant le gilet polaire. Il ne doit pas faire 10°. L’ascension commence par un bon raidillon dans la foret, suivi d’un deuxième avec la vue dégagée sur le village de Villard de Lans et le plateau du Vercors. Puis le chemin serpente entre vallons herbeux et zones de rochers et de lapiaz pour finir par une montée toute droite sur un chemin empierré vers un col et le sommet du Pic Saint Michel.
Du col, à travers une trouée entre les rochers, on a une des plus belle vue sur Grenoble et son agglomération. Quant il fait beau! Car aujourd’hui, la lumière est bien terne. Le sommet est enveloppé par les nuages qui remontent le long des falaises. Parfois dans une déchirure, une portion de paysage ensoleillée fait son apparition puis disparaît. Je ne reste pas longtemps au sommet, car avec le vent qui souffle, la température est encore descendue. Il vaut mieux ne pas rester immobile.
Vite j’attaque la descente par le même itinéraire. Je prends juste un raccourci – qui ne raccourcit guère – pour éviter un groupe que j’entends monter et me rhabille en arrivant à proximité de l’auberge. Ce fut une petite promenade dominicale de deux heures et demi, dont deux heures, nu.


The Pic Saint Michel, a Sunday morning naked hike? Impossible, there are always a lot of people up there, I thought until today.
This morning when I arrived at the car park, there were only three cars. Ok, the conditions were not perfect: clouds coming on the horizon, fresh air and a bit of wind. Conditions to be quiet, then!
A quarter of an hour of fast ascent to the Auberge des Allières, it wakes you up and warms you up. As soon as I get past the inn and in the shelter of the trees, I leave my shorts and tee shirt, while keeping the polar jacket. It must not be 10°. The ascent starts with a good steep climb in the forest, followed by a second one with the clear view of the village of Villard de Lans and the Vercors plateau. Then the path winds between grassy hills and areas of rocks and lapiaz to finish with a straight climb on a stony path towards a pass and the summit of the Pic Saint Michel.
From the pass, through a gap between the rocks, one has one of the most beautiful views of Grenoble and its suburbs. When the weather is nice! Because today, the light is very dull. The summit is enveloped by the clouds that come up along the cliffs. Sometimes in a tear, a portion of the sunny landscape appears and then disappears. I don’t stay on the summit for long, because with the wind blowing, the temperature has gone down again. It’s better not to stay still.
Quickly I attack the descent by the same route. I just take a shortcut – which hardly shortens at all – to avoid a group that I hear going up and get dressed when I get close to the inn. It was a short Sunday walk of two and a half hours, two hours of which I spent naked.

Stagnolu

Tout au sud de la Corse, à quelques kilomètres de Bonifacio, la plage de Stagnolu est une belle petite anse de sable blanc entourée de langues de rochers. C’est une plage familiale d’un coté, naturiste sauvage de l’autre.
Un matin, vers 6 heures, je pars de cette plage en direction du cap Feno. Un petit chemin suit la côte. C’est plutôt un sentier de chèvres – j’en croiserai un troupeau – même si des cairns marquent par endroit la direction. Le chemin ne s’aventure pas dans le maquis, mais reste au plus près de la mer, longeant la découpe des criques et des anses, se faufilant entre les blocs de rochers aux formes sculptées par le vent. Je n’avance pas vite, cherchant le cheminement, admirant le lever du soleil, les changements des couleurs de la lumière sur les rochers et sur l’eau, escaladant quelques blocs par ci par là, me baignant dans l’eau transparente de quelques criques. Bref, je prends mon temps et profite près de quatre heures durant d’être vraiment seul dans ce décor de bout du monde entre mer, ciel et rochers.
Quelques jours plus tard, je refais, en deux heures seulement, ce même chemin. Cette fois c’est pour aller récupérer une bouée d’un navire panaméen échouée au fond d’une anse au milieu du bois flotté. Je l’avais remarquée et photographiée au cours de ma précédente balade, mais n’avais pas jugé utile de m’en charger. Ma fille et les enfants de mes amis m’ont finalement convaincu d’aller la rechercher. Elle ajoutera une touche maritime à mon environnement quotidien alpin!


In the south of Corsica, a few kilometers from Bonifacio, the beach of Stagnolu is a beautiful little cove of white sand surrounded by tongues of rocks. It is a family beach on one side, wild naturist on the other.
One morning, about six o’clock, I leave this beach in the direction of Cape Feno. A small path follows the coast. It is rather a path of goats – I will cross a flock – even if some cairns mark the direction in some places. The path does not venture into the maquis, but remains as close as possible to the sea, skirting the creeks and coves, creeping between the blocks of rocks carved by the wind. I do not go fast, looking for the path, admiring the sunrise changing the colors of the light on the rocks and on the water, climbing a few blocks here and there, bathing in the transparent water of a few creeks. In short, I take my time and enjoy almost four hours while being really alone in this scenery of end of the world between sea, sky and rocks.
A few days later, in two hours, I made this same way again. This time it is to go to retrieve a buoy of a Panamanian ship stranded at the bottom of a cove in the middle of the driftwood. I had noticed and photographed it during my previous walk, but had not thought it useful to take care of it. My daughter and the children of my friends finally convinced me to look for it. It will add a maritime touch to my everyday alpine environment!

Monte Rotondo

Étape dans la vallée de la Restonica, dans les environs de Corte. Tôt le matin, nous
partons, ma compagne et moi, pour une randonnée vers le mont Rotondo. La piste dans la foret de pins se transforme en un sentier qui grimpe toujours en sous bois jusqu’à la bergerie de Timozzo. La suite va se passer sous un soleil chaleureux. Un groupe nous précède, un autre nous suit, ce n’est pas vraiment le moment de se dénuder. Le chemin serpente entre maquis et pierrier jusqu’au lac d’Oriente. Un rapide bain dans l’eau froide pour enlever la transpiration. Les deux groupes se reposent auprès du lac, nous continuons.
Le sommet du Mont Rotondo est juste devant. Il suffit de trouver son chemin dans un dédale de blocs rocheux en suivant un alignement de cairns qui balisent le cheminement. A mi pente, je m’estime suffisamment éloigné du lac pour me déshabiller. Ma compagne désapprouve mais me laisse faire. C’est ça l’amour! On traverse un névé. De la neige en plein été en Corse! Avant d’attaquer un couloir raide et pierreux qui débouche sur un col. Un gros rocher à escalader permet de basculer sur l’autre versant, au dessus du superbe lac de Bellebone, pour rejoindre le sommet à 2622 m; le second sommet de Corse.
Un des groupes a quitté le lac et entrepris aussi l’ascension. Je me rhabille pour les croiser et pour la descente directe jusqu’à la vallée. Ce fut une petite randonnue, mais une belle randonnée.

Stopover in the Restonica valley, near Corte. Early in the morning, we
…let’s go, my girlfriend and I, for a hike to Mount Rotondo. The trail in the pine forest turns into a path that always climbs up through the undergrowth to Timozzo’s sheepfold. The rest of the trip will take place under a warm sun. One group precedes us, another follows us, it’s not really the time to get naked. The path meanders between scrub and scree up to Lake Oriente. A quick bath in cold water to wipe away the perspiration. The two groups rest by the lake, we continue.
The summit of Mount Rotondo is just ahead. We just have to find our way through a maze of boulders following an alignment of cairns that mark the path. Halfway up the slope, I consider myself far enough from the lake to undress. My girlfriend disapproves but lets me do it. That’s what love is all about! We’re crossing a neve. Snow in the middle of summer in Corsica! Before attacking a steep and stony corridor that leads to a pass. A big rock to climb allows you to switch to the other side, above the superb Lake Bellebone, to reach the summit at 2622 m; the second summit of Corsica.
One of the groups left the lake and also started the ascent. I get dressed to cross them and for the direct descent to the valley. It was a short hike, but a nice one.

Traversée de la Chartreuse

Les hauts plateaux de la Chartreuse s’étendent au sommet de cette grandiose citadelle naturelle entourée de falaises qui s’étire entre Grenoble et Chambéry, entre les sommets de la Dent de Crolles et du Granier. A l’étage intermédiaire, quelques villages et routes ceinturent le massif. Mais tout en haut, pas d’habitations permanentes, seuls quelques haberts et cabanes abritent les bergers durant l’été, ni chemins carrossables, ni même pylônes ou antennes. C’est un espace protégé, Réserve Naturelle du Parc Régional de Chartreuse, que l’on atteint par quelques passages qui franchissent le mur des falaises. Les plateaux sont une succession de prairies pentues et de forêts, séparées par des cassures rocheuses et des zones de lapiaz, ces dalles de roche calcaires creusées de failles et de trous. Un endroit rêvé pour les randonneurs.
En semaine en cette fin de mois d’août, il me semblait que ce pouvait être un cadre idéal pour une randonnue.
Parti du Sappey, près de Grenoble, avant sept heures du matin, j’avais déjà trois heures de marche pour atteindre le col du Coq au pied de la Dent de Crolles. Je m’étais déshabillé dés qu’éloigné du village et le corps mis en train. Mais pour monter à la Dent, j’ai dû me rhabiller. Ce sommet emblématique de la région grenobloise est constamment fréquenté. Bien m’en a pris: En chemin j’ai rencontré deux gardes du parc en compagnie d’une gendarme. D’ailleurs, un vent frais et puissant incitait plutôt à se couvrir. Mais dès qu’on s’éloigne du sommet vers les plateaux, on retrouve vite la tranquillité.
Le GR, chemin de grande randonnée, traverse tout le massif. Mais un autre sentier, moins utilisé car un passage dans une cheminée rocheuse le rend plus délicat, longe les crêtes et domine les à-pics des falaises. Tellement plus spectaculaire. Les heures de marche s’écoulent ainsi, nu, avec parfois un gilet polaire pour protéger de la fraîcheur dans les versants à l’ombre. Et un gros sac à dos! Lors des rares rencontres, j’ai pu anticiper et me couvrir d’un short.
Ce jour là, ce sera 6 heures de randonnue pour une marche de 9 heures 30. Bivouac à mi-chemin, à l’Aulp du Seuil. Si le camping et les feux sont interdits dans la réserve, le bivouac est toléré, à condition de ne pas rester plus d’une nuit. Nuit d’ailleurs secouée par des averses de pluie entrecoupées de coups de vent violents.
Au petit matin, un ciel bleu et de gros rouleaux de nuages débordant des falaises se partagent le paysage; avec des bancs de brouillards, résidus de l’humidité nocturne. Un vrai décor de montagne sauvage!
Comme, en dehors des bergers, j’étais le seul à bivouaquer dans le coin, je me suis senti à l’aise pour repartir tout de suite nu. Et le rester jusqu’au bout du plateau. Je ne me rhabillerai que pour approcher de deux bergeries et pour entreprendre la descente vers la vallée. Soit 5 heures nu sur les 6 heures de balade.
C’est d’abord la traversée d’une forêt encore noyée dans la brume, les passages dans les champs de fougères ou d’épilobes aussi hautes que moi et chargées de rosée qui m’aspergent, pour arriver dans les prairies des alpages, au milieu des troupeaux de vaches.
J’étais si parfaitement à mon aise dans cet environnement, que j’en oubliais le reste du monde. Jusqu’à un détour du chemin où j’ai rencontré un autre promeneur matinal. Je n’ai pas eu le temps de me couvrir, cette fois. Je l’ai donc salué poliment. Il m’a répondu d’un bonjour, puis s’est détourné pour me laisser passer et chacun a continué de son coté. En deux jours de marche, en grande partie nu, j’ai rencontré plus de vaches que d’humains. Et elles ne semblaient pas spécialement gênées de voir un naturiste sur leurs alpages!


The high plateaus of the Chartreuse extend at the top of this grandiose natural citadel surrounded by cliffs that stretches between Grenoble and Chambéry, between the summits of the Dent de Crolles and the Granier. On the intermediate level, a few villages and roads surround the massif. But at the very top, no permanent dwellings, only a few huts and shepherd’s huts that shelter the shepherds during the summer, no drivable paths, not even pylons or antennas. It is a protected area, Nature Reserve of the Chartreuse Regional Park, which is reached by a few passages that cross the cliff wall. The plateaus are a succession of sloping meadows and forests, separated by rocky breaks and areas of lapiaz, these limestone slabs of rock carved with faults and holes. An ideal place for hikers.
During the week at the end of August, it seemed to me that it could be an ideal setting for a naked hike.
Leaving from Sappey, near Grenoble, before seven in the morning, I had already walked for three hours to reach the Col du Coq at the foot of the Dent de Crolles. I had undressed as soon as I got away from the village and the body set in train. But to get to the Dent, I had to get dressed again. This emblematic summit of the Grenoble region is constantly frequented. On the way I met two park rangers and a gendarme. Moreover, a fresh and powerful wind was rather inciting to cover up. But as soon as you move away from the summit towards the plateaus, you quickly find peace and quiet.
The GR, a long-distance hiking trail, crosses the whole massif. But another path, less used because a passage in a rocky chimney makes it more delicate, runs along the ridges and dominates the cliff tops. So much more spectacular. The hours of walking pass naked, sometimes wearing a polar vest to protect from the coolness on the shady slopes. And a big backpack! During the rare encounters, I was able to anticipate and cover myself with shorts.
That day, it will be 6 hours of hiking for a 9 hours 30 walk. Bivouac halfway, at the Aulp du Seuil. If camping and fires are forbidden in the reserve, bivouac is tolerated, as long as you do not stay more than one night. Night shaken by rain showers interspersed with violent gales.
In the early morning, a blue sky and big rolls of clouds overflowing from the cliffs share the landscape; with fog banks, residue of the night humidity. A real wild mountain scenery!
As, apart from the shepherds, I was the only one to bivouac in the area, I felt at ease to leave immediately naked. And to stay that way until the end of the plateau. I would only get dressed again to approach two sheepfolds and to start the descent towards the valley. That’s 5 hours naked out of the 6 hours of the walk.
It is first the crossing of a forest still drowned in the mist, the passages in the fields of ferns or epilobes as high as me and loaded with dew which sprinkle me, to arrive in the meadows of the mountain pastures, in the middle of the herds of cows.
I was so perfectly at ease in this environment that I forgot about the rest of the world. Until a detour along the path where I met another morning walker. I didn’t have time to cover myself this time. So I greeted him politely. He said hello back, then turned away to let me pass, and everyone continued on their own. In two days of walking, mostly naked, I met more cows than humans. And they didn’t seem especially embarrassed to see a naturist on their mountain pastures!

Charmant Som

A la fin d’une longue journée de travail, je suis monté en voiture jusqu’à l’alpage du Charmant Som en Chartreuse, un endroit bien connu des grenoblois qui trouvent là une ambiance presque montagnarde si facilement accessible. A mon arrivée, la nuit tombait mais le parking était encore bien plein, sans aucun doute les clients du petit restaurant qui jouxte la ferme. Je me suis éloigné de quelques dizaines de mètres, ai traversé le troupeau de vaches et me suis retrouvé seul dans l’obscurité au départ du chemin qui mène vers le sommet.
L’air était doux. Je me suis déshabillé. J’avais pris un petit sac à dos avec une lampe, une gourde et un coupe-vent, j’y ai mis mes vêtements. Et en marche pour le sommet. Une vingtaine de minutes sur un chemin de terre puis de dalles de rochers bien lisses. Là haut, à l’abri d’un petit vent qui soufflait, j’avais le spectacle des lumières de villages alentours, et au loin la lueur de la ville de Grenoble.
Et un sentiment de tranquillité bienvenue après le stress du travail. Au retour, le parking était vide.


At the end of a long working day, I drove up to the Charming Som mountain pasture in Chartreuse, a place well known to the people of Grenoble who find there an almost mountain atmosphere so easily accessible. When I arrived, night was falling but the parking lot was still full, no doubt the customers of the small restaurant next to the farm. I walked a few dozen meters away, crossed the herd of cows and found myself alone in the dark at the start of the path leading to the summit.
The air was sweet. I undressed. I had taken a small backpack with a lamp, a water bottle and a windbreaker and put my clothes in it. And on my way to the top. About twenty minutes on a dirt track and then on a smooth slab of rock. Up there, sheltered from a light wind, I had the spectacle of the lights of the surrounding villages, and in the distance the glow of the city of Grenoble.
And a welcome sense of tranquillity after the stress of work. On the way back, the parking lot was empty.

Praouat

J’avais lu le descriptif d’une rando sur la crête de Praouat, en Oisans, qui m’avait donné envie d’aller découvrir ce coin.
Dès le début, je rate l’embranchement du chemin qui monte vers la crête après le pont Ferrand. Je reste donc sur le chemin traditionnel du lac des Quirlies en compagnie de quelques autres randonneurs. De toute façon, il fait encore trop froid pour se dévêtir. Avant d’attaquer le verrou du lac, au niveau de la Pierre de l’Oiseau, je décide de prendre le petit sentier qui part vers le col de la Valette. Je me retrouve vite seul, le temps se réchauffe, je peux enfin me déshabiller.
Pour éviter un troupeau de mouton et surtout son chien patou…je pique droit dans la pente en direction de la Crête des Sauvages. Superbe paysage, personne en vue. Je rejoins la crête de l’Echine de Praouat. Longue ballade avec la Meije, le Dôme de la Lauze, et le sommet de Sarenne en face de moi. La crête se resserre, la descente sur le pont du Ferrand au milieu des ardoisières est un peu aventureuse, à déconseiller après la pluie, ou aux personnes peu entraînées…
En traînant sur les crêtes ensoleillées, cela m’a fait plus se six heures de rando, dont quatre nu.


I had read the description of a hike on the Praouat ridge, in Oisans, which made me want to go and discover this area.
From the beginning, I missed the junction of the path that goes up to the ridge after the Ferrand bridge. So I stay on the traditional path of the Quirlies Lake in the company of a few other hikers. Anyway, it is still too cold to undress. Before attacking the lock of the lake, at the Pierre de l’Oiseau, I decide to take the small path that goes towards the Valette pass. I quickly find myself alone, the weather warms up, I can finally undress.
To avoid a herd of sheep and especially its patou dog…I dive straight down the slope towards the Crête des Sauvages. Superb landscape, nobody in sight. I reach the crest of the Echine de Praouat. Long walk with the Meije, the Dôme de la Lauze, and the Sarenne summit in front of me. The ridge is getting narrower, the descent on the Ferrand bridge in the middle of the slate quarries is a bit adventurous, not recommended after the rain, or for people with little training…
Hanging out on the sunny ridges made me more than six hours of hiking, four of them naked.