Menglon

Pour la première fois cette année, je retrouve les Marcheurs Nus du Val de Roanne. On est quatre : Bernard et Francis, le noyau dur de l’association, et Jean Paul dont c’est la première randonnue. Nos démarrons près du hameau des Tonnons du village de Menglon. La piste qui mène à un réservoir d’eau monte bien mais reste plutôt à l’ombre. Je suis vite nu, Bernard se déshabille aussi, ne gardant qu’une légère chemise. Francis et Jean Paul attendront d’être en haut au soleil pour eux aussi se dévêtir. Après la large piste c’est un petit sentier qui grimpe sur un versant de la combe de Bouleron. Par des trouées dans le couvert végétal on a un panorama parfait sur le village de Menglon, la vallée de la Drôme et au fond, le Glandasse, le contrefort du Vercors. C’est une forêt de pins aux troncs très droits, parsemée de massifs de buis. Quel plaisir de se frayer un passage dans ces buis qui ont disparu de la région grenobloise, ravagés par les chenilles Pyrales . Après le col de Pierron, la descente s’effectue sur le versant opposé, toujours par des sentiers agréables jusqu’à rejoindre notre itinéraire de montée. On ne se rhabille qu’au tout dernier moment, en vue de la route. Une petite balade de moins de quatre heures pour neuf kilomètres qui, je l’espère, aura convaincu Jean Paul des bienfaits de la randonnue.


For the first time this year, I meet again the Naked Walkers of the Val de Roanne. There are four of us: Bernard and Francis, the hard core of the association, and Jean Paul for whom this is the first naked hike. We start near the hamlet of Les Tonnons in the village of Menglon. The track leading to a water tank climbs well but stays in the shade. I am quickly naked, Bernard undresses too, keeping only a light shirt. Francis and Jean Paul will wait until they are up in the sun to undress too. After the wide track it is a small path that climbs on a slope of the combe of Bouleron. Through gaps in the vegetation cover you have a perfect view of the village of Menglon, the Drôme valley and at the background, the Glandasse, the foothills of the Vercors. It is a pine forest with very straight trunks, dotted with boxwood beds. What a pleasure to find a way through these box trees that have disappeared from the Grenoble region, ravaged by the Pyrales caterpillars. After the Pierron pass, the descent takes place on the opposite side, still on pleasant paths until we reach our ascent route. We only get dressed at the very last moment, in view of the road. A short walk of less than four hours for nine kilometres which, I hope, will have convinced Jean Paul of the benefits of hiking.

Pradelle

Lundi de Pentecôte. Malgré l’annonce d’orages dans l’après midi, cette sortie des Marcheurs Nus du Val de Roanne a été maintenue. C’est qu’il s’agit d’une séance de travail en vue d’un itinéraire pour l’été. L’objectif est de relier deux vallées, deux ruisseaux pour créer une boucle. Avec Bernard et Francis, on arrive à Pradelle, dans la vallée de la Roanne,  vers 10 heures. On pose la voiture au bout d’une piste, au départ du sentier. Celui ci est bien indiqué sur la carte, mais il ne semble quand même guère fréquenté. Il grimpe droit dans la pente en direction du col de l’Esquif. Du col, aucun chemin sur l’autre versant n’est inscrit sur les cartes, mais une marque sur un arbre révèle une trace dans la végétation. Un chemin de chasseurs ? La sente descend entre les arbres, se perd parfois, se devine un peu plus loin. Sécateurs et scies sont en action tout au long pour élaguer, marquer le chemin, le rendre évident et praticable. On descend ainsi lentement jusqu’à finalement retrouver une ancienne piste forestière que Bernard et Francis avaient repérée l’année dernière. Ouf, la jonction est faite. Maintenant, il faut remonter au col et descendre sur Pradelle. L’atmosphère est devenue lourde. On est trempé de sueur et la fatigue se fait sentir. Mais les premiers coups de tonnerre ne se feront entendre que lorsque l’on sera sur la route en voiture.


Pentecost Monday. Despite the announcement of storms in the afternoon, this outing of the Marcheurs Nus du Val de Roanne has been maintained. It is because this is a working session for a summer itinerary. The objective is to link two valleys, two streams to create a loop. Bernard and Francis and I arrive in Pradelle in the Roanne valley around 10am. We put the car at the end of a track, at the start of the path. This one is well indicated on the map, but it doesn’t seem very busy. It climbs straight up the slope towards the Col de l’Esquif. From the pass, no path on the other side is written on the maps, but a mark on a tree reveals a trace in the vegetation. Hunters’ trail? The path goes down between the trees, is sometimes lost, is guessed a little further. Shears and saws are in action all along to prune, mark the path, make it obvious and practicable. We descend slowly until we finally find an old forest track that Bernard and Francis had spotted last year. Phew, the junction is done. Now we have to go up to the pass and down to Pradelle. The atmosphere has become heavy. We are soaked with sweat and fatigue is felt. But the first thunder will only be heard when you are on the road by car.

Serre de Beaupuy

Dimanche de Pentecôte. A huit heure et quart, je débouche du tunnel du col de Menée, côté Drôme. Il n’y a qu’un camping car installé sur le parking. Le chemin débute juste en face. Je pars en short, tee shirt et blouson. Cinq minutes plus tard, échauffé par ce premier raidillon, je suis nu. Passage à la croix au dessus du tunnel. Je rejoins le sentier tracé à mi pente dans l’alpage. L’herbe est mouillée de rosée, des fleurs parfois violettes ou blanches, surtout jaunes. Des masses nuageuses lèchent et débordent les crêtes. J’arrive au col de la Lauzette. J’avais l’intention de continuer tout droit en direction de la Tête de Praorzel, au dessus du vallon de Combeau, sachant qu’en ce week-end de trois jours, il risquait d’y avoir du monde dans le vallon. Mais pourquoi ne pas monter à gauche sur ce Serre de Beaupuy que je ne connais pas. Pas de chemin sur la carte, mais ça a l’air de pouvoir passer. Une vague trace pars à flanc, mais je préfère tirer tout droit. Ça monte un peu raide mais j’atteins vite le sommet. Je domine la route de Combeau et le parking au fond du vallon. Il a l’air déjà plein ! Le serre de Beaupuy est une sorte de plateau incliné. Je le traverse. L’autre extrémité surplombe le col de Côte Chèvre, les rochers de Combeau, le hameau de Bénevise puis en fond les falaises de l’extrémité sud du Vercors, du plateau de Tussac et du Glandasse. Demi tour. Je rejoins la Lauzette par la trace aperçue tout à l’heure. Je reviens doucement vers Menée. Un petit détour pour aller me poser pour le repas.Je me rhabille juste avant de descendre vers le parking qui est bien plein : des pique niqueurs au bord de la route, des cyclistes qui soufflent avant de repartir, des promeneurs. Pourtant moi je n’ai vu personne de toute la balade !


Pentecost Sunday. At eight and a quarter, I emerge from the tunnel of the Col de Menée, on the Drôme side. There is only one motor home installed in the car park. The path starts right across the road. I’m going in shorts, t-shirt and jacket. Five minutes later, warmed up by this first raidillon, I’m naked. Passage to the cross over the tunnel. I join the path traced halfway down the alp. The grass is wet with dew, flowers sometimes purple or white, especially yellow. Cloudy masses lick and overflow the ridges. I arrive at the Lauzette pass. I intended to continue straight on towards the Tête de Praorzel, above the valley of Combeau, knowing that on this three-day weekend, there might be people in the valley. But why not climb left on this Serre de Beaupuy that I don’t know. No path on the map, but it looks like it can pass. A vague trace goes sideways, but I prefer to go straight. It climbs a little steep but I quickly reach the top. I dominate the road of Combeau and the carpark at the bottom of the valley. It already looks full! The Beaupuy serre is a kind of inclined plateau. I’m going through it. The other end overlooks the Côte Chèvre pass, the rocks of Combeau, the hamlet of Bénevise then the cliffs of the southern end of the Vercors, the plateau of Tussac and the Glandasse. Turn around. I join the Lauzette by the trace seen earlier. I’m slowly returning to Menée. I get dressed just before going down towards the carpark which is very full: picnickers at the edge of the road, cyclists who blow before leaving, walkers. Yet I didn’t see anyone for the whole hike!

Rachais

J’ai une paire de chaussures de rando neuve à roder, à faire à mon pied. Je décide donc de faire une petite balade au dessus de chez moi sur les pentes du Rachais. Short et tee shirt. J’arrive au monument du mont Jalla et continue jusqu’à la croix de Quinsonas. Elle est un peu en dehors du passage et je peux me déshabiller pour un moment. Je reprends le chemin du Rachais, habillé, il y a du monde devant moi. J’ai repéré sur la carte un sentier qui part dans un virage et descend en lacets serrés le versant au dessus de la Tronche. Là, ça a l’air nettement moins fréquenté, la sente disparaît sous les feuilles mortes entassées. Je me déshabille et attaque la descente. A travers les arbres, la ville apparaît juste en dessous. Ses bruits montent jusqu’à moi. Par moment, il faut vraiment chercher le parcours. Le chemin a été emporté par le ravinement, la terre s’éboule sous les pieds, je dois m’accrocher aux racines, aux arbres. Pas très prudent tout ça. Mais ça passe! Puis je débouche sur un chemin bien entretenu, balisé. Tiens, il n’est pas sur la carte! Au lieu de continuer dans le sens de la descente, je décide de le remonter. De temps à autres, j’ai de belles perspectives sur la ville. A un moment, j’ai comme un pressentiment. J’enfile mon short et au virage suivant je croise trois randonneurs: «Vous êtes réchauffé». Je suis en short et torse nu, ils sont en pantalons, chemises et polaires. Puis ce sera une femme qui descend en trottinant. Bon, la randonnue est terminée. Je rejoins la large piste et entame la descente de retour.


I’ve got a pair of new hiking shoes to run in, to do at my foot. I thus decide to make a small stroll above my house on the slopes of Rachais. Shorts and T-shirt. I arrive at the monument of Mount Jalla and continue until the cross of Quinsonas. It’ s a little out of the way and I can undress for a while. I go back to trail of the Rachais, dressed, there are people in front of me. I spotted on the map a path which starts in a bend and goes down in tight laces the slope above La Tronche. There, it seems much less frequented, the path disappears under the stacked dead leaves. I undress and attack the descent. Through the trees, the city appears just below. Its noises come up to me. Sometimes you really have to look for the way. The path has been washed away by the gully, the earth is falling under my feet, I have to cling to the roots, to the trees. Not very careful about that. But it passes! Then I end up on a well maintained path, marked out. Well, it’s not on the map! Instead of continuing in the direction of the descent, I decide to go back up. Every once in a while, I get a great view of the city. At some point, I have a hunch. I put on my shorts and the next corner I meet three hikers: « You’re warmed ». I’m in shorts and shirtless, they’re in pants, shirts and fleeces. Then it’ll be a woman trotting down. Well, the naked hike’s over. I join the wide track and begin the descent back.


Je me souviens d’une balade un mois de janvier. Il tombait doucement une neige légère, qui recouvrait tout le paysage. Au cours de l’après midi, je suis monté à la Bastille, puis au Mont Jalla, juste au dessus de Grenoble. J’ai continué vers le Rachais. Sur le chemin qui monte dans la forêt, puis à flanc de pente, il n’y avait pas la moindre trace d’un passage récent dans la neige fraîche. La ville avait disparu dans un manteau de ouate qui étouffait même les bruits. Tout était d’un blanc immaculé. La montée m’avait bien réchauffé. Je me suis déshabillé pour goûter à la sensation de recevoir ces flocons sur la peau nue, pensant être obligé de me rhabiller en catastrophe. Mais non, je me sentais parfaitement à l’aise. Je suis resté ainsi une demi heure. En marchant bien sûr, pour garder le corps en activité. C’est un excellent souvenir de balade.


I remember a stroll in January. A gentle snow fell softly over the whole landscape. In the afternoon, I went up to the Bastille, then to Mont Jalla, just above Grenoble. I continued to the Rachais. On the way up into the forest, then down the slope, there was not the slightest trace of a recent passage in the fresh snow. The city had disappeared in a cotton-woolen cloak, which even stifled the noises. Everything was immaculate white. The climb had warmed me up. I undressed to taste the sensation of receiving these flakes on the bare skin, thinking I had to dress up in disaster. But no, I felt perfectly at ease. So I stayed half an hour. Walking of course, to keep the body active. It is an excellent souvenir of a walk.

Ambel depuis Quint

A l’automne 2016, j’avais fait avec Gilbert une randonnue sur le plateau d’Ambel depuis le col de la Bataille et notamment la découverte du scialet des Quatre Gorges, une superbe cavité située sous l’alpage. De passage pour quelques jours dans la vallée de Quint, près de Die, je décide d’y retourner, mais cette fois en grimpant depuis le fond de cette vallée, c’est à dire avec nettement plus de dénivellation.
Je gare mon véhicule à l’embranchement de la piste forestière des Juges et démarre en short, tee shirt et blouson. Il n’est pas encore dix heures du matin en ce début avril. Mais dés le premier virage, un chemin permet de quitter la piste et de monter droit dans la forêt. Je l’emprunte et me déshabille aussitôt. J’ai déjà chaud. Le chemin est large et bien tracé sauf sur une portion où la végétation a repris possession du terrain: ronces et jeunes pousses de sapins sont tout juste franchissables. Je retrouve la piste un peu plus haut. Quelques centaines de mètres plus loin, nouvelle bifurcation pour une ancienne piste assez bien entretenue qui se transforme plus haut en étroit chemin. Ça grimpe régulièrement. Dans les trouées des arbres j’ai de belles perspectives sur la vallée de Quint avec au fond le col de Marignac où j’étais deux jours auparavant. Au bout de deux heures de montée j’approche du rebord du plateau d’Ambel. Quelques névés à franchir et j’y suis. Mais le vent aussi y est. Il souffle relativement fort et fraîchement. Mais qu’importe. J’ai le plateau rien que pour moi, pas la moindre autre présence humaine. Guère d’animaux non plus: un lièvre qui a détalé à mon approche et quelques oiseaux, notamment trois vautours qui viendront m’observer lors de mon arrêt pique nique. Ils espéraient peut être une carcasse. Par contre le plateau est parsemé de massifs de crocus, bleus et blancs mélangés. Après une visite à la bergerie, je me dirige vers le scialet. Malheureusement l’entrée en est encore protégé par un entonnoir de neige. Je me contente d’observer les ouvertures du toit, les effondrements de la voûte depuis l’extérieur. Pour la descente je rattrape un autre chemin qui me ramène au hameau des Juges. A la toute proximité des maisons et de la route, je me rhabille. Pratiquement six heures de nudité et de solitude.


In the autumn of 2016, Gilbert and I went for a naked hike on the Ambel plateau from the Col de la Bataille and notably the discovery of the scialet des Quatre Gorges, a superb cavity located under the mountain pasture. Passing for a few days in the valley of Quint, near Die, I decide to return there, but this time climbing from the bottom of this valley, i.e. with much more elevation difference.
I park my vehicle at the junction of the forest track of the Judges and start in shorts, tee shirt and jacket. It is not yet ten in the morning at the beginning of April. But from the first bend, a path allows you to leave the track and climb straight into the forest. I take it off and take my clothes off right away. I’m already hot. The path is wide and well traced except on a portion where vegetation has regained possession of the ground: brambles and young sprouts are just passable. I find the trail a little higher. A few hundred meters further, new fork for an old track rather well maintained that turns higher into narrow path. It climbs regularly. In the gaps of the trees I have beautiful views over the valley of Quint with at the background the Marignac pass where I was two days before. After two hours of climbing I approach the edge of the plateau of Ambel. A few neves to cross and I’m in. But the wind is there too. It blows relatively hard and fresh. But whatever. I’ve got the plateau all to myself, no other human presence. Not many animals either: a hare that has run away on my approach and some birds, including three vultures that will come to observe me during my picnic stop. Maybe they were hoping for a carcass. On the other hand, the plateau is dotted with clumps of crocus, blue and white mixed. After a visit to the sheepfold, I head towards the scialet. Unfortunately the entrance is still protected by a snow funnel. I just observe the roof openings, the collapse of the vault from the outside. For the descent I catch another path which takes me back to the hamlet of Judges. Close to the houses and the road, I put my clothes back on. Almost six hours of nudity and solitude.

Col de Marignac

En début d’après midi je me gare au col de Marignac. Le temps est couvert, il ne fait guère chaud. Tant pis, j’ai des geocaches à découvrir dans le coin. Le sentier part tout droit dans la forêt. Je suis tout de suite nu. La montée est soutenue. Je trouve la première cache dans un massif de buis. Je rejoins le sommet. La deuxième cache est facile, au pied d’un arbre. J’hésite à continuer. La suite est sur une crête rocheuse étroite. De plus le ciel se fait menaçant. Demi tour. J’arrive en vue de la route et du fourgon et me rhabille. Trois kilomètres plus loin, c’est l’orage. Un déluge de pluie et de grêle. Arrivé au village, je ne tente même pas de sortir du véhicule. Bien heureux d’être à l’abri et non pas nu en pleine forêt.


In the early afternoon I park at the Marignac pass. The weather is overcast, not very hot. Never mind, I have geocaches to discover around here. The path goes straight into the forest. I’m naked right now. The climb is sustained. I find the first cache in a boxwood massif. I’m on my way to the top. The second cache is easy, at the foot of a tree. I hesitate to continue. The suite is on a narrow rocky ridge. Moreover the sky becomes threatening. Turn around. I get in sight of the road and the van and get dressed. Three kilometres away, it’s the storm. A deluge of rain and hail. When I get to the village, I don’t even try to get out of the vehicle. Very happy to be safe and not naked in the middle of the forest.

Barral et Jocou

Le mont Barral et le Jocou se situent tout au sud du Vercors, au-delà du col de Menée, dans la Drôme. Un après midi de mai, rentrant du Diois, je passe au col et m’aperçois qu’il n’y aucune voiture de garée. Ce qui est assez peu courant. Je décide donc d’aller faire un tour à pied, en prenant la large piste qui mène à l’alpage du Jaboui. La prairie est encore en partie couverte de neige. Je me déshabille pour attaquer la montée dans la pente. Je connais le chemin. Heureusement car des bancs de brouillard masquent le paysage. Voilà, je suis au sommet, la peau rougie par l’effort et la fraîcheur, tache de couleur dans cet environnement blanc, ciel et sol confondus.


Mount Barral and the Jocou are situated to the south of the Vercors, beyond the Col de Menée in the Drôme department. One afternoon of May, returning from the Diois, I went to the pass and see that there is no parked car. This is quite uncommon. So I decide to go for a walk by foot, taking the wide track that leads to the Jaboui alpine pastures. The prairie is still partly covered with snow. I undress to attack the climb up the slope. I know the way. Fortunately, as benches of fog mask the landscape. Here, I am at the summit, the skin reddened by effort and freshness, spot of color in this environment white, sky and ground confused.


Un jour de semaine, je pars pour le Jocou. J’espère bien être tranquille pour y faire une belle randonnue.
Je laisse la voiture au col de Menée et emprunte la piste du Jaboui. Avant d’arriver à l’alpage, je suis déjà nu. Je débouche dans la prairie pour apercevoir une file de silhouettes sur la crête se dirigeant vers l’itinéraire que je voulais prendre. Je fais un détour et monte au mont Barral pour leur laisser le temps de s’éloigner.
En descendant du Barral, je rejoins la crête et j’avance rapidement. Trop rapidement. Je rattrape tout le groupe au pied du raidillon après le col de Seysse. J’ai juste enfilé un short. Je suis torse nu, avec un tout petit sac et des chaussures de trail. Ils sont en polaire et parkas, lourdement chargés. Ils me regardent comme un extraterrestre au moment où je double toute la file. Au grand mécontentement du chef de groupe!
Au sommet du Jocou, un autre groupe est déjà là. Décidément, que de monde aujourd’hui. Je fais demi-tour et croise le premier groupe qui finit la montée. Dès qu’ils ont disparu derrière un repli, je me remets nu pour la descente. Plus loin, je trouve un coin à l’abri du vent pour déjeuner, puis rejoint la prairie de Jaboui couverte de fleurs.


On a weekday, I’m going to the Mona Lisa. I hope to be able to take a nice naked hike there.
I leave the car at the Col de Menée and take the Jaboui trail. Before reaching the mountain pasture, I am already naked. I end up in the meadow to see a line of silhouettes on the ridge heading towards the route I wanted to take. I make a detour and climb Mount Barral to give them time to get away.
Coming down from the Barral, I reach the ridge and move quickly. Too fast. I catch up with the whole group at the foot of the raidillon after the Seysse pass. I just put on my shorts. I’m shirtless, with a very small bag and trail shoes. They’re fleece and parkas, heavily loaded. They’re looking at me like I’m an alien as I double-pass the whole line. Much to the annoyance of the group leader!
At the top of the Jocou, another group is already there. It’s definitely busy today. I turn around and cross paths with the first group that finishes the climb. As soon as they’ve disappeared behind a fold, I get naked again for the descent. Further on, I find a place sheltered from the wind for lunch, then I reach the Jaboui meadow covered with flowers
.


En octobre 2017, je profite d’une reconnaissance du balisage du GR93 pour faire une recherche de quelques geocaches sur les flancs du mont Barral.


In October 2017, I take advantage of a reconnaissance of the GR93 markings to search for a few geocaches on the slopes of Mount Barral.

Pointe de la Gorgeat

Bruno a proposé une balade en Savoie juste au dessus de Chambéry, tout au bout de la Chartreuse. Un coin que je ne connais guère, alors va pour la découverte! Nous sommes quatre. Le ciel est assez couvert au départ, il se découvrira, laissant passer de chauds rayons de soleil, puis se recouvrira dans l’après midi, avec même quelques légères gouttes de pluie à notre retour. On a échappé à la météo pourrie annoncée quelques jours auparavant.
On a laissé les voitures à une centaine de mètres du tunnel du Pas de la Fosse, sur la route qui va de Chambéry au col du Granier. Quelques pas sur la route, puis une piste sur la droite. On se déshabille. On passe sous deux gigantesques poteaux électriques, puis c’est un petit sentier dans les buis, qui rejoint le large chemin du GR. Ça monte quand même pas mal. De temps à autre quelques belles trouées entre les arbres laissent apercevoir le panorama sur Chambéry, le lac du Bourget, Aix les Bains. Les lointains sont malheureusement assez voilés. Au bout de quelques deux heures de grimpette, on arrive à la Pointe de la Gorgeat. C’est une balade assez courue par l’autre versant depuis le col du Granier. On se rhabille au minimum avant de trouver un coin à l’écart pour pique niquer et trouver une geocache à proximité.On domine la vallée des Entremonts, toute verte de prairies et de forêts. Pour éviter de redescendre par le même chemin, Bruno nous trouve un sentier tranquille. A un moment on découvre un grand panneau métallique. «Danger de mort, zone de tir». On est dans, ou juste au bord, d’un champ de tir de l’armée. Pas de canonnade ou de mitraille. On l’a échappé belle! On rejoint une large piste qui descend en lacets, que l’on quitte pour traverser plus ou moins à flancs en vue de rejoindre notre itinéraire de montée. C’est une partie plus aventureuse, qui nécessite de traverser quelques lits de ruisseaux encaissés, de passer sur ou sous des troncs en travers du chemin, de s’orienter pour retrouver la trace perdue. Mais finalement on retrouve notre chemin. Au passage on cueille quelques brins de muguets repérés à l’aller. A quelques mètres de la route, il faut bien se rhabiller!


Bruno proposed a walk in Savoy just above Chambéry, at the end of the Chartreuse. A place that I hardly know, so go for the discovery! We are four. The sky is quite covered at first, it will clear up, letting pass of warm rays of sun, then will cover in the afternoon, with even a few drops of rain on our return. We escaped the rotten weather announced a few days ago.
The cars were left about a hundred yards from the Pas de la Fosse tunnel, on the road from Chambéry to the Granier pass. A few steps down the road, then a track on the right. We’re undressing. We pass under two gigantic electric poles, then it is a small path in the boxwood, which joins the broad GR trail. It goes up quite firmly. From time to time some beautiful holes between the trees let you see the panorama on Chambéry, the lake of Bourget, Aix les Bains. The distances are unfortunately rather veiled. After a couple of hours of climbing, one arrives at the Pointe de la Gorgeat. It is a walk quite popular by the other slope from the Granier pass. We get lightly dressed before finding a place away to picnic and find a geocache nearby. Above the valley of the Entremonts, all green meadows and forests. To avoid going down by the same path, Bruno finds us a quiet path. At one moment a large metallic panel is discovered. « Danger of death, shooting range ». One is in, or just on the edge, of an army shooting range. No cannonade or grape-shot. We had a narrow escape ! We reach a wide track which descends in laces, which one leaves to cross more or less flanks in order to join our itinerary of climb. It is a more adventurous part, which requires crossing a few beds of brooks, passing on or under trunks across the road, orienting to find the lost trace. But finally we find our way. A few strands of lily of the valley are picked up on the way. A few meters from the road, we have to get dressed!

Le Goutaroux

Je n’arrive pas à dormir, alors levé à 4h30, parti à 5h et garé dans le hameau de Trézanne à 6h. Il fait encore nuit, mais je sens que ça ne va pas durer. Je prend la direction du col de Papavet. En chemin la clarté se fait. Au col, je bascule sur le versant qui domine le village de Saint Michel les Portes. Le sentier monte en lacets réguliers dans la forêt. Au loin, à travers les branchages, je voit rougeoyer le ciel au dessus des sommets de l’Oisans. Vite. Je débouche enfin au dessus de la forêt, sur la crête herbeuse qui mène a l’Aubeyron. J’ai juste le temps de poser mon sac, de sortir l’appareil et la barrière est du Vercors, le Grand Veymont et le mont Aiguille s’illuminent d’un rose orangé. Trois minutes. Puis la lumière semble s’éteindre. J’ai eu de la chance, mon timing était le bon!
J’en profite pour atteindre ce petit sommet, puis je continue jusqu’au rocher du Goutaroux. Un chamois s’éloigne tranquillement à mon approche. Le sol est bien sec, le petit ressaut rocheux se passe sans problème. Mais je ne traîne pas, le vent se fait sentir. Demi tour et retour à Trézanne, puis à Grenoble en fin de matinée. Je ferai une petite sieste dans l’après midi.


I can’t sleep, then woke up at 4:30 am, left at 5 am and parked in the hamlet of Trézanne at 6 am. It’s still dark, but I feel it will not last. I head for the Papavet pass. Along the way, clarity is achieved. At the pass, I climb the slope that dominates the village of Saint Michel les Portes. The path goes up in regular laces in the forest. In the distance, through the branches, I see the sky glowing above the summits of the Oisans. Quick. At last I emerge above the forest, on the grassy ridge that leads to the Aubeyron. I just have time to put my bag down, take out the camera and the eastern barrier of the Vercors, the Great Veymont and Mount Aiguille are lit up with an orange pink. Three minutes. Then the light seems to go out. I was lucky, my timing was good!
I take this opportunity to reach this small summit, then I continue to the rock of Goutaroux. A chamois moved calmly away at my approach. The soil is very dry, the little rocky jump is climbed without problem. But I do not dawdle, the wind is felt. Half turn and return to Trézanne, then to Grenoble in the late morning. I’ll take a nap in the afternoon.

Château du Barry

Bernard et Francis des Marcheurs Nus du Val de Roanne me prennent à Die. On a rendez-vous à Vercheny, à une quinzaine de kilomètres avec Pascal et Clarisse, que je n’ai pas vus depuis l’été dernier à la Newt en Autriche. Surprise, ils sont accompagnés de deux allemands, Udo et Hans Peter qui lui aussi était à la Newt. Belles retrouvailles.

On part du hameau du Temple, de Vercheny le Haut. Sitôt la dernière maison dépassée, au premier virage de la piste, tout le monde se met en tenue. Une randonneuse passe. «Vous faites ce que vous voulez!» On la retrouvera un peu plus loin, puis au sommet, où Bernard ira discuter avec elle et lui expliquer les raisons de l’association, et elle nous rattrapera à la descente. C’est un dimanche, et il y a quelques autres promeneurs. On croisera une quinzaine de personnes, surtout des couples. Réponses polies à nos «Bonjour», arrêts pour nous laisser passer, pour discuter de la présences de tiques, tentative pour deux femmes avec un jeune garçon de ne pas éclater de rire.

Montée par des sentiers dans les pins jusqu’aux ruines du château du Barry. Il n’en reste plus grand chose, qu’un muret de pierre. Mais la vue sur la vallée de la Drôme, les sommets du Diois, le Vercors en arrière-fond, est splendide. Pour l’occasion Francis a monté une bouteille de Clairette.

La descente se fait par une large piste que l’on quitte ensuite pour un retour vers le village à travers les vignes et les arbres en fleurs.


Bernard and Francis of the Naked Walkers of the Val de Roanne take me at Die. We meet at Vercheny, about fifteen kilometers, with Pascal and Clarisse, whom I have not seen since last summer at Newt in Austria. Surprise, they are accompanied by two Germans, Udo and Hans Peter who also was at the Newt. Beautiful reunion.

We start from the hamlet of the Temple, at Vercheny le Haut. As soon as the last house is passed, at the first turn of the track, everyone is without clothes. A women hiker passes by. « You do what you want! » We shall find her a little farther on, and then at the summit, where Bernard will go and talk to her and explain the reasons for the association, and she will catch us on the descent. It’s a Sunday, and there are a few other strollers. We will meet about fifteen people, especially couples. Polite answers to our « Hello, » stops to let us pass, to discuss the tick presences, attempt for two women with a young boy not to burst out laughing.

Ascent by paths in the pines to the ruins of the castle of Barry. There is nothing left but a stone wall. But the view over the valley of the Drôme, the summits of the Diois, the Vercors in the background, is splendid. For the occasion Francis brought a bottle of Clairette.

The descent is done by a wide track which one then leaves for a return towards the village through the vines and the trees in blossom.