Ambel

Pour une sortie de l’association des Marcheurs Nus du Val de Roanne, j’ai proposé la montée depuis la vallée de Quint jusqu’au plateau d’Ambel, une balade que j’avais fait en randonnue solitaire en 2018 puis que j’ai refait ensuite, mais habillé, avec des amis en 2021. L’intérêt de cette rando est non seulement d’atteindre le plateau mais aussi de pouvoir admirer une curiosité géologique : le scialet des Quatre Gorges, dont l’accès est officiellement interdit, mais…

On est six, cinq hommes et une femme. Démarrage tranquille sur la large piste forestière des Juges, qui nous permet de nous échauffer et de nous trouver en tenue, malgré un temps couvert et les nuages bien bas. A une bifurcation on tourne sur un chemin plus étroit qui rétrécira encore un peu plus loin se transformant en sentier. Il monte, parfois raide, entre massifs de buis et forêt couverte de feuilles mortes jusqu’à rejoindre un autre chemin bien plus caillouteux celui ci. On est passé au dessus de la mer de nuages et on profite avec plaisir du soleil. Encore deux passages pentus et on débouche au pas d’Ambel qui permet un accès à cet immense plateau herbeux, un alpage en été.

Après le casse-croûte on descend dans le vallon pour trouver ce fameux scialet (Scialet est un terme dialectal désignant les gouffres et dépressions de surface dans les zones préalpines de l’Isère et de la Drôme, notamment dans le massif du Vercors.) Il est entouré de fils barbelés pour empêcher les troupeaux de tomber dedans, et aussi de panneaux d’interdiction, dégageant ainsi la responsabilité du département de la Drôme, propriétaire de l’ensemble du plateau. Mais la découverte de l’endroit vaut d’outrepasser l’injonction. C’est une cavité en forme de dôme dont le plafond est troué d’ouvertures laissant entrer la lumière et apercevoir le ciel. Le sol en éboulis laisse imaginer les chutes de pierres effondrées. L’endroit est surprenant.

Puis il nous faut remonter au pas d’Ambel pour entreprendre la descente par un chemin un peu plus directe qui nous mène au hameau des Juges. Là, à quelques mètres des maisons, il faut nous résoudre à se vêtir puis longer la route jusqu’aux voitures garées sur le bas côté. Une bonne balade de près de six heure trente de durée et 950 mètres de dénivelé !


For an outing organized by the Val de Roanne Naked Walkers association, I proposed the climb from the Quint valley to the Ambel plateau, a hike that I had done solo naked in 2018 and then done again, but clothed, with friends in 2021. The interest of this hike is not only to reach the plateau, but also to admire a geological curiosity: the scialet des Quatre Gorges, access to which is officially forbidden, but…
We’re six, five men and one woman. A leisurely start on the wide forest track of Les Juges, which allows us to warm up and get suited up, despite the overcast weather and low clouds. At a fork in the track, we turn onto a smaller path which narrows a little further and becomes a footpath. It climbs, sometimes steeply, between clumps of boxwood and forest covered with dead leaves, until it joins up with another path, this one much stonier. We’ve passed over the sea of clouds and are enjoying the sunshine. Two more steep passages and we reach the Pas d’Ambel, which gives us access to this immense grassy plateau, an alpine pasture in summer.
After a snack, we head down into the vallon to find this famous scialet (Scialet is a dialect term used to designate surface sinkholes and depressions in the pre-Alps of Isère and Drôme, particularly in the Vercors massif). It is surrounded by barbed wire to prevent herds from falling in, and also by prohibition signs, thus absolving the Drôme department, owner of the entire plateau, of any responsibility. But the discovery of the place is worth overriding the injunction. It’s a dome-shaped cavity with openings in the ceiling that let in light and a glimpse of the sky. The scree floor is a reminder of collapsed rocks. It’s a surprising place.
Then we have to climb back up to the pas d’Ambel to begin the descent along a slightly more direct path that takes us to the hamlet of Les Juges. Here, just a few meters from the houses, we have to get dressed and walk along the road to the cars parked on the side of the road. A good walk, lasting almost six and a half hours and 950 metres of ascent!

Valchevrière

Ce mercredi 18 septembre. Pour un document en préparation j’avais besoin d’une photo du site de Valchevrière. Un hameau dans le Vercors, brulé au cours de la seconde guerre mondiale à la suite de combats entre les troupes allemandes et des résistants. C’est devenu un site mémorial, laissé en l’état tel qu’il était alors. Deux moyen d’y accéder: par en haut avec une route à quelques centaines de mètres; par en bas depuis les gorges de la Bourne. Cinquante minutes de montée par un petit chemin de randonnée. J’ai choisi ce deuxième accès. Ne connaissant pas le coin je suis monté en short et tee shirt. Par moment le chemin est défoncé par des engins de débardage. Arrivé sur le site j’ai croisé quelques personnes venues par la route. Après la visite des ruines entourées de barrières et quelques photos des lieux, demi tour, je suis redescendu, mais là, nu jusqu’à proximité de la route.


This Wednesday, September 18. I needed a photo of the Valchevrière site for a document in preparation. A hamlet in the Vercors, burnt down during the Second World War as a result of fighting between German troops and resistance fighters. It has become a memorial site, left as it was then. There are two ways to get there: from above, via a road just a few hundred meters away; and from below, from the Bourne gorges. It’s a fifty-minute climb along a small hiking trail. I chose the latter. Not knowing the area, I went up in shorts and a tee shirt. At times, the path is battered by logging machines. When I got to the site, I met a few people who’d come by road. After visiting the ruins surrounded by fences and taking a few photos of the site, I turned around and headed back down, but this time naked, until I neared the road.

Serre Chomille

Depuis des années, chaque fois que j’empruntais cette route du col de Menée pour descendre dans le Diois, je regardais les crêtes de l’autre coté de la vallée, me disant qu’elles pouvaient être un bel objectif de balade. Pas de parcours tracé sur les cartes à part une piste forestière et un chemin, tous les deux à mi hauteur, parallèles mais sans rejoindre les sommets. Pourtant j’avais entendu dire que la rando était possible quoique hors sentier. C’est donc une sortie en mode exploration que j’ai proposé aux Marcheurs Nus du Val de Roanne pour ce début juin. Seul Christian a répondu. Habitant dans le coin, il a déjà parcouru les pistes forestières en vtt et exploré de nombreux chemins.

Le versant nord du col était dans le brouillard. Sur le petit parking au bord de la route (un endroit où j’ai dormi plusieurs fois lorsque j’avais mon camion) il fait 6° , le ciel est bien couvert et le vent souffle. Christian arrive tout de suite après moi. On est tous les deux en avance sur l’horaire prévu. En shorts, mais en chaudes polaires, il n’y a que la route à traverser pour entamer la balade. D’abord une large piste qui part en légère descente avant de remonter. On est presque assez échauffé pour quitter le bas. Puis un étroit sentier qui attaque droit dans la pente, un bon raidillon qui amène à une petite plateforme. On laisse sur la gauche le chemin par lequel on reviendra plus tard et on continue par ce cheminement qui s’étire à niveau, ou presque, longuement dans la forêt. Il est bien balisé, mais ne semble pas être très fréquenté. Quelques passages en dévers dans la terre glissante, un tronc d’arbre en travers du chemin…On avance à un bon rythme. On passe le col de Sambuc et on atteint le col du Rosier. Tout juste deux heures de marche. On quitte enfin le couvert de la forêt pour trouver du soleil. Vite la dernière couche rejoint les sacs. On s’élève par un chemin pierreux, puis droit dans la pente herbeuse jusqu’à une belle butte ouverte sur un panorama splendide : Tout le sud du Vercors : Glandasse, Tussac, Combeau. Pas de chemin ici, mais le parcours est évident, il suffit de suivre la ligne de crête. Enfin, ce qui peut sembler plat sur une carte ne l’est guère en réalité. Il faut sans cesse descendre en plongeant entre pentes herbeuses ou caillouteuses et bouts de forêts pour remonter de l’autre côté et atteindre la butte suivante. Les paysages se découvrent les uns après les autres : Vues sur les Sucettes de Bornes, le vallon de Combeau et ses Rochers, la montagne de Belle Motte. On ne s’ennuie pas et on avance à bonne allure. Un arrêt seulement pour manger dans un creux, un peu à l’abri du vent. Serre Chomille, puis Serre des Ramas et Tête du Sapet, Serre des Taillas jusqu’au Serre d’Aupillon. Là il nous faut descendre un peu au hasard dans la forêt, en gardant à l’esprit la ligne de crête, pour rejoindre le sentier du col de la Plainie. Il ne nous reste plus qu’à le suivre et à retrouver notre chemin du matin et rejoindre le parking. La route est vide, on peut même la traverser nus pour arriver aux voitures.


For years, every time I took this road from the Col de Menée down into the Diois, I’d look at the ridges on the other side of the valley, thinking they might make a nice target for a walk. There was no route marked on the maps, apart from a forest track and a path, both at mid-height, running parallel but not joining the summits. However, I’d heard it was possible to hike, albeit off-trail. So I suggested an exploratory outing to the Val de Roanne Naked Walkers at the beginning of June. Only Christian responded. Living in the area, he had already covered the forest trails on his mountain bike and explored numerous paths.
The north side of the pass was shrouded in fog. At the small roadside parking lot (a place where I slept several times when I had my truck) it was 6°C, overcast and windy. Christian arrives right after me. We’re both ahead of schedule. Wearing shorts but warm fleeces, there’s only the road to cross to start the walk. First a wide track that goes slightly downhill and then uphill. We’re almost warm enough to leave the bottom. Then a narrow path attacks the slope, a steep incline that leads to a small platform. We leave the path on the left, which we’ll come back to later, and continue along this path, which stretches out level, or almost level, for a long way through the forest. It’s well-marked, but doesn’t seem to be much used. A few overhanging sections in slippery earth, a tree trunk across the path… We make good progress. We pass the Col de Sambuc and reach the Col du Rosier. Just two hours of walking. We finally leave the forest cover to find some sunshine. The last layer quickly joins the bags. We climb up a stony path, then straight up the grassy slope to a beautiful butte opening onto a splendid panorama: the whole southern Vercors: Glandasse, Tussac, Combeau. There’s no path here, but the route is obvious: just follow the ridge line. What may look flat on a map is hardly so in reality. You have to keep descending, plunging between grassy or stony slopes and bits of forest to climb back up on the other side and reach the next butte. Landscape after landscape unfolds: views of the Sucettes de Bornes, the Combeau valley and its Rochers, the Belle Motte mountain. We’re not bored and we’re making good speed. We stop only to eat in a hollow, sheltered from the wind. Serre Chomille, then Serre des Ramas and Tête du Sapet, Serre des Taillas to Serre d’Aupillon. From here, we have to make our way down randomly through the forest, keeping the ridge line in mind, to reach the Col de la Plainie path. All we have to do is follow it back to our morning path and the parking lot. The road is empty, and we can even cross it naked to get to the cars.


Pas de l’Eyrard

Mardi, en fin de matinée JP m’appelle et me propose une balade au pas de l’Eyrard sur la bordure du Vercors, à quelques kilomètres seulement. Va pour ce Pas que je ne connais pas !

Treize heures quinze, on se gare au bout d’une petite route. Il y a déjà une voiture, zut ! qui ne tarde pas à partir, ouf ! On peut démarrer en toute tranquillité.

Le chemin est vite encombré de branches et d’orties. « On monte tout droit et on le retrouvera plus haut ! » Bon, on attaque dans la forêt en mode sanglier. Un peu trop à gauche en vérifiant sur le gps. Il faut descendre un ravin, traverser le ruisseau à sec et continuer jusqu’à tomber sur le chemin…qui grimpe aussi bien raide. Un dernier tronçon un peu au jugé et on arrive au pied de la cascade qui ne laisse couler en cette saison qu’un mince filet d’eau. Il faut maintenant trouver le passage dans la falaise. Depuis le bas de la paroi le cheminement paraît bien vertical. Heureusement un câble court le long de cette faille oblique. Mais quand même, sujets au vertige, s’abstenir ! JP passe en premier, je le suis du regard avant de m’engager à mon tour. Des marches ont été creusées dans la roche. Le câble à l’air en bon état et bien accroché. Finalement ça passe sans problème. On sort sur un ouvrage bétonné d’une prise d’eau, c’est surprenant.

Un agréable chemin en sous bois permet de suivre une large vire entre deux niveaux de falaises, puis on rejoint une piste forestière que l’on quitte immédiatement pour un petit sentier qui plonge dans la forêt et nous ramène à une voie en terre que l’on suit jusqu’au parking. Deux heures et demi seulement de balade mais une belle dépense d’énergie.


Late Tuesday morning, JP calls me and suggests a hike to the Pas de l’Eyrard on the edge of the Vercors, just a few kilometers away. Go for this Pas that I don’t know!
1.15pm, we park at the end of a small road. There’s already a car there – darn! – which soon leaves, phew! We can set off in complete peace of mind.
The path soon becomes cluttered with branches and nettles. « We’ll go straight up and find him higher up! Well, we attack the forest in wild boar mode. A little too far left on the GPS. We have to descend a ravine, cross the dry stream and keep going until we come to the path…which is also a steep climb. The last section is a bit of a guess, and we arrive at the foot of the waterfall, which at this time of year lets out only a thin trickle of water. Now it’s time to find the passage through the cliff. From the bottom of the wall, the path looks quite vertical. Fortunately, a cable runs along this oblique fault. But even so, if you’re afraid of heights, don’t! JP goes first, and I follow him with my eyes before taking my turn. Steps have been dug into the rock. The cable seems to be in good condition and well attached. In the end, it goes through without a hitch. We come out on a concrete water intake, which is surprising.

A pleasant path in the undergrowth follows a wide ledge between two levels of cliffs, then joins a forest track which we leave immediately for a small path which plunges into the forest and brings us back to a dirt track which we follow back to the parking lot. It’s only a two-and-a-half-hour walk, but it’s a good energy burn.

Rochers de Combeau

Premier week end de septembre, c’est la fin des vacances estivales ; lundi ce sera la rentrée scolaire ! J’ai donné rendez vous à 9h30 au col de Menée pour une rando soit vers la Tête de Praorzel en suivant les crêtes, balade faites cet hiver en raquettes, soit en direction du Serre de Beaupuy et du col de Côte Chèvre et un retour en boucle par un chemin que je ne connais pas mais qui est marqué sur les cartes.

Yves est déjà là après une nuit sur place dans son camion, Jean Paul et Patricia arrivent aussi de Grenoble, Loîc et Christian de Chatillon et Didier…en moto.

Le sentier commence raide. Au bout de quelques minutes, à la croix au dessus du tunnel, on est tous déjà nus. Dans la lumière matinale la vue s’étend loin sur les sommets de la barrière est du Vercors, le mont Aiguille, le Grand Veymont, la Moucherolles. Le chemin monte dans une végétation d’herbe jaunie lumineuse. Au col de la Lauzette, il faut se décider sur la direction : Va pour le Serre de Beaupuy qui se dresse devant nous, vite grimpé ! Du sommet on domine le vallon de Combeau. On croise un berger,…une bergère, sans se couvrir. On discute un peu, les moutons et donc les patous sont en dessous dans les pentes boisées. On entend leurs sonnailles mais on ne croise pas le troupeau ! Photo de groupe avant d’attaquer la descente sur le col de Côte Chèvre. Pique nique au col. On a encore du temps et on est si bien, pourquoi ne pas continuer jusqu’aux rochers de Combeau. Sentier en forêt puis le long de la crête de plus en plus étroite. On arrive au dessus des tours rocheuses emblématiques du site. Au bout, impossible d’aller plus loin, après c’est le vide de tous les côtés. Demi tour avec maintenant les monts Barral et Belle Motte en ligne de mire. On rejoint la forêt. A partir de là on se guide à l’aide du gps pour suivre le cheminement qui va nous ramener vers le col de Menée, en passant à proximité du parc des moutons, encore vide à cet heure là, gardé par deux patous qui s’approchent gentiment , ils ne sont pas encore au boulot ; puis un peu plus loin en dominant la route départementale. Habillement juste avant d’arriver au col, après sept heures de nudité. Le parking est rempli d’une dizaine de voitures de collection et de leurs passagers bruyants mais sympathiques qui nous offrent les parts de gâteaux qui leur restent.


The first weekend of September marks the end of the summer vacations, and Monday marks the start of the new school year! I’ve arranged to meet at 9:30 am at the Col de Menée for a hike either towards the Tête de Praorzel following the ridges, a walk we did this winter on snowshoes, or towards the Serre de Beaupuy and the Col de Côte Chèvre and a return loop along a path I don’t know but which is marked on the maps.

Yves is already here after spending the night in his truck, Jean Paul and Patricia are also arriving from Grenoble, Loîc and Christian from Chatillon and Didier…on his motorcycle.

The trail starts steeply. After a few minutes, at the cross above the tunnel, we’re all already naked. In the morning light, the view stretches far out over the summits of the eastern barrier of the Vercors, Mont Aiguille, Grand Veymont and Moucherolles. The path climbs through luminous, yellowing grass. At the Col de la Lauzette, it’s time to decide which direction to take: go for the Serre de Beaupuy, which rises up in front of us, and climb it quickly! From the summit, we overlook the Combeau valley. We come across a shepherd,…a shepherdess, without covering up. We chat a little, the sheep and therefore the patous are below us on the wooded slopes. We hear their bells, but we don’t come across the herd! Group photo before the descent to the Côte Chèvre pass. Picnic at the pass. We’ve still got time and we’re doing so well, why not continue to the Combeau rocks. Follow the path through the forest and then along the increasingly narrow ridge. We arrive above the site’s emblematic rock towers. At the end, it’s impossible to go any further, after which there’s emptiness on all sides. Half-turn, with Monts Barral and Belle Motte in your sights. We reach the forest. From here, we use the GPS to guide us along the path that will take us back to the Col de Menée, passing close to the sheep park, still empty at this time of day, guarded by two patous who approach us gently, they’re not at work yet; then a little further on, overlooking the main road. Dressing just before arriving at the pass, after seven hours of nudity. The parking lot is packed with a dozen classic cars and their noisy but friendly passengers, who offer us their remaining slices of cake.

Dent de Moirans

L’un des attraits du geocaching est de faire découvrir des endroits que l’on n’aurait pas idée de visiter sans cette incitation. C’est exactement le cas pour cette Dent de Moirans qui depuis quarante ans est visible depuis ma fenêtre, mais paraît bien anodine, sur un mamelon boisé au pied des falaises du Vercors. Je vais tout de même aller jeter un coup d’œil sur deux caches.

Depuis un parking au bout d’une petite route, le cheminement rejoint vite une très large piste qui a sans doute été élargie et aplanie récemment. Parcours sans charme sur lequel je reste habillé. Jusqu’à rejoindre un vieux chemin en forêt qui est nettement plus agréable. Là, je me déshabille. Comme je n’ai qu’un petit sac à dos sans poche extérieures, je garde mon short à la main, au cas où !

Détour par une table d’orientation, lieu d’une earth cache sur la géologie de la région. Je rejoins le chemin qui monte vers la Dent. Dans un virage, une randonneuse descend en face de moi. Je met juste mon short devant moi et salue. J’ai un sourire en réponse. J’arrive à la seconde geocache. La boite est vite trouvée, mais pas de logbook à l’intérieur, juste un sachet vide et quelques objets. Quelques centaines de mètres plus loin, j’arrive à la Dent. J’aperçois une personne assise me tournant le dos, observant le panorama. J’enfile le short et m’avance. Salutations. La personne me laisse la place sur l’étroit belvédère. La vue est superbe sur la vallée de l’Isère, malgré une brume de chaleur qui amoindri les lointains. Puis un trailer arrive tout essoufflé. Au bout de quelques minutes les deux repartent. Seul, je tente une photo autoportrait, mais nulle part pour accrocher vraiment mon appareil. Je repère une étroite sente et découvre plusieurs autres belvédères bien plus pratiques pour les photos…et bien plus isolés et tranquilles. La ligne de falaises qui s’étend depuis là porte le nom, bien évidemment séduisant pour moi, de Rocher de la Fesse. Je l’illustre en photo. Dans la descente je croise un vététiste qui monde. Le short tenu à la main devant moi encore et quelques mots : « Pas trop dur en vélo ? – Non, ça va, bonne rando ». Je bifurque ensuite par une vieille piste défoncée par le débardage, creusée d’ornière et de troncs en travers qui me ramène à quelques dizaine de mètres du parking. J’espère arriver à mon véhicule sans avoir à me changer, mais las ! Un grand bruit derrière moi et le vététiste déboule. J’enfile mon short. Sa voiture est là aussi. Arrêté, il s’excuse auprès de moi avec le sourire : « Je vous ai dérangé. On ne peut jamais être tranquille » Puis nous échangeons sur les différents parcours et les travaux forestiers qui les compliquent.


One of the attractions of geocaching is that it allows you to discover places that you wouldn’t have thought of visiting without this incentive. This is exactly the case for this Dent de Moirans which has been visible from my window for forty years, but seems quite insignificant, on a wooded hillside at the foot of the Vercors cliffs. I’m going to have a look at two caches anyway.

From a parking lot at the end of a small road, the path quickly joins a very wide track that has probably been widened and leveled recently. A path without charm on which I remain dressed. Until I reach an old path in the forest which is much more pleasant. There, I take off my clothes. As I only have a small backpack with no outside pocket, I keep my shorts in my hand, just in case!

Detour by an orientation table, place of an earth cache on the geology of the region. I join the path that goes up to the Dent. In a bend, a woman hiker comes down in front of me. I just put my shorts in front of me and wave. I have a smile in response. I arrive at the second geocache. The box is quickly found, but no logbook inside, just an empty bag and a few items. A few hundred meters further, I arrive at the Dent. I see a person sitting with his back to me, observing the panorama. I put on the shorts and walk forward. Greetings. The person leaves me the place on the narrow belvedere. The view is superb on the Isère valley, in spite of a heat haze which reduces the distance. Then a trailer arrives all out of breath. After a few minutes, both of them leave. Alone, I try a self-portrait, but nowhere to really hang my camera. I find a narrow path and discover several other viewpoints much more convenient for pictures…and much more isolated and quiet. The line of cliffs that stretches from there bears the name, obviously attractive to me, of Rocher de la Fesse. I illustrate it with a picture. On the way down I meet a mountain biker who is riding. The shorts held in the hand in front of me again and some words: « Not too hard on the bike? – No, I’m fine, have a good hike ». I fork then by an old track broken by the logging, dug of rut and of trunks across which brings me back to some ten meters of the carpark. I hope to get to my vehicle without having to change, but I’m out of luck! A big noise behind me and the mountain biker is riding. I put on my shorts. His car is there too. He stopped and apologized to me with a smile: « I disturbed you. One can never be quiet  » Then we exchange on the various paths and the forest works which complicate them.

Pas du Curé

Petite balade improvisée avec ma compagne : le temps est meilleur que prévu, autant en profiter. On se décide pour une boucle au départ d’Engins par le pas du Curé. Elle ne connaît pas et pour ma part je n’y suis pas retourné depuis une dizaine d ‘années. Après une petite distance sur la route, le départ du chemin est en cours de modification, une bonne marche pour l’atteindre et un terrain bien glissant. Il ne doit pas passer grand monde par là !

On s’éloigne des maisons du hameau et on arrive dans la gorge du pas du Curé. Je sais qu’il y a une geocache par là, mais la réception du gps est bien pauvre dans ce trou encaissé. Je cherche d’un côté, elle de l’autre…et c’est elle qui repère la boite, puis continue car elle marche plus lentement. A l’écart du chemin, je peux bien me déshabiller ! Puis finalement je reste comme ça pour continuer. Elle ne me fais pas de remarque, on est vraiment seuls tous les deux dans ce coin isolé un jour de semaine.

On rejoint une piste plus large que l’on quitte pour un étroit sentier qui s’étire au bas de falaises de roches blanchâtres décorées de trous, de fissures, presque de colonnades de pierre. On hésite entre deux chemins et on choisit le plus petit qui nous amène au bord du plateau de Saint Nizier. Une boucle imprévue mais qui nous permet de rallonger un peu la balade. On retrouve le chemin de descente par le pas de la Corne, équipé de vieilles rambardes de fer. En bas, en lisière de forêt et à proximité des maisons, je consens à regret à me rhabiller.


Small improvised walk with my companion: the weather is better than expected, so we might as well enjoy it. We decide for a loop at the beginning of Engins by the step of the Curé. She does not know and for my part I did not return there since about ten years. After a small distance on the road, the departure of the way is being modified, a good step to reach it and a quite slippery ground. It should not pass many people by there!

One moves away from the houses of the hamlet and one arrives in the gorge of the Pas du Curé. I know that there is a geocache by there, but the reception of the gps is very poor in this steep gorge. I look for a side, she for the other… and it is her who locates the box, then continues because she walks more slowly. Away from the path, I can undress well ! Then finally I stay like that to continue. She does not make me any remark, we are really alone both in this isolated corner on a day of week.

We join a wider track that we leave for a narrow path which stretches at the bottom of cliffs of whitish rocks decorated with holes, cracks, almost of stone colonnades. We hesitate between two ways and we choose the smallest which brings us to the edge of the plateau of Saint Nizier. An unforeseen loop but which allows us to lengthen a little the stroll. We find the way of descent by the step of the Horn, equipped with old iron railings. In the valley, in edge of forest and near the houses, I agree with regret to put on my clothes.

Tussac

J’ai rendez vous avec Bernard à Châtillon en Diois pour une balade en raquettes sur le Vercors. Venant de Grenoble je traverse le Trièves dans le brouillard, la température est de – 11°C. Au col de la Croix Haute elle n’est plus que de -6°C et au col de Grimone de -2°C. Quelle inversion de température. Mais en redescendant, elle retombe à -5°C. Le village de Châtillon, encore dans l’ombre est glacé. Mais le ciel est dégagé au dessus et le soleil brille sur les montagnes. Tout n’est donc peut être pas perdu !

On rejoint le départ de la piste forestière de Tussac, peu après le hameau de Benevise. Il y a quelques voitures sur le parking, mais personne en vue. On chausse les raquettes immédiatement, pour l’instant encore vêtus. Deux virages et on a déjà trop chaud. Arrêt pour commencer à enlever des couches. Deux randonneurs arrivent. « Vous risquez de voir des naturistes » avertit Bernard. « Pas de problème » »Je ne me baigne jamais en maillot » rajoute le second. Ils s’éloignent et on finit le déshabillage. On les suit de loin. On les retrouvera en haut à l’arrivée sur le plateau, puis au sommet, où l’on discutera un moment en observant un vautour, puis encore dans la descente. Sans gêne de part et d’autre mais sans arriver à les convertir ! On croise aussi deux autres randonneurs qui descendent, puis un troisième. On en croisera encore un lorsque nous descendrons. Lui en nous voyant ainsi si bien quittera son tee shirt mouillé de sueur. La montée sur la piste est régulière. Le décor des sommets environnants se dévoile dans les trouées d’arbres. L’air est parfaitement limpide même dans le lointain. Les rochers de Combeau juste en face, le Mont Barral puis le Jocou, et au loin la ligne des sommets du Dévoluy. La neige est encore dure et craque sous les raquettes. Arrivé sur le plateau de Tussac, on se pose devant un des chalets d’alpage pour le casse croûte. Même pas besoin de se rhabiller. Il fait si bon au soleil. On continue jusqu’au sommet d’une petite butte qui domine le cirque d’Archiane et ses falaises. Quel spectacle. Les deux randonneurs nous ont rejoint là sur ce belvédère et l’on entame la descente ensemble avant de les distancer.

Quelle journée magnifique et quel plaisir de profiter ainsi de la nudité, de la neige et du soleil !De profiter aussi de cette tolérance et de ce respect mutuel.


I have an appointment with Bernard in Châtillon en Diois for a snowshoeing trip in the Vercors. Coming from Grenoble I cross the Trièves in the fog, the temperature is -11°C. At the Croix Haute pass it is only -6°C and at the Grimone pass -2°C. What a temperature inversion. But on the way down, it drops to -5°C. The village of Châtillon, still in the shadow, is freezing. But the sky is clear above and the sun shines on the mountains. All is thus perhaps not lost!

We join the departure of the forest track of Tussac, shortly after the hamlet of Benevise. There are some cars on the parking, but nobody in sight. We put on snowshoes immediately, for the moment still dressed. Two curves and we are already too hot. Stop to begin to remove layers. Two hikers arrive. « You may see some naturists » warns Bernard. « No problem » « I never bathe in swimsuit » adds the second. They move away and we finish the undressing. We follow them from far. We will find them at the top at the arrival on the plateau, then at the top, where we will discuss one moment by observing a vulture, then still in the descent. Without embarrassment on both sides but without managing to convert them! We also cross two other hikers who go down, then a third. We shall cross again one when we go down. He by seeing us so well will leave his tee shirt wet of sweat. The rise on the track is regular. The scenery of the surrounding summits reveals itself in the holes of trees. The air is perfectly clear even in the distance. The rocks of Combeau just in front, the Mont Barral then the Jocou, and in the distance the line of the Dévoluy summits. The snow is still hard and crackles under the snowshoes. Arrived on the plateau of Tussac, we settle in front of one of the chalets of mountain pasture for the snack. Even not need to get dressed. It is so good in the sun. We continue until the top of a small hillock which dominates the cirque of Archiane and its cliffs. What a spectacle. The two hikers joined us there on this belvedere and we begin the descent together before distancing them. What a magnificent day and what a pleasure to enjoy the nudity, the snow and the sun!

To enjoy also this tolerance and mutual respect.

Col de Côte Chèvre

Octobre 2006. Un après midi, en rentrant de Die vers Grenoble par la route du col de Menée, je décide de faire un arrêt. Un chemin démarre tout à coté. J’ai une paire de chaussures de marche dans le coffre. Allez! Je n’ai qu’un tout petit sac avec mes papiers, le téléphone et l’appareil photo. Je n’avais vraiment pas prévu de balade.
Le chemin monte entre des murs de buis puis en forêt. Il reste des traces d’habitations anciennes, les ruines d’une maison, une grange perdue dans les bois. Le cheminement continue par une montée tout droit en clairière jusqu’au col de Côte Chèvre. J’en connaissais l’autre versant, depuis le vallon de Combeau. Je fais demi-tour.
En passant près de la grange, je m’arrête et jette un coup d’œil à l’intérieur. Surprenant : Il y a là une ancienne machine à vapeur, couverte de poussière.


October 2006. One afternoon, returning from Die to Grenoble by the road to the col de Menée, I decide to make a stop. A path starts nearby. I have a pair of walking shoes in the trunk. Come on! I have only a small bag with my papers, the phone and the camera. I really did not plan a ride.
The path climbs between the walls of boxwood and then in the forest. There are traces of ancient dwellings, the ruins of a house, a barn lost in the woods. The trail continues on a steep ascent to the Col de Côte Chèvre. I know the other side of it, from the valley of Combeau. I turn around.
As I pass by the barn, I stop and look inside. Surprising: There is an old steam engine, covered with dust.


J’y suis retourné en avril 2019 lors d’un aller retour depuis la route de Menée avec Bruno, Guillaume et Marie dans des conditions presque hivernales avec des flocons de neige. Puis avec l’association des Marcheurs Nus du Val de Roanne en mars 2020 lors d’une expertise du balisage du sentier PR en boucle depuis les Nonnières par le col de Côte Chèvre et le vallon de Combeau. Chaque fois je me suis arrêté pour vérifier si l’alambic était toujours là!


I went back there in April 2019 on a return trip from the Menée road with Bruno, Guillaume and Marie in almost wintery conditions with snowflakes. Then with the association of the Naked Walkers of the Val de Roanne in March 2020 during an expertise of the marking of the PR trail in loop from Les Nonnières by the pass of Côte Chèvre and the valley of Combeau. Each time I stopped to check if the still was still there!

Archiane

8h45. Je retrouve Pascal, Frédérique et Daniel à Archiane sur le parking au bout de la route. On traverse les quelques maisons du hameau pour trouver le chemin qui très vite se met à monter… à monter raide. On est encore plutôt à l’ombre mais on se met vite à transpirer. Les vêtements tombent rapidement. Quelques pauses, comme celle auprès d’un bel arbre creux, permettent de souffler. Les massifs de buis, pas encore touchés par l’invasion des pyrales, bordent le cheminement. On s’élève jusqu’à toucher le pied de la falaise que l’on contourne pour arriver sur un long pierrier qui se grimpe en lacets. Enfin on débouche sur le plateau après deux bonnes heures et demi de montée. Au loin se dresse le sommet du Mont Aiguille couvert d’un panache de nuage. On quitte le GR pour suivre une sente marquée de cairns, que l’on perd, puis retrouvera un peu plus tard. Heureusement on est bien équipés en GPS pour maintenir notre orientation. On se faufile entre buttes et vallons en coupant dans les pentes entre les blocs rocheux des lapiaz et les lambeaux de prairies. Pause bienvenue au soleil pour le casse-croûte. On ferait volontiers la sieste, mais les jours sont courts en cette saison et la route est encore longue. On passe à proximité de la bergerie du Jardin du Roi et on continue jusqu’à Tussac par une piste bien marquée. En chemin, on croise un homme. Pas le temps ni l’envie de se rhabiller. A Tussac, trois randonneurs arrivent sur le côté, se dirigeant vers la piste que l’on va devoir prendre pour descendre. On les laissent passer et prendre de l’avance. En attendant, on se régale du paysage. En face de nous les rochers De Combeau dominent le hameau des Nonnières, plus loin, les sommet du Barral et du Jocou et en arrière plan les crêtes du Dévoluy. On suit la piste qui descend vers le hameau de Benevise, mais dans un lacet on coupe par un sentier qui nous évitera de traverser le village. Là dans la forêt on marche presque sur toutes sortes de champignons. Frédérique et Daniel en connaissent quelques uns. On fait une récolte de Safranés et Sanguins et de Pieds de Moutons. Enfin on retrouve le GR qui nous ramène tranquillement à Archiane . Il faut se résoudre à se rhabiller en arrivant à la route. Il est 17h20 passé, la lumière commence à baisser. Il était temps d’arriver après huit heures trente de balade dont huit heures nu, 22km parcourus et quelques mille six cent mètres de dénivelé cumulé.


8h45. I meet Pascal, Frédérique and Daniel at Archiane in the car park at the end of the road. We cross the few houses of the hamlet to find the path which very quickly starts to climb… to climb steep. We’re still in the shade but we start sweating quickly. Clothes fall off quickly. A few breaks, such as one near a beautiful hollow tree, allow you to breathe. The boxwood beds, not yet affected by the invasion of the codling moth, line the path. We rise to touch the foot of the cliff that we go around to arrive on a long rocky outcrop that climbs in laces. Finally we reach the plateau after a good two and a half hours of climbing. In the distance stands the summit of Mont Aiguille covered with a plume of cloud. We leave the GR to follow a path marked by cairns, which we lose, then will find again a little later. Fortunately, we are well equipped with GPS to maintain our orientation. We sneak between hills and valleys cutting down the slopes between the boulders of the lapiaz and the shreds of grasslands. Welcome break in the sun for a snack. We would be happy to take a nap, but the days are short in this season and the road is still long. We pass near the Jardin du Roi sheepfold and continue to Tussac by a well marked track. On the way, we meet a man. No time or desire to get dressed. In Tussac, three hikers arrive on the side, heading towards the trail that we will have to take to get down. We let them pass and get a head start. In the meantime, we’re enjoying the scenery. In front of us the rocks of Combeau dominate the hamlet of Les Nonnières, further on, the peaks of Barral and Jocou and in the background the crests of Dévoluy. We follow the track that goes down to the hamlet of Benevise, but in a winding road we cut through a path that will prevent us from crossing the village. There in the forest we walk on almost all kinds of mushrooms. Frédérique and Daniel know some of them. We harvest Safranés and Sanguins and Mouton Feet. Finally we find the GR which brings us back to Archiane. We have to get dressed again when we get to the road. It’s after 5:20, the light starts to fade. It was time to arrive after eight and a half hours of walking, including eight hours bare, 22km covered and some sixteen hundred meters of cumulative altitude difference.