J’ai un lundi de libre, mais comme j’ai déjà marché la veille avec des amis, je me contenterais bien d’une petite balade. Justement, il y a deux geocaches que je m’étais promis de visiter dans le coin. Direction le col du Coq.Il y a cinq ou six voitures sur le parking. J’espérais être seul, c’est raté. Je pars en short et tee shirt sur la piste qui mène au habert de Pravouta, mais la quitte assez vite pour monter droit dans dans la pente. Je me déshabille aussitôt. La montée n’est pas trés longue, mais bien raide entre pente herbeuse et sapins. J’atteins le sommet de Pravouta. Il n’y a personne, mais je vois tout un groupe qui descend du Roc d’Arguile, mon prochain objectif. Je cherche la première cache dans les environs. Tout occupé, je n’ai pas vu approché un randonneur qui monte et passe en me saluant. Je rejoins ensuite le Roc d’Arguile. Je suis juste en face de la Dent de Crolles, avec vue plongeante sur le col des Ayes. Deuxième cache, puis casse croûte adossé aux rochers. Ensuite, je traîne dans le coin, jouant sur les rochers, histoire de profiter du soleil et de la nudité, histoire de retarder le moment de redescendre. Au final 3heures et demi de nudité en cette mi-novembre, c’est toujours appréciable. Et ce soir, il y a une séance de piscine naturiste au programme pour me délasser les muscles!
I have a Monday off, but since I already walked the previous day with some friends, I’d settle for a little stroll. There are two geocaches that I promised myself to visit in the area. There are five or six cars on the parking lot. I was hoping to be alone, but I missed it. I start in shorts and tee shirt on the track that leads to the habert of Pravouta, but leave it quickly enough to go straight up the slope. I undress immediately. The ascent is not very long, but very steep between grassy slopes and fir trees. I reach the top of Pravouta. There is nobody there, but I see a whole group coming down from the Roc d’Arguile, my next objective. I look for the first cache in the surroundings. All busy, I did not see a hiker approaching who goes up and passes by greeting me. Then I reach the Roc d’Arguile. I’m just in front of the Dent de Crolles, with a bird’s eye view on the Col des Ayes. Second cache, then snack leaning against the rocks. Then, I hang around, playing on the rocks, just to enjoy the sun and the nudity, just to delay the time to go down. In the end 3 hours and a half of nudity in this mid-November, it is always enjoyable. And this evening, there is a naturist swimming pool session on the program to relax my muscles!
Voilà bien longtemps que je rêvais d’une randonnue au Taillefer. J’en avais entendu parler comme d’une rando difficile, limite dangereuse. Alors seul et nu! Puis, il y a deux ou trois ans, deux sorties, habillé, avec des amis et en week end, m’avaient rassuré, mais convaincu qu’il fallait éviter les jours d’affluence. Ce lundi, la météo est plutôt bonne, même s’il a fortement plu durant la nuit. Le ciel est encombré de nuages, mais j’espère passer au dessus de la couche. En arrivant au départ de la balade, il y a une voiture au bord de la route. Un couple, chaudement vêtu se prépare à partir, équipé de matériel de pêche. Ils vont au lac de Brouffier. Je démarre derrière eux, avec juste un short et un tee shirt. J’essaie de les rattraper et manque exploser dans le sentier tout droit et raide de la combe de l’Oursière. En fait, ils auront pris un autre chemin, plus doux. La combe est encore dans l’ombre, avec quelques restes de brume. Au bout d’un quart d’heure, je quitte le short, le tee shirt suivra rapidement, dès le passage au soleil au sortir de la forêt. Ensuite le sentier grimpe dans l’alpage, dominant au passage la station de l’Alpe du Grand Serre. Je laisse de côté, le sentier qui mène au lac de Brouffier, pour suivre celui qui fait un long tour en arc de cercle et se dirige vers la parois sombre de la montagne. Je laisse passer un coureur de trail en m’asseyant un peu en dehors du sentier, puis le suit à une allure bien plus cool. Le sentier quitte l’alpage pour se glisser entre les rochers jusqu’au Pas de la Mine. De là, il grimpe jusqu’à la croix du Sergent Pinelli, accrochée au dessus de la falaise. La partie suivante, le long de la crête de Brouffier, est la plus aérienne, mais heureusement le rocher a été séché par le vent. Je rejoint le Petit Taillefer reconnaissable à sa roche rouge. En descendant vers le col du Grand Van, je suis surpris par le courant d’air frais qui souffle à cet endroit là. Le sentier monte en lacets dans la roche noire. L’environnement est totalement minéral. Encore quelques longueurs sur l’arête et voici le sommet tout plat et caillouteux. Et je suis tout seul avec Saint Eloi! J’en profite pour trouver une geocache, manger un morceau et admirer le paysage. Les conditions de luminosité sont favorable et j’ai un 360° sur les Alpes avec le Mont Blanc, les Rousses, le plateau d’Emparis, les Aiguilles d’Arves, la Meije, les sommets des Ecrins et du Valgaudemar, le plateau de Bure dans le Dévoluy, l’Obiou et le Ferrand, au fond dans le lointain, le Mont Ventoux, le Vercors et derrière la montagne ardéchoise, la Chartreuse, le massif de Belledonne avec Chamrousse juste en face. Pour revenir, je choisi de suivre la combe au pied de la crête de Brouffier. Le sentier disparaît finalement dans la rocaille. Je ne sais pas exactement si j’ai choisi le bon parcours, mais je finis par arriver au dessus du lac de l’Emay. La descente est assez raide entre pierriers et barres rocheuses, mais ça passe! Je rejoins le pas de la Mine de Fer, puis trouve un chemin qui descend directement sur le lac de Brouffier. Les pêcheurs sont partis, j’ai les rives du lac pour moi. Par moment de légers banc de nuages montent jusqu’à là et se dissipent. Finalement je me décide quand même à rentrer. J’arrive à la route, la voiture est à proximité, mais les pêcheurs sont là dans leur véhicule et je dois me résoudre à enfiler mon short pour cette dizaine de derniers mètres. Cela a quand même été 7 heures de nudité!
For a long time I’ve dreamed of a naked hike to the Taillefer’s. I’d heard it described as a difficult, borderline dangerous hike. Then alone and naked! Then, two or three years ago, two outings, fully dressed, with friends and during the weekend, had reassured me, but convinced me that I should avoid the busy days. This Monday, the weather is rather good, even if it rained heavily during the night. The sky is cluttered with clouds, but I’m hoping to get over it. When I get to the start of the ride, there’s a car on the side of the road. A couple, warmly dressed, is getting ready to leave, equipped with fishing gear. They go to Brouffier Lake. I start behind them, wearing just shorts and a tee shirt. I try to catch up with them and miss exploding in the straight and steep path of the combe de l’Oursière. In fact, they will have taken a different, gentler path. The coomb is still in shadow, with some remnants of mist. After a quarter of an hour, I leave the shorts, the tee shirt will quickly follow, as soon as the sun comes out of the forest. Then the path climbs in the mountain pasture, dominating the Alpe du Grand Serre station. I leave aside the path leading to the Brouffier lake, to follow the one that makes a long arched turn and goes towards the dark wall of the mountain. I let a trail runner pass by, sitting a little off the trail, then follow him at a much cooler pace. The path goes from the alpine pasture to slip between the rocks to the Pas de la Mine. From there, it climbs up to the Sergeant Pinelli’s cross, hanging above the cliff. The next part, along the Brouffier ridge, is the most aerial, but fortunately the rock has been dried by the wind. I join Petit Taillefer, recognizable by his red rock. Going down towards the Grand Van pass, I am surprised by the fresh air stream blowing there. The path winds its way up through the black rock. The environment is totally mineral. A few more pitches on the ridge and here is the summit, all flat and stony. And I’m all alone with Saint Eloi! I take the opportunity to find a geocache, have a bite to eat and admire the landscape. The light conditions are favorable and I have a 360° on the Alps with the Mont Blanc, the Rousses, the Emparis plateau, the Aiguilles d’Arves, the Meije, the summits of the Ecrins and Valgaudemar, the Bure plateau in the Dévoluy, the Obiou and Ferrand, in the distance, the Mont Ventoux, the Vercors and behind the Ardèche mountain, the Chartreuse, the Belledonne massif with Chamrousse just in front. To come back, I choose to follow the valley at the foot of the Brouffier ridge. The path finally disappears in the rock. I don’t know exactly if I chose the right route, but I end up arriving above the Emay lake. The descent is quite steep between scree and rocky bars, but it’s ok! I reach the pas de la Mine de Fer, then find a path that goes directly down to the Lac de Brouffier. The fishermen are gone, I have the shores of the lake for me. At times, light cloudbanks of clouds rise up to there and dissipate. Finally I decide to go back anyway. I get to the road, the car is nearby, but the fishermen are there in their vehicle and I have to resolve to put on my shorts for the last ten meters. It has been 7 hours of nudity!
Pour moi, l’un des attraits du geocaching, c’est de me permettre la découverte de coin hors des sentiers battus, de ces endroits que je n’aurais vraisemblablement pas eut l’idée de parcourir sans cette incitation à trouver une cache. Ainsi ce lac de Praver, petit point sur une carte dans les environs de Chamrousse. J’en profite d’abord pour trouver une première cache au lac Luitel, mais habillé dans ce lieu fréquenté et bordé d’une route. Je rallie ensuite à pied le hameau de la Croix et prends un chemin partant dans la forêt et rejoignant une route forestière. Je mise sur le fait qu’elle doit être interdite à la circulation et me déshabille. D’après la carte, il me faut quitter celle ci par un chemin sur la droite. Je m’engage dans un premier chemin qui me ramène au hameau. Demi tour et retour sur la route forestière. Un kilomètre plus loin, un autre chemin. En fait plutôt une large piste qui descend en virages. Ensuite, le parcours devient plus aléatoire, avec un chemin qui disparaît parfois, devient une simple trace ou se transforme en lit de ruisseau. Heureusement, le gps donne une indication de la direction à suivre. Une bonne descente se termine dans des monticules de branchages séchés laissés là après des coupes de bois. Le lac est juste là derrière, mais je ne le vois pas encore, et pars à la recherche de la cache. De là, je domine le lac que j’aperçois entre les arbres. J’entreprends d’en faire le tour. Au centre d’une prairie d’herbes hautes, l’eau renvoie en miroir la végétation alentours, mais dès que je tente de m’approcher, de sortir du bois, mes pieds s’enfoncent dans l’eau. En fait la prairie est un marécage humide qui protège le petit lac central. Et tout autour la forêt comme un écrin. C’est un endroit qui vaut vraiment le coup d’être découvert en randonnue, mais qui, je l’espère, restera encore longtemps sauvage et secret.
For me, one of the attractions of geocaching is that it allows me to discover corners off the well-travelled paths, places that I probably would not have had the idea of exploring without the incentive to find a cache. Thus this lake of Praver, a small dot on a map in the vicinity of Chamrousse. I first take the opportunity to find a first cache at Lake Luitel, but dressed in this busy place and bordered by a road. I then walk to the hamlet of La Croix and take a path going into the forest and joining a forest road. I count on the fact that it must be closed to traffic and I undress. According to the map, I have to leave it by a path on the right. I take the first path that leads me back to the hamlet. Half turn and return to the forest road. A kilometer further on, another path. In fact rather a wide track that goes down in curves. Then the route becomes more random, with a path that sometimes disappears, becomes a simple trace or turns into a stream bed. Fortunately, the gps gives an indication of the direction to follow. A good descent ends in mounds of dried branches left there after logging. The lake is just behind, but I don’t see it yet, and go looking for the cache. From there, I dominate the lake that I see between the trees. I begin to walk around it. In the middle of a tall grass meadow, the water mirrors the surrounding vegetation, but as soon as I try to get closer, to get out of the woods, my feet sink into the water. In fact the meadow is a wet swamp that protects the small central lake. And all around the forest like a jewel case. It’s a place that is really worth discovering on a naked hike, but which I hope will remain wild and secret for a long time to come.
Un samedi matin d’août, nous nous retrouvons à trois sur le parking de Valcenestre: Philippe, Franck et moi même. De toute façon, la route ne va plus loin. Nous attaquons à pieds par une large piste, d’abord habillés, le temps de s’échauffer et de doubler deux randonneurs partis devant nous. Une barrière, puis un tout petit chemin dans un virage. Nous sommes vite nus. Nous enfilons brièvement nos shorts pour croiser un groupe arrêté au bord du chemin. Le sentier suit le fond d’une vallée, vire et se met à grimper. Le soleil émerge soudain derrière la barrière des sommets environnants. La température monte aussitôt. Le sentier s’étire à mi-pente. On distingue au loin devant nous les silhouettes de randonneurs qui nous précèdent. Au fond de la vallée, un mur noir, c’est le col de la Muzelle, notre premier objectif. Petit à petit, on s’en rapproche et on distingue mieux le sentier qui l’escalade en une succession de virages serrés. Au passage nous avons doublé le premier couple de marcheurs, plus lourdement chargé, qui n’a fait aucun commentaire sur notre tenue. Dans la partie la plus raide, heureusement , le chemin a été refait récemment par le parc des Écrins, et l’ascension du col est moins terrible que la vue de loin ne le faisait craindre. On s’élève, virage après virage, dans un éboulis de roche schisteuse noire et brillante. Devant nous, les autres randonneurs ont atteint le col et entame la redescente. On se croise en échangeant quelques mots. Enfin, le col. Un petit vent frais nous accueille, bienvenu après l’effort. Sur l’autre versant, la vue porte sur le lac, à quelques cinq cent mètres de dénivelé en contrebas, puis en fond, la station des Deux Alpes et le massif des Rousses. Nous n’avons mis que trois heures pour arriver ici, il est encore tôt et nous décidons de continuer jusqu’au lac. La descente se fait dans un pierrier minéral, entrecoupé de passages de névés, au pied de cascades ruisselantes sur les rochers. Nous arrivons au lac. Le refuge, sur la rive opposée à l’air bien occupé, des groupes sont assis un peu partout au bord de l’eau. Nous nous dirigeons vers une zone isolée et nous étendons dans l’herbe pour le pique nique. Non sans avoir fait (presque tous) trempette dans une eau tout de même assez fraiche. Mais c’est si tentant. Un pêcheur qui longe la rive s’arrête pour discuter quelques minutes. C’est presque le paradis. Mais il va falloir le quitter pour remonter au col et redescendre vers Valcenestre. De ce coté là, le col également ressemble à un mur. Il y a surtout la chaleur du début d’après midi et le soleil qui tape fort. La montée se fait longue. C’est presque l’enfer! On croise encore quelques randonneurs qui eux descendent. Enfin, le col est atteint. Il ne nous reste plus que de la descente, mais encore pas mal de distance. Au bas du pierrier, alors qu’on est assis dans l’herbe pour un moment de repos, un groupe de grimpeurs, lourdement chargés de cordes, piolets et casque, nous croise, attaquant la montée. Plus bas, ce seront encore un couple, puis deux femmes. Tous montent pour passer la nuit au refuge ou bivouaquer près du lac. Tous ceux que l’on aura croisé aujourd’hui n’auront guère fait de commentaire sur notre nudité (même si les discussions au coin du feu au refuge risquent d’aller bon train…). En montagne, la tolérance est plutôt de règle, c’est encore un espace de liberté que chacun apprécie…au prix de son effort. Un dernier arrêt pour laisser à Franck le temps de se reposer quelque peu, et la randonnée se termine en pente douce en rejoignant Valcenestre, après quelques dix heures de balade et mille huit cent mètres de dénivelé.
A Saturday morning in August, three of us meet in the Valcenestre car park: Philippe, Franck and myself. In any case, the road doesn’t go any further. We attack on foot by a wide track, first dressed, the time to warm up and pass two hikers who started in front of us. A fence, then a very small path in a bend. We are quickly naked. We briefly put on our shorts to meet a group stopped on the side of the path. The path follows the bottom of a valley, turns and starts to climb. The sun suddenly emerges behind the barrier of the surrounding peaks. The temperature rises immediately. The trail stretches halfway up the slope. In the distance in front of us we can see the silhouettes of hikers who are ahead of us. At the bottom of the valley, a black wall is the Col de la Muzelle, our first objective. Gradually, we get closer to it and we can better distinguish the path that climbs it in a succession of sharp bends. On the way we passed the first couple of walkers, more heavily loaded, who made no comment on our outfit. In the steepest part, fortunately, the path was recently redone by the Parc des Écrins, and the ascent of the pass is less terrible than the view from afar made us fear. One rises, turn after turn, in a scree of black and shiny schist rock. In front of us, the other hikers have reached the pass and begin the descent. We cross each other while exchanging a few words. Finally, the pass. A small fresh wind welcomes us, welcome after the effort. On the other side, the view is on the lake, some five hundred meters of difference in height below, then at the background, the resort of Les Deux Alpes and the massif des Rousses. It only took us three hours to get here, it’s still early and we decide to continue to the lake. The descent is in a mineral scree, interspersed with snow passages, at the foot of waterfalls running down the rocks. We arrive at the lake. The refuge, on the opposite shore looks busy, groups are sitting all over the water. We head to a secluded area and lay down in the grass for a picnic. Not without having (almost all of them) dipped in water that is still quite cool. But it’s so tempting. A fisherman walking along the shore stops to chat for a few minutes. It’s almost paradise. But we will have to leave it to go back up to the pass and go down to Valcenestre. On this side, the pass also looks like a wall. There is especially the heat of the beginning of the afternoon and the sun which strikes hard. The ascent is long. It’s almost hell! We still meet some hikers who come down. Finally, the pass is reached. We only have some descent left, but still a lot of distance. At the bottom of the scree, while we are sitting in the grass for a moment of rest, a group of climbers, heavily loaded with ropes, ice axes and helmets, crosses us, attacking the climb. Further down, it will be another couple, then two women. All of them go up to spend the night at the refuge or bivouac near the lake. All those we meet today will have hardly made any comment on our nudity (even if the discussions by the fireside at the hut may go well…). In the mountains, tolerance is rather the rule, it is still a space of freedom that everyone appreciates… at the price of his effort. A last stop to give Franck time to rest a little, and the hike ends on a gentle slope by reaching Valcenestre, after some ten hours of walking and one thousand eight hundred meters of elevation gain.
En lisant les comptes-rendus de Philippe sur ses randonnues le long des voies du petit train de La Mure, j’ai réalisé que ce parcours tout proche ne m’avait même pas effleuré l’esprit. Et pourtant, quel beau coin! Depuis la fin du mois d’octobre, un gros effondrement de rochers bloque la voie de cette ligne de train touristique et empêche toute circulation ferroviaire. Sur la carte, je repère un sentier qui doit rejoindre la voie depuis le hameau des Loriats du village de Monteynard. Il fait un froid glacial avec un vent violent. J’ai trois couches de polaires; c’est mal parti pour une randonnue. Lorsque j’ai passé le petit col et me retrouve sur le versant dominant le Drac, je suis immédiatement à l’abri du vent. Ça va déjà tout de suite mieux, même si le sol est encore tout givré. Je descends et me réchauffe en marchant. J’arrive au soleil. Là, c’est encore mieux et je peux enfin me déshabiller. Me voilà sur la voie. D’un coté, l’entrée d’un tunnel. Je commence à m’aventurer dedans, mais ma lampe frontale faiblit. J’ai pris des piles de rechange…mais ce n’est pas le bon modèle. Je me résous à faire demi tour et à partir de l’autre coté. Je passe devant une ancienne maison (gare?) en ruine et continue jusqu’au prochain tunnel, barré celui là. D’après la carte, il me semble que c’est au bout de ce tunnel là qu’a eut lieu l’effondrement. Je reste donc sur ce tronçon de voie qui n’est sans doute pas le plus beau de la ligne, puis je remonte dans la foret et me rhabille en rejoignant le col et le vent.
Reading Philippe’s reports of his hikes along the tracks of the little train of La Mure, I realized that this nearby route had not even crossed my mind. And yet, what a beautiful place! Since the end of October, a large rock collapse has been blocking the track of this tourist train line and preventing any train traffic. On the map, I spot a path that should join the track from the hamlet of Les Loriats in the village of Monteynard. It is freezing cold with a strong wind. I have three layers of polar fleece; it’s not a good place for a hike. When I pass the small pass and find myself on the slope overlooking the Drac, I am immediately sheltered from the wind. I’m already feeling better right away, even though the ground is still all icy. I went down and warmed up by walking. I reach the sun. Now it’s even better and I can finally get undressed. Now I’m on the track. On one side, the entrance to a tunnel. I start to venture inside, but my headlamp is weakening. I took spare batteries…but it’s not the right model. I resolve to turn around and go to the other side. I pass in front of an old house (station?) in ruins and continue to the next tunnel, blocked this one. According to the map, it seems to me that it is at the end of this tunnel where the collapse took place. So I stay on this section of track which is probably not the most beautiful of the line, then I go back up in the forest and get dressed when I reach the pass and the wind.
Franck avait proposé par internet une sortie en kayak sur le lac du Bourget. A l’heure dite, nous nous retrouvons dans le petit port de Chatillon, à l’extrémité du lac. Le temps est plutôt maussade, avec un ciel bas, des nuages qui enveloppent le haut des montagnes alentours, une sorte de brume dans les lointains. Qu’importe, nous mettons à l’eau les deux kayaks. Dès que hors de vue du port, je quitte le maillot de bain mais garde encore quelque temps mon tee shirt, jusqu’à être suffisamment réchauffé pour l’enlever enfin. On passe à l’écart de quelques embarcations de pêcheurs chaudement habillés. Nous laissons l’entrée du canal de Savières, longeons la côte du village Conjux, nous arrêtons un moment sur une petite plage, histoire de se dégourdir les jambes et en profiter pour visiter la grotte de Lamartine. Le soleil fait une timide apparition lorsque nous arrivons au pied des murs de l’abbaye d’Hautecombe. De là, nous traversons le lac en diagonale pour rejoindre la rive opposée vers la falaise de la Pierre du Quart. Arrêt casse croûte sur une plage de galet, protégée par une haie d’arbre des voie ferrée et route toutes proches. Puis on repart en longeant les roselières, approchant cygnes et oiseaux. Arrivés à proximité de Chatillon et puisque l’on a encore du temps, on décide de faire le canal de Savières. A l’entrée, je remet mon maillot de bain. C’est que l’endroit est fréquenté. Nous croisons vedettes de promenades touristiques, yachts à moteurs, hors bords et kayaks. En outre, le canal passe devant des maisons et longe de temps en temps la route. Demi tour à Chanaz. Nous retrouvons le lac, maintenant sous un ciel complètement bleu, mais avec toujours cette brume bleutée qui enrobe les lointains. On rentre au port. Les bras et les mains commencent à sentir la fatigue: on a fait quelques vingt cinq kilomètres au total.
Franck had proposed by internet a kayak trip on the Lac du Bourget. At the time, we meet in the small port of Chatillon, at the end of the lake. The weather is rather gloomy, with a low sky, clouds enveloping the tops of the surrounding mountains, a kind of mist in the distance. Anyway, we launch the two kayaks. As soon as out of sight of the harbor, I leave the swimsuit but keep my shirt on for a while, until I’m warm enough to finally take it off. We pass by a few warmly dressed fishing boats. We leave the entrance of the canal of Savières, go along the coast of the village Conjux, we stop for a while on a small beach, just to stretch our legs and take the opportunity to visit the cave of Lamartine. The sun makes a timid appearance when we arrive at the foot of the walls of Hautecombe Abbey. From there, we cross the lake diagonally to reach the opposite shore towards the Pierre du Quart cliff. Stop for a snack on a pebble beach, protected by a tree hedge from the nearby railway and road. Then we set off again along the reed beds, approaching swans and birds. Arrived near Chatillon and since there is still time, we decide to make the canal of Savières. At the entrance, I put my swimsuit back on. It is because the place is frequented. We come across touring boats, motor yachts, outboard motor yachts and kayaks. In addition, the canal passes in front of houses and runs along the road from time to time. Half turn at Chanaz. We find the lake again, now under a completely blue sky, but still with that blue mist that envelops the far away. We return to the port. Our arms and hands start to feel tired: we have travelled some twenty-five kilometres in total.
La nuit est si chaude que je n’arrive pas à dormir. Quatre heures et demi, je me lève et décide d’aller marcher un peu. Deux kilomètres de voiture. Je me gare et pars à pieds. Dès que j’ai dépassé les dernières maison du hameau, je quitte mon short et mon tee shirt. Il fait encore nuit. Le chemin grimpe avec un bon raidillon puis reste à flanc de colline pour rejoindre le mémorial des troupes de montagnes, monument de marbre blanc qui domine la ville de Grenoble. Je suis là quand la lumière commence à pointer. Je continue sur le chemin qui monte vers le Rachais. Quelques lacets m’amène vers le sentier qui conduit à une croix qui rappelle le sacrifice de maquisards en juillet 1944. Dans le coin se trouve une geocache que je trouve facilement. Je regarde le jour se lever sur la ville, les falaises du Vercors se teinter de rose, le mémorial prendre le premier rayon de soleil. Il est temps de faire demi-tour. Je ne me rhabille qu’en arrivant au hameau. Deux heures de randonnue avant d’attaquer une journée de travail.
The night is so hot I can’t sleep. At half past four, I get up and decide to go for a walk. Two kilometres by car. I park and walk away. As soon as I have passed the last houses in the hamlet, I take off my shorts and shirt. It is still dark. The path climbs up with a good raidillon then stays on the hillside to reach the mountain troops memorial, a white marble monument that dominates the city of Grenoble. I’m there when the light starts to come on. I continue on the path that goes up towards the Rachais. A few laces lead me to the path that leads to a cross that recalls the sacrifice of the maquisards in July 1944. In the vicinity is a geocache that I find easily. I watch the day rise over the town, the cliffs of the Vercors turn pink, the memorial catch the first ray of sunlight. It’s time to turn back. I don’t get dressed until I get to the hamlet. Two hours of naked hiking before attacking a day’s work.
Les vallées sont ensoleillées mais les montagnes sont accrochées de gros nuages. Tant pis. Je monte en voiture jusqu’à la route forestière de Prélenfrey. Il y un autre véhicule sur le parking et il ne fait pas chaud: conséquence, je démarre en short et tee shirt. Je ne reconnais plus la piste forestière qui a manifestement été élargie et passée au bulldozer. Au bout de vingt minutes, je la quitte pour un petit chemin. J’en profite aussi pour quitter les vêtements. Mais bientôt, je suis dans le brouillard des nuages. Mais comme le corps est chaud et actif, pas de problème pour continuer ainsi. Après la baraque, je trouve quelques névés; les branches des arbustes sont encore couvertes de givre. Les derniers lacets, et voilà le Col Vert. De l’autre coté de l’étroit passage dans le rocher, une fine couche de neige fraiche recouvre le paysage. Ambiance hivernale en ce mois de mai. Il faut bouger. Ça tombe bien car j’ai choisi cette destination pour trouver une géocache qui a été posée dernièrement dans le coin. Voilà, je l’ai et je suis le premier à l’avoir trouvée. Je peux redescendre, toujours dans le brouillard. Soudain, j’entends un bruit, je tourne la tête. Une silhouette emmitouflée dans une parka avec capuche se tient dans les rochers, quelques mètres au dessus du chemin. Je lance un «Bonjour» qui m’est retourné, puis je disparaît dans la brume. Pour allonger un peu la balade, je fais un petit détour sur le sentier du Périmètre puis trouve un chemin qui coupe dans la forêt et retrouve la route forestière, que je peux suivre nu jusqu’au parking.
The valleys are sunny, but the mountains are clinging to heavy clouds. Never mind. I’m driving up to the Prelenfrey Forest Road. There is another vehicle on the parking lot and it is not hot: consequently, I start in shorts and tee shirt. I don’t recognize the forest track which has obviously been widened and bulldozed. After twenty minutes, I leave it for a small path. I also take the opportunity to remove my clothes. But soon I’m in the fog of the clouds. But as the body is warm and active, no problem to continue like this. After the hut, I find a few snowdrifts; the branches of the shrubs are still covered with frost. The last shoelaces, and here is the Green Pass. On the other side of the narrow passage in the rock, a thin layer of fresh snow covers the landscape. Winter atmosphere in this month of May. It is necessary to move. It’s good timing because I chose this destination to find a geocache that has been put recently in the area. Here it is, I have it and I’m the first to find it. I can go back down, still in the fog. Suddenly, I hear a noise, I turn my head. A silhouette in a hooded parka is standing in the rocks a few meters above the path. I throw a « Hello » that is returned to me, then I disappear into the fog. To lengthen the walk a bit, I make a small detour on the Perimeter Trail and then find a path that cuts through the forest and rejoins the forest road, which I can follow naked to the parking lot.
De passage pour deux ou trois jours à Die dans la Drôme en cette fin décembre, j’ai eu une après midi de libre. Je suis parti me balader sans vraiment d’objectif bien défini, les mains dans les poches, sans sac. Passé un pont sur la rivière, le balisage d’un GR me fait signe. C’est un petit sentier encaissé, boueux. Je le suis en restant habillé, car il s’élève juste au dessus de la ville, et je ne connais pas le coin ni sa fréquentation; il y a des traces de pas récentes, d’autres de vtt. Le parcours monte en forêt, se découvre parfois en balcons sur la vallée. Finalement, il débouche sur une piste forestière praticable en voiture puis recoupe un dernier virage pour déboucher sur un plateau. Pas de véhicule garé. La croix de Justin est à une centaine de mètres sur une plate-forme parfaitement aménagée avec banc et table d’orientation, un lieu touristique. Mais personne là non plus. La tentation est trop grande. Je me déshabille. Un petit vent sèche la transpiration de la montée. Je reste là un moment à découvrir le paysage: la ville de Die à mes pieds, les falaises du Vercors juste en face. Puis je remets mes chaussures, roule mes vêtements en boule sous mes bras et entame la descente en restant nu. Ce ne fut pas une grande randonnue, mais trente cinq bonnes minutes de nudité pour fêter dignement la fin de l’année.
Je suis remonté à la Croix de Justin un dimanche de janvier. Le paysage étant sous la neige, j’ai chaussé les raquettes à mi hauteur. Des traces fraîches sur le chemin m’ont incité à rester habillé et j’ai débouché du sentier sur la piste forestière devant un groupe de skieurs qui m’ont rejoint sur la plate-forme de la croix. Comme ils semblaient s’installer là pour un moment, je me suis éloigné vers le plateau. La piste était vierge de trace. Au premier embranchement, j’ai pris un étroit sentier montant dans la foret. Dès que hors de vue de la Croix, je me suis déshabillé, gardant juste un gilet polaire au début, puis le quittant ensuite. Quel plaisir de tracer son chemin dans l’épaisse neige poudreuse, de se faufiler entre les arbres aux branches chargées en évitant de les secouer pour ne pas se retrouver couvert de neige. J’ai rejoint le Serre des Pins, puis suivi une crête légèrement descendante. Là, le givre recouvrait jusqu’aux bouts des aiguilles des pins et des feuilles des massifs de buis. Le soleil voilé jusqu’à présent a fait une courte et franche apparition, au moment où cette crête se faisant plus étroite, il m’a fallu couper droit dans la pente pour rejoindre le col du Lion. De là, la piste me ramenais en direction de Justin. Mais au bout d’un moment, le froid est arrivé et je me suis résolu à me rhabiller pour finir ma balade.
Passing for two or three days in Die in the Drôme at the end of December, I had a free afternoon. I went for a walk without really having a well defined objective, with my hands in my pockets, without a bag. Passed a bridge over the river, the markings of a GR beckons me. It’s a small muddy path. I follow it while remaining dressed, because it rises just above the city, and I don’t know the area nor its frequentation; there are recent footprints, others of mountain bike. The itinerary goes up in the forest, and is sometimes discovered on balconies over the valley. Finally, it leads to a forest track that can be used by car and then crosses a last bend to reach a plateau. No parked vehicle. Justin’s cross is about a hundred metres away on a perfectly equipped platform with a bench and an orientation table, a tourist spot. But nobody there either. The temptation is too great. I’m getting undressed. A light wind dries the sweat from the climb. I stay there a moment to discover the landscape: the city of Die at my feet, the cliffs of the Vercors just opposite. Then I put my shoes back on, roll my clothes in a ball under my arms and start the descent while remaining naked. It was not a great hike, but a good thirty five minutes of nudity to celebrate the end of the year with dignity. I climbed up to Justin’s Cross one Sunday in January. The landscape being under the snow, I put the snowshoes on at half height. Fresh tracks on the path encouraged me to stay dressed and I came out of the trail on the forest track in front of a group of skiers who joined me on the platform of the cross. As they seemed to settle there for a while, I moved away to the plateau. The trail was untracked. At the first junction, I took a narrow path going up into the forest. As soon as I was out of sight of the Cross, I undressed, keeping just a fleece vest at first, then leaving it. What a pleasure it was to make my way through the thick powdery snow, sneaking between the trees with loaded branches and not shaking them so as not to get covered in snow. I reached the Serre des Pins, then followed a slightly descending ridge. There, frost covered the tips of the pine needles and the leaves of the boxwood clumps. The sun, which had been veiled until now, made a short and frank appearance, just as this ridge was getting narrower, I had to cut straight down the slope to reach the Lion’s Pass. From there, the trail took me back towards Justin. But after a while, the cold arrived and I decided to get dressed to finish my walk.
C’est une cascade cachée dans la forêt tout à proximité de la route qui relie le Touvet dans la vallée du Grésivaudan au plateau des Petites Roches. Il fait bon s’y rafraichir lors des chaudes journées d’été en descendant d’une balade sur les hauts de la Chartreuse.
It is a waterfall hidden in the forest near the road that links the Touvet in the Grésivaudan valley to the Petites Roches plateau. It is good to refresh oneself there on hot summer days while going down from a walk on the heights of the Chartreuse.