Le lac du Monteynard s’étend sur une vingtaine de kilomètres entre Matheysine et Trièves, au pied du Senepy. Si la partie centrale, très ventée, est un spot particulièrement recherché pour la planche à voile et le kite surf, les deux extrémités qui s’enfoncent dans les gorges du Drac d’un côté et jusqu’au torrent de l’Ebron de l’autre, sont bien moins fréquentées.
Au printemps 2009 j’ai acheté d’occasion un kayak gonflable dans l’intention de tester si le naturisme était possible en naviguant sur les lacs. Mon premier essai a été sur ce lac de Monteynard. Et ce fut un coup de foudre. A la fois pour les lieux et pour l’activité. Mais il m’a bien fallu reconnaître que si cet engin gonflable était pratique à transporter, il n’était guère performant côté navigation. Très vite, j’ai trouvé un kayak rigide Sit On Top déjà ancien mais bien plus efficace sur l’eau. Puis en 2014, toujours d’occasion, j’ai acheté un kayak ponté. Je garde les deux, prêtant le deuxième à des amis qui veulent parfois m’accompagner.
Depuis cette première sortie, je suis retourné chaque année, et plusieurs fois par an, sur ce qui est devenu mon « spot » préféré de navigation. Je pars en général de la plage de Savel, plus tranquille que celle de Treffort de l’autre côté du lac. Il y a toujours quelques pêcheurs ou promeneurs sur la rive. Je met à l’eau en maillot de bain, puis dès que je suis éloigné du rivage d’une trentaine de mètres, je le quitte.
De Savel je peux me diriger vers les deux extrémités sud du lac en passant soit sous la passerelle du Drac soit sous celle de l’Ebron puis du pont de Brion. Ces passerelles dominent le lac d’une bonne cinquantaine de mètres. Elle sont impressionnantes, fréquentées par des randonneurs ou des familles qui se baladent ainsi au dessus du lac. Dans les deux cas je continue en m’enfilant dans les méandres en longeant les falaises de roches grises ou changeant de rive au gré de mes envies de découverte sur plusieurs kilomètres. Les paysage se resserrent, le fil de l’eau serpente en courbes entre les falaises. Quelques cascades ruissellent. Des oiseaux, échassiers ou rapaces s’élancent et tournent entre les parois rocheuses. Je navigue ainsi jusqu’à buter sur les deux torrents du Drac et de l’Ebron lorsqu’ils se jettent dans les eaux du lac. Selon les saisons, les eaux du lac sont plus ou moins hautes permettant de remonter plus ou moins loin. Le marnage des rives est aussi changeant modifiant la physionomie des bords, laissant parfois peu d’endroits où se poser à terre. Mais je finis toujours par dénicher un coin pour mettre le pied sur le sol, même s’il est un peu couvert de cette boue du fond du lac un peu visqueuse.
En général, le vent se lève en début d’après midi. C’est l’heure où les véliplanchistes envahissent la zone centrale du lac. En kayak, ce vent signifie surtout un retour plus sportif!
The Monteynard lake stretches over about 20 kilometres between Matheysine and Trièves, at the foot of the Senepy. If the central part, very windy, is a particularly sought-after spot for windsurfing and kite surfing, the two extremities, which go into the Drac gorges on one side and to the Ebron torrent on the other, are much less frequented.
In spring 2009 I bought a second-hand inflatable kayak with the intention to test if naturism was possible while paddling on the lakes. My first test was on this Monteynard lake. And it was love at first sight. Both for the place and for the activity. But I had to admit that although this inflatable was practical to transport, it was not very efficient in terms of navigation. Very quickly, I found a Sit On Top rigid kayak that was already old but much more efficient on the water. Then in 2014, still second-hand, I bought a deck kayak. I keep both, lending the second one to friends who sometimes want to accompany me.
Since that first outing, I have returned every year, and several times a year, to what has become my favourite kayaking « spot ». I usually leave from the beach of Savel, which is quieter than the one of Treffort on the other side of the lake. There are always a few fishermen or walkers on the shore. I launch myself in a swimsuit, then as soon as I am about thirty meters away from the shore, I leave it.
From Savel I can head towards the two southern ends of the lake by passing either under the Drac’s footbridge or under the Ebron’s one and then the Brion bridge. These footbridges dominate the lake by a good fifty meters. They are impressive, frequented by hikers or families who wander over the lake. In both cases I continue by meandering along the grey rock cliffs or changing shoreline according to my desires of discovery over several kilometers. The landscape tightens, the water meanders in curves between the cliffs. Some waterfalls run down. Birds, waders or birds of prey dart and turn between the rocky walls. I navigate until I come up against the two torrents of the Drac and the Ebron as they flow into the lake. According to the seasons, the lake waters are more or less high allowing me to go up more or less far. The tidal range of the shores is also changing, modifying the physiognomy of the banks, sometimes leaving few places to land. But I always end up finding a place to put my foot on the ground, even if it’s a bit covered with this slightly viscous mud from the bottom of the lake.
Usually the wind picks up in the early afternoon. That’s when the windsurfers invade the central area of the lake. In kayaking, this wind means a more sporty return!