La barrière est

Ce dernier vendredi de septembre, je suis à 9h30 au bout de la route forestière de Prelenfrey, au pied du Vercors. Il y a déjà 5 ou 6 voitures, dont un véhicule de l’armée, sur le parking, et deux grimpeurs qui observent les falaises. J’entame donc la balade en short et tee shirt.
Une petite vingtaine de minutes plus tard je trouve la baraque des Clots ouverte avec un groupe à l’intérieur. Je me permets donc de penser que ce sont les propriétaires des voitures et que je peux me déshabiller dès j’ai dépassé la baraque.
Il fait grand beau. Le soleil a réchauffé l’atmosphère matinale. A travers un long pierrier, le chemin monte vers la barrière de falaises. Le pas de l’Oeille se cache par là, difficile à deviner. Au pied du mur vertical, des marques de peinture rouge sur les pierres indiquent la voie qui se faufile entre les barres rocheuses. Ce n’est pas spécialement exposé, ni vertigineux, quoique par temps humide ça doive glisser quelque peu. On débouche soudain dans la prairie des hauts plateaux, juste devant le sommet du Gerbier. C’est un tout autre décor que cette barrière est du Vercors: une longue crête qui remonte au le nord vers le Col Vert puis le Col de l’Arc en direction du Moucherotte. En contrebas les remontées mécaniques et les gares supérieures de la station de Villard de Lans. Tout en bas, le village.
Il n’y a absolument personne! Je traîne un peu dans le coin, à profiter de la vue panoramique: l’agglomération grenobloise au fond de la vallée, les sommets de Chartreuse, notamment la Dent de Crolles, puis les Bauges, et au fond le Mont Blanc; en revenant vers la droite les massifs de Belledonne et des Rousses, les glaciers de l’Oisans et enfin le Devoluy avec l’Obiou et le Ferrand. J’ai la plus grande partie des alpes françaises rien que pour moi!
Mais bon, si je veux faire une boucle, il reste encore du chemin. Descendre quelque peu, puis remonter vers le Col Vert et revenir vers Prelenfrey par le sentier du Balcon Est.
J’ai pris une telle dose de soleil que je suis tout content pour finir de trouver une traversée de sous bois qui me rafraîchisse enfin. Et pourtant, c’est déjà l’automne. Au total ce ne sera pas loin de six heures de balade, dont une demi heure seulement habillé, les 20 minutes du début et le passage du col.


This last Friday of September, I am at 9:30 am at the end of the forest road of Prelenfrey, at the foot of the Vercors. There are already 5 or 6 cars, including an army vehicle, on the car park, and two climbers watching the cliffs. So I start the walk in shorts and tee shirt.
About twenty minutes later I find the Clots hut open with a group inside. I allow myself to think that they are the owners of the cars and that I can undress as soon as I pass the hut.
The weather is great. The sun has warmed the morning atmosphere. Through a long scree, the path climbs towards the cliff barrier. The « Pas de l’Oeille » is hidden there, hard to guess. At the foot of the vertical wall, red paint marks on the stones indicate the path that winds its way between the rocky bars. It’s not particularly exposed, nor dizzying, although in wet weather it must slide somewhat. Suddenly you emerge in the high plateau meadow, just in front of the Gerbier summit. It’s a completely different scenery than this eastern barrier of the Vercors: a long ridge that goes up north towards the Col Vert and then the Col de l’Arc towards the Moucherotte. Below the ski lifts and the upper stations of the resort of Villard de Lans. At the very bottom, the village.
There is absolutely nobody! I hang around a bit, enjoying the panoramic view: the Grenoble area at the bottom of the valley, the peaks of Chartreuse, especially the Dent de Crolles, then the Bauges, and at the background the Mont Blanc; coming to the right the massifs of Belledonne and des Rousses, the glaciers of Oisans and finally Devoluy with the Obiou and Ferrand. I have most of the French Alps all to myself!
But hey, if I want to make a loop, there’s still a long way to go. Go down a bit, then up to the Col Vert and back to Prelenfrey via the Balcony East path.
I took such a dose of sunshine that I’m quite happy to finally find an undergrowth traverse that refreshes me at last. And yet, it’s already autumn. In total it will not be far from six hours of walking, including only half an hour with clothes on, the 20 minutes of the beginning and the passage of the pass.

Le Conest

Un matin, je quitte la ville sans même savoir où je vais aller. Tout en roulant, la crête de la montagne du Conest m’attire, c’est un coin que je ne connais pas. Je roule jusqu’à quelques kilomètres de la Motte, me gare sur le bas-côté et pars au hasard. Je n’ai même pas pris de carte. Je reste habillé au début, il y a deux hameaux à traverser, et bien m’en a pris, car je dois franchir une zone d’épineux et de ronces.
Sorti du bois, je me déshabille et grimpe droit dans la pente, bien raide. Je suis à la verticale du village de Vaux. J’atteins un sommet tout rond à 1710 m d’altitude, balayé par un vent frais. D’un coté le Vercors, de l’autre les crêtes du Tabor que j’ai parcouru en randonnue au printemps précédent. En contrebas une mare desséchée et quelques buttes qui dominent la vallée du Drac, avec l’agglomération grenobloise juste devant. Je traîne un peu dans le coin puis reviens par un chemin dans la foret.
Je me rhabille un peu avant la vallée. A part deux randonneurs tout au loin, je n’ai vu personne sinon quelques vaches.
C’était une petite balade de 4 heures, dont 2 heures et demi nu. J’ai même le temps de passer au bureau en rentrant.


One morning, I leave the city without even knowing where I am going. While driving, the ridge of the mountain of the Conest attracts me, it is an area that I don’t know. I drive a few miles from La Motte, park on the side and go at random. I did not even take a map. I remain dressed at first, there are two hamlets to cross, and it was well, because I have to cross an area of ​​thorny and brambles.
Out of the woods, I undress and climb straight up the steep slope. I am vertically in the village of Vaulx. I reach a summit all round at 1710 m altitude, swept by a cool breeze. On one side the Vercors, on the other the crests of the Tabor that I traveled naked hiking in the previous spring. Below a deserted pond and a few hills that dominate the valley of the Drac, with the agglomeration of Grenoble just in front. I walk a little in the area and then come back by a path in the forest.
I dressed up a little before the valley. Apart from two hikers far away, I saw no one but a few cows.
It was a short stroll of 4 hours, of which 2 hours and a half naked. I even had time to go to the office on my way home.