Saint Benoit en Diois

Nous ne sommes que deux, Bernard et moi, pour cette sortie des Marcheurs Nus du Val de Roanne en semaine.
Départ du petit village de Saint Benoît en Diois, encore à l’ombre matinale. En face les vignes sont déjà au soleil, mais bien en vue. Une sente à l’orée du bois. Quelques mètres et nous voilà en tenue.
Le parcours suit le flanc de la colline, passant au dessus de la ruine de Daraire, point de repère remarquable. On domine le cours de la Roanne et la route sur le versant opposé. Végétation de chênes tourmentés et de massifs de buis, quelques zones de pins. Mais en hiver, cette couverture végétale est bien légère et nous profitons largement du soleil, sauf dans un vallon à l’ombre où un léger brouillard est encore accroché. Nous arrivons au bout de la colline, le chemin descend bien à l’ombre vers le hameau de Roanne. Demi tour pour rester sur le versant ensoleillé. Et là, difficile de se dire que l’on est en plein hiver!
Nous prenons alors un sentier qui monte vers la crête. De la haut, on domine la vallée de la Drôme, avec le Vercors en fond et le hameau d’Aurel au premier plan. Après un casse croûte, on reprends l’exploration. Bientôt le sentier semble disparaître dans les fourrés. On continue quand même, « Tout dré dans le pentu ! » comme diraient les haut savoyards ! Je sors même le sécateur du sac. Mais finalement on retrouve des brides de sentes (passages de chasseurs?) et on atteint le sommet.
Autant poursuivre. Finalement on rejoint le sentier bien balisé au Pas de la Pousterle. Il ne nous reste plus qu’à redescendre et retrouver les vignes de Saint Benoît après cette boucle d’une dizaine de kilomètres.


We are only two, Bernard and I, for this outing of the Naked Walkers of the Val de Roanne during the week.
Departure from the small village of Saint Benoît en Diois, still in the morning shade. Opposite the vineyards are already in the sun, but in full view. A small path at the edge of the wood. A few meters and here we are in tenue.
The route follows the hillside, passing over the ruins of Daraire, a remarkable landmark. We dominate the river Roanne and the road on the opposite side. Vegetation of tormented oaks and massifs of boxwood, some areas of pine. But in winter, this vegetation cover is quite light and we enjoy the sunshine to a large extent, except in a shady valley where a light fog is still hanging over. We arrive at the end of the hill, the path goes down in the shade towards the hamlet of Roanne. Half turn to stay on the sunny side. And there, it’s hard to tell that it’s the middle of winter!
We then take a path that goes up towards the ridge. From the top, we dominate the Drôme valley, with the Vercors in the background and the hamlet of Aurel in the foreground. After a snack, we start exploring again. Soon the path seems to disappear in the thickets. We go on anyway,  » All steep and steep!  » as the high Savoyards would say! I even take the pruning shears out of the bag. But finally, we find some traces of paths (hunters’ passages?) and we reach the summit.
Might as well continue. Finally we reach the well-marked path at Pas de la Pousterle. We just have to go back down and find the vineyards of Saint Benoît after this loop of about ten kilometers.

Glandasse

Ces derniers temps, je suis souvent venu dans cette région du Diois, au sud du Vercors. De la Pale ou de Solaure, j’avais en face de moi cet immense plateau entouré de falaises qu’est le Glandasse. Il fallait bien que je me décide à y aller faire un tour. Chose faites ce dernier vendredi d’août.
Parti vers 9 heures de Châtillon en Diois, j’emprunte le GR 91. Au bout d’une dizaine de minutes, éloigné du village, je me déshabille. Un peu plus haut, j’entends arriver un vététiste; je met simplement mon tee shirt devant moi et m’écarte de l’étroit chemin pour le laisser passer, ce dont il me remercie. Je n’aurai plus d’autre rencontre jusqu’aux derniers lacets avant d’atteindre le gros cairn qui marque l’arrivée sur le plateau. J’ai mis tout juste deux heures pour y arriver. Là, je rattrape un couple de randonneurs. J’enfile un short pour les dépasser. Je bifurque tout de suite à gauche en suivant la ligne de crête, en quittant le GR, pour rejoindre le sommet de Pié Ferré, le point culminant. Recherche d’une geocache puis pique nique.
Les lointains sont très brumeux, quelques gros nuages blancs se développent au dessus des reliefs, mais le temps reste très ensoleillé, avec un petit vent qui rafraîchit juste ce qu’il faut. J’entends les sonnailles d’un troupeau, des aboiements et des cris de berger, mais plus bas sur le plateau et au loin.
Plutôt que de redescendre si tôt, je préfère me balader, explorer le coin. Je passe devant l’abri de la cabane de Châtillon, continue en direction du bout de cette prairie bien verte. J’évite un randonneur aperçu de loin en obliquant légèrement. J’arrive au bord du plateau, dominant directement le village de Châtillon, d’où je suis parti, mille deux cent mètres plus bas. Bain de soleil sur une dalle de rocher. Quelques planeurs spiralent juste au dessus de moi dans la pompe d’un cumulus. Quelques rapaces aussi.
En suivant la ligne des falaises, je reviens lentement vers le cairn et le chemin du retour. Je ne me rhabille qu’en arrivant en vue des maisons du village, après huit heures et demi de randonnue.


Lately, I have often been in this region of the Diois, south of the Vercors. From La Pale or Solaure, I had in front of me this immense plateau surrounded by cliffs that is Glandasse. I had to make up my mind to go there for a walk. Thing done this last Friday of August.
I left Châtillon en Diois at about 9 o’clock, I took the GR 91. After about ten minutes, far from the village, I undress. A little further up, I hear a mountain biker arrive; I simply put my T-shirt in front of me and move away from the narrow path to let him pass, for which he thanks me. I won’t have another encounter until the last laces before reaching the big cairn that marks the arrival on the plateau. It took me just two hours to get there. There, I catch up with a couple of hikers. I put on shorts to pass them. I immediately turn left following the ridge line, leaving the GR, to reach the summit of Pié Ferré, the highest point. I look for a geocache then have a picnic.
The distance is very foggy, a few big white clouds develop above the relief, but the weather remains very sunny, with a small wind that refreshes just the right amount. I can hear the bells of a herd, barking and shepherd’s cries, but further down on the plateau and in the distance.
Rather than going down so early, I prefer to walk around, explore the area. I pass in front of the hut of Châtillon, continue towards the end of this very green meadow. I avoid a hiker seen from afar by slightly obliquely. I arrive at the edge of the plateau, directly overlooking the village of Châtillon, from where I started, one thousand two hundred meters below. Sunbathing on a slab of rock. A few gliders spiral just above me in the pump of a cumulus cloud. A few raptors too.
Following the line of the cliffs, I slowly return to the cairn and the way back. I don’t get dressed until I reach the village houses, after eight and a half hours of naked hiking.

La Réunion

Vacances dans l’île de la Réunion. Le lendemain de notre arrivée, le préfet déclenche son plan requins : interdiction des baignades. Pas grave, on était venu surtout pour la montagne !
C’est l’hiver austral. 25° au niveau de la mer , une douceur certaine, mais on a été prévenu et on a apporté polaires, parkas et gants.
Première balade : le Piton des neiges depuis Cilaos. Partis tôt, j’espérais être tranquille dans la montée, mais las, on n’a fait que doubler, être doublé ou croiser des dizaines de randonneurs. Pas question de se déshabiller plus que le short et le tee shirt. Et puis arrivé au refuge Dufour, le brouillard et le froid mordant malgré les vêtements enfilés à la hâte. Le lendemain, montée au sommet pour le lever du soleil. Une enfilade de frontales à l’assaut de la nuit et un spectacle grandiose, en dépit des nuages. Mais c’est un peu l’autoroute ! Pour descendre, au départ dans la pluie, on décide d’emprunter le chemin Kerveguen, un peu à l’écart, et là, dans la tranquillité et le soleil retrouvés, je peux enfin me dénuder presque complètement. Paysage de forêt primaire, flamboyante, enchevêtrée, exubérante, arbres tordues, lianes et fougères.
Deuxième balade : la descente depuis la Fenêtre des Makes vers les hauts de Saint Louis. On est en compagnie d’une famille jusqu’au Piton Cabri, puis on se retrouve seul et je peux finir la descente nu, au désespoir de ma compagne !
Troisième balade : La montée au Demitile par le chemin du Zèbre. Cette fois, je profite pleinement de la nudité. De nouveau la forêt épaisse, avec des passages en crêtes ou accrochés à la pente. Et comme sur tout les chemins de l’île, des marches, des milliers de marches, creusées dans la terre, faites de tronc d’arbres, de planches, de roches , de pierres bloquées. C’est sans doute la seule façon d’éviter que les chemins ne soient emportés à la saison des pluies. Mais c’est assez surprenant !
Quatrième balade : Habillée celle là, à la fois à cause de la fréquentation et de la température. La traversée et la montée du volcan de la Fournaise jusqu’au cratère Dolomieu. On a la chance après un départ dans le brouillard de trouver ciel bleu et soleil. Une lumière qui met en valeur les plis de la roche des coulées de laves successives qui ont formé ce paysage noir, minéral, lunaire.
Cinquième balade : Un aller retour du Maido à l’llet des Orangers dans le cirque de Mafate, qui ne peut s’éviter.
C’était un rapide premier contact. On n’a fait qu’effleurer les possibilités de marches, mais il semble que la rando en itinérance, de gîtes en gîtes, soit particulièrement bien adapté à la géographie de l’île. Quant à la tranquillité nécessaire propice à la randonnue, cela reste à prouver, tant on a vu débouler de partout des coureurs de trail à l’entraînement.


Holidays in Reunion Island. The day after our arrival, the prefect triggers his shark plan: no swimming. No big deal, we had come mainly for the mountains!
It’s the austral winter. 25° at sea level, a certain mildness, but we were warned and we brought fleeces, parkas and gloves.
First walk: the Piton des neiges from Cilaos. Left early, I hoped to be quiet on the way up, but we just got tired, we only passed, be overtaken or meet dozens of hikers. No way to undress more than the shorts and the tee shirt. And then we arrived at the Dufour hut, the fog and the biting cold despite the hastily put on clothes. The next day, climbing to the summit for sunrise. A string of headlamps attacking the night and a grandiose spectacle, despite the clouds. But it’s a bit like the highway! To go down, at first in the rain, we decide to take the Kerveguen path, a little out of the way, and there, in the peace and sunshine, I can finally strip almost completely. Primary forest landscape, flamboyant, tangled, exuberant, twisted trees, lianas and ferns.
Second walk: the descent from the Fenêtre des Makes to the heights of Saint Louis. We are with a family up to the Piton Cabri, then we are alone and I can finish the descent naked, to the despair of my partner!
Third walk: The ascent to Demitile by the Zebra path. This time, I take full advantage of the nudity. Once again the thick forest, with ridged passages or clinging to the slope. And as on all the paths of the island, steps, thousands of steps, dug in the ground, made of tree trunks, boards, rocks, blocked stones. This is probably the only way to avoid the paths being washed away in the rainy season. But it is quite surprising!
Fourth walk : Dressed this one, both because of the traffic and the temperature. The crossing and the ascent of the Fournaise volcano up to the Dolomieu crater. We are lucky after a departure in the fog to find blue sky and sun. A light that highlights the folds of rock from the successive lava flows that have formed this black, mineral, lunar landscape.
Fifth stroll: A round trip from Maido to llet des Orangers in the cirque of Mafate, which cannot be avoided.
It was a quick first contact. We only barely touched the possibilities of walks, but it seems that the itinerant hike, from lodge to lodge, is particularly well adapted to the geography of the island. Regarding the necessary tranquility conducive to naked hiking, it remains to be proven, as we have seen the arrival of trail runners everywhere in training.

Solaure

Les Marcheurs Nus du Val de Roanne ont programmé une randonnue au départ du col du Royet pour ce jeudi 15 août. Jour férié, il risque d’y avoir un peu de monde alentour, mais tant pis.
J’arrive la veille au soir, à la tombée de le nuit et pose le fourgon juste au col. Nuit tranquille sous le ciel étoilé. Tôt le matin, je fais une première balade. Il y a une geocache dans le coin. Elle est sur la crête qui domine le col. Vite atteinte, un peu moins vite dénichée, mais c’est finalement chose faite. Retour au col pour un petit déjeuner dans le fourgon.
J’attends Bernard et Francis. Une voiture, non ce n’est pas eux ; une seconde, les voilà. On décide de retourner sur la crête de Serre Chauvière que j’ai visité précédemment. Ils veulent découvrir le geocaching et je vais leur faire une démonstration sur cette cache. Puis on continue le long de la crête, à la limite extrême du vide. Dominant la vallée de la Drôme, des villages de Pont de Quart à Chatillon et Luc en Diois. Le Vercors d’un coté, le Dévoluy au fond de l’autre. Un groupe nous suit de loin, puis oblique. Arrivé au point culminant, sur le sommet d’un pilier de la falaise, on admire le paysage, quand un couple de randonneurs débouche à nos côtés. « Excusez nous, on ne vous à pas entendu arriver – Ça ne fait rien » S’ensuit une discussion sur le paysage et la faune, notamment les vautours qui sont présents dans la région.
Retour au col pour le pique nique. Le parking s’est bien rempli et d’autres véhicules continuent à arriver. Shorts et paréo de rigueurs sur une centaine de mètres, puis on retrouve la tenue. Au programme de l’après midi : la découverte de deux grottes au pieds des falaises. La première est vite atteinte, déjà repérée dans la matinée. A la lueur des lampes, on s’enfonce dans l’obscurité et la fraîcheur. La grotte est sèche mais le sol parfois bien glissant. Magie des sculptures de pierres, des différentes couleurs de la roche, qui se dévoilent dans le rayon lumineux des torches. On ressort au chaud soleil de l’après midi. Contraste. On a décidé de chercher la seconde grotte par le bas, en prenant depuis un virage de la piste. Vague trace sur une ancienne route forestière envahie par les hautes herbes, puis on grimpe en direction de la barrière rocheuse au dessus de nous. En arrivant à son pied, on trouve un groupe familial en balade. On s’est vaguement couvert. Finalement on débouche sur le plateau et on retrouve le groupe. Un des hommes nous indique le chemin pour atteindre notre objectif, par un petit passage à descendre dans les rochers. A l’entrée de la grotte, fermée toute l’année sauf de mi juin à fin septembre, un panneau explique qu’elle est occupée par une espèce protégée de chauve-souris. Cette cavité est nettement plus profonde mais moins concrétionnée que la première. La galerie fait des coudes. Un passage de marches lisses et humides mène à une grande salle. Nus, dans l’obscurité, à la seule lueur des torches (électriques), on ne peut que penser aux hommes préhistoriques qui nous ont précédés à cet endroit, des milliers d’années auparavant. Mais le temps passe. Au bout d’un moment nous faisons demi tour. Le retour vers la piste se fait un peu au jugé, car nous avons perdu la vague sente de la montée.


Les Marcheurs Nus du Val de Roanne have scheduled a naked hike from the Col du Royet for this Thursday, August 15. Holiday, there might be a little bit of people around, but it doesn’t matter.
I arrive the evening before, at nightfall and put the van just at the pass. Quiet night under the starry sky. Early in the morning, I take my first walk. There’s a geocache around here. It’s on the ridge overlooking the pass. Quickly reached, a little slower to find it, but it’s finally done. Back to the pass for breakfast in the van.
I’m waiting for Bernard and Francis. A car, no it’s not them; a second one, there they are. We decide to return to the Serre Chauvière ridge that I visited earlier. They want to discover geocaching and I’m going to give them a demonstration on this cache. Then we continue along the ridge, at the extreme limit of the void. Overlooking the Drôme valley, from the villages of Pont de Quart à Chatillon and Luc en Diois. The Vercors on one side, the Dévoluy at the back on the other. A group follows us from afar, then obliquely. Arrived at the highest point, on the top of a pillar of the cliff, we admire the landscape, when a couple of hikers emerge at our sides. « Excuse us, we didn’t hear you coming – That’s okay. » A discussion about the landscape and the wildlife follows, including the vultures that are present in the area.
Return to the pass for the picnic. The car park has filled up nicely and more vehicles continue to arrive. Shorts and pareo de rigueurs for about a hundred meters, then we find the attire again. On the program for the afternoon: the discovery of two caves at the foot of the cliffs. The first one is quickly reached, already spotted in the morning. By the light of the lamps, we sink into darkness and freshness. The cave is dry but the ground is sometimes slippery. The magic of the stone sculptures, the different colours of the rock, which are revealed in the light of the torches. We come out in the warm afternoon sun. Contrast. We decided to look for the second cave from below, taking a turn in the track. Vague trace on an old forest road overgrown with tall grass, then we climb towards the rocky barrier above us. Arriving at its foot, we find a family group on a walk. We have covered ourselves vaguely. Finally we reach the plateau and meet the group again. One of the men shows us the way to reach our objective, by a small passage to go down in the rocks. At the entrance of the cave, closed all year round except from mid-June to the end of September, a sign explains that it is occupied by a protected species of bat. This cavity is much deeper but less concreted than the first one. The gallery makes elbows. A passage of smooth and wet steps leads to a large room. Naked, in the darkness, by the only glow of (electric) torches, one can only think of the prehistoric men who preceded us here thousands of years ago. But time passes. After a while we turn back. The return to the track is a bit judgmental, because we have lost the vague trail of the ascent.

Ruisseau de la Coutance

Depuis des mois, en fait presque un an, je suis adhérent des Marcheurs Nus du Val de Roanne. Une association de marcheurs naturistes, reconnue et affiliée à la Fédération Française de Randonnée Pédestre, sise dans la Drôme. Mais les circonstances ont fait que je n’avais encore jamais pu participer à leurs sorties. Voilà qui est chose réparée.
Je me suis retrouvé en compagnie de Bernard, le créateur et président de l’association, pour une balade prévue sur les balcons de la Roanne. La voiture est garée à l’ombre à coté du pont de Pennes le Sec. Le départ du chemin, caché par la végétation, est à moins d’un mètre. Un premier raidillon sur un sol de terre un peu glissant, puis deux ou trois lacet, et le sentier s’étire à flanc de colline, ombragé, presque à l’horizontale, dominant les méandres de la rivière Roanne et de la route. Arrivé au bout du parcours prévu, il est encore bien trop tôt pour faire demi tour.
Bernard me propose de remonter le ruisseau de Coutance. Il faut momentanément remettre un short pour le rejoindre en suivant une route sur quelques centaines de mètres à proximité du petit village de Gleizolles. Le sentier coupe et recoupe le lit du ruisseau et le remonte tantôt à gauche, tantôt à droite. Dès le premier passage, il faut se décider : Bernard quitte ses chaussures et continue pieds nus, y compris dans les cailloux et les passages rocheux, je garde les chaussures même dans l’eau. Des vasques d’eau fraîche incitent à l’arrêt. Baignades, trempettes qui rafraîchissent. On s’arrête pour manger au delà d’une petite cascade, à l’ombre. Quatre personnes passent. « On dira que vous êtes des Faunes ! », puis une famille de Hollandais s’installe juste en contrebas, habillés !
Demi tour. Dans la chaleur de l’après midi, on fait le chemin en sens inverse jusqu’à la voiture. Heureusement que ce parcours est particulièrement bien ombragé !


For months, in fact almost a year, I have been a member of the Naked Walkers of the Val de Roanne. An association of naturist walkers, recognized and affiliated to the French Federation of Hiking, located in the Drôme. But the circumstances made that I had never been able to participate in their outings before. That’s fixed.
I found myself in the company of Bernard, the creator and president of the association, for a walk planned on the balconies of the Roanne. The car is parked in the shade next to the Pennes le Sec bridge. The start of the path, hidden by vegetation, is less than a meter away. A first raid on a slightly slippery ground, then two or three bends, and the path stretches on the hillside, shaded, almost horizontal, overlooking the meanders of the Roanne river and the road. At the end of the planned route, it is still far too early to turn back.
Bernard suggests me to go up the stream of Coutance. It is necessary momentarily to put back a short to join him by following a road on a few hundred meters near the small village of Gleizolles. The path cuts and crosses the bed of the brook and goes up it sometimes on the left, sometimes on the right. From the first passage, it is necessary to make up your mind : Bernard leaves his shoes and continues barefoot, even in the pebbles and rocky passages, I keep my shoes on even in the water. Basins of fresh water incite to stop. Baths, dips that refresh. We stop to eat beyond a small waterfall, in the shade. Four people pass by. « We’ll say you’re Fauns! « , then a family of Dutchmen settles down just below, dressed!
Turn around. In the heat of the afternoon, we make our way back to the car. Fortunately this route is particularly well shaded!

Platary

Je me gare au col du Prayer à 5h15. Il fait encore bien nuit, seule une petite lueur blanche derrière l’horizon annonce le jour. Une centaine de mètres sur la route en short et tee shirt. Une voiture passe et m’illumine de ses phares. Dès les premiers mètres du chemin, je me déshabille. La piste forestière est défoncée par les engins de débardage forestiers, boueuse et glissante. J’espère seulement suivre le bon parcours, ne voyant pas dans l’obscurité les balises sur les arbres. la deuxième partie est plus agréable, moins humide. Je sors de la forêt au pied de la butte herbeuse dans le jour qui se fait. J’ai mis une quarantaine de minutes pour arriver au sommet. Je suis la bordure de la crête. J’attrape les premiers rayons du soleil qui se lève derrière les lointains sommets des Écrins et qui illuminent d’un côté les falaises du Vercors: Tête Chevalière, rochers du Parquet, Mont Aiguille, Veymont et toute la barrière est. Sur l’autre versant, je domine le Trièves encore dans l’ombre, parsemé d’écharpes de brumes dans les creux. J’atteins une curiosité géologique: un trou comme une lucarne dans la paroi rocheuse. Séance photo. Puis retour tranquille sur mes pas en profitant du soleil matinal. Un peu en contrebas de moi dans la pente, un troupeau de mouton se déplace lentement. Heureusement, il ne semble y avoir ni berger, ni patou.


I park at the Prayer Pass at 5:15. It is still dark, only a small white glow behind the horizon announces the day. A hundred meters on the road in shorts and tee shirt. A car passes by and illuminates me with its headlights. From the first meters of the path, I undress. The forest track is smashed by the forest logging machines, muddy and slippery. I only hope to follow the right route, not seeing in the dark the marks on the trees. The second part is more pleasant, less wet. I leave the forest at the foot of the grassy knoll in the daytime. It took me about forty minutes to get to the top. I am the edge of the ridge. I catch the first rays of the sun that rises behind the distant summits of the Ecrins and illuminates the cliffs of the Vercors on one side: Tête Chevalière, rocks of the Parquet, Mont Aiguille, Veymont and the whole eastern barrier. On the other side, I dominate the Trièves still in the shade, scattered with mist scarves in the hollows. I reach a geological curiosity: a hole like a window in the rock face. Photo session. Then a quiet return on my steps while enjoying the morning sun. A little below me on the slope, a herd of sheep moves slowly. Fortunately, there seems to be no shepherd or patou.

Fête de la randonnée Paca

Moment historique. Pour la première fois, un comité régional de la Fédération Française de la Randonnée a ouvert un parcours naturiste lors de sa fête de la randonnée, une grande manifestation populaire. C’était en PACA (Provence, Alpes, Côte d’Azur) dans les collines de la montagne de Brignolle, près d’Aix en Provence.
Le lieu de rendez vous était dans le parc du domaine de la Tour d’Arbois, domaine du département des Bouches du Rhône. Un millier de participants y était attendu. Vu les conditions climatiques: froid et humidité , il y a peut être eu quelques défections, mais le parking bien rempli et la noria de car venant des quatre coins de la région ont prouvé que les randonneurs ne craignent pas les éléments.

Et les randonneurs naturistes? Ils étaient trente neuf, y compris deux enfants, dont huit femmes. Départ emmitouflés dans les parkas ou ponchos, mais assez vite, les plus téméraires se sont mis nus, malgré une petite pluie fine intermittente. Ensuite, au gré des arrêts, d’autres les ont rejoins. Après la traversée, habillée, si l’on peut dire, d’un short ou paréos vaguement enfilé, du village de La Mérindolle, le parcours s’engageait dans la colline. Là, finalement, tout le monde ou presque s’est retrouvé nu. Après le passage sous le viaduc du TGV, la grimpette sur la piste dans la garrigue a bien réchauffé les corps. Chemin faisant, les discussions allaient bon train. Les adhérents de l’Association Naturiste Phocéenne de Marseille se mêlant aux membres des Randonneurs Nus de Provence de la région de Nice. On est venu aussi de Sisteron, Montpellier, Béziers et Grenoble. C’était l’occasion de mettre un visage sur un nom ou pseudo connu par internet.
Un cabanon de chasseurs offrait un abri pour le repas de midi, mais l’immobilité a ramené fraîcheur et couches de vêtements. Le retour sur la lande du plateau, puis à travers une forêt de chênes et de pins a été celui d’une troupe bigarrée mêlant nudité et semi-nudité, ponchos et parapluies, entrain et un peu de fatigue.
Malgré les conditions climatique, ce fut une belle randonnue de près de 14 kilomètres, qui a certes ravis les participants, mais qui a aussi démontré aux autres randonneurs -textiles- que la rando naturiste avait bien toute sa place dans le monde de la randonnée pédestre. Un grand merci à Jean Paul Guido, a l’origine de cette initiative.


Historic moment. For the first time, a regional committee of the Fédération Française de la Randonnée opened a naturist trail during its « fête de la randonnée », a large popular event. It was in PACA (Provence, Alpes, Côte d’Azur) in the hills of the Brignolle mountain, near Aix en Provence.
The meeting place was in the park of the Tour d’Arbois domain, a domain of the Bouches du Rhône department. A thousand participants were expected. Considering the weather conditions: cold and humidity, there may have been some defections, but the well-filled parking lot and the noria of buses coming from all over the region proved that hikers are not afraid of the elements.
What about naturist hikers? There were thirty-nine of them, including two children, eight of whom were women. They left bundled up in parkas or ponchos, but soon enough, the most daring of them got naked, in spite of an intermittent light rain. Then, as the stops went by, others joined them. After the crossing, dressed, so to speak, in shorts or pareos vaguely put on, of the village of La Mérindolle, the route went into the hill. There, in the end, almost everyone found themselves naked. After passing under the TGV viaduct, the climb on the track in the garrigue warmed up the bodies well. Along the way, discussions were going well. Members of the Association Naturiste Phocéenne de Marseille mingled with members of the Randonneurs Nus de Provence from the Nice area. We also came from Sisteron, Montpellier, Béziers and Grenoble. It was an opportunity to put a face on a name or nickname known by internet.
A hunters’ hut offered shelter for lunch, but the immobility brought back freshness and layers of clothes. The return on the moor of the plateau, then through a forest of oaks and pines was that of a colourful troop mixing nudity and semi-nudity, ponchos and umbrellas, enthusiasm and a little tiredness.
In spite of the climatic conditions, it was a beautiful hike of almost 14 kilometres, which certainly delighted the participants, but which also demonstrated to the other hikers – clothed – that the naturist hike had indeed all its place in the world of hiking. A big thank you to Jean Paul Guido, the initiator of this initiative.

Grandchamp

Un jour de juillet 2008, je suis descendu des Bannettes vers Pomarey en empruntant un chemin qu’un vététiste rencontré un peu plus tôt m’avais indiqué. C’est un tout petit sentier qu’il faut deviner parfois, qui descend assez raide dans la forêt.
A un moment, il passe juste à coté d’une ancienne galerie, trou sombre et mystérieux. Sans lumière, je n’ai pas osé m’y aventuré, mais j’ai eu envie d’en savoir plus sur cet endroit. Des recherches sur internet et deux contacts avec des passionnés des vestiges souterrains m’ont appris qu’il pouvait s’agir soit d’une mine du temps où les chartreux exploitaient le fer, soit d’une entrée de carrière de pierre, comme il y en avait quelques autres dans le coin. Finalement, j’ai décidé de retourner y jeter un coup d’œil. Tout seul. Pas très prudent, mais tellement tentant. Cette fois je me suis équipé d’une corde, d’un casque et d’une lampe frontale. Une fois passée la grande flaque d’eau qui stagne à l’entrée, la galerie s’enfonce sur environ vingt cinq mètres puis est fermée par un éboulis.
Bien courte exploration, mais qui m’a permit d’en apprendre un peu plus sur l’histoire de ma région.

Avril 2013. Premier week-end véritablement printanier avec de la chaleur et du soleil. Las, je travaille une bonne partie de samedi et le dimanche matin. Il ne me reste plus que les quelques heures du dimanche après midi pour en profiter.
Je décide d’aller revisiter la galerie de Grandchamp, au dessus de Pomarey. D’abord, il devrait y avoir une nouvelle geocache, ensuite, c’est plutôt à l’écart des chemins fréquentés par les promeneurs dominicaux. J’atteins l’entrée de l’ancienne galerie de mine. Le sol en est très humide, entre flaques d’eau, ruissellement et boue de glaise. A la lumière de la frontale, j’atteins l’extrémité du boyau, obstrué de roches. Je trouve rapidement la cache en déplaçant quelques cailloux glissants. Attention de ne pas se cogner la tête, le plafond est bas. Demi tour vers l’air libre.


One day in July 2008, I came down from Les Bannettes towards Pomarey by taking a road that a mountain biker I had met earlier had indicated to me. It’s a very small path that you have to guess sometimes, which goes down quite steeply in the forest.
At one point, it passes right next to an old gallery, a dark and mysterious hole. Without light, I didn’t dare to venture there, but I wanted to know more about this place. Research on the internet and two contacts with people who were passionate about the underground remains taught me that it could be either a mine from the time when the Carthusian monks exploited iron, or an entrance to a stone quarry, as there were a few others in the area. Finally, I decided to go back and have a look. Alone. Not very careful, but so tempting. This time I equipped myself with a rope, a helmet and a headlamp. Once I got past the large puddle of water stagnating at the entrance, the gallery sank for about twenty-five metres and was closed by a scree.
It was a very short exploration, but one that allowed me to learn a little more about the history of my region.

April 2013. First truly springtime weekend with warmth and sunshine. Alas, I work a good part of Saturday and Sunday morning. I only have the few hours left on Sunday afternoon to enjoy it.
I decide to revisit the gallery in Grandchamp, above Pomarey. First, there should be a new geocache, then it’s rather off the paths frequented by Sunday walkers. I reach the entrance of the old mine gallery. The ground is very wet, between puddles, runoff and clay mud. In the light of the headlamp, I reach the end of the gut, blocked with rocks. I quickly find the cache by moving a few slippery rocks. Be careful not to hit my head, the ceiling is low. I turn back towards the open air.

Le Chatelleret

Bruno avait proposé une rando dans le vallon des Etançons à la Berarde. Évidement, je suis partant, même si c’était une destination qui ne me serait pas venu à l’idée en cette saison. Pourtant, la route n’est pas encore coupée et la neige de début de saison qui a pu effrayer les randonneurs a bien fondue et n’est pas encore suffisante pour les skieurs. Les raquettes sont inutiles et resteront dans le coffre de la voiture.
Le ciel est radieux, le vent absent. Départ habillé, pantalon et polaires, mais au bout de dix minutes, encore en vue du hameau, la chaleur se fait sentir. Arrêt pour enlever une polaire…allez, autant tout quitter.
On grimpe au dessus de la Berarde, on laisse de côté le chemin de la Tête de la Maye, puis on s’engage sur le versant droit dans le vallon. Légère descente pour traverser le torrent sur une passerelle et court moment à l’ombre et à la fraîcheur. On débouche en vue de la face sud de la Meije, majestueuse qui bouche l’axe du vallon. La montée est douce et régulière. La neige peu épaisse et dure crisse sous les pas. Quelques grandes enjambées au dessus de petits torrents. On se sent vraiment seul dans ce décor de neige et de rocher. Ah, non. Un randonneur descend. Comme il nous a vu, inutile de se changer. Il nous conseille en souriant de ne pas oublier la crème solaire. On arrive au refuge du Chatelleret. Un autre randonneur passe et s’éloigne. Il nous suivra tout à l’heure à la descente en restant à distance respectueuse!
Longue pose déjeuner et photos sur la terrasse devant le refuge. On resterait bien là des heures à lézarder et à admirer le panorama des montagnes environnantes mais il vaut mieux redescendre avant que le soleil ne baisse trop derrière les sommets et que l’ombre n’envahisse la vallée.
C’était vraiment la journée idéale pour une randonnue en cette saison. Qu’il ne fallait pas rater!


Bruno had proposed a hike in the Etançons valley at La Berarde. Obviously, I’m in, even if it was a destination that would not have occurred to me at this time of year. However, the road is not yet cut and the snow from the beginning of the season, which may have scared the hikers, has melted and is still not enough for the skiers. Snowshoes are useless and will stay in the trunk of the car.
The sky is radiant, the wind is absent. Departure dressed, trousers and fleeces, but after ten minutes, still in sight of the hamlet, the heat is felt. Stop to take off a fleece…come on, we might as well drop everything.
We climb over the Berarde, let aside the path of the Tête de la Maye, then we go on the right side of the valley. Slight descent to cross the torrent on a footbridge and short moment in the shade and coolness. We come out in view of the south face of the Meije, which majestically blocks the axis of the valley. The ascent is gentle and regular. The thin and hard snow crunches under the footsteps. Some big strides above small torrents. One feels really alone in this scenery of snow and rock. Ah, no. A hiker comes down. Since he saw us, there’s no need to change. With a smile, he advises us not to forget the sunscreen. We arrive at the Chatelleret refuge. Another hiker passes by and walks away. He will follow us down the hill, but keep a respectful distance!
Long lunch break and photos on the terrace in front of the refuge. We would have liked to stay there for hours to laze around and admire the panorama of the surrounding mountains, but it is better to go back down before the sun goes down too much behind the peaks and the shade invades the valley.
It was really the ideal day for a naked hike in this season. A day not to be missed!

Calanques de Cassis

Rendez-vous raté avec les calanques.
Je me suis inscrit à Marseille – Cassis, une course à pieds mythique de vingt kilomètres avec les trois cent et quelques mètres de dénivelé du passage au col de la Gineste. La course se déroulant le dimanche 28 octobre, je me suis programmé quelques jours de séjour à Cassis, à l’entrée des calanques. Las, la météo n’a pas été vraiment au rendez-vous.
A mon arrivée le vendredi, un déluge de pluie m’a accueilli. Les rues de la ville inondées et l’eau du port d’une couleur marron inhabituelle. Dans la nuit de vendredi à samedi, la pluie a laissé la place au vent. Un mistral violent qui a dégagé le ciel. Samedi, le soleil inondait le paysage, le blanc des rochers, le bleu ou le vert de la mer, mais le vent toujours présent était bien sensible. Malgré tout, en short et tee shirt, j’ai suivi ce début de chemin des calanques par Port Miou, Port Pin et la direction d’En Vau. Mais en week end il y a du monde sur ce chemin très classique. Alors pas de randonnue, mais j’ai réussi à m’isoler pour une bonne heure et demi de bain de soleil, à l’abri du vent, d’abord sur la pointe d’En Vau puis sur les dalles de rocher de la pointe de Cacau.
Dimanche, la course a commencé par une longue attente glaciale près du stade vélodrome, mais dés le départ donné, s’est ensuite déroulé de façon parfaite pour moi. Je me suis senti à l’aise tout au long du parcours et ai effectué un meilleur chrono que prévu.
Le lundi, sur les conseils de Bruno, j’avais prévu une randonnue vers le mont Puget, mais vue la température toujours très froide, j’ai laissé tomber et repris la route pour Grenoble…et la neige!


Missed rendezvous with the creeks.
I signed up for Marseille – Cassis, a mythical twenty-kilometre foot race with the three hundred or so metres of difference in altitude of the passage at the Col de la Gineste. The race takes place on Sunday, October 28th, and I planned to spend a few days in Cassis, at the entrance to the calanques. Unfortunately, the weather was not really good.
When I arrived on Friday, a deluge of rain greeted me. The streets of the city were flooded and the water in the port was an unusual brown color. During the night from Friday to Saturday, the rain gave way to the wind. A violent mistral wind that cleared the sky. On Saturday, the sun flooded the landscape, the white of the rocks, the blue or green of the sea, but the ever-present wind was very noticeable. Despite everything, in shorts and tee shirt, I followed this beginning of the path of the calanques by Port Miou, Port Pin and the direction of En Vau. But during the week end there are people on this very classic path. So no naked hiking, but I managed to isolate myself for a good hour and a half of sunbathing, sheltered from the wind, first on the pointe d’En Vau and then on the rock slabs of the pointe de Cacau.
On Sunday, the race started with a long icy wait near the velodrome stadium, but as soon as the start was given, it went perfectly for me. I felt comfortable all along the course and set a better time than expected.
On Monday, on Bruno’s advice, I had planned a naked hike to Mount Puget, but due to the still very cold temperature, I gave up and headed back to Grenoble…and the snow!