La Plane

Pour cette sortie dans le Dévoluy, Franck de Gap, avait donné rendez-vous à la cabane de l’Avalanche, un parking au bout d’une piste au dessus de Saint Etienne en Dévoluy. Arrivé la veille au soir en camping car, je pensais être tranquillement seul mais les passagers de cinq ou six voitures ont débarqué dans la soirée pour bivouaquer. Devant une telle affluence, j’ai crains un moment pour notre randonnue. Mais, randonneurs ou grimpeurs, tout le monde était déjà parti quand à 9 heures nous nous sommes retrouvés à cinq, trois hommes, Franck, Philippe et moi même, et deux femmes , Sylvie et Patricia.
Nous avons donc pu entamer la balade en tenue de nudité. Elle le sera à 99,99%.
La mise en jambe est douce par une large piste qui débouche au sortir de la forêt dans un vallon inondé de lumière, resplendissant du jaune des herbages en fin d’été. La piste mène à une bergerie, puis se transforme en sentier qui monte paisiblement vers le col de Rabou. Du col, on domine la vallée du petit Buech, dont le versant est beaucoup plus abrupt et raide. Alors que l’on admire le paysage, deux vététistes apparaissent : « Alors, vous faites une randonnue ? Comme dans le film ?» Comme quoi, les reportages à la télévision banalisent finalement plutôt bien notre activité !
Du col, on rejoint trois gros pylônes, puis c’est droit dans la pente. Il n’y a plus de chemin. Il suffit de suivre la ligne de crêtes et le bord supérieur des falaises. Le rythme se fait plus lent et le groupe s’éparpille le long de la pente, mais finalement tout le monde se retrouve au sommet de la Plane, à 2340 mètres d’altitude, juste en face du pic de Bure. Le paysage est ouvert sur 360°. Dommage qu’il soit quelque peu brumeux dans les lointains.
Pique nique et sieste, sous la surveillance d’une marmotte. Pour le retour, on décide de couper droit en direction de la bergerie. En passant on inspecte une petite grotte, en fait un trou sans profondeur dans la falaise. Une autre grotte beaucoup plus importante est visible en contrebas, mais malheureusement inaccessible pour nous.
En rejoignant la piste, et pour éviter le chien patou du berger, on doit passer à proximité de deux promeneurs et vaguement se rhabiller durant trois minutes. Retour au parking après huit heures de balade. Je n’ai vraiment pas envie de me rhabiller. Je vais conduire nu jusqu’à rejoindre une route fréquentée à Corps.


For this outing in the Dévoluy, Franck of Gap, had given appointment at the Avalanche hut, a car park at the end of a track above Saint Etienne en Dévoluy. Arriving the evening before in a camper, I thought I was quietly alone but the passengers of five or six cars disembarked in the evening to bivouac. In front of such a rush, I feared for a moment for our naked hike. But, hikers or climbers, everyone had already left when at 9 o’clock we found ourselves at five, three men, Franck, Philippe and myself, and two women, Sylvie and Patricia.
So we could start the walk in naked clothes. It will be 99.99%.
The start is soft by a wide track that leads out of the forest in a valley flooded with light, resplendent with the yellow of the grasslands in late summer. The track leads to a sheepfold, then turns into a path that climbs peacefully up to the Rabou Pass. From the pass, one dominates the valley of the Petit Buech, whose slope is much steeper and more rugged. While admiring the landscape, two mountain bikers appear: « So, are you hiking naked? Like in the movie? » So the television reports finally trivialize our activity rather well!
From the pass, we reach three big pylons, then it’s straight down the slope. There’s no more path. You just have to follow the ridge line and the top edge of the cliffs. The rhythm becomes slower and the group disperses along the slope, but finally everyone ends up at the top of the Plane, at 2340 meters of altitude, just in front of the peak of Bure. The landscape is open on 360°. It’s a pity that it’s a bit foggy in the distance.
Picnic and siesta under the surveillance of a marmot. For the return trip, we decide to cut right towards the sheepfold. On the way back, we inspect a small cave, in fact a shallow hole in the cliff. Another much larger cave is visible below, but unfortunately inaccessible to us.
On the way back to the track, and to avoid the shepherd’s pawdog, we have to pass close to two walkers and vaguely dress for three minutes. Return to the parking lot after eight hours of walking. I really don’t feel like getting dressed. I’m going to drive naked until I reach a busy road in Corps.

Petit Renaud

Je suis parti tôt de Chantelouve pour éviter les grosses chaleurs et la fréquentation, d’où la possibilité de me déshabiller très rapidement en attaquant la piste forestière au dessus du village.
La piste se transforme en chemin, puis en sentier qui traverse foret et champs d’herbe encore humide de rosée. Je dois quitter cet itinéraire et prendre un chemin qui s’engage en sous bois sur la droite. Évidemment, je le rate et dois faire demi-tour un peu plus haut en constatant mon erreur. La vieille piste est plutôt raide. Les nuages qui étaient au dessus de moi au départ sont maintenant en dessous et forment une rivière de nuages qui coule dans la vallée, qui vient lécher les pentes du relief. Au dessus, c’est grand ciel bleu!
J’arrive à la cabane de la Montagne, un petit chalet d’alpage en bois. Il semble vide à cet heure là et je passe devant tranquillement. Je continue vers l’alpage du Vallon et quitte le versant à l’ombre pour me retrouver face au soleil. Dans le contrejour, j’aperçois soudain, dans un virage, la silhouette d’un berger qui me précède d’une vingtaine de mètres. Je remet un short pour le rejoindre. C’est une jeune bergère qui me demande aussitôt si je viens pour la «boite». Eh oui, il y a bien une geocache planquée plus haut.
Le chemin s’arrête là dans l’alpage. Ensuite, il faut tirer tout droit dans la pente. Ce vallon qui semblait débonnaire, se montre finalement épuisant. A mi hauteur, je repère le tas de pierre qui recouvre la boite. Cette cache est située à la confluence de degrés exacts de latitude et longitude: le 45° Nord et le 6° Est. J’ai découvert à l’occasion qu’il y avait dans le monde des chasseurs de confluences.
Le sommet du Petit Renaud est deux cent mètres au dessus, bien exposé au vent qui s’est levé. Je le rejoins et trouve un recoin à l’abri pour me restaurer et me reposer. Je domine le village de Villard Reymond. Les massifs de l’Oisans et la station de l’Alpe d’Huez sont en face de moi. Il n’y a pas la moindre présence humaine à perte de vue.


I left early from Chantelouve to avoid the heat and the crowds, hence the possibility to undress very quickly by attacking the forest track above the village.
The track turns into a path, then into a small path that crosses forest and fields of grass still wet with dew. I have to leave this route and take a path that goes into the undergrowth on the right. Of course, I miss it and have to turn back a little further up when I realize my mistake. The old track is rather steep. The clouds that were above me at the beginning are now below me and form a river of clouds that flows down the valley, licking the slopes of the relief. Above, it’s a big blue sky!
I arrive at the Cabane de la Montagne, a small wooden mountain pasture chalet. It seems empty at this hour and I pass by quietly. I continue towards the Vallon mountain pasture and leave the slope in the shade to find myself facing the sun. In the backlight, I suddenly see, in a bend, the silhouette of a shepherd who precedes me by about twenty meters. I put on my shorts to join him. It is a young shepherdess who asks me immediately if I come for the « box ». Yes, there is a geocache hidden higher up.
The path stops there in the mountain pasture. Then you have to pull straight up the slope. This valley, which seemed to be a bit debonair, finally proves to be exhausting. Halfway up, I spot the pile of stone covering the box. This cache is located at the confluence of exact degrees of latitude and longitude: 45° North and 6° East. I discovered on occasion that there were confluence hunters in the world.
The summit of the Petit Renaud is two hundred meters above, well exposed to the rising wind. I join him and find a sheltered spot to eat and rest. I dominate the village of Villard Reymond. The Oisans mountains and the Alpe d’Huez resort are in front of me. There’s no human presence as far as the eye can see.

La Sablière

Nous sommes une quinzaine pour cette petite balade, plutôt que rando, dans la vallée de la Céze depuis le camping de la Sablière. Nous prenons le premier chemin à l’extérieur du camping, chemin large et à peu près plat, sur près d’un kilomètre et demi, puis un étroit sentier, qui descend dans la garrigue, entre chênes et buis odoriférants. Ce sentier évite de suivre la piste carrossable que nous rejoignons à proximité de l’ermitage de Saint Ferreol. Pendant que les autres membres du groupe visitent le bâtiment et la chapelle, j’en profite pour m’éloigner un peu et trouver une cache. Il était question de continuer sur l’autre rive de la Cèze en direction des 3 arches, mais, le niveau de l’eau rend la traversée hypothétique. C’est donc un retour vers le camping en suivant la rive. Il y a juste un passage légèrement acrobatique équipé d’un câble pour mettre un peu d’animation.


We are about fifteen of us for this little walk, rather than a hike, in the Céze valley from the Sablière campsite. We take the first path outside the campsite, which is wide and almost flat, for about a kilometer and a half, then a narrow path, which goes down into the garrigue, between fragrant oaks and box trees. This path avoids following the track that we reach near the hermitage of Saint Ferreol. While the other members of the group visit the building and the chapel, I take the opportunity to move away a little and find a cache. It was planned to continue on the other bank of the Cèze in the direction of the 3 arches, but the water level makes the crossing hypothetical. It is thus a return towards the campsite by following the bank. There is just a slightly acrobatic passage equipped with a cable to put some animation.

Sillé le Guillaume

Ce n’est plus la Normandie, mais les Pays de la Loire, administrativement parlant…mais les paysages se ressemblent. Plats…à peine légèrement vallonnés.
Arrêt dans cette belle forêt de Sillé le Guillaume. Repos près du lac et de la plage encore déserte en cette saison, puis je roule jusqu’à une extrémité de la forêt à la recherche d’une geocache. Je me gare le long de la route forestière qui traverse la forêt de part en part et marche en direction d’un oratoire. Comme je ne connais absolument pas la région, ni la fréquentation de la forêt, je reste habillé d’un short. Je trouve l’oratoire, mais m’aperçois que la cache est à quelque distance. Hors du chemin, je peux me déshabiller pour continuer la recherche.
Finalement je trouve la cache dans le creux d’un rocher. Mais puisque je suis là, en pleine forêt, je décide de continuer et d’explorer les environs. Je traverse une sorte de clairière où je me pose. A proximité, un tapis d’herbe verdoyant resplendit sous le soleil. Je quitte les chaussures pour fouler cette herbe tendre. Mal m’en prend. Cachés sous l’herbe fraîche, quelques vieux bogues de châtaignes s’attaquent à mes pieds nus. Aïe! Mieux vaut faire attention où l’on pose les pieds! Voilà ce qui arrive à celui qui ne sait pas reconnaître les arbres!


This is no longer Normandy, but the Pays de la Loire, administratively speaking…but the landscapes are similar. Flat…barely hilly.
Stop in this beautiful forest of Sillé le Guillaume. Rest near the lake and the beach still deserted in this season, then I drive to one end of the forest in search of a geocache. I park along the forest road that crosses the forest from one end to the other and walk towards an oratory. As I know absolutely nothing about the area and the forest, I stay dressed in shorts. I find the oratory, but realize that the cache is some distance away. Out of the path, I can undress to continue the search.
Finally I find the cache in the hollow of a rock. But since I am there, in the middle of the forest, I decide to continue and explore the surroundings. I cross a sort of clearing where I rest. Nearby, a carpet of green grass shines under the sun. I leave my shoes to walk on this soft grass. Badly takes me. Hidden under the fresh grass, some old chestnut bugs attack my bare feet. Ouch! It’s better to be careful where you put your feet! This is what happens to those who don’t know how to recognize trees!

Forêt d’Ecouves

Voyage pour raison familiale en Normandie. J’en profite pour faire du geocaching. Et par chance, des caches se trouvent dans la foret d’Ecouves.
Je me gare sur une route forestière et trouve aussitôt la première cache. Habillé, car au bord de la route et à proximité de personnes qui chargent une voiture avec du matériel. Puis je m’éloigne vers une deuxième. Assez vite, je quitte la route, prends un chemin puis tire directement tout droit dans la direction de la cache. Je me déshabille malgré le temps humide et frais. Je trouve la cache près d’une stèle perdue en pleine forêt.
Je continue à me promener un peu au hasard. Je traverse une petite route goudronnée, plusieurs traces de débardage boueuses et récentes. Par endroits, les troncs sont encore couchés là, prêts à être emportés. D’ailleurs, non loin, j’entends le bruit de moteurs de tronçonneuses. Partout, aussi bien dans l’organisation des parcelles que dans les traces des coupes, se sent l’exploitation méthodique du bois. Je me promène entre des alignements d’arbres rectilignes ou un coin de forêt recouvert de mousse verdâtre qui rend le paysage assez fantasmagorique.
Finalement, en m’orientant au gps, je retrouve le carrefour où je suis garé et me rhabille juste avant de déboucher du bois.


Family trip to Normandy. I take the opportunity to do some geocaching. And by chance, there are caches in the forest of Ecouves.
I park on a forest road and immediately find the first cache. Dressed, because on the side of the road and close to people loading a car with material. Then I move away to a second one. Quite quickly, I quit the road, take a path and pull straight ahead in the direction of the cache. I undress in spite of the wet and cool weather. I find the cache near a stele lost in the middle of the forest.
I continue walking a bit randomly. I cross a small asphalt road, several muddy and recent skidding tracks. In some places, the trunks are still lying there, ready to be taken away. Besides, not far away, I hear the sound of chainsaw engines. Everywhere, both in the organization of the plots and in the traces of the felling, one can feel the methodical exploitation of the wood. I wander between rows of straight trees or a corner of forest covered with greenish moss that makes the landscape quite phantasmagorical.
Finally, by orienting myself to the gps, I find the crossroads where I parked and get dressed just before coming out of the wood.

Pravouta et Roc d’Arguile

J’ai un lundi de libre, mais comme j’ai déjà marché la veille avec des amis, je me contenterais bien d’une petite balade. Justement, il y a deux geocaches que je m’étais promis de visiter dans le coin. Direction le col du Coq.Il y a cinq ou six voitures sur le parking. J’espérais être seul, c’est raté.
Je pars en short et tee shirt sur la piste qui mène au habert de Pravouta, mais la quitte assez vite pour monter droit dans dans la pente. Je me déshabille aussitôt. La montée n’est pas trés longue, mais bien raide entre pente herbeuse et sapins. J’atteins le sommet de Pravouta. Il n’y a personne, mais je vois tout un groupe qui descend du Roc d’Arguile, mon prochain objectif. Je cherche la première cache dans les environs. Tout occupé, je n’ai pas vu approché un randonneur qui monte et passe en me saluant.
Je rejoins ensuite le Roc d’Arguile. Je suis juste en face de la Dent de Crolles, avec vue plongeante sur le col des Ayes. Deuxième cache, puis casse croûte adossé aux rochers. Ensuite, je traîne dans le coin, jouant sur les rochers, histoire de profiter du soleil et de la nudité, histoire de retarder le moment de redescendre.
Au final 3heures et demi de nudité en cette mi-novembre, c’est toujours appréciable. Et ce soir, il y a une séance de piscine naturiste au programme pour me délasser les muscles!


I have a Monday off, but since I already walked the previous day with some friends, I’d settle for a little stroll. There are two geocaches that I promised myself to visit in the area. There are five or six cars on the parking lot. I was hoping to be alone, but I missed it.
I start in shorts and tee shirt on the track that leads to the habert of Pravouta, but leave it quickly enough to go straight up the slope. I undress immediately. The ascent is not very long, but very steep between grassy slopes and fir trees. I reach the top of Pravouta. There is nobody there, but I see a whole group coming down from the Roc d’Arguile, my next objective. I look for the first cache in the surroundings. All busy, I did not see a hiker approaching who goes up and passes by greeting me.
Then I reach the Roc d’Arguile. I’m just in front of the Dent de Crolles, with a bird’s eye view on the Col des Ayes. Second cache, then snack leaning against the rocks. Then, I hang around, playing on the rocks, just to enjoy the sun and the nudity, just to delay the time to go down.
In the end 3 hours and a half of nudity in this mid-November, it is always enjoyable. And this evening, there is a naturist swimming pool session on the program to relax my muscles!

Taillefer

Voilà bien longtemps que je rêvais d’une randonnue au Taillefer. J’en avais entendu parler comme d’une rando difficile, limite dangereuse. Alors seul et nu! Puis, il y a deux ou trois ans, deux sorties, habillé, avec des amis et en week end, m’avaient rassuré, mais convaincu qu’il fallait éviter les jours d’affluence.
Ce lundi, la météo est plutôt bonne, même s’il a fortement plu durant la nuit. Le ciel est encombré de nuages, mais j’espère passer au dessus de la couche. En arrivant au départ de la balade, il y a une voiture au bord de la route. Un couple, chaudement vêtu se prépare à partir, équipé de matériel de pêche. Ils vont au lac de Brouffier.
Je démarre derrière eux, avec juste un short et un tee shirt. J’essaie de les rattraper et manque exploser dans le sentier tout droit et raide de la combe de l’Oursière. En fait, ils auront pris un autre chemin, plus doux. La combe est encore dans l’ombre, avec quelques restes de brume. Au bout d’un quart d’heure, je quitte le short, le tee shirt suivra rapidement, dès le passage au soleil au sortir de la forêt. Ensuite le sentier grimpe dans l’alpage, dominant au passage la station de l’Alpe du Grand Serre. Je laisse de côté, le sentier qui mène au lac de Brouffier, pour suivre celui qui fait un long tour en arc de cercle et se dirige vers la parois sombre de la montagne. Je laisse passer un coureur de trail en m’asseyant un peu en dehors du sentier, puis le suit à une allure bien plus cool. Le sentier quitte l’alpage pour se glisser entre les rochers jusqu’au Pas de la Mine. De là, il grimpe jusqu’à la croix du Sergent Pinelli, accrochée au dessus de la falaise. La partie suivante, le long de la crête de Brouffier, est la plus aérienne, mais heureusement le rocher a été séché par le vent. Je rejoint le Petit Taillefer reconnaissable à sa roche rouge. En descendant vers le col du Grand Van, je suis surpris par le courant d’air frais qui souffle à cet endroit là. Le sentier monte en lacets dans la roche noire. L’environnement est totalement minéral. Encore quelques longueurs sur l’arête et voici le sommet tout plat et caillouteux. Et je suis tout seul avec Saint Eloi!
J’en profite pour trouver une geocache, manger un morceau et admirer le paysage. Les conditions de luminosité sont favorable et j’ai un 360° sur les Alpes avec le Mont Blanc, les Rousses, le plateau d’Emparis, les Aiguilles d’Arves, la Meije, les sommets des Ecrins et du Valgaudemar, le plateau de Bure dans le Dévoluy, l’Obiou et le Ferrand, au fond dans le lointain, le Mont Ventoux, le Vercors et derrière la montagne ardéchoise, la Chartreuse, le massif de Belledonne avec Chamrousse juste en face.
Pour revenir, je choisi de suivre la combe au pied de la crête de Brouffier. Le sentier disparaît finalement dans la rocaille. Je ne sais pas exactement si j’ai choisi le bon parcours, mais je finis par arriver au dessus du lac de l’Emay. La descente est assez raide entre pierriers et barres rocheuses, mais ça passe!
Je rejoins le pas de la Mine de Fer, puis trouve un chemin qui descend directement sur le lac de Brouffier. Les pêcheurs sont partis, j’ai les rives du lac pour moi. Par moment de légers banc de nuages montent jusqu’à là et se dissipent. Finalement je me décide quand même à rentrer.
J’arrive à la route, la voiture est à proximité, mais les pêcheurs sont là dans leur véhicule et je dois me résoudre à enfiler mon short pour cette dizaine de derniers mètres. Cela a quand même été 7 heures de nudité!


For a long time I’ve dreamed of a naked hike to the Taillefer’s. I’d heard it described as a difficult, borderline dangerous hike. Then alone and naked! Then, two or three years ago, two outings, fully dressed, with friends and during the weekend, had reassured me, but convinced me that I should avoid the busy days.
This Monday, the weather is rather good, even if it rained heavily during the night. The sky is cluttered with clouds, but I’m hoping to get over it. When I get to the start of the ride, there’s a car on the side of the road. A couple, warmly dressed, is getting ready to leave, equipped with fishing gear. They go to Brouffier Lake.
I start behind them, wearing just shorts and a tee shirt. I try to catch up with them and miss exploding in the straight and steep path of the combe de l’Oursière. In fact, they will have taken a different, gentler path. The coomb is still in shadow, with some remnants of mist. After a quarter of an hour, I leave the shorts, the tee shirt will quickly follow, as soon as the sun comes out of the forest. Then the path climbs in the mountain pasture, dominating the Alpe du Grand Serre station. I leave aside the path leading to the Brouffier lake, to follow the one that makes a long arched turn and goes towards the dark wall of the mountain. I let a trail runner pass by, sitting a little off the trail, then follow him at a much cooler pace. The path goes from the alpine pasture to slip between the rocks to the Pas de la Mine. From there, it climbs up to the Sergeant Pinelli’s cross, hanging above the cliff. The next part, along the Brouffier ridge, is the most aerial, but fortunately the rock has been dried by the wind. I join Petit Taillefer, recognizable by his red rock. Going down towards the Grand Van pass, I am surprised by the fresh air stream blowing there. The path winds its way up through the black rock. The environment is totally mineral. A few more pitches on the ridge and here is the summit, all flat and stony. And I’m all alone with Saint Eloi!
I take the opportunity to find a geocache, have a bite to eat and admire the landscape. The light conditions are favorable and I have a 360° on the Alps with the Mont Blanc, the Rousses, the Emparis plateau, the Aiguilles d’Arves, the Meije, the summits of the Ecrins and Valgaudemar, the Bure plateau in the Dévoluy, the Obiou and Ferrand, in the distance, the Mont Ventoux, the Vercors and behind the Ardèche mountain, the Chartreuse, the Belledonne massif with Chamrousse just in front.
To come back, I choose to follow the valley at the foot of the Brouffier ridge. The path finally disappears in the rock. I don’t know exactly if I chose the right route, but I end up arriving above the Emay lake. The descent is quite steep between scree and rocky bars, but it’s ok!
I reach the pas de la Mine de Fer, then find a path that goes directly down to the Lac de Brouffier. The fishermen are gone, I have the shores of the lake for me. At times, light cloudbanks of clouds rise up to there and dissipate. Finally I decide to go back anyway.
I get to the road, the car is nearby, but the fishermen are there in their vehicle and I have to resolve to put on my shorts for the last ten meters. It has been 7 hours of nudity!

Lac de Praver

Pour moi, l’un des attraits du geocaching, c’est de me permettre la découverte de coin hors des sentiers battus, de ces endroits que je n’aurais vraisemblablement pas eut l’idée de parcourir sans cette incitation à trouver une cache. Ainsi ce lac de Praver, petit point sur une carte dans les environs de Chamrousse.
J’en profite d’abord pour trouver une première cache au lac Luitel, mais habillé dans ce lieu fréquenté et bordé d’une route. Je rallie ensuite à pied le hameau de la Croix et prends un chemin partant dans la forêt et rejoignant une route forestière. Je mise sur le fait qu’elle doit être interdite à la circulation et me déshabille. D’après la carte, il me faut quitter celle ci par un chemin sur la droite. Je m’engage dans un premier chemin qui me ramène au hameau. Demi tour et retour sur la route forestière. Un kilomètre plus loin, un autre chemin. En fait plutôt une large piste qui descend en virages. Ensuite, le parcours devient plus aléatoire, avec un chemin qui disparaît parfois, devient une simple trace ou se transforme en lit de ruisseau. Heureusement, le gps donne une indication de la direction à suivre. Une bonne descente se termine dans des monticules de branchages séchés laissés là après des coupes de bois. Le lac est juste là derrière, mais je ne le vois pas encore, et pars à la recherche de la cache. De là, je domine le lac que j’aperçois entre les arbres.
J’entreprends d’en faire le tour. Au centre d’une prairie d’herbes hautes, l’eau renvoie en miroir la végétation alentours, mais dès que je tente de m’approcher, de sortir du bois, mes pieds s’enfoncent dans l’eau. En fait la prairie est un marécage humide qui protège le petit lac central. Et tout autour la forêt comme un écrin. C’est un endroit qui vaut vraiment le coup d’être découvert en randonnue, mais qui, je l’espère, restera encore longtemps sauvage et secret.


For me, one of the attractions of geocaching is that it allows me to discover corners off the well-travelled paths, places that I probably would not have had the idea of exploring without the incentive to find a cache. Thus this lake of Praver, a small dot on a map in the vicinity of Chamrousse.
I first take the opportunity to find a first cache at Lake Luitel, but dressed in this busy place and bordered by a road. I then walk to the hamlet of La Croix and take a path going into the forest and joining a forest road. I count on the fact that it must be closed to traffic and I undress. According to the map, I have to leave it by a path on the right. I take the first path that leads me back to the hamlet. Half turn and return to the forest road. A kilometer further on, another path. In fact rather a wide track that goes down in curves. Then the route becomes more random, with a path that sometimes disappears, becomes a simple trace or turns into a stream bed. Fortunately, the gps gives an indication of the direction to follow. A good descent ends in mounds of dried branches left there after logging. The lake is just behind, but I don’t see it yet, and go looking for the cache. From there, I dominate the lake that I see between the trees.
I begin to walk around it. In the middle of a tall grass meadow, the water mirrors the surrounding vegetation, but as soon as I try to get closer, to get out of the woods, my feet sink into the water. In fact the meadow is a wet swamp that protects the small central lake. And all around the forest like a jewel case. It’s a place that is really worth discovering on a naked hike, but which I hope will remain wild and secret for a long time to come.

Col et lac de la Muzelle

Un samedi matin d’août, nous nous retrouvons à trois sur le parking de Valcenestre: Philippe, Franck et moi même. De toute façon, la route ne va plus loin. Nous attaquons à pieds par une large piste, d’abord habillés, le temps de s’échauffer et de doubler deux randonneurs partis devant nous. Une barrière, puis un tout petit chemin dans un virage. Nous sommes vite nus.
Nous enfilons brièvement nos shorts pour croiser un groupe arrêté au bord du chemin. Le sentier suit le fond d’une vallée, vire et se met à grimper. Le soleil émerge soudain derrière la barrière des sommets environnants. La température monte aussitôt. Le sentier s’étire à mi-pente. On distingue au loin devant nous les silhouettes de randonneurs qui nous précèdent. Au fond de la vallée, un mur noir, c’est le col de la Muzelle, notre premier objectif. Petit à petit, on s’en rapproche et on distingue mieux le sentier qui l’escalade en une succession de virages serrés.
Au passage nous avons doublé le premier couple de marcheurs, plus lourdement chargé, qui n’a fait aucun commentaire sur notre tenue. Dans la partie la plus raide, heureusement , le chemin a été refait récemment par le parc des Écrins, et l’ascension du col est moins terrible que la vue de loin ne le faisait craindre. On s’élève, virage après virage, dans un éboulis de roche schisteuse noire et brillante. Devant nous, les autres randonneurs ont atteint le col et entame la redescente. On se croise en échangeant quelques mots.
Enfin, le col. Un petit vent frais nous accueille, bienvenu après l’effort. Sur l’autre versant, la vue porte sur le lac, à quelques cinq cent mètres de dénivelé en contrebas, puis en fond, la station des Deux Alpes et le massif des Rousses. Nous n’avons mis que trois heures pour arriver ici, il est encore tôt et nous décidons de continuer jusqu’au lac.
La descente se fait dans un pierrier minéral, entrecoupé de passages de névés, au pied de cascades ruisselantes sur les rochers. Nous arrivons au lac. Le refuge, sur la rive opposée à l’air bien occupé, des groupes sont assis un peu partout au bord de l’eau. Nous nous dirigeons vers une zone isolée et nous étendons dans l’herbe pour le pique nique. Non sans avoir fait (presque tous) trempette dans une eau tout de même assez fraiche. Mais c’est si tentant. Un pêcheur qui longe la rive s’arrête pour discuter quelques minutes. C’est presque le paradis.
Mais il va falloir le quitter pour remonter au col et redescendre vers Valcenestre. De ce coté là, le col également ressemble à un mur. Il y a surtout la chaleur du début d’après midi et le soleil qui tape fort. La montée se fait longue. C’est presque l’enfer! On croise encore quelques randonneurs qui eux descendent. Enfin, le col est atteint. Il ne nous reste plus que de la descente, mais encore pas mal de distance.
Au bas du pierrier, alors qu’on est assis dans l’herbe pour un moment de repos, un groupe de grimpeurs, lourdement chargés de cordes, piolets et casque, nous croise, attaquant la montée. Plus bas, ce seront encore un couple, puis deux femmes. Tous montent pour passer la nuit au refuge ou bivouaquer près du lac. Tous ceux que l’on aura croisé aujourd’hui n’auront guère fait de commentaire sur notre nudité (même si les discussions au coin du feu au refuge risquent d’aller bon train…). En montagne, la tolérance est plutôt de règle, c’est encore un espace de liberté que chacun apprécie…au prix de son effort.
Un dernier arrêt pour laisser à Franck le temps de se reposer quelque peu, et la randonnée se termine en pente douce en rejoignant Valcenestre, après quelques dix heures de balade et mille huit cent mètres de dénivelé.


A Saturday morning in August, three of us meet in the Valcenestre car park: Philippe, Franck and myself. In any case, the road doesn’t go any further. We attack on foot by a wide track, first dressed, the time to warm up and pass two hikers who started in front of us. A fence, then a very small path in a bend. We are quickly naked.
We briefly put on our shorts to meet a group stopped on the side of the path. The path follows the bottom of a valley, turns and starts to climb. The sun suddenly emerges behind the barrier of the surrounding peaks. The temperature rises immediately. The trail stretches halfway up the slope. In the distance in front of us we can see the silhouettes of hikers who are ahead of us. At the bottom of the valley, a black wall is the Col de la Muzelle, our first objective. Gradually, we get closer to it and we can better distinguish the path that climbs it in a succession of sharp bends.
On the way we passed the first couple of walkers, more heavily loaded, who made no comment on our outfit. In the steepest part, fortunately, the path was recently redone by the Parc des Écrins, and the ascent of the pass is less terrible than the view from afar made us fear. One rises, turn after turn, in a scree of black and shiny schist rock. In front of us, the other hikers have reached the pass and begin the descent. We cross each other while exchanging a few words.
Finally, the pass. A small fresh wind welcomes us, welcome after the effort. On the other side, the view is on the lake, some five hundred meters of difference in height below, then at the background, the resort of Les Deux Alpes and the massif des Rousses. It only took us three hours to get here, it’s still early and we decide to continue to the lake.
The descent is in a mineral scree, interspersed with snow passages, at the foot of waterfalls running down the rocks. We arrive at the lake. The refuge, on the opposite shore looks busy, groups are sitting all over the water. We head to a secluded area and lay down in the grass for a picnic. Not without having (almost all of them) dipped in water that is still quite cool. But it’s so tempting. A fisherman walking along the shore stops to chat for a few minutes. It’s almost paradise.
But we will have to leave it to go back up to the pass and go down to Valcenestre. On this side, the pass also looks like a wall. There is especially the heat of the beginning of the afternoon and the sun which strikes hard. The ascent is long. It’s almost hell! We still meet some hikers who come down. Finally, the pass is reached. We only have some descent left, but still a lot of distance.
At the bottom of the scree, while we are sitting in the grass for a moment of rest, a group of climbers, heavily loaded with ropes, ice axes and helmets, crosses us, attacking the climb. Further down, it will be another couple, then two women. All of them go up to spend the night at the refuge or bivouac near the lake. All those we meet today will have hardly made any comment on our nudity (even if the discussions by the fireside at the hut may go well…). In the mountains, tolerance is rather the rule, it is still a space of freedom that everyone appreciates… at the price of his effort.
A last stop to give Franck time to rest a little, and the hike ends on a gentle slope by reaching Valcenestre, after some ten hours of walking and one thousand eight hundred meters of elevation gain.

Train de la Mure

En lisant les comptes-rendus de Philippe sur ses randonnues le long des voies du petit train de La Mure, j’ai réalisé que ce parcours tout proche ne m’avait même pas effleuré l’esprit. Et pourtant, quel beau coin!
Depuis la fin du mois d’octobre, un gros effondrement de rochers bloque la voie de cette ligne de train touristique et empêche toute circulation ferroviaire. Sur la carte, je repère un sentier qui doit rejoindre la voie depuis le hameau des Loriats du village de Monteynard. Il fait un froid glacial avec un vent violent. J’ai trois couches de polaires; c’est mal parti pour une randonnue.
Lorsque j’ai passé le petit col et me retrouve sur le versant dominant le Drac, je suis immédiatement à l’abri du vent. Ça va déjà tout de suite mieux, même si le sol est encore tout givré. Je descends et me réchauffe en marchant. J’arrive au soleil. Là, c’est encore mieux et je peux enfin me déshabiller. Me voilà sur la voie.
D’un coté, l’entrée d’un tunnel. Je commence à m’aventurer dedans, mais ma lampe frontale faiblit. J’ai pris des piles de rechange…mais ce n’est pas le bon modèle. Je me résous à faire demi tour et à partir de l’autre coté. Je passe devant une ancienne maison (gare?) en ruine et continue jusqu’au prochain tunnel, barré celui là. D’après la carte, il me semble que c’est au bout de ce tunnel là qu’a eut lieu l’effondrement. Je reste donc sur ce tronçon de voie qui n’est sans doute pas le plus beau de la ligne, puis je remonte dans la foret et me rhabille en rejoignant le col et le vent.


Reading Philippe’s reports of his hikes along the tracks of the little train of La Mure, I realized that this nearby route had not even crossed my mind. And yet, what a beautiful place!
Since the end of October, a large rock collapse has been blocking the track of this tourist train line and preventing any train traffic. On the map, I spot a path that should join the track from the hamlet of Les Loriats in the village of Monteynard. It is freezing cold with a strong wind. I have three layers of polar fleece; it’s not a good place for a hike.
When I pass the small pass and find myself on the slope overlooking the Drac, I am immediately sheltered from the wind. I’m already feeling better right away, even though the ground is still all icy. I went down and warmed up by walking. I reach the sun. Now it’s even better and I can finally get undressed. Now I’m on the track.
On one side, the entrance to a tunnel. I start to venture inside, but my headlamp is weakening. I took spare batteries…but it’s not the right model. I resolve to turn around and go to the other side. I pass in front of an old house (station?) in ruins and continue to the next tunnel, blocked this one. According to the map, it seems to me that it is at the end of this tunnel where the collapse took place. So I stay on this section of track which is probably not the most beautiful of the line, then I go back up in the forest and get dressed when I reach the pass and the wind.