Pré de l’Arc

Dans une région aussi urbanisée que les alentours de l’agglomération grenobloise où donc pouvoir faire une sortie de VTT nu en toute tranquillité ? Les fonds de vallées sont construits, habités; les pentes des massifs proches sont raides, les hauts plateaux du Vercors, situés en réserve naturelle, sont interdits à la pratique. Il faut vraiment bien chercher pour trouver quelques parcours accessibles.
Je me suis souvenu d’un chemin permettant de rallier le habert d’Aiguebelle dans Belledonne. Il devrait peut-être faire l’affaire.
Samedi, 5 heures du matin. Je me gare au bout de la route. Il fait encore bien sombre, mais le jour ne devrait pas tarder. Les nuages semblent accrocher la chaîne de montagne. Il fait un peu frais, mais comme j’attaque directement par de la montée, je vais vite transpirer. C’est une large piste de terre qui monte régulièrement. A un endroit un pont, parfaitement goudronné, permet de passer un torrent puis la piste reprend. J’arrive au centre de vacances du Pré de l’Arc. A cette période, il est encore fermé. Je peux le traverser sans souci. Au delà, la piste se transforme, pierres et cailloux sur les cotés, touffes d’herbes au centre. Quelques portions humides. Le chemin continue à monter puis se met plus ou moins à l’horizontal et change d’orientation. J’atteins une petite cascade. C’est là que je fais demi-tour. La descente est nettement plus agréable que la montée. Je ressens l’air frais dû à la vitesse sur tout le corps. Sur la piste, en dessous du centre de vacances, je croise un 4×4 qui monte lentement. Tant pis ! J’arrive à mon fourgon. Un deuxième 4×4 passe, puis j’entends une voiture se garer à proximité. Il est temps de repartir, le coin va se remplir de randonneurs.


In a region as urbanized as the surroundings of the agglomeration of Grenoble where to be able to make an outing of montain bike naked in peace? The valley bottoms are built, inhabited; the slopes of the nearby massifs are steep, the high plateaux of the Vercors, located in nature reserve, are forbidden to practice. You really have to look for some accessible routes.
I remembered a way to go to the habert d’Aiguebelle, a sheepfold, in Belledonne. Maybe he should do the trick.
Saturday, 5 o’clock in the morning. I park at the end of the road. It is still very dark, but the day should not be long. The clouds seem to hang the mountain range. It is a little cool, but as I attack directly by a climb, I will sweat quickly. It is a large dirt track that rises regularly. In one place a bridge, perfectly tarred, allows to pass a torrent then the track resumes. I arrive at the holiday camp of Pré de l’Arc. At this time of the year, it is still closed. I can cross it without worry. Beyond, the track is transformed, stones and pebbles on the sides, tufts of grass in the center. Some moist portions. The path continues to climb and then gets more or less horizontal and changes direction. I reach a small waterfall. That’s where I turn around. The descent is much more pleasant than the climb. I feel the fresh air due to the speed all over the body. On the track, below the holiday camp, I cross a 4 × 4 that climbs slowly. Never mind ! I get to my van. A second 4 × 4 passes, then I hear a car park nearby. It is time to leave, the area will fill with hikers.

VTT à la Charmette

Il y a quelques semaines, j’ai ressorti mon VTT, oublié dans le garage depuis presque deux ans. Deux sorties sur routes et chemins m’ont redonné l’envie de me remettre au vélo. Par ailleurs, chaque fois que je passais à pieds ou en raquettes sur la route forestière des Marcellières pour me rendre vers Vararey ou le col d’Hurtière, je me disais que ce serait un bon endroit si un jour je voulais m’essayer au vélo-nu. Peu fréquenté, surtout en semaine, roulante et facile d’accès par le col de la Charmette. Alors pourquoi ne pas tenter l’aventure en cette fin de mai.
Je charge le vélo dans le fourgon en vue de monter directement au col de la Charmette. Mais, surprise, à la sortie de Pomarey, la route est fermée. Annonce de travaux en cours. Je gare donc le fourgon et enfourche le vélo. Je sais qu’il y a environ quatre kilomètres ou cinq de montée régulière, mais cette partie là n’était pas au programme. Au bout de deux kilomètres, j’arrive sur le chantier. Accrochés sur des cordes dans la paroi deux hommes font tomber de gros blocs de pierre qui s’entassent sur la route, en attente d’être déblayés. Je demande au chef de chantier si je peux me faufiler. Sympa, il fait signe aux ouvriers d’arrêter le temps que je puisse passer. De l’autre coté, il ne devrait plus y avoir personne. Je passe le premier virage et quitte short et tee shirt. Dans l’optique de pouvoir rouler sans tenue cycliste rembourrée, j’ai acheté le matin même un couvre-selle en gel. C’est confortable pour rouler nu. La montée sur cette route me rappelle que je l’ai déjà faites en randonnue quelques années auparavant, un peu dans les mêmes conditions.
Arrivé au col, je m’engage sur la route forestière des Marcellières. Piste large et roulante, quelques montées et descentes courtes et faciles. Juste le plaisir avec la vitesse de l’air sur le corps et les sensations des secousses le long des bras et des jambes. Je me sens vraiment bien. Plutôt que de faire l’aller-retour prévu, je décide de descendre directement vers la vallée par un chemin que je connais parfaitement à pieds. Mais là, c’est du vrai VTT, sur un sol très irrégulier, couvert de feuilles mortes, de bouts de bois et de pierres. La pente est parfois raide. Des troncs d’arbres barrent le passage. Une fois engagé, je me dis que c’est un peu présomptueux pour moi qui n’ai plus vraiment pratiqué depuis longtemps. Mais il est trop tard pour faire demi-tour. Je continue, les doigts serrés sur les freins, la roue avant se faufile entre les obstacles, la roue arrière dérape. Je retrouve des sensations oubliés, le plaisir du pilotage. Je suis sûr qu’habillé ce ne serait pas aussi intense!


A few weeks ago, I took out my mountain bike, forgotten in the garage for almost two years. Two outings on roads and paths made me want to get back on my bike. On the other hand, every time I would walk or snowshoe along the Marcellières forest road to get to Vararey or the Hurtière pass, I would tell myself that it would be a good place if one day I wanted to try bareback biking. Not very popular, especially during the week, rolling and easy to access via the Col de la Charmette. So why not try it at the end of May.
I load the bike into the van in order to go straight up to the Col de la Charmette. But, surprise, at the exit of Pomarey, the road is closed. Announcement of work in progress. So I park the van and get on the bike. I know that there are about four or five kilometers of regular ascent, but this part was not on the program. After two kilometres, I arrive at the construction site. Hanging on ropes in the wall, two men drop large boulders that pile up on the road, waiting to be cleared. I ask the foreman if I can sneak in. Nice, he signals the workers to stop while I can get through. On the other side, there shouldn’t be anyone left. I make the first turn and leave shorts and shirt. In order to be able to ride without padded cycling gear, I bought a gel saddle cover that very morning. It’s comfortable to ride naked. The climb on this road reminds me that I’ve already hiked it naked a few years before, in the same conditions.
Arrived at the pass, I take the forest road of Marcellières. Wide and rolling track, some short and easy ascents and descents. Just the pleasure with the air speed on the body and the sensations of the jolts along the arms and legs. I feel really good. Rather than doing the planned round trip, I decide to go directly down to the valley by a path that I know perfectly well on foot. But this is real mountain biking, on a very uneven ground, covered with dead leaves, bits of wood and stones. The slope is sometimes steep. Tree trunks are blocking the way. Once engaged, I tell myself that it’s a bit presumptuous for me who hasn’t really practiced for a long time. But it’s too late to turn back. I continue, fingers on the brakes, the front wheel slips between the obstacles, the rear wheel skids. I rediscover forgotten sensations, the pleasure of riding. I’m sure that with my clothes on, it wouldn’t be as intense!

Soubreroche

Bernard avait récemment fait une balade qui lui a tellement plu, qu’il l’a remise au programme des Marcheurs Nus du Val de Roanne ce samedi de mi mai. Avec nous, il y a aussi Pierre du Vaucluse.
Rendez vous au vieux pont de Vachères dans les gorges du Gats . La route passe à coté, mais le trafic est espacé. Je peux donc partir nu depuis le pont. Le sentier grimpe tout de suite assez raide en forêt. Dans un lacet, une petite terrasse en belvédère permet de se rendre compte de la hauteur déjà prise et de jeter un regard sur la route en contrebas. Puis la pente se fait moins soutenue. Le cheminement longe le cours d’un torrent que l’on devine tout en bas au fond du canyon et des falaises rocheuses. L’objectif de Bernard est de poser une geocache. Il faut donc trouver l’endroit adéquat.
Au cours d’une halte, dans la trouée des arbres, sur l’autre versant du vallon, on devine une petite plate-forme herbeuse, au dessus d’un mur de pierres sèches. Vestige d’un temps où l’endroit était cultivé ? C’est en dehors de notre itinéraire, mais on décide de partir à sa recherche. Il faut quitter le chemin, deviner un semblant de reste de trace sur le sol caché sous les feuilles mortes, descendre dans le vallon, puis remonter en cherchant son orientation. Et finalement l’atteindre. De près, elle paraît même plus petite que prévue. Une terrasse de quelques mètres de prairie d’herbe haute, au dessus de la forêt, au dessous d’un bloc rocheux. L’endroit idéal pour pique niquer, l’endroit idéal pour poser la cache.
Pour revenir, depuis le fond du vallon, on distingue un cheminement qui doit nous permettre de rejoindre notre parcours. En fait, tout au bout, à la jonction avec le chemin, il est bouché par des branchages en travers. Qu’à cela ne tienne, Bernard sort sécateur et scie de son sac, et en quelques minutes le passage est désobstrué.
La seconde partie de la balade se déroule presqu’à plat, en suivant la courbe de niveau, jusqu’à arriver au dessus des maisons de Soubreroche. Là, il nous faut enfiler un short pour traverser le hameau et croiser un groupe de randonneurs. Short vite quitté au premier virage de l’ancienne route, désaffectée, que l’on suit sur deux lacets avant de reprendre un sentier dans la forêt. Il coupe quelques ravins boueux et passe à proximité d’un ensemble de blocs rocheux de grès, isolés au milieux des bois. Rochers aux formes douces, sculptés d’arches, de fissures, de trouées dans les parois. Un superbe terrain de jeu pour une séance photo improvisée. Le sol de sable, d’humus et de feuilles mortes invite à quitter les chaussures, à ressentir la douceur de la terre, le grain du rocher sous la plante des pieds nus. Et encore, n’en explorons nous qu’une partie.
Puis c’est le retour et la descente vers le pont de Vachères, que l’on traverse nus.


Bernard had recently done a walk that he liked so much that he put it back on the program of the Marcheurs Nus du Val de Roanne this Saturday in mid-May. With us, there is also Pierre from Vaucluse.
Meeting at the old bridge of Vachères in the Gorges du Gats. The road passes by, but the traffic is not so busy. So I can leave naked from the bridge. The path immediately climbs quite steeply in the forest. In a lace, a small terrace with a viewpoint allows to realize the height already taken and to have a look on the road below. Then the slope becomes less steep. The path follows the course of a torrent that can be guessed at the bottom of the canyon and the rocky cliffs. Bernard’s objective is to put down a geocache. We must therefore find the right place.
During a rest stop, in the gap between the trees, on the other side of the valley, one guesses a small grassy platform, above a dry stone wall. Remnant of a time when the place was cultivated? It’s off our route, but we decide to look for it. We have to leave the path, guess a semblance of a trace on the ground hidden under the dead leaves, go down into the valley, then go back up looking for its orientation. And finally reach it. Up close, it looks even smaller than expected. A terrace of a few meters of tall grass prairie, above the forest, under a boulder. The ideal place to picnic, the ideal place to put the cache.
To come back, from the bottom of the valley, we can see a path that should allow us to reach our route. In fact, at the very end, at the junction with the path, it is blocked by branches across. Bernard takes out his pruning shears and saws out of his bag, and in a few minutes the passage is unobstructed.
The second part of the walk is almost flat, following the contour line, until we reach the top of the houses of Soubreroche. There, we have to put on shorts to cross the hamlet and meet a group of hikers. We leave the shorts quickly at the first bend in the old, abandoned road, which we follow on two bends before taking a path in the forest. It cuts some muddy ravines and passes close to a set of sandstone boulders, isolated in the middle of the woods. Rocks with soft shapes, carved with arches, cracks, holes in the walls. A superb playground for an improvised photo session. The ground of sand, humus and dead leaves invites you to leave your shoes, to feel the softness of the earth, the grain of the rock under the soles of your bare feet. And again, we explore only a part of it.
Then it is the return and the descent towards the bridge of Vachères, which we cross naked.

La Toussière

Deux jour après la balade au pas des Bachassons dans le Vercors, c’est reparti, même équipe, même motivation.
Cette fois un peu plus au sud, légèrement au delà du col de la Croix Haute. Objectif : la Toussière depuis le hameau du Caire.
Malgré les prévisions pessimistes de la météo, le soleil brille. Au bout de quelques minutes de marche, tout le monde est en tenue. La large piste passe entre des murs de rochers puis atteint un plateau. De là part le sentier qui va nous mener tout d’abord au col du Roc Bernon. Il commence très doux à travers prairies couvertes de fleurs jaunes et bosquets d’arbres aux feuillages vert tendre, puis se redresse pour finir par un bon raidillon dans une forêt de hêtres. Au cours de cette montée, on a croisé, en s’apercevant au dernier moment, deux jeunes femmes qui descendaient. Cela les a fait bien rire !
Sur le Roc Bernon, au sommet des rochers, la silhouette d’un chamois. De ce col, la Toussière, bien en vue, semble à portée, mais c’est sans compter un détour par une large combe qui nous mène vers les crêtes qui dominent le versant Diois. Puis en suivant l’arête, nous arrivons au pied du ressaut final de la Toussière. De loin, il paraît très raide, mais finalement se passe assez aisément, même pour Dominique sujet au vertige. Arrêt casse croûte rapide, car le vent s’est levé, froid. D’ailleurs le ciel s’est progressivement voilé puis carrément couvert. Dommage, car la vue est panoramique à 360° sur le Vercors, le Dévoluy, et dans les lointains trop grisâtres, la montagne de Lure, le mont Ventoux.
Vite, il faut repartir. Descente tout droit en suivant la crête rocheuse, puis la croupe herbeuse jusqu’à atteindre le torrent de l’Étroit et à retrouver une piste qui passant par les ruines, en reconstruction, de la commanderie des templiers, nous ramène au point de départ.


Two days after the Bachassons’ walk in the Vercors, it’s off again, same team, same motivation.
This time a little further south, slightly beyond the Col de la Croix Haute. Objective: the Toussière from the hamlet of Cairo.
Despite the pessimistic weather forecast, the sun is shining. After a few minutes’ walk, everyone is in their suits. The wide track passes between walls of rocks and then reaches a plateau. From there, the path leads us first of all to the pass of Roc Bernon. It starts very gently through meadows covered with yellow flowers and groves of trees with tender green foliage, then straightens up to finish with a good steep slope in a beech forest. During this ascent, we encountered, at the last moment, two young women coming down. It made them laugh!
On the Roc Bernon, at the top of the rocks, the silhouette of a chamois. From this pass, the Toussière, in full view, seems within reach, but it is without counting a detour through a wide combe that leads us towards the ridges that dominate the Diois slope. Then following the ridge, we arrive at the foot of the final step of the Toussière. From a distance, it seems very steep, but in the end it is quite easy, even for Dominique who is prone to vertigo. Quick stop for a quick snack, as the wind has risen, cold. Moreover the sky became progressively veiled and then overcast. Too bad, because the view is panoramic at 360° on the Vercors, the Dévoluy, and in the far too grayish, the mountain of Lure, the Mount Ventoux.
Quickly, we must go back. Straight down following the rocky ridge, then the grassy ridge until you reach the torrent of l’Étroit and find a track that goes through the ruins, under reconstruction, of the Templar commandery, brings you back to the starting point.

Plaine de la Queyrie

En ce jour férié du 8 mai, je suis libre pour accompagner Dominique, Patricia et Philippe pour une sortie sur le Vercors.
On se gare au dessus de Saint Michel les Portes, à l’entrée de la réserve naturelle des hauts plateaux. C’est le parking du parc d’accrobranche, de là partent aussi les itinéraires vers la face nord du Mont Aiguille et vers le pas des Bachassons, notre destination. Il y a déjà trois voitures. On reste en short les dix premières minutes, jusqu’à l’entrée du parc aventure, pour s’apercevoir qu’il est encore fermé à cette heure là. Aussitôt les shorts tombent et un randonneur apparaît. Tant pis.
Le sentier rentre dans la forêt, traverse les lits de deux torrents, puis s’élève en lacets. Les arbres sont du vert tendre des jeunes feuilles. A cette altitude, le printemps ne fait que commencer. Puis le chemin sort du couvert végétal, pour l’environnement minéral du pierrier et des falaises qui le dominent. Celles de l’Aiguille du Petit Veymont au premier plan, celles du Grand Veymont, derrière.On a vu à l’avance quelqu’un descendre vers nous et on a eut le temps d’enfiler un short. Il nous confirme qu’il reste de la neige plus haut, mais qu’elle n’est pas trop épaisse. On y arrive rapidement. D’abord de larges plaques de névés, puis le fond du vallon est entièrement enneigé. La pente se fait plus raide. Le soleil réfléchit sur la neige chauffe bien. Près du sommet, on s’arrête quelques minutes pour se reposer. Deux randonneurs nous dépassent, répondant brièvement à notre salut. On arrive enfin au pas des Bachassons, à 1613 mètres. Une nouvelle silhouette apparaît. Casquette blanche, l’air bien peu habillé. C’est Bruno qui nous rejoint. Il a mis la moitié de notre temps pour boucler l’ascension.
La plaine de la Queyrie est à nos pieds. La prairie est parsemée de larges taches de blanc dans les creux. On y descends tranquillement, croisant encore un randonneur isolé. On passe près de l’arbre taillé, point remarquable de ces lieux. Tout alentours, des marmottes s’éloignent en courant à notre approche. Nous voilà enfin aux carrières romaines. Les restes des blocs de roches découpés de la montagne, une colonne cassée, les plans de coupes lisses. Toutes les traces de cette activité de l’époque gallo romaine sont encore bien visibles. Les lourdes pierres étaient ensuite descendues dans la vallée de Die pour la construction des bâtiments. Un véritable travail de romains ! Arrêt pique nique, geocaching et sieste dans cet environnement à la fois bucolique et historique.
Puis le retour. La remontée vers le Pas et la descente. Un dernier arrêt dans le lit asséché d’un torrent, à portée de voix des enfants accrochés dans les branches, à portée de regard du Mont Aiguille qui domine le paysage.


On this 8 May holiday, I am available to join Dominique, Patricia and Philippe for an outing to the Vercors.
We park above Saint Michel les Portes, at the entrance of the natural reserve of the high plateaux. This is the car park of the treetop adventure park, from there also start the routes to the north face of Mont Aiguille and to the pas des Bachassons, our destination. There are already three cars. We stay in shorts for the first ten minutes, until we reach the entrance of the adventure park, only to find that it is still closed at this time. As soon as the shorts fall down and a hiker appears. It doesn’t matter.
The path goes into the forest, crosses the banks of two torrents, and then winds its way up. The trees are the soft green of the young leaves. At this altitude, spring is just beginning. Then the path comes out of the vegetation cover, for the mineral environment of the scree and the cliffs that dominate it. The cliffs of the Aiguille du Petit Veymont in the foreground, and those of the Grand Veymont in the background. We saw in advance that someone was coming down towards us and we had time to put on shorts. He confirms that there is still snow higher up, but that it is not too thick. We get there quickly. First large patches of snow, then the bottom of the valley is completely snow-covered. The slope gets steeper. The sun reflects off the snow and heats up well. Near the summit, we stop for a few minutes to rest. Two hikers pass us, responding briefly to our greeting. We finally arrive at the Pas des Bachassons, at 1613 meters. A new silhouette appears. White cap, looking very little dressed. Bruno joins us. It took him half of our time to complete the ascent.
The Queyrie plain is at our feet. The meadow is dotted with large patches of white in the hollows. We go down there quietly, passing another isolated hiker. We pass near the pruned tree, a remarkable point of these places. All around, marmots run away as we approach. Here we are finally at the Roman quarries. The remains of boulders cut out of the mountain, a broken column, smooth cutting plans. All traces of this activity from the Gallo-Roman period are still clearly visible. The heavy stones were then brought down into the Die valley for the construction of the buildings. A real Roman work! Stop for a picnic, geocaching and a nap in this bucolic and historical environment.
Then the return trip. The ascent to the Pas and the descent. A last stop in the dry riverbed of a torrent, within earshot of the children’s voices hanging in the branches, within sight of the Mont Aiguille which dominates the landscape.

Rémuzat

Une belle histoire. Commencée par une recherche d’un itinéraire de randonnée sur internet, puis un contact entre un groupe de randonneurs de la Loire et l’association des Marcheurs Nus du Val de Roanne, elle s’est concrétisée par une rando commune entre un groupe de randonneurs textiles et un de randonneurs naturistes. Tout naturellement.
Tout le monde se retrouve à 9h du matin dans le centre du village de Rémuzat, dans la Drôme. On se salue, on fera plus ample connaissance en marchant. Un quart d’heure plus tard, on quitte le village par une route puis une piste de terre. Selon les rythmes de marche les deux groupes se mélangent. L’itinéraire emprunte ensuite un sentier qui grimpe dans la foret. Il fait déjà chaud. Les naturistes retrouvent rapidement leur tenue préférée.
Le chemin traverse une zone humide où l’eau ruisselle sur le chemin rendant le terrain glissant. Première difficulté. On retrouve une piste large jusqu’à un petit col, puis un autre sentier monte vers la ligne de falaise en serpentant entre forêt et pierrier pour déboucher au pied de la barre rocheuse. C’est la deuxième difficulté. Des câbles facilitent l’ascension, mais il faut mettre les mains et ne pas trop craindre le vertige. Quelques uns préféreront faire demi-tour et revenir par des voies plus tranquilles.
Du sommet des Aiguilles, la vue s’étend au loin sur le Mont Ventoux d’un coté sur les sommets du Dévoluy de l’autre. Arrêt pour un casse croûte bien mérité arrosé de deux bouteilles de vin, apportées à dos de naturistes!
Ensuite la balade reprend en longeant la ligne de crête de la Montagne des Gravières. Rencontre avec deux vététistes à qui on déconseille la descente par le passage des câbles, puis avec deux groupes de randonneurs. Le retour s’effectue en descendant par un chemin caillouteux jusqu’à retrouver une piste qui ramène, en contournant complètement et si longuement le massif, vers la vallée et le village. A proximité de celui ci, en rejoignant d’autres promeneurs, il faudra bien pour certains se résigner à se rhabiller. La journée se terminant naturellement à la terrasse du café.
Une belle histoire de plaisir partagé de la marche et de respect du choix de vie de l’autre.


It‘s a great story. It began with a search for a hiking route on the internet, then a contact between a group of hikers from the Loire Valley and the association of the Naked Walkers of the Val de Roanne, it resulted in a common hike between a group of textile hikers and one of naturist hikers. Quite naturally.
Everyone meets at 9am in the centre of the village of Rémuzat, in the Drôme. We greet each other, we will get to know each other while walking. A quarter of an hour later, we leave the village by a road and then a dirt track. According to the rhythm of the walk, the two groups mix. The route then takes a path that climbs up through the forest. It is already hot. The naturists quickly find their favourite outfit.
The path crosses a wetland where water runs over the path making the ground slippery. First difficulty. We find a wide track up to a small pass, then another path climbs towards the cliff line winding between forest and scree to reach the foot of the rocky bar. This is the second difficulty. Cables make the ascent easier, but you have to put your hands in and not be too afraid of heights. Some will prefer to turn back and return by more quiet routes.
From the top of Les Aiguilles, the view extends far away on the Mont Ventoux on one side and the summits of the Dévoluy on the other. Stop for a well-deserved snack with two bottles of wine, brought on the backs of naturists!

Then the walk starts again along the crest line of the Montagne des Gravières. Meeting with two mountain bikers who are advised not to descend through the cables, then with two groups of hikers. The return is made by going down a stony path until you find a track that takes you back to the valley and the village, going completely around the massif for such a long time. Near this one, by joining other walkers, it will be necessary for some to resign themselves to get dressed. The day ends naturally at the terrace of the café.
A beautiful story of the shared pleasure of walking and respect for the other’s choice of life
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Sommet du Pinet

Denis, de Bourgogne est dans le coin pour le week-end. On hésite entre Belledonne et Chartreuse. Finalement, c’est Chartreuse qui emporte les suffrages. Trajet par le col de Porte, Saint Pierre de Chartreuse et Saint Pierre d’Entremont, pour arriver à la Plagne, hameau d’Entremont le Vieux.
Dès qu’hors de vue des maisons, on se déshabille. La montée est raide. Quelques traces de pas et de raquettes dans la neige. On débouche au col de l’Alpette où l’on chausse les raquettes. Contournement des bergeries ensevelies sous la neige. On suit le GR de la traversée de Chartreuse. Sortie de la forêt. Les alpages sous la neige, reliefs doux et arrondis. Arrêt pour manger un bout contre les murs d’une veille ruine. On entend des voix, mais personne en vue. On reprend sur ce plateau jusqu’au chalet de l’Alpe. De là, on bifurque vers les pentes qui bordent le plateau. C’est bien plus raide qu’il n’y paraissait au premier abord. Enfin au sommet, une deuxième ligne de crête se profile, mais plus douce à atteindre. De là, le sommet du Pinet, appelé aussi le Truc, est à portée de raquettes. Croix sommitale. Le hameau de la Plagne est là, juste en dessous, neuf cent mètres plus bas. En face les falaises qui domine l’Alpette. Au fond, dans l’atmosphère un peu brumeuse, on discerne le Mont Blanc et toute la chaîne de Belledonne. Pour descendre on suit des traces de raquettes qui nous ramènent aux bergeries de l’Alpette par un cheminement quelque peu tortueux, entre fond de vallon et barrière rocheuse. Puis descente vers la Plagne. Rhabillage rapide à mi-parcours pour éviter des gens qui monte. Ce sont les seuls personnes rencontrées au cours de ces cinq heures et demi de randonnue. Une belle balade qui, pour Denis, est comme un cadeau d’anniversaire.


Denis from Burgundy is in the region for the weekend. We are hesitating between Belledonne and Chartreuse. In the end, it is Chartreuse that wins the vote. The route goes through the Col de Porte, Saint Pierre de Chartreuse and Saint Pierre d’Entremont, to reach La Plagne, hamlet of Entremont le Vieux.
As soon as out of sight of the houses, we undress. The climb is steep. A few footprints and snowshoes in the snow. We end up at the Alpette pass where we put on our snowshoes. We go around the sheepfolds buried under the snow. We follow the GR of the Chartreuse traverse. Out of the forest. The mountain pastures under the snow, soft and rounded relief. Stop for a bite to eat against the walls of an old ruin. We hear voices, but no one in sight. We continue on this plateau to the chalet de l’Alpe. From there, we turn off towards the slopes that border the plateau. It’s much steeper than it seemed at first glance. Finally at the summit, a second ridge line is emerging, but gentler to reach. From there, the summit of Le Pinet, also known as Le Truc, is within snowshoe reach. Summit cross. The hamlet of La Plagne is there, just below, nine hundred meters below. Opposite the cliffs overlooking the Alpette. In the background, in the slightly misty atmosphere, you can make out the Mont Blanc and the whole Belledonne range. To go down, we follow snowshoe tracks that take us back to the sheepfolds of the Alpette by a somewhat tortuous path, between the bottom of the small valley and the rocky barrier. Then descent towards La Plagne. Quickly get dressed halfway down to avoid people going up. These are the only people encountered during this five and a half hour hike. A beautiful walk which, for Denis, is like a birthday present.

Col Nodry

Dominique, de Bordeaux, est venu passer une semaine de randonnues autour de Grenoble. Je n’ai pu me joindre à lui pour ses premières sorties, mais j’ai tenu à me libérer le vendredi pour le rencontrer et lui montrer un de mes itinéraires. Comme il avait déjà tourné entre Vercors, Matheysine et Chartreuse, j’ai choisi de l’emmener vers d’autres paysages, dans le Beaumont. Nous sommes quatre, Patricia et Philippe, qui l’accompagnent depuis le début de son séjour, sont évidemment là. La météo annonce un changement de temps après ces derniers jours printaniers; pourtant c’est officiellement le premier jour du printemps.
Nous nous garons au col de l’Holme, entre Saint Michel en Beaumont et Sainte Luce. Nous partons bien habillé. Dans la forêt, à l’ombre mais a l’abri du vent et en montée, on a vite chaud. On se déshabille rapidement. On sort de la forêt pour passer une belle croupe de neige. Là, le vent se met à souffler avec force. Un vent du sud, certes, mais rafraîchissant. Dominique et Patricia choisissent l’option coupe-vent, Philippe et moi, l’option peau-nue.
On rejoint le col Nodry puis le sommet de Côte Rouge à 2015m d’altitude. Nous dominons le sanctuaire de Notre Dame de la Salette. De l’autre coté, l’Obiou et les sommets du Dévoluy, puis au fond toute la barrière des falaises du Vercors. Beau paysage, mais on ne s’attarde pas ! On trouve un coin à l’abri dans un trou de neige au pied d’un arbre pour se poser et pique niquer. Après le repas, nous continuons par une bonne descente en courant dans la neige profonde. On enfonce parfois jusqu’aux genoux, mais qu’est ce que ça réchauffe !!! On passe à la bergerie du Clos de l’Alpe puis on rejoint notre itinéraire du matin par une longue traversée à flanc de pente. Nous retrouvons l’abri de la forêt pour terminer la balade. La petite route départementale semble si peu fréquentée, que l’on se permet de la traverser tranquillement pour rejoindre la voiture et enfiler des vêtements secs et chauds.


Dominique, from Bordeaux, came to spend a week hiking naked around Grenoble. I could not join him for his first outings, but I made a point of freeing myself on Friday to meet him and show him one of my itineraries. As he had already toured between Vercors, Matheysine and Chartreuse, I chose to take him to other landscapes, in the Beaumont. We are four of us, Patricia and Philippe, who have been with him since the beginning of his stay, are obviously there. The weather forecast announces a change of weather after these last days of spring; yet it is officially the first day of spring.
We park at the Col de l’Holme, between Saint Michel en Beaumont and Sainte Luce. We depart well dressed. In the forest, in the shade but sheltered from the wind and on the way up, we quickly get warm. We undress quickly. We get out of the forest to pass a nice snowy ridge. There, the wind starts blowing strongly. A southerly wind, certainly, but refreshing. Dominique and Patricia choose the windbreaker option, Philippe and I choose the bare skin option.
We reach the Nodry pass and then the summit of Côte Rouge at 2015m altitude. We dominate the sanctuary of Notre Dame de la Salette. On the other side, the Obiou and the summits of the Dévoluy, then at the back the whole barrier of the cliffs of the Vercors. Beautiful landscape, but we don’t linger! There is a sheltered corner in a snow hole at the foot of a tree for resting and picnicking. After the meal, we continue by a good descent running in deep snow. We sometimes sink up to our knees, but what does it warm !!! We pass by the sheepfold of Clos de l’Alpe then we join our morning itinerary by a long traverse on the side of the slope. We find the shelter of the forest to finish the walk. The small departmental road seems so little used, that we allow ourselves to cross it quietly to join the car and put on dry and warm clothes.

La Scia

Si l’on pense départ de randonnue dans un coin tranquille et isolé, là c’est raté. Le rv est sur le parking d’une station de ski en plein week end. Des voitures garées des deux cotés de la route, des skieurs et des surfeurs caparaçonnés d’anoraks, de casques, de lourdes chaussures rigides. Pourtant, en s’écartant un peu, on va faire six heures de randonnue tout en restant à proximité du domaine skiable du Planolet, en Chartreuse.
On se retrouve à quatre pour cette sortie. Bruno, qui m’avait déjà montré une fois ce parcours il y a quelques années, Philippe et Patricia, avec qui j’ai déjà randonnué, notamment dans le Dévoluy, et moi même.
A quelques mètres de la foule, une piste forestière s’enfonce dans la forêt, déserte. Nous chaussons les raquettes et attaquons la balade. La première montée est courte mais raide. Au sommet, on entend encore les bruits des remontées mécaniques et les cris. On est bien échauffé, on peut se déshabiller, même si le soleil est encore absent.
Le parcours suit un sentier invisible sous la couche de neige. Bruno le repère avec l’aide de la trace GPS. Il s’élève en se faufilant entre les arbres et les barres rocheuses. La pente parfois abrupte est entrecoupée de replats plus doux. A mi hauteur, le soleil fait son apparition. Nous atteignons la crête de la Scia. Arrêt dégustation des spécialités locales apportées par Bruno. La suite du parcours est moins raide. On rejoint une arête étroite de mamelons de neige, puis une série de bosses et de creux. On arrive finalement juste en dessous de l’arrivée d’un téléski. Deux solutions : se rhabiller pour traverser ou contourner l’obstacle par un détour dans la forêt. Deuxième solution choisie à l’unanimité. On évite le coin, en passant à quelques dizaines de mètres en contrebas dans la neige profonde. On entend le bruit des perches qui tapent. On aperçoit même quelques skieurs qui arrivent, occupés à surveiller le bout de leurs skis. S’ils avaient regardé vraiment autour d’eux, ils n’auraient pu qu’apercevoir quatre randonneurs nus entre les arbres. Finalement on atteint notre but : la Croix de la Scia. Il n’y a personne, alors que la neige est striée de traces de skis. Quelle chance !
Demi tour. Le retour se fait par le même trajet. L’ombre nous rattrape par moments, la fraîcheur aussi. Nous arrivons à proximité de la station à l’heure de fermeture. Les parkings se vident rapidement. Il ne devrait plus y avoir grand monde, alors on continue jusqu’à la lisière de la forêt, tout près des bâtiments, pour ne se rhabiller qu’à la dernière extrémité.


If you think about starting a naked hike in a quiet and isolated area, this is a missed opportunity. The appointment is on the parking lot of a ski resort in the middle of the weekend. Cars parked on both sides of the road, skiers and snowboarders wearing anoraks, helmets, heavy hard boots. However, if you get out of the way, you can enjoy a six-hour hike while staying close to the Planolet ski resort in the Chartreuse.
We are four for this outing. Bruno, who had already shown me this route once a few years ago, Philippe and Patricia, with whom I have already hiked, notably in the Dévoluy, and myself.
A few meters from the crowd, a forest track goes into the forest, deserted. We put on the snowshoes and start the walk. The first ascent is short but steep. At the top, we can still hear the noises of the ski lifts and shouts. We are well warmed up, we can get undressed, even if the sun is still absent.
The route follows an invisible path under the snow cover. Bruno locates it with the help of the GPS track. He climbs up by sneaking between the trees and the rocky bars. The sometimes steep slope is interspersed with gentler flat spots. Halfway up, the sun appears. We reach the Scia ridge. Stop to taste the local specialities brought by Bruno. The rest of the route is less steep. We reach a narrow ridge of snow nipples, then a series of bumps and hollows. We finally arrive just below the arrival of a ski lift. Two solutions: get dressed to cross or go around the obstacle by a detour in the forest. Second solution chosen unanimously. We avoid the area, passing a few dozen meters below in deep snow. We hear the sound of the poles banging. We even see a few skiers arriving, busy keeping an eye on the tips of their skis. If they had really looked around, they could only have seen four naked hikers between the trees. Finally we reach our goal: the Scia Cross. There is no one around, while the snow is streaked with ski tracks. What luck!
Half turn. The return trip is the same. The shadow catches up with us at times, the coolness too. We arrive close to the station at closing time. The car parks empty quickly. There shouldn’t be many people, so we continue to the edge of the forest, close to the buildings, only to get dressed at the last end.


J’ai rendez vous avec Bruno sur le parking de la station du Planolet. L’endroit est à peu près désert car la saison s’est terminée la veille. On ne se se connaît que virtuellement par sites web interposés.
On attaque aussitôt par un raidillon qui échauffe les muscles et, au bouts de quelques minutes seulement, on se met vite en tenue. Peu de temps après, on peut déjà chausser les raquettes. On quitte le large chemin pour se glisser dans la forêt. Bruno m’assure que l’on est bien sur l’itinéraire d’un sentier et, effectivement, par moment la neige a disparue et laisse apparaître une vague sente entre feuilles mortes et rochers moussus. Raquettes aux pieds, on passe ainsi de zone enneigées en zones sèches. Sur un versant bien exposé, on quitte même les raquettes que l’on remettra un peu plus tard. On traverse deux fois une route forestière qui semble avoir été bien fréquenté le week-end précédent, au vu des traces de pas et de raquettes. Dans une combe, la neige est bien plus épaisse et lourde. Bruno fait la trace et s’oriente entre les creux et les bosses. Quelques lacets dans la forêt et l’on débouche sur la crête de la Scia.
Derrière nous, le sommet du Grand Som qui domine Saint Pierre de Chartreuse et la vallée des Entremonts, devant, la barrière rocheuse des falaises qui bordent les hauts plateaux depuis les Lances de Malissard. Bruno n’a qu’un temps limité de disponibilité. Nous nous quittons à cet endroit, mais avant de redescendre, il m’explique l’itinéraire qui mène à la croix. Je n’ai plus qu’à suivre ses indications.
Descendre légèrement jusqu’à un petit col, remonter de l’autre coté puis rester le long de la crête. A un moment, dans une clairière, je vois un fauteuil à moitié enterré dans la neige, incongru ainsi en pleine nature, mais bien confortable pour un arrêt sandwich.
Après cette pause, je rejoins une arrête étroite au dessus des pentes. Une vieille trace de ski me sert de balisage. Finalement j’arrive au sommet du téleski du Creux de la neige. Aujourd’hui, il est silencieux, mais la piste bien damée et les nombreuses traces de ski alentours témoignent de son activité récente. Encore une dernière longueur et je suis à la Croix de la Scia.
Demi tour, je repars en suivant mes puis nos traces de montée. Je ne me rhabille qu’à la toute dernière extrémité, en arrivant derrière un chalet, à dix mètres du parking.


I have an appointment with Bruno in the parking lot of the Planolet station. The place is almost deserted because the season ended the day before. We only know each other virtually through websites.
We attack immediately by a raidillon which warms up the muscles and, at the end of a few minutes only, we quickly get dressed. Soon after, we can already put on our snowshoes. We leave the wide path to slip into the forest. Bruno assures me that we’re on a path and, indeed, at times the snow has disappeared and leaves a vague trace between dead leaves and mossy rocks. With snowshoes on our feet, we go from snowy to dry areas. On a well exposed slope, we even leave the snowshoes and put them back on a little later. We cross a forest road twice, which seems to have been well travelled the previous weekend, given the footprints and snowshoe tracks. In a combe, the snow is much thicker and heavier. Bruno makes the track and orientates himself between the hollows and the bumps. A few laces in the forest and we reach the Scia ridge.
Behind us, the summit of the Grand Som which dominates Saint Pierre de Chartreuse and the Entremonts valley, in front, the rocky barrier of the cliffs that border the high plateaus from the Lances de Malissard. Bruno has only limited time available. We separate at this point, but before going back down, he explains to me the itinerary that leads to the cross. All I have to do is follow his instructions.
Go down slightly to a small pass, go up on the other side and stay along the ridge. At one point, in a clearing, I see an armchair half buried in the snow, incongruous in the middle of nature, but very comfortable for a sandwich stop.
After this break, I reach a narrow ridge above the slopes. An old ski track serves me as a marker. Finally I reach the top of the Creux de la neige ski lift. Today, it is silent, but the well groomed piste and the numerous ski tracks around testify to its recent activity. One more last length and I am at the Croix de la Scia.
Half-turn, I go back following my and then our ascent tracks. I get dressed only at the very last end, arriving behind a chalet, ten meters from the parking lot.

La Servelle de Brette

Avec Bernard et Francis, nous partons du petit village d’Aucelon.

Passée la dernière ferme, le troupeau de vaches, le chemin monte entre les buis. Dès que nous sommes hors de vue des maisons, nous nous déshabillons. Il fait un temps splendide. Soleil, ciel bleu, pas de vent. Nous atteignons les premières plaques de neige. Nous suivons une piste forestière. Lorsqu’on commence à enfoncer, on chausse les raquettes. C’est une première pour Francis !

On passe devant une première bergerie. La piste continue, laisse sur le coté un captage, puis redescend légèrement pour sortir de la forêt sur le plateau de Champ Reynier. Une deuxième bergerie. Le sommet de Servelle de Brette est juste devant nous, complètement dégagé de la végétation. Il paraît tout proche, mais il se mérite. Il faut monter pas à pas dans les combes pentues qui l’entourent. Faire sa trace dans la neige lourde. Bernard tente une variante et croisera presque deux skieurs qui descendent. Enfin le sommet et une vue à 360° sur le Vercors, les 3 Becs, le Dévoluy et même le Mont Ventoux au loin.

Trois randonneurs approchent par l’autre versant. Je redescend et retrouve mes compagnons arrêtés pour le repas. La descente dans la pente est nettement plus facile et plus rapide. Concours de course dans la neige profonde. Puis on retrouve le cheminement de montée. On ne se rhabille qu’à proximité du village. Sept heures de randonnée et six heures quarante cinq de nudité.

En rencontrant l’éleveur du troupeau de vaches, irlandaises et sans cornes, Bernard explique qu’on choisit les coins tranquilles car on fait de la randonnée naturiste. « C’est sûr qu’ici vous êtes tranquilles », dit comme si cette activité était tout à fait naturelle.


With Bernard and Francis, we leave from the small village of Aucelon.
Past the last farm, the herd of cows, the path goes up between the box trees. As soon as we are out of sight of the houses, we undress. The weather is splendid. Sun, blue sky, no wind. We reach the first patches of snow. We follow a forest track. When we start to get deeper, we put on our snowshoes. It’s a first for Francis!
We pass a first sheepfold. The trail continues, leaves a water catchment on the side, then goes down slightly to leave the forest on the Champ Reynier plateau. A second sheepfold. The top of Servelle de Brette is just in front of us, completely clear of vegetation. It seems very close, but it is worth it. We have to climb step by step in the steep combes surrounding it. Making our mark in the heavy snow. Bernard tries a variant and almost crosses two skiers going down. Finally the summit and a 360° view of the Vercors, the 3 Becs, the Dévoluy and even the Mont Ventoux in the distance.
Three hikers approach from the other side. I go back down and find my companions stopped for lunch. The descent down the slope is much easier and faster. Running contest in deep snow. Then we find the uphill path again. We get dressed only near the village. Seven hours of hiking and six hours forty five of nudity.
When meeting the breeder of the herd of cows, Irish and hornless, Bernard explains that we choose the quiet areas because we do naturist hiking. « It is sure that here you are quiet », he says as if this activity was completely natural.