Lac du Lauzon

Symbolique cette rencontre entre Franck venant de Gap dans les Hautes Alpes, Bernard du Diois dans la Drôme et moi même de Grenoble dans l’Isère dans ce vallon de la Jarjatte à la jonction des trois départements pour marquer l’adhésion de Franck à l’association drômoise des Marcheurs Nus du Val de Roanne.

Les sommets alentours sont accrochés par les nuages et la météo annonce des rafales. Nous préférons éviter les balades en direction des cols qui risquent d’être particulièrement ventés et partir vers le fond de la vallée. Notre objectif est le lac du Lauzon. Départ du parking au bout de la route à 1228 m d’altitude. Il fait un peu frais. L’un est encore habillé, l’autre nu et le troisième entre les deux. Mais dés que la pente se fera sentir les derniers vêtements tomberont. Jusqu’à la cabane du Fleyrard, c’est encore tranquille, une large piste forestière qui monte en lacets. Mais après c’est droit dans le pentu. Le sentier suit la ligne de crête du vallon. On s’arrête souvent pour souffler… et profiter du paysage. Une dernière bosse et on découvre, à 2150 m, le lac du Lauzon, enfin ce qu’il en reste en cette fin d’été bien sec. Un trou d’eau entouré d’une végétation jaune et verte qui tranche sur l’ocre de la pelouse alpine et l’environnement de pierriers et de falaises. La lumière changeante au gré des déchirures des nuages qui défilent le long des parois alternativement illumine et éteint ce panorama, lui donne un aspect irréel et magique. C’est un paradis pour les photographes. Après le pique-nique, on longe le pied de la Tête du Lauzon pour basculer en direction du col des Aurias. Sur ce versant là, changement de décor avec en face de nous les longues croupes herbeuses de la Montagne de Paille et sur le coté un aperçu sur le plateau du Trièves. Un troupeau de moutons sort d’un enclos en contrebas, des vaches descendent vers le col de la Croix et sa bergerie. On se dépêche de passer le col pour éviter de croiser de trop près le troupeau et ses bergers puis on rentre dans la forêt pour la descente finale qui nous ramène, toujours nus, au parking. Une petite pluie se met à tomber lorsque la voiture démarre. Notre timing était parfait comme toute cette balade.


Symbolic this meeting between Franck from Gap in the Hautes Alpes, Bernard from the Diois area in the Drôme and myself from Grenoble in the Isère in this valley of the Jarjatte at the junction of the three departments to mark Franck’s membership in the Drôme association of the Marcheurs Nus du Val de Roanne.
The surrounding peaks are caught by clouds and the weather reports gusts. We prefer to avoid walks towards the passes which are likely to be particularly windy and go towards the bottom of the valley. Our goal is Lauzon Lake. Departure from the car park at the end of the road at an altitude of 1228 m. It’s a little chilly. One is still dressed, the other naked and the third in between. But as soon as the slope is felt, the last clothes will fall. Up to the Fleyrard hut, it’s still quiet, a wide forest track that climbs in bends. But then it’s straight into the slope. The trail follows the ridge line of the valley. We often stop to take a breath… and enjoy the scenery. One last bump and we discover, at 2150 m, the Lauzon lake, finally what remains of it at the end of this very dry summer. A water hole surrounded by yellow and green vegetation that contrasts with the ochre of the alpine lawn and the environment of rocky outcrops and cliffs. The changing light as the clouds tear along the walls alternately illuminate and extinguish this panorama, giving it an unreal and magical aspect. It is a photographers’ paradise. After the picnic, we walk along the bottom of the Tête du Lauzon to switch to the Col des Aurias. On this side, change of scenery with in front of us the long grassy hills of the Montagne de Paille and on the side a glimpse on the plateau du Trièves. A herd of sheep comes out of a enclosure below, cows go down to the Col de la Croix and its sheepfold. We hurry to cross the pass to avoid crossing the herd and its shepherds too closely then we enter the forest for the final descent which takes us back, always naked, to the parking lot. A little rain starts to fall when the car starts. Our timing was perfect like the whole ride.

Balisage au Jocou

L’association des Marcheurs Nus du Val de Roanne est affiliée à la Fédération Française de Randonnée Pédestre et comme telle peut participer à ses actions de développement de la randonnée. C’est par exemple le cas pour le balisage et l’entretien des sentiers GR de Grande Randonnée. Pour cela, Bernard et moi même avons suivi des stages de formation de baliseurs. Récemment, le comité départemental de la randonnée de la Drôme nous a attribué un tronçon du GR 93. Ce vendredi 13 octobre, nous sommes donc partis pour une première journée de balisage sur ce parcours.
Depuis le col de Grimone, nous avons rejoint par 1,2 km de route le départ du sentier. Là nous avons pu nous déshabillé pour attaquer les choses sérieuses. C’est que marcher dans une optique de balisage est assez différent d’une randonnue normale. Il faut être attentif au balisage déjà existant, étudier s’il nécessite une remise à l’état, ou si de nouveaux marquages peuvent être nécessaires, surveiller que la végétation n’envahisse pas le parcours, couper des branches qui dépassent. Autant dire que l’on n’avance pas très vite. Il fait grand beau et nous profitons de la vue dégagée sur les sommets du Vercors. Le GR effectue une grande traversée dans le versant ouest sous le Jocou pour rejoindre le col de Seysse, puis continue vers le col de Menée. Au col de Seysse, nous arrêtons là pour revenir par une variante du GR qui passe par le sommet du Jocou après une beau raidillon de 200 m de dénivelé. Il est 17 heures quand nous sommes de retour au col de Grimone. Une journée bien remplie, on a fait la plus grosse partie du tronçon. Avec quelques rencontres, un randonneur solitaire, un groupe de quatre femmes puis deux hommes, à qui nous avons tranquillement expliqué l’association et notre action de balisage.


The Association of Naked Walkers of the Val de Roanne is affiliated to the French Federation of Hiking and as such can participate in its actions of development of hiking. This is the case, for example, for the marking out and maintenance of the GR Grande Randonnée trails. To do this, Bernard and I have taken part in training courses for taggers. Recently, the regional committee of the Drôme hiking department assigned us a section of GR 93. This Friday, October 13th, we left for a first day of marking on this trail.
From the Grimone pass, we reached the trail’s start point by 1.2 km of road. There we were able to undress to attack the serious things. This is because walking in a marking-out perspective is quite different from normal hiking. Be careful to be aware of the existing markings, study if they need to be restored, or if new markings may be necessary, watch for vegetation not to invade the path, cut off overhanging branches. In other words, we’re not moving very fast. The weather is fine and we enjoy the unobstructed view of the Vercors summits. The GR makes a long crossing in the western slope under the Jocou to reach the Seysse pass, then continues towards the Menée pass. At the Seysse pass, we stop there to come back by a variant of the GR which passes through the summit of Jocou after a beautiful steepness of 200 m of altitude difference. It’s 5:00 p. m. when we’re back at the Grimone Pass. One full day, we did most of the section. With a few encounters, a solitary hiker, a group of four women and then two men, to whom we quietly explained the association and our marking action.


Comme l’année passée, nous avons programmé une journée pour accomplir du balisage et de l’entretien d’un tronçon du GR93. Nous sommes cinq ce mercredi de mi septembre. Bernard, Francis, Claude et moi même, Franck nous a rejoint. Il ne fait pas encore partie de l’association mais ça ne saurait tarder.
Plusieurs groupes ont démarré avant nous. Nous attaquons et nous déshabillons très vite. L’allure n’est pas rapide. Il y a peu de balisage à faire, mais surtout de l’élagage des buissons d’épineux qui envahissent le terrain et débordent sur le sentier. Sécateurs et scies s’activent. A midi, un coin à l’ombre est apprécié pour le pique-nique. C’est qu’à travailler ainsi sous le soleil, la fatigue se fait sentir. L’après midi, on sort enfin de la zone forestière, l’environnement de prairie d’alpage est plus ouvert et surtout moins encombré de ronces. C’est presque du repos et une allure de vraie randonnue. Après un dernier coup de peinture, Bernard, Claude et Francis font demi tour. Avec Franck, je continue jusqu’au sommet du Jocou pour profiter de la vue panoramique sur le Vercors , la Trièves et le Devoluy. Pour croiser un groupe on a enfilé nos shorts. On discute sur le balisage puis sur le naturisme en randonnée. Plus tard, on les retrouvera et là on restera nus.


As last year, we have scheduled a day to accomplish the marking-out and maintenance of a section of the GR93. There are five of us this Wednesday in mid-September. Bernard, Francis, Claude and myself, Franck joined us. He is not yet a member of the association but it will soon be.
Several groups have started before us. We attack and undress very quickly. The pace is not fast. There is little marking to do, but mostly the cutting of thorny bushes that invade the ground and overflow on the trail. Pruners and saws are activated. At noon, a shaded area is appreciated for the picnic. It is that by working in this way under the sun, fatigue is felt. In the afternoon, we finally leave the forest area, the alpine meadow environment is more open and above all less encumbered by brambles. It’s almost rest and a real naked hiking experience. After one last paint job, Bernard, Claude and Francis turn around. With Franck, I continue to the top of the Jocou to enjoy the panoramic view of the Vercors, the Trièves and the Devoluy. To meet a group we put on our shorts. We discuss about marking and then about naturism when hiking. Later, we’ll find them and then we’ll stay naked.


Cette année, Bernard n’est pas disponible pour cette journée de balisage. Tant pis, je pars seul, chargé des outils et de la peinture. Départ habillé dans l’ombre, mais dès que j’arrive au soleil je peux me déshabiller. Je reprends quelques marquages, fait un peu de débroussaillage le long du chemin. Au passage je découvre deux géocaches situées tout à proximité. Au col de Seysse, le vent souffle avec force. Demi tour pour vérifier le marquage dans l’autre axe.


This year, Bernard is not available for this marking day. Well, it doesn’t matter, I’m going alone, in charge of the tools and the paint. I leave dressed in the shade, but as soon as I get to the sun I can undress. I pick up some markings, do a bit of clearing along the way. By the way I discover two geocaches located nearby. At the Seysse pass, the wind is blowing strongly. I turn around to check the markings in the other axis.

3 Becs

Le comité de la Drôme de la Fédération Française de Randonnée Pédestre a lancé en cette mi juin 2019 une série d‘animations autour du sentier de Grande Randonnée GR9 qui traverse le département de part en part. En pratique, une équipe de deux trailers a entrepris de courir en huit jours de Grenoble au sommet du Mont Ventoux et en parallèle, à chacune des étapes, des associations de randonneurs pouvaient organiser des marches dans les environs avant de retrouver les coureurs en fin d’après midi autour d’un goûter partagé et d’un verre de l’amitié. L’association des Marcheurs Nus du Val de Roanne s’est portée volontaire pour l’organisation d’une balade aux 3 Becs au dessus de la ville de Saillans, en proposant une randonnée mixte, marcheurs naturistes et marcheurs habillés, afin de faire découvrir en toute convivialité les avantages de la nudité sur les sentiers de montagne. C’était un défi, car la date imposée, un mardi ne favorisait pas la mobilisation des adhérents en cours de semaine. Mais la communication autour de l’évènement a permis de réunir quinze participants. Des membres de l’association, mais aussi des naturistes extérieurs et trois randonneurs « textiles ».

Cette rando des 3 Becs est une balade classique de la région. A 10 heures, le parking du col de la Chaudière est déjà presque rempli. On ne sera pas les seuls sur le chemin. Au premier tournant du sentier, les vêtements commencent à tomber. On croise deux groupes d’ouvriers qui entretiennent le chemin. Échanges de salutations. Il faut remarquer d’ailleurs que ce chemin est remarquablement aménagé de nombreuses marches de pierres. Plus haut on trouvera au bord du sentier des sacs de grosses dalles de pierre héliportés en prévision de l’avancement du travail. Dans la montée, ceux qui visent les trois sommets, neuf personnes, partent devant. Les six derniers optent pour un parcours plus simple. Au pas de la Sarria, le premier sommet est en vu, au prix d’une montée en lacets dans la prairie. Sommet du Veyou à 1589 m, puis descente pour remonter au second Bec :le Signal à 1559m. Je profite de mon passage pour une séance de geocaching près du gros cairn. Il est temps de se poser un peu en contrebas pour le casse-croûte, arrosé d’une Clairette puisqu’on est dans le région de production. Toujours en suivant de près la ligne des falaises impressionnantes et découpées qui dominent la vallée de la Drôme, le cheminement redescend encore puis remonte au troisième sommet, Roche Courbe, 1545 m. Voilà le but est atteint. Pour revenir, on coupe par une petit sentier qui n’évite pas quelques montées mais nous ramène, à travers champs et forêt, au pas de la Sarria où l’on retrouve le deuxième groupe. Tous ensemble, on attaque la descente finale. A une vingtaine de mètres du parking, il faudra bien se rhabiller. L’entente entre naturistes et habillés a été parfaite et les rencontres sur les chemins se sont déroulées soit avec de l’indifférence soit avec le sourire. C’est le message qui est porté à la rencontre du Comité en fin d’après midi à Saillans.


The Drôme committee of the French Pedestrian Hiking Federation launched in mid-June 2019 a series of activities around the GR9 long-distance hiking trail that crosses the department from side to side. In practice, a team of two trailers undertook to run in eight days from Grenoble to the summit of Mont Ventoux and in parallel, at each stage, hikers’ associations could organise walks in the area before meeting the runners in the late afternoon around a shared lunch and a drink of friendship. The Association des Marcheurs Nus du Val de Roanne has volunteered to organize a 3 Becs walk above the town of Saillans, offering a mixed hike, naturist walkers and dressed walkers, in order to introduce in a friendly way the advantages of nudity on mountain paths. It was a challenge, because the date imposed, a Tuesday, did not encourage the mobilization of members during the week. But the communication around the event brought together fifteen participants. Members of the association, but also external naturists and three « textile » hikers.
This 3 Becs hike is a classic walk in the region. At 10 a.m., the car park at the Col de la Chaudière is already almost full. We won’t be the only ones on the way. At the first bend of the trail, the clothes start to fall off. We meet two groups of workers who maintain the path. Exchanges of greetings. It should also be noted that this path is remarkably well arranged with many stone steps. Higher up the trail are bags of large heliborne stone slabs in anticipation of the progress of the work. On the way up, those who aim for the three summits, nine people, leave in front. The last six opt for a simpler route. At the pass of the Sarria, the first summit is in sight, at the cost of a winding climb in the meadow. Summit of Veyou at 1589 m, then descent to go up to the second Bec: the Signal at 1559m. I take advantage of my visit for a geocaching session near the big cairn. It is time to settle down a little below for the snack, sprinkled with a Clairette since we are in the production region. Still closely following the line of impressive and cut-out cliffs that dominate the Drôme valley, the path descends again and then climbs up to the third summit, Roche Courbe, 1545 m. That is the goal achieved. To return, we cross a small path that does not avoid a few climbs but brings us back, through fields and forest, to the pass of the Sarria where we find the second group. Together, we begin the final descent. About 20 meters from the parking lot, you’ll have to get dressed again. The agreement between naturists and dressed people was perfect and the meetings on the paths took place either with indifference or with a smile. This is the message that is being brought to the Committee’s meeting in late afternoon in Saillans.

Luc en Diois

Avril 2019. Petite randonnue digestive après un assemblée général de l’association des Marcheurs Nus du Val de Roanne et un repas au restaurant à Luc en Diois. Montée à la cabanette avec un joli point de vue qui domine le village, en passant près d’une série de cascades au fond d’un vallon.


April 2019. A short digestive naked hike after a general meeting of the Association des Marcheurs Nus du Val de Roanne and a meal at the restaurant in Luc en Diois. Ascent to the cabin with a beautiful view overlooking the village, passing by a series of waterfalls at the bottom of a small valley.


Mi avril 2016, avec Bernard des Marcheurs Nus du Val de Roanne. Nous partons du village de Luc en Diois. Au bout d’une douzaine de minutes, nous entrons dans la foret de pins. Là, le chemin commence à s’élever en lacets. Un chemin bien entretenu qui est, paraît il, la balade préférée des habitants de Luc. Aujourd’hui, il est désert et nous pouvons nous déshabiller sans hésitation.

Nous traversons une première piste forestière, puis en rejoignons une seconde que nous suivons jusqu’au col de la Charbonnière. A partir de là, l’itinéraire se fait plus aléatoire. Les nombreuses traces de chemins d’exploitations forestières, plus ou moins anciennes, ne correspondent pas aux chemins marqués sur nos cartes. Alors c’est un peu au jugé que l’on vise les crêtes de la montagne de Cerne. On traverse une vieille coupe de bois dont les souches sont brûlées par le soleil et les intempéries, puis on suit une sente à peine visible dans les taillis de buis jusqu’à retrouver un chemin balisé. A une bifurcation, on tente de suivre un chemin qui n’arrive nulle part, sinon à un belvédère sur la vallée opposée. Demi tour donc. On attaque la descente par un mélange de sentiers, de simples traces possible, d’échappatoires dans la pente pour finalement retomber sur notre itinéraire de montée. De là, nous finissons tranquillement en suivant les larges pistes qui nous ramènent vers la vallée en passant par la Cabanette, petite construction de bois surplombant le village de Luc.


Mid April 2016, with Bernard of the  » Naked Walkers of the Val de Roanne ». We leave the village of Luc en Diois. After a dozen minutes, we enter the pine forest. There, the path begins to rise in laces. A well-kept path which is, it seems, the favorite stroll of the inhabitants of Luc. Today it is deserted and we can undress without hesitation.

We cross a first forest trail, then join a second that we follow until Col de la Charbonnière. From there, the route becomes more random. The many traces of logging roads, more or less old, do not correspond to the paths marked on our maps. So it is a little bit by guesswork that we are aiming the peaks of the mountain of Cerne. We cross an old wooden cut whose stumps are burned by the sun and the bad weather, then we follow a path scarcely visible in the thickets of boxwood until we find a marked path. At a bifurcation, one tries to follow a path that does not arrive anywhere except a belvedere on the opposite valley. Half turn. The descent is attacked by a mixture of trails, simple possible traces, loopholes in the slope for finally falling back on our climbing route. From there, we finish quietly following the wide trails that lead us back to the valley through the Cabanette, a small wooden building overlooking the village of Luc.

Menglon

Pour la première fois cette année, je retrouve les Marcheurs Nus du Val de Roanne. On est quatre : Bernard et Francis, le noyau dur de l’association, et Jean Paul dont c’est la première randonnue. Nos démarrons près du hameau des Tonnons du village de Menglon. La piste qui mène à un réservoir d’eau monte bien mais reste plutôt à l’ombre. Je suis vite nu, Bernard se déshabille aussi, ne gardant qu’une légère chemise. Francis et Jean Paul attendront d’être en haut au soleil pour eux aussi se dévêtir. Après la large piste c’est un petit sentier qui grimpe sur un versant de la combe de Bouleron. Par des trouées dans le couvert végétal on a un panorama parfait sur le village de Menglon, la vallée de la Drôme et au fond, le Glandasse, le contrefort du Vercors. C’est une forêt de pins aux troncs très droits, parsemée de massifs de buis. Quel plaisir de se frayer un passage dans ces buis qui ont disparu de la région grenobloise, ravagés par les chenilles Pyrales . Après le col de Pierron, la descente s’effectue sur le versant opposé, toujours par des sentiers agréables jusqu’à rejoindre notre itinéraire de montée. On ne se rhabille qu’au tout dernier moment, en vue de la route. Une petite balade de moins de quatre heures pour neuf kilomètres qui, je l’espère, aura convaincu Jean Paul des bienfaits de la randonnue.


For the first time this year, I meet again the Naked Walkers of the Val de Roanne. There are four of us: Bernard and Francis, the hard core of the association, and Jean Paul for whom this is the first naked hike. We start near the hamlet of Les Tonnons in the village of Menglon. The track leading to a water tank climbs well but stays in the shade. I am quickly naked, Bernard undresses too, keeping only a light shirt. Francis and Jean Paul will wait until they are up in the sun to undress too. After the wide track it is a small path that climbs on a slope of the combe of Bouleron. Through gaps in the vegetation cover you have a perfect view of the village of Menglon, the Drôme valley and at the background, the Glandasse, the foothills of the Vercors. It is a pine forest with very straight trunks, dotted with boxwood beds. What a pleasure to find a way through these box trees that have disappeared from the Grenoble region, ravaged by the Pyrales caterpillars. After the Pierron pass, the descent takes place on the opposite side, still on pleasant paths until we reach our ascent route. We only get dressed at the very last moment, in view of the road. A short walk of less than four hours for nine kilometres which, I hope, will have convinced Jean Paul of the benefits of hiking.

Ruisseau de la Bourdiole

Dans la série « les pieds dans l’eau » qui est une spécialité des Marcheurs Nus du Val de Roanne en été, c’est cette fois le ruisseau de la Bourdiole qui est choisi comme destination. Dans un virage peu après le village de Poyols, nous quittons la route et posons la voiture. Aussitôt nus, nous prenons un chemin qui nous mène jusqu’à l’eau. Nous sommes quatre. A la file indienne, nous nous engageons dans le cours du ruisseau. On peut essayer de passer de pierres en pierres, mais le plus souvent on suit le courant, de l’eau jusqu’à la cheville, parfois au genou, et même au dessus. A l’ombre de la forêt, l’eau reste un peu fraîche, mais si agréable. De petites cascades qu’il faut contourner ou escalader, de temps à autre un beau trou, une belle piscine. Le bruit du torrent forme un fond sonore. L’eau s‘écoule tantôt tranquille, tantôt bouillonnante au dessus des rochers. On avance lentement, parfois retardé par des branchages en travers qu’il faut écarter, des ronces qu’il faut couper. C’est un autre monde! Après la pause repas sur des dalles au soleil, on repart. On dépasse le village de Jonchères qui doit se trouver perché au dessus de nous. A deux reprises, on trouve dans le lit du ruisseau, les crânes presque fossilisés de deux cerfs, dont les cornes on été coupées. L’œuvre de chasseurs  qui n’ont gardé que les bois en trophées ! Peu à peu le cours d’eau rétrécit, se fait tout petit. Il est temps de rejoindre la route. Retour, momentanément rhabillés, par une piste, la traversée du village puis un sentier entre buis, genets et pins qui nous ramène pile à la voiture.


In the series  » feet in water  » which is a speciality of the Marcheurs Nus du Val de Roanne in summer, it is this time the Bourdiole stream which is chosen as destination. In a bend shortly after the village of Poyols, we leave the road and put the car down. As soon as we are naked, we take a path that leads us to the water. We are four. In a single file, we engage in the course of the stream. We can try to go from stone to stone, but most often we follow the current, from the water to the ankle, sometimes to the knee, and even above. In the shade of the forest, the water remains a little cool, but so pleasant. Small waterfalls that you have to go around or climb, from time to time a beautiful hole, a beautiful swimming pool. The sound of the torrent makes a background sound. The water flows sometimes quiet, sometimes bubbling over the rocks. One advances slowly, sometimes delayed by branches across which one must spread, brambles which one must cut. It’s another world! After the meal break on flagstones in the sun, we leave again. We pass the village of Jonchères which must be perched above us. On two occasions, the almost fossilized skulls of two deer, whose horns have been cut off, are found in the creek bed. The work of hunters who only kept the woods as trophies! Little by little the river narrows, becomes very small. It’s time to hit the road. Return, momentarily dressed, by a track, the crossing of the village then a path between boxwood, brooms and pines which brings us right back to the car.

Pradelle

Lundi de Pentecôte. Malgré l’annonce d’orages dans l’après midi, cette sortie des Marcheurs Nus du Val de Roanne a été maintenue. C’est qu’il s’agit d’une séance de travail en vue d’un itinéraire pour l’été. L’objectif est de relier deux vallées, deux ruisseaux pour créer une boucle. Avec Bernard et Francis, on arrive à Pradelle, dans la vallée de la Roanne,  vers 10 heures. On pose la voiture au bout d’une piste, au départ du sentier. Celui ci est bien indiqué sur la carte, mais il ne semble quand même guère fréquenté. Il grimpe droit dans la pente en direction du col de l’Esquif. Du col, aucun chemin sur l’autre versant n’est inscrit sur les cartes, mais une marque sur un arbre révèle une trace dans la végétation. Un chemin de chasseurs ? La sente descend entre les arbres, se perd parfois, se devine un peu plus loin. Sécateurs et scies sont en action tout au long pour élaguer, marquer le chemin, le rendre évident et praticable. On descend ainsi lentement jusqu’à finalement retrouver une ancienne piste forestière que Bernard et Francis avaient repérée l’année dernière. Ouf, la jonction est faite. Maintenant, il faut remonter au col et descendre sur Pradelle. L’atmosphère est devenue lourde. On est trempé de sueur et la fatigue se fait sentir. Mais les premiers coups de tonnerre ne se feront entendre que lorsque l’on sera sur la route en voiture.


Pentecost Monday. Despite the announcement of storms in the afternoon, this outing of the Marcheurs Nus du Val de Roanne has been maintained. It is because this is a working session for a summer itinerary. The objective is to link two valleys, two streams to create a loop. Bernard and Francis and I arrive in Pradelle in the Roanne valley around 10am. We put the car at the end of a track, at the start of the path. This one is well indicated on the map, but it doesn’t seem very busy. It climbs straight up the slope towards the Col de l’Esquif. From the pass, no path on the other side is written on the maps, but a mark on a tree reveals a trace in the vegetation. Hunters’ trail? The path goes down between the trees, is sometimes lost, is guessed a little further. Shears and saws are in action all along to prune, mark the path, make it obvious and practicable. We descend slowly until we finally find an old forest track that Bernard and Francis had spotted last year. Phew, the junction is done. Now we have to go up to the pass and down to Pradelle. The atmosphere has become heavy. We are soaked with sweat and fatigue is felt. But the first thunder will only be heard when you are on the road by car.

La montagne d’Aucelon

L’association des Marcheurs Nus du Val de Roanne a son siège social à la mairie du village de Montlaur en Diois, entre Die et Luc en Diois. Chaque année a lieu l’assemblée générale de l’association. Elle peut se poursuivre dans l’après midi par une balade dans les environs. La montagne d’Aucelon domine le village. C’est donc un objectif tout trouvé ces jours là. Mais cette longue crête qui débute au col de Penne et se poursuit sur des kilomètres peut aussi être une destination hors de cette occasion. C’est notamment le cas en hiver, où son orientation permet de profiter d’un ensoleillement favorable l’après midi. Pour le geocacheur que je suis, c’est une parcours avec des caches disséminées tout au long de l’arrête.


The association of the Naked Walkers of the Val de Roanne has its social seat at the town hall of the village of Montlaur en Diois, between Die and Luc en Diois. Every year the general assembly of the association takes place. It can be followed in the afternoon by a walk in the surroundings. The mountain of Aucelon dominates the village. It is therefore a goal all found these days. But this long ridge which starts at the Col de Penne and continues for miles can also be a destination out of this occasion. This is particularly the case in winter, where its orientation allows you to take advantage of a favourable sunshine in the afternoon. For the geocacher that I am, it’s a route with caches scattered all along the ridge.

Serre de Beaupuy

Dimanche de Pentecôte. A huit heure et quart, je débouche du tunnel du col de Menée, côté Drôme. Il n’y a qu’un camping car installé sur le parking. Le chemin débute juste en face. Je pars en short, tee shirt et blouson. Cinq minutes plus tard, échauffé par ce premier raidillon, je suis nu. Passage à la croix au dessus du tunnel. Je rejoins le sentier tracé à mi pente dans l’alpage. L’herbe est mouillée de rosée, des fleurs parfois violettes ou blanches, surtout jaunes. Des masses nuageuses lèchent et débordent les crêtes. J’arrive au col de la Lauzette. J’avais l’intention de continuer tout droit en direction de la Tête de Praorzel, au dessus du vallon de Combeau, sachant qu’en ce week-end de trois jours, il risquait d’y avoir du monde dans le vallon. Mais pourquoi ne pas monter à gauche sur ce Serre de Beaupuy que je ne connais pas. Pas de chemin sur la carte, mais ça a l’air de pouvoir passer. Une vague trace pars à flanc, mais je préfère tirer tout droit. Ça monte un peu raide mais j’atteins vite le sommet. Je domine la route de Combeau et le parking au fond du vallon. Il a l’air déjà plein ! Le serre de Beaupuy est une sorte de plateau incliné. Je le traverse. L’autre extrémité surplombe le col de Côte Chèvre, les rochers de Combeau, le hameau de Bénevise puis en fond les falaises de l’extrémité sud du Vercors, du plateau de Tussac et du Glandasse. Demi tour. Je rejoins la Lauzette par la trace aperçue tout à l’heure. Je reviens doucement vers Menée. Un petit détour pour aller me poser pour le repas.Je me rhabille juste avant de descendre vers le parking qui est bien plein : des pique niqueurs au bord de la route, des cyclistes qui soufflent avant de repartir, des promeneurs. Pourtant moi je n’ai vu personne de toute la balade !


Pentecost Sunday. At eight and a quarter, I emerge from the tunnel of the Col de Menée, on the Drôme side. There is only one motor home installed in the car park. The path starts right across the road. I’m going in shorts, t-shirt and jacket. Five minutes later, warmed up by this first raidillon, I’m naked. Passage to the cross over the tunnel. I join the path traced halfway down the alp. The grass is wet with dew, flowers sometimes purple or white, especially yellow. Cloudy masses lick and overflow the ridges. I arrive at the Lauzette pass. I intended to continue straight on towards the Tête de Praorzel, above the valley of Combeau, knowing that on this three-day weekend, there might be people in the valley. But why not climb left on this Serre de Beaupuy that I don’t know. No path on the map, but it looks like it can pass. A vague trace goes sideways, but I prefer to go straight. It climbs a little steep but I quickly reach the top. I dominate the road of Combeau and the carpark at the bottom of the valley. It already looks full! The Beaupuy serre is a kind of inclined plateau. I’m going through it. The other end overlooks the Côte Chèvre pass, the rocks of Combeau, the hamlet of Bénevise then the cliffs of the southern end of the Vercors, the plateau of Tussac and the Glandasse. Turn around. I join the Lauzette by the trace seen earlier. I’m slowly returning to Menée. I get dressed just before going down towards the carpark which is very full: picnickers at the edge of the road, cyclists who blow before leaving, walkers. Yet I didn’t see anyone for the whole hike!

Ambel depuis Quint

A l’automne 2016, j’avais fait avec Gilbert une randonnue sur le plateau d’Ambel depuis le col de la Bataille et notamment la découverte du scialet des Quatre Gorges, une superbe cavité située sous l’alpage. De passage pour quelques jours dans la vallée de Quint, près de Die, je décide d’y retourner, mais cette fois en grimpant depuis le fond de cette vallée, c’est à dire avec nettement plus de dénivellation.
Je gare mon véhicule à l’embranchement de la piste forestière des Juges et démarre en short, tee shirt et blouson. Il n’est pas encore dix heures du matin en ce début avril. Mais dés le premier virage, un chemin permet de quitter la piste et de monter droit dans la forêt. Je l’emprunte et me déshabille aussitôt. J’ai déjà chaud. Le chemin est large et bien tracé sauf sur une portion où la végétation a repris possession du terrain: ronces et jeunes pousses de sapins sont tout juste franchissables. Je retrouve la piste un peu plus haut. Quelques centaines de mètres plus loin, nouvelle bifurcation pour une ancienne piste assez bien entretenue qui se transforme plus haut en étroit chemin. Ça grimpe régulièrement. Dans les trouées des arbres j’ai de belles perspectives sur la vallée de Quint avec au fond le col de Marignac où j’étais deux jours auparavant. Au bout de deux heures de montée j’approche du rebord du plateau d’Ambel. Quelques névés à franchir et j’y suis. Mais le vent aussi y est. Il souffle relativement fort et fraîchement. Mais qu’importe. J’ai le plateau rien que pour moi, pas la moindre autre présence humaine. Guère d’animaux non plus: un lièvre qui a détalé à mon approche et quelques oiseaux, notamment trois vautours qui viendront m’observer lors de mon arrêt pique nique. Ils espéraient peut être une carcasse. Par contre le plateau est parsemé de massifs de crocus, bleus et blancs mélangés. Après une visite à la bergerie, je me dirige vers le scialet. Malheureusement l’entrée en est encore protégé par un entonnoir de neige. Je me contente d’observer les ouvertures du toit, les effondrements de la voûte depuis l’extérieur. Pour la descente je rattrape un autre chemin qui me ramène au hameau des Juges. A la toute proximité des maisons et de la route, je me rhabille. Pratiquement six heures de nudité et de solitude.


In the autumn of 2016, Gilbert and I went for a naked hike on the Ambel plateau from the Col de la Bataille and notably the discovery of the scialet des Quatre Gorges, a superb cavity located under the mountain pasture. Passing for a few days in the valley of Quint, near Die, I decide to return there, but this time climbing from the bottom of this valley, i.e. with much more elevation difference.
I park my vehicle at the junction of the forest track of the Judges and start in shorts, tee shirt and jacket. It is not yet ten in the morning at the beginning of April. But from the first bend, a path allows you to leave the track and climb straight into the forest. I take it off and take my clothes off right away. I’m already hot. The path is wide and well traced except on a portion where vegetation has regained possession of the ground: brambles and young sprouts are just passable. I find the trail a little higher. A few hundred meters further, new fork for an old track rather well maintained that turns higher into narrow path. It climbs regularly. In the gaps of the trees I have beautiful views over the valley of Quint with at the background the Marignac pass where I was two days before. After two hours of climbing I approach the edge of the plateau of Ambel. A few neves to cross and I’m in. But the wind is there too. It blows relatively hard and fresh. But whatever. I’ve got the plateau all to myself, no other human presence. Not many animals either: a hare that has run away on my approach and some birds, including three vultures that will come to observe me during my picnic stop. Maybe they were hoping for a carcass. On the other hand, the plateau is dotted with clumps of crocus, blue and white mixed. After a visit to the sheepfold, I head towards the scialet. Unfortunately the entrance is still protected by a snow funnel. I just observe the roof openings, the collapse of the vault from the outside. For the descent I catch another path which takes me back to the hamlet of Judges. Close to the houses and the road, I put my clothes back on. Almost six hours of nudity and solitude.