Ambel depuis Quint

A l’automne 2016, j’avais fait avec Gilbert une randonnue sur le plateau d’Ambel depuis le col de la Bataille et notamment la découverte du scialet des Quatre Gorges, une superbe cavité située sous l’alpage. De passage pour quelques jours dans la vallée de Quint, près de Die, je décide d’y retourner, mais cette fois en grimpant depuis le fond de cette vallée, c’est à dire avec nettement plus de dénivellation.
Je gare mon véhicule à l’embranchement de la piste forestière des Juges et démarre en short, tee shirt et blouson. Il n’est pas encore dix heures du matin en ce début avril. Mais dés le premier virage, un chemin permet de quitter la piste et de monter droit dans la forêt. Je l’emprunte et me déshabille aussitôt. J’ai déjà chaud. Le chemin est large et bien tracé sauf sur une portion où la végétation a repris possession du terrain: ronces et jeunes pousses de sapins sont tout juste franchissables. Je retrouve la piste un peu plus haut. Quelques centaines de mètres plus loin, nouvelle bifurcation pour une ancienne piste assez bien entretenue qui se transforme plus haut en étroit chemin. Ça grimpe régulièrement. Dans les trouées des arbres j’ai de belles perspectives sur la vallée de Quint avec au fond le col de Marignac où j’étais deux jours auparavant. Au bout de deux heures de montée j’approche du rebord du plateau d’Ambel. Quelques névés à franchir et j’y suis. Mais le vent aussi y est. Il souffle relativement fort et fraîchement. Mais qu’importe. J’ai le plateau rien que pour moi, pas la moindre autre présence humaine. Guère d’animaux non plus: un lièvre qui a détalé à mon approche et quelques oiseaux, notamment trois vautours qui viendront m’observer lors de mon arrêt pique nique. Ils espéraient peut être une carcasse. Par contre le plateau est parsemé de massifs de crocus, bleus et blancs mélangés. Après une visite à la bergerie, je me dirige vers le scialet. Malheureusement l’entrée en est encore protégé par un entonnoir de neige. Je me contente d’observer les ouvertures du toit, les effondrements de la voûte depuis l’extérieur. Pour la descente je rattrape un autre chemin qui me ramène au hameau des Juges. A la toute proximité des maisons et de la route, je me rhabille. Pratiquement six heures de nudité et de solitude.


In the autumn of 2016, Gilbert and I went for a naked hike on the Ambel plateau from the Col de la Bataille and notably the discovery of the scialet des Quatre Gorges, a superb cavity located under the mountain pasture. Passing for a few days in the valley of Quint, near Die, I decide to return there, but this time climbing from the bottom of this valley, i.e. with much more elevation difference.
I park my vehicle at the junction of the forest track of the Judges and start in shorts, tee shirt and jacket. It is not yet ten in the morning at the beginning of April. But from the first bend, a path allows you to leave the track and climb straight into the forest. I take it off and take my clothes off right away. I’m already hot. The path is wide and well traced except on a portion where vegetation has regained possession of the ground: brambles and young sprouts are just passable. I find the trail a little higher. A few hundred meters further, new fork for an old track rather well maintained that turns higher into narrow path. It climbs regularly. In the gaps of the trees I have beautiful views over the valley of Quint with at the background the Marignac pass where I was two days before. After two hours of climbing I approach the edge of the plateau of Ambel. A few neves to cross and I’m in. But the wind is there too. It blows relatively hard and fresh. But whatever. I’ve got the plateau all to myself, no other human presence. Not many animals either: a hare that has run away on my approach and some birds, including three vultures that will come to observe me during my picnic stop. Maybe they were hoping for a carcass. On the other hand, the plateau is dotted with clumps of crocus, blue and white mixed. After a visit to the sheepfold, I head towards the scialet. Unfortunately the entrance is still protected by a snow funnel. I just observe the roof openings, the collapse of the vault from the outside. For the descent I catch another path which takes me back to the hamlet of Judges. Close to the houses and the road, I put my clothes back on. Almost six hours of nudity and solitude.

Col de Marignac

En début d’après midi je me gare au col de Marignac. Le temps est couvert, il ne fait guère chaud. Tant pis, j’ai des geocaches à découvrir dans le coin. Le sentier part tout droit dans la forêt. Je suis tout de suite nu. La montée est soutenue. Je trouve la première cache dans un massif de buis. Je rejoins le sommet. La deuxième cache est facile, au pied d’un arbre. J’hésite à continuer. La suite est sur une crête rocheuse étroite. De plus le ciel se fait menaçant. Demi tour. J’arrive en vue de la route et du fourgon et me rhabille. Trois kilomètres plus loin, c’est l’orage. Un déluge de pluie et de grêle. Arrivé au village, je ne tente même pas de sortir du véhicule. Bien heureux d’être à l’abri et non pas nu en pleine forêt.


In the early afternoon I park at the Marignac pass. The weather is overcast, not very hot. Never mind, I have geocaches to discover around here. The path goes straight into the forest. I’m naked right now. The climb is sustained. I find the first cache in a boxwood massif. I’m on my way to the top. The second cache is easy, at the foot of a tree. I hesitate to continue. The suite is on a narrow rocky ridge. Moreover the sky becomes threatening. Turn around. I get in sight of the road and the van and get dressed. Three kilometres away, it’s the storm. A deluge of rain and hail. When I get to the village, I don’t even try to get out of the vehicle. Very happy to be safe and not naked in the middle of the forest.

Barral et Jocou

Le mont Barral et le Jocou se situent tout au sud du Vercors, au-delà du col de Menée, dans la Drôme. Un après midi de mai, rentrant du Diois, je passe au col et m’aperçois qu’il n’y aucune voiture de garée. Ce qui est assez peu courant. Je décide donc d’aller faire un tour à pied, en prenant la large piste qui mène à l’alpage du Jaboui. La prairie est encore en partie couverte de neige. Je me déshabille pour attaquer la montée dans la pente. Je connais le chemin. Heureusement car des bancs de brouillard masquent le paysage. Voilà, je suis au sommet, la peau rougie par l’effort et la fraîcheur, tache de couleur dans cet environnement blanc, ciel et sol confondus.


Mount Barral and the Jocou are situated to the south of the Vercors, beyond the Col de Menée in the Drôme department. One afternoon of May, returning from the Diois, I went to the pass and see that there is no parked car. This is quite uncommon. So I decide to go for a walk by foot, taking the wide track that leads to the Jaboui alpine pastures. The prairie is still partly covered with snow. I undress to attack the climb up the slope. I know the way. Fortunately, as benches of fog mask the landscape. Here, I am at the summit, the skin reddened by effort and freshness, spot of color in this environment white, sky and ground confused.


Un jour de semaine, je pars pour le Jocou. J’espère bien être tranquille pour y faire une belle randonnue.
Je laisse la voiture au col de Menée et emprunte la piste du Jaboui. Avant d’arriver à l’alpage, je suis déjà nu. Je débouche dans la prairie pour apercevoir une file de silhouettes sur la crête se dirigeant vers l’itinéraire que je voulais prendre. Je fais un détour et monte au mont Barral pour leur laisser le temps de s’éloigner.
En descendant du Barral, je rejoins la crête et j’avance rapidement. Trop rapidement. Je rattrape tout le groupe au pied du raidillon après le col de Seysse. J’ai juste enfilé un short. Je suis torse nu, avec un tout petit sac et des chaussures de trail. Ils sont en polaire et parkas, lourdement chargés. Ils me regardent comme un extraterrestre au moment où je double toute la file. Au grand mécontentement du chef de groupe!
Au sommet du Jocou, un autre groupe est déjà là. Décidément, que de monde aujourd’hui. Je fais demi-tour et croise le premier groupe qui finit la montée. Dès qu’ils ont disparu derrière un repli, je me remets nu pour la descente. Plus loin, je trouve un coin à l’abri du vent pour déjeuner, puis rejoint la prairie de Jaboui couverte de fleurs.


On a weekday, I’m going to the Mona Lisa. I hope to be able to take a nice naked hike there.
I leave the car at the Col de Menée and take the Jaboui trail. Before reaching the mountain pasture, I am already naked. I end up in the meadow to see a line of silhouettes on the ridge heading towards the route I wanted to take. I make a detour and climb Mount Barral to give them time to get away.
Coming down from the Barral, I reach the ridge and move quickly. Too fast. I catch up with the whole group at the foot of the raidillon after the Seysse pass. I just put on my shorts. I’m shirtless, with a very small bag and trail shoes. They’re fleece and parkas, heavily loaded. They’re looking at me like I’m an alien as I double-pass the whole line. Much to the annoyance of the group leader!
At the top of the Jocou, another group is already there. It’s definitely busy today. I turn around and cross paths with the first group that finishes the climb. As soon as they’ve disappeared behind a fold, I get naked again for the descent. Further on, I find a place sheltered from the wind for lunch, then I reach the Jaboui meadow covered with flowers
.


En octobre 2017, je profite d’une reconnaissance du balisage du GR93 pour faire une recherche de quelques geocaches sur les flancs du mont Barral.


In October 2017, I take advantage of a reconnaissance of the GR93 markings to search for a few geocaches on the slopes of Mount Barral.

Pointe de la Gorgeat

Bruno a proposé une balade en Savoie juste au dessus de Chambéry, tout au bout de la Chartreuse. Un coin que je ne connais guère, alors va pour la découverte! Nous sommes quatre. Le ciel est assez couvert au départ, il se découvrira, laissant passer de chauds rayons de soleil, puis se recouvrira dans l’après midi, avec même quelques légères gouttes de pluie à notre retour. On a échappé à la météo pourrie annoncée quelques jours auparavant.
On a laissé les voitures à une centaine de mètres du tunnel du Pas de la Fosse, sur la route qui va de Chambéry au col du Granier. Quelques pas sur la route, puis une piste sur la droite. On se déshabille. On passe sous deux gigantesques poteaux électriques, puis c’est un petit sentier dans les buis, qui rejoint le large chemin du GR. Ça monte quand même pas mal. De temps à autre quelques belles trouées entre les arbres laissent apercevoir le panorama sur Chambéry, le lac du Bourget, Aix les Bains. Les lointains sont malheureusement assez voilés. Au bout de quelques deux heures de grimpette, on arrive à la Pointe de la Gorgeat. C’est une balade assez courue par l’autre versant depuis le col du Granier. On se rhabille au minimum avant de trouver un coin à l’écart pour pique niquer et trouver une geocache à proximité.On domine la vallée des Entremonts, toute verte de prairies et de forêts. Pour éviter de redescendre par le même chemin, Bruno nous trouve un sentier tranquille. A un moment on découvre un grand panneau métallique. «Danger de mort, zone de tir». On est dans, ou juste au bord, d’un champ de tir de l’armée. Pas de canonnade ou de mitraille. On l’a échappé belle! On rejoint une large piste qui descend en lacets, que l’on quitte pour traverser plus ou moins à flancs en vue de rejoindre notre itinéraire de montée. C’est une partie plus aventureuse, qui nécessite de traverser quelques lits de ruisseaux encaissés, de passer sur ou sous des troncs en travers du chemin, de s’orienter pour retrouver la trace perdue. Mais finalement on retrouve notre chemin. Au passage on cueille quelques brins de muguets repérés à l’aller. A quelques mètres de la route, il faut bien se rhabiller!


Bruno proposed a walk in Savoy just above Chambéry, at the end of the Chartreuse. A place that I hardly know, so go for the discovery! We are four. The sky is quite covered at first, it will clear up, letting pass of warm rays of sun, then will cover in the afternoon, with even a few drops of rain on our return. We escaped the rotten weather announced a few days ago.
The cars were left about a hundred yards from the Pas de la Fosse tunnel, on the road from Chambéry to the Granier pass. A few steps down the road, then a track on the right. We’re undressing. We pass under two gigantic electric poles, then it is a small path in the boxwood, which joins the broad GR trail. It goes up quite firmly. From time to time some beautiful holes between the trees let you see the panorama on Chambéry, the lake of Bourget, Aix les Bains. The distances are unfortunately rather veiled. After a couple of hours of climbing, one arrives at the Pointe de la Gorgeat. It is a walk quite popular by the other slope from the Granier pass. We get lightly dressed before finding a place away to picnic and find a geocache nearby. Above the valley of the Entremonts, all green meadows and forests. To avoid going down by the same path, Bruno finds us a quiet path. At one moment a large metallic panel is discovered. « Danger of death, shooting range ». One is in, or just on the edge, of an army shooting range. No cannonade or grape-shot. We had a narrow escape ! We reach a wide track which descends in laces, which one leaves to cross more or less flanks in order to join our itinerary of climb. It is a more adventurous part, which requires crossing a few beds of brooks, passing on or under trunks across the road, orienting to find the lost trace. But finally we find our way. A few strands of lily of the valley are picked up on the way. A few meters from the road, we have to get dressed!

Le Goutaroux

Je n’arrive pas à dormir, alors levé à 4h30, parti à 5h et garé dans le hameau de Trézanne à 6h. Il fait encore nuit, mais je sens que ça ne va pas durer. Je prend la direction du col de Papavet. En chemin la clarté se fait. Au col, je bascule sur le versant qui domine le village de Saint Michel les Portes. Le sentier monte en lacets réguliers dans la forêt. Au loin, à travers les branchages, je voit rougeoyer le ciel au dessus des sommets de l’Oisans. Vite. Je débouche enfin au dessus de la forêt, sur la crête herbeuse qui mène a l’Aubeyron. J’ai juste le temps de poser mon sac, de sortir l’appareil et la barrière est du Vercors, le Grand Veymont et le mont Aiguille s’illuminent d’un rose orangé. Trois minutes. Puis la lumière semble s’éteindre. J’ai eu de la chance, mon timing était le bon!
J’en profite pour atteindre ce petit sommet, puis je continue jusqu’au rocher du Goutaroux. Un chamois s’éloigne tranquillement à mon approche. Le sol est bien sec, le petit ressaut rocheux se passe sans problème. Mais je ne traîne pas, le vent se fait sentir. Demi tour et retour à Trézanne, puis à Grenoble en fin de matinée. Je ferai une petite sieste dans l’après midi.


I can’t sleep, then woke up at 4:30 am, left at 5 am and parked in the hamlet of Trézanne at 6 am. It’s still dark, but I feel it will not last. I head for the Papavet pass. Along the way, clarity is achieved. At the pass, I climb the slope that dominates the village of Saint Michel les Portes. The path goes up in regular laces in the forest. In the distance, through the branches, I see the sky glowing above the summits of the Oisans. Quick. At last I emerge above the forest, on the grassy ridge that leads to the Aubeyron. I just have time to put my bag down, take out the camera and the eastern barrier of the Vercors, the Great Veymont and Mount Aiguille are lit up with an orange pink. Three minutes. Then the light seems to go out. I was lucky, my timing was good!
I take this opportunity to reach this small summit, then I continue to the rock of Goutaroux. A chamois moved calmly away at my approach. The soil is very dry, the little rocky jump is climbed without problem. But I do not dawdle, the wind is felt. Half turn and return to Trézanne, then to Grenoble in the late morning. I’ll take a nap in the afternoon.

Château du Barry

Bernard et Francis des Marcheurs Nus du Val de Roanne me prennent à Die. On a rendez-vous à Vercheny, à une quinzaine de kilomètres avec Pascal et Clarisse, que je n’ai pas vus depuis l’été dernier à la Newt en Autriche. Surprise, ils sont accompagnés de deux allemands, Udo et Hans Peter qui lui aussi était à la Newt. Belles retrouvailles.

On part du hameau du Temple, de Vercheny le Haut. Sitôt la dernière maison dépassée, au premier virage de la piste, tout le monde se met en tenue. Une randonneuse passe. «Vous faites ce que vous voulez!» On la retrouvera un peu plus loin, puis au sommet, où Bernard ira discuter avec elle et lui expliquer les raisons de l’association, et elle nous rattrapera à la descente. C’est un dimanche, et il y a quelques autres promeneurs. On croisera une quinzaine de personnes, surtout des couples. Réponses polies à nos «Bonjour», arrêts pour nous laisser passer, pour discuter de la présences de tiques, tentative pour deux femmes avec un jeune garçon de ne pas éclater de rire.

Montée par des sentiers dans les pins jusqu’aux ruines du château du Barry. Il n’en reste plus grand chose, qu’un muret de pierre. Mais la vue sur la vallée de la Drôme, les sommets du Diois, le Vercors en arrière-fond, est splendide. Pour l’occasion Francis a monté une bouteille de Clairette.

La descente se fait par une large piste que l’on quitte ensuite pour un retour vers le village à travers les vignes et les arbres en fleurs.


Bernard and Francis of the Naked Walkers of the Val de Roanne take me at Die. We meet at Vercheny, about fifteen kilometers, with Pascal and Clarisse, whom I have not seen since last summer at Newt in Austria. Surprise, they are accompanied by two Germans, Udo and Hans Peter who also was at the Newt. Beautiful reunion.

We start from the hamlet of the Temple, at Vercheny le Haut. As soon as the last house is passed, at the first turn of the track, everyone is without clothes. A women hiker passes by. « You do what you want! » We shall find her a little farther on, and then at the summit, where Bernard will go and talk to her and explain the reasons for the association, and she will catch us on the descent. It’s a Sunday, and there are a few other strollers. We will meet about fifteen people, especially couples. Polite answers to our « Hello, » stops to let us pass, to discuss the tick presences, attempt for two women with a young boy not to burst out laughing.

Ascent by paths in the pines to the ruins of the castle of Barry. There is nothing left but a stone wall. But the view over the valley of the Drôme, the summits of the Diois, the Vercors in the background, is splendid. For the occasion Francis brought a bottle of Clairette.

The descent is done by a wide track which one then leaves for a return towards the village through the vines and the trees in blossom.

Plateau d’Emparis

Nous sommes sept pour cette balade ce dimanche de mi-août au plateau d’Emparis.
Nous montons en voiture, par la piste de Besse, jusqu’au parking au débouché du plateau. Quelques randonneurs, montés à pieds, passent sur le GR. Pour s’en éloigner nous prenons par les crêtes ondulées qui dominent la grande crevasse, ce vallon profond entaillé dans des flancs de roches noires. Nous cheminons dans les herbes hautes couvertes de rosée, resplendissantes au soleil, mais tellement humides pour les pieds et jusqu’aux genoux.
Plutôt que de suivre cet itinéraire tout de bosses et de creux, Gérard décide de couper à flanc de colline. Nous devons nous retrouver au bout. En vue du Gros Tet, nous prenons le parti de descendre droit dans la pente. Momentanément habillés du minimum syndical, nous coupons le GR au milieu des concurrents d’une course à pieds de trail et d’une rando vtt. Puis nous montons, là encore, droit dans le pentu. A mi hauteur, on s’arrête, inquiets de ne pas voir apparaître Gérard. Casse–croûte, sieste, Gérard n’est toujours pas là. Finalement, par sms, on finit par se contacter. Il attaquait le sommet d’en face, la bas tout au loin. Le téléphone est quand même un bel outil de communication!
Enfin réunis, on finit l’ascension du Gros Tet, puis descente vers le col du Souchet. Là, on arrive sur les itinéraires classiques d’Emparis. Un gros groupe arrive en face, nous forçant à enfiler shorts et jupettes. Puis deux vététiste qui eux nous verrons nus. On arrive à proximité du Lac Noir. Là encore, mieux vaut se rhabiller, une bonne quinzaine de personnes farnientent autour du lac, certaines en tee shirts, d’autres en polaires. Les eaux du lac reflètent le sommets de la Meije et des glaciers environnants. Malgré la «foule» nous nous déshabillons pour un plongeons dans le lac (Même pas froid !) et un réchauffement au soleil. La plupart des randonneurs sont déjà repartis, ne restent autour du lac que ceux qui vont bivouaquer. C’est donc de nouveaux nus que l’on se met en route pour rejoindre le parking, à travers ce paysage de rocailles et d’étendues d’herbes qui jaunissent dans la lumière rasante de fin d’après midi.


We are seven for a stroll this Sunday from mid-August to the plateau of Emparis.
We climb by car, by the track of Besse, to the parking at the outlet of the plateau. Some hikers, coming up by feet, are walking on the GR. To get away from them we take the undulating crests which dominate the great crevasse, this deep valley, cut into the sides of black rocks. We walk in the high grasses covered with dew, resplendent in the sun, but so wet for the feet and to the knees.
Rather than following this itinerary all bumps and hollows, Gerard decides to cut on the hillside. We must find ourselves at the other side. In view of the Big Tet, we decided to go straight down the slope. Momentarily dressed in minimum, we cut through the GR in the middle of the competitors of a running trail and a mtb ride. Then we climb, again, right into the slope. At mid-height, we stop, worried not to see Gerard appear. Snack, nap, Gerard is still not there. Finally, by phone, we end up contacting each other. He was going to the opposite summit, very in the distance. The phone is really a great communication tool!
Finally gathered, we finish the ascent of Gros Tet, then down to the pass of Souchet. There, we reach on the classic itineraries of Emparis. A large group comes in front, forcing us to put on shorts and skirts. Then two mountain bikers who we will see us naked. We arrive near the Black Lake. Again, it is better to get dressed, a good fifteen people laze around the lake, some in tee shirts, others in polar. The waters of the lake reflect the peaks of the Meije and the surrounding glaciers. Despite the « crowd » we undressed for a dip in the lake (not even cold!) and a warming in the sun. Most of the hikers have already left, only those who go bivouacking stay around the lake. It is therefore naked again that we set out to join the parking lot, through this landscape of rockeries and grassy areas that turn yellow in the late afternoon light.

Avec ma compagne, nous avions entrepris une traversée du plateau d’Emparis en ski de fond, dans le sens le Chazelet – Besse. Partis habillés chaudement, la première montée jusqu’au plateau nous avait bien réchauffé. Je m’étais mis en short et tee shirt pour continuer. A un moment, je n’ai plus tenu: j’avais besoin de tout quitté. Cette sensation d’être libre de toute contrainte était si forte. Il faut dire que je venais de passer deux mois avec un corset de plâtre suite à un accident aux vertèbres.


With my wife, we had undertaken a traverse of the plateau of Emparis in cross-country skiing, in the direction the Chazelet – Besse. We went warmly dressed, the first climb to the plateau had warmed us up. I had put on shorts and t-shirt to continue. At one moment, I no longer stand it any longer: I needed to leave everything. This feeling of being free from all constraints was so strong. It must be said that I had just spent two months with a plaster corset following an accident to the vertebrae.

Croisière aux Seychelles

A priori, les Seychelles, réputées autant pour son tourisme de luxe que pour ses banques de paradis fiscal, ne m’avaient jamais paru une destination de rêve, mais quand un copain nous a proposé une croisière entre amis en voilier catamaran, je n’ai pas pu refuser. D’autant plus qu’il sera le skipper et que nous serons libre des choix de notre navigation.
Nous sommes neuf sur le bateau, trois couples, deux femmes et un homme. J’en connais certains, plus ou moins bien, mais deux d’entre eux me sont inconnus. Un bateau, même confortable et bien équipé comme le sont les catamarans, reste un lieu où l’intimité est réduite par manque de place, où il est impossible de s’isoler vraiment. Ne sachant quelle seraient les réactions du reste de l’équipage face à la nudité, j’espérais au moins pouvoir profiter des baignades autour du bateau et du snorkeling au dessus des coraux. Le premier soir, au premier mouillage devant une plage déserte, après une traversée sous une pluie tropicale, je me suis déshabillé pour un premier bain. Même tenue le lendemain au réveil. Certains m’ont imité et la moitié du groupe s’est retrouvé nu dans l’eau. Finalement, tout le monde s’est rhabillé pour la navigation, sauf moi. Devant l’absence de protestation, j’en ai conclu que mon naturisme était accepté et j’ai pratiquement passé les deux semaines nu sur le bateau durant les traversées et lors des mouillages isolés, me rhabillant d’un maillot de bain ou d’un short seulement à l’approche des ports et pour descendre à terre.
Deux semaines hors du temps, sans connexion internet. Deux semaines de vie au rythme de la lumière, levés à l’aube, couchés tôt, au rythme de la météo, soleil ou averses tropicales. Deux semaines à profiter de l’océan, à observer le ballet des poissons sous l’eau à travers le masque, à tenter et parfois réussir d’en attraper avec les lignes et les hameçons jetés à l’arrière du bateau et à les cuire au barbecue. Deux semaines de vie commune à apprendre à se connaître, à découvrir des parcours de vie si différents. Deux semaine de nudité que je dois à la tolérance de ce groupe; je dois les en remercier.


In principle, the Seychelles, renowned as much for its luxury tourism as for its tax haven banks, had never seemed to me a dream destination, but when a friend proposed a cruise among friends in a catamaran sailboat, I could not refuse. Especially since he will be the skipper and that we will be free of the choices of our navigation.
We are nine on the boat, three couples, two women and a man. I know some of them, more or less well, but two of them are unknown to me. A boat, even comfortable and well-equipped like catamarans, remains a place where privacy is reduced by lack of space, where it is impossible to isolate oneself. Not knowing how the rest of the crew would react to the nudity, I hoped at least to enjoy swimming around the boat and snorkeling above the corals. The first evening, at the first anchorage in front of a deserted beach, after a crossing under a tropical rain, I undressed for a first bath. The same the next day on awakening. Some imitated me and half of the group ended up naked in the water. Finally, everyone dressed up for navigation except me. In the absence of protest, I concluded that my naturism was accepted and I practically spent the two weeks naked on the boat during the crossings and at the anchorages, dressing myself with a swimsuit or a short only to approach the ports and go down to the ground.
Two weeks out of time, without internet connection. Two weeks of life to the rhythm of light, rising at dawn, lying early, to the rhythm of the weather, sun or tropical showers. Two weeks to enjoy the ocean, to observe the ballet of fish under the water through the mask, to try and sometimes succeed in catching them with the lines and hooks thrown at the back of the boat and to cook them in the barbecue. Two weeks of common life to get to know each other, to discover life paths so different. Two weeks of nudity that I owe to the tolerance of this group. I must thank them.

La Grésière

Lundi de Pentecôte, avec Bernard et Francis des Marcheurs Nus du Val de Roanne. Sur le parking au col de Miscon, il y a déjà quatre voitures. Évidemment, un jour férié! Tant pis, nous partons nus. Sur la première partie de la piste, nous passons un groupe de six ou sept randonneurs arrêtés sur le coté. Juste un salut de notre part. Un peu plus loin, nous doublons un couple. Bernard engage la discussion. Plus tard nous passerons devant un groupe de quatre personnes en pause sur le chemin. Puis plus aucune rencontre jusqu’au retour.
Depuis le col de Pinet la montée est plus soutenue. Au sortir de la forêt, nous trouvons les premières fleurs au bord du chemin : orchidées violettes ou blanches, tulipes sauvages en cours d’éclosion, narcisses blanc, et bien sûr coucous jaunes ou myosotis bleus. En bas c’était des massifs de gentianes. Marchant seul, je n’aurai sans doute rien remarqué de ces fleurs. Mais Bernard et Francis sont des connaisseurs et s’arrêtent tous les cinquante mètres pour admirer et prendre en photos. J’apprends!
La prairie sommitale de la Grésière est atteinte. Nous longeons la crête, au bord de falaises impressionnantes. De là, nous dominons la vallée de la Drôme entre Vercors et montagnes dioises, avec, au premier plan, des buttes arrondies parsemées de pistes forestières. C’est notamment là que j’étais avec Bernard, il y a un mois. Au bout, nous sommes droit au dessus du village de Miscon.
Arrêt pique nique, puis redescente. Au col du Pinet, pour prolonger le plaisir, nous décidons de suivre une trace, marquée sur la carte mais non balisée, qui monte droit dans la pente en direction du col de la Selle. De là, nous devrions trouver un chemin qui contourne le Serre Chanuit, un petit sommet arrondis. Mais les coupes forestières ont fait des ravages tant sur le paysage que sur les chemins. Nous engageons la descente au jugé dans la forêt, suivant les traces d’animaux et le ravin d’un torrent à sec jusqu’à retrouver finalement la piste qui nous ramènera dans la bonne direction.


Pentecost Monday, with Bernard and Francis of the Naked Walkers of the Val de Roanne. On the car park at the Miscon pass, there are already four cars. Of course, it’s a holiday! It doesn’t matter, we’re leaving naked. On the first part of the trail, we pass a group of six or seven hikers stopped on the side. Just a greeting from us. A little further on, we pass a couple. Bernard starts the discussion. Later we pass a group of four people who are taking a break on the way. Then no more encounters until the return.
From the Col de Pinet the climb is steeper. As we leave the forest, we find the first flowers at the edge of the path: purple or white orchids, wild tulips in the process of hatching, white narcissus, and of course yellow cuckoos or blue forget-me-nots. Down below were beds of gentians. Walking alone, I probably wouldn’t have noticed any of these flowers. But Bernard and Francis are connoisseurs and stop every fifty meters to admire and take pictures. I am learning!
The meadow at the top of La Grésière has been reached. We walk along the ridge, at the edge of impressive cliffs. From there, we dominate the Drôme valley between the Vercors and the Dioises mountains, with, in the foreground, rounded mounds dotted with forest tracks. This is notably where I was with Bernard a month ago. At the end, we are straight above the village of Miscon.
We stop for a picnic, then go back down. At the Col du Pinet, to extend the pleasure, we decide to follow a track, marked on the map but not waymarked, which goes straight up the slope towards the Col de la Selle. From there, we should find a path that goes around the Serre Chanuit, a small rounded summit. But logging has wreaked havoc on both the landscape and the paths. We start the descent by chance in the forest, following the tracks of animals and the ravine of a dry torrent until we finally find the track that will take us back in the right direction.

Gorges de la Méouge

Au cours du séjour à Saint Julien en Beauchêne, après trois jours de raquettes et avant trois autres jours dans la neige, s’est fait sentir le besoin de changer un peu d’air. D’éviter le souffle du mistral, aussi. On a donc suivi cette vallée du Buëch vers le sud, jusqu’à Laragne, puis rejoint la localité d’Antonaves, au départ du chemin des gorges de la Méouge.
Départ habillé dans les ruelles. Passées les dernières maison du village, on rentre dans les gorges en suivant un étroit sentier au pied de la falaise. Déjà certains se sont déshabillés, malgré quelques passages à l’ombre un peu frais. Premier arrêt au pont roman du XIVeme siècle, parfaitement rénové. Lieu touristique par excellence en été, tout proche de la route, il est aujourd’hui désert, pour notre seul plaisir. Séances photo. Coups d’œil sur les eaux vertes de la rivière, sur une chute d’eau.
Maintenant tout le groupe est en tenue. Le sentier monte à flanc de colline, juste sous la falaise, en face des quelques maison du village de Pomet sur l’autre rive. Ce sera d’ailleurs le programme de la journée: descendre vers la rivière, monter, redescendre, remonter…. D’en haut, on a de superbes perspectives sur les méandres du cours d’eau, sur les cascades de tuf qui dégringolent les pentes escarpées des deux versants, sur les plis déformés des murs de roches creusés par l’érosion.
La Méouge est encadrée d’un côté par notre sentier, de l’autre par la route départementale. Les deux sont parfois très proches. Heureusement, en cette saison, la circulation est faible. Marchant juste en face de la route, nous ne sommes guère cachés par la végétation encore dépouillée de feuillage, mais les conducteurs ont sûrement plus d’attention pour les virages de la chaussée.
Pique nique au bord de la rivière. La température de l’eau ne donne pas vraiment envie de se baigner. On sort des gorges en face du village de Saint Pierre Avez, que l’on évite pour prendre une large piste qui monte sur le plateau et va nous ramener vers Antonaves. Un dernier coup d’œil en passant sur la Méouge, 400 mètres plus bas. Le vent nous rattrape sur une prairie pelée au sortir de la forêt. Vite on bascule vers la village à travers des champs d’arbres fruitiers. Arrivés aux premières maisons, il faut bien se résoudre à se rhabiller.


During the stay in Saint Julien en Beauchêne, after three days of snowshoeing and before another three days in the snow, the need for a change of scenery was felt. To avoid the breath of the mistral wind, too. So we followed the Buëch valley southwards to Laragne, then reached the town of Antonaves, at the start of the path of the Méouge gorges.
Departure dressed in the alleys. Past the last houses of the village, we enter the gorges by following a narrow path at the foot of the cliff. Some have already undressed, despite a few passages in the shade a slightly cool. First stop at the Romanesque bridge of the XIVth century, perfectly renovated. Tourist place par excellence in summer, very close to the road, it is now deserted, for our sole pleasure. Photo sessions. Glimpses on the green waters of the river, on a waterfall.
Now the whole group is attired. The path goes up the hillside, just under the cliff, in front of the few houses of the village of Pomet on the other bank. This will be the program of the day: going down to the river, up, down, up…. From the top, one has superb views over the meanders of the river, over the tufa waterfalls that tumble down the steep slopes of both sides, over the deformed folds of the rock walls dug out by erosion.
The Méouge is framed on one side by our path, on the other by the departmental road. The two are sometimes very close. Fortunately, in this season, traffic is low. Walking just in front of the road, we are hardly hidden by the vegetation still bare of foliage, but the drivers surely have more attention for the curves of the road.
Picnic by the river. The temperature of the water does not really make you want to swim. We leave the gorges in front of the village of Saint Pierre Avez, which we avoid to take a wide track that goes up on the plateau and will bring us back to Antonaves. A last glance while passing on the Méouge, 400 meters below. The wind catches us on a bare meadow at the exit of the forest. Quickly we switch to the village through fields of fruit trees. When we reach the first houses, we have to get dressed
.